Présentation

Ces chaussures S-Works 7 sont en parfait accord avec le casque Evade 2 testé plus tôt ici. Comme vous pouvez le voir, les couleurs sont parfaitement identiques, cela permettra à ceux qui souhaitent rouler avec style de trouver chaussures à leurs pieds et casque à leur tête.

Esthétiquement, cette 7ième génération diffère assez peu des S-Works 6 mais Specialized promet, grâce à l'emploi de nouvelles matières et d'une nouvelle construction, un confort durable.

Si les S-Works 7 ne sont plus disponibles en modèle "femme", elles sont par contre disponibles du 36 au 48 avec demi-pointures du 38 au 46. De l'aveu même de la marque, la nouvelle construction permet à la chaussure de s'adapter à de nombreuses largeurs de pieds.

Pour la construction de la tige, Specialized utilise un matériau exclusif, le Dyneema de seconde génération. Il s'agit d'une fibre de polyéthylène ultra résistante produite en utilisant un processus de rotation de gel breveté. Cette fibre est jusqu'à 15 fois plus résistante que l'acier. Elle a une très faible élongation. Elle est aussi extrêmement résistante à l'abrasion, à l'humidité, aux rayons UV et aux produits chimiques.

Le Dyneema est utilisé par la NASA pour ses parachutes de rentrée dans l’atmosphère.

Ce matériau très léger permet ainsi à la chaussure de s'adapter au pied du cycliste sans perdre en rigidité puisque le Dyneema est très extensible dans un sens mais très rigide dans l'autre.

Pour l'assemblage des différentes pièces qui composent la tige, il n'y a plus aucune couture, tout est collé via des soudures laser ou thermosoudé, ce qui permet d'éviter d'éventuels points douloureux sur le pied. La précision est aussi augmentée, il n'y a plus d'écarts de production d'une chaussure à l'autre. De nombreuses microperforations sont présentes sur la chaussure pour ventiler le pied.

Le talon a aussi été revu. Le premier talon Padlock était antidérapant au prix d’un certain inconfort. Après avoir étudié le ressenti de nombreux cyclistes, davantage de confort a été introduit sans pour autant sacrifier le transfert de puissance.

Côté poids, c'est du très léger, puisque j'ai pesé mes exemplaires en 43.5 à seulement 234g pièce, soit 468g la paire.

Côté tarif, 359.90€. On est clairement en présence d'un produit exclusif.

Fermetures Boa S3-Snap spécifiques

Les disques Boa sont désormais connus de tous et toutes et leur efficacité n'est plus à démontrer. Cela fait longtemps que Specialized collabore avec Boa pour concevoir de nouveaux systèmes toujours plus efficaces.

Ces S-Works 7 bénéficient de disques S3 exclusifs. En plus d’ajouter du style, ces fermetures en aluminium usiné CNC offrent un mécanisme interne à ressort et un micro réglage millimétrique. La version coloris "brut" est magnifique. Sur mon modèle d'essai rouge, les disques sont anodisés noirs. Le rendu fait un peu moins luxueux, mais ça claque quand même.

Ces disques restent relativement épais (15mm de haut avec leur support) contre 11mm pour des IP1, mais la réalisation en alu usiné est du plus bel effet  Si l'on ne tient compte que du disque que l'on manipule, le S3 fait 7mm contre 9mm pour le IP1. Ces disques spécifiques restent garantis à vie par Boa et facilement remplaçables.

La languette sur lesquels les câbles Boa viennent faire pression est relativement épaisse et devrait limiter justement les points de pressions. A l'avant du pied, on trouve un petit velcro, dont l'utilité assez discutable sur nombre de chaussures semble ici réelle puisque le volume formé à l'avant se déforme aisément sous l'action de ce velcro.

Au niveau du fonctionnement, on est proche de ce que propose l'IP1, à savoir que l'on serre dans un sens et on desserre dans l'autre avec une grande précision, mais on n'a pas de débrayage en tirant le disque. Pour totalement ouvrir la chaussure, il faut desserrer quasiment à fond et libérer les câbles de leurs guides.

L'ouverture de la chaussure est découpée en forme de vague pour avoir moins de pression sur le dessus du pied.

Nouvelle Semelle Powerline

Cette nouvelle semelle, tout en étant aussi fine que la précédente, gagne en rigidité, avec un indice passant de 13 à 15. La semelle est conçue avec une pente de 1.5mm (Support Varus) pour soutenir l'angulation du pied.

Une entrée d'air est présente sur l'avant de la chaussure et la semelle remonte légèrement sur l'avant du pied pour protéger le matériau lors de la marche, mais pas suffisamment haut pour protéger des traces de pneus. A l'arrière, on trouve une talonnette remplaçable avec visserie intégrée à la semelle.

Toujours pas de semelle disponible au format 4 trous "Speedplay", il faut se contenter du perçage 3 trous avec écrous en titane qui offrent une liberté longitudinale de 5mm pour le réglage d'engagement de la cale.

La semelle de propreté Body Geometry est relativement simple même si elle offre déjà un léger support de voûte longitudinal et un bouton métatarsien qui permet d'écarter légèrement les os de l’avant-pied pour réduire la pression sur les nerfs et artères. Le support plantaire longitudinal empêche l’affaissement de la voûte plantaire pendant le pédalage.

Sur la route

Je ne pourrai pas faire de comparaison avec de précédentes S-Works étant donné que je n'en ai jamais eu.

En revanche, moi qui ai souvent des problèmes avec des chaussures trop étroites, j'ai trouvé ces S-Works 7 plutôt larges sur l'avant du pied. J'ai été obligé d'opter pour du 43.5, mais la largeur et le volume offert sur l'avant du pied est remarquable par rapport à nombre de concurrents.

Le velcro permet de réduire assez facilement ce volume, même si en serrant très fort, cela provoque quelques plis sur le dessus de la chaussure. Mais au moins ce velcro a-t-il une réelle utilité.

Les disques Boa S3 sont très agréables à utiliser. Si leur épaisseur nuit un peu à l'esthétique, au moins peut-on les manipuler facilement, même avec des gants hiver ou avec les mains mouillées. La languette réduit parfaitement la pression engendrée par les câbles, même si l'on serre très fort.

Le maintien du pied est parfait. Sans avoir à trop serrer, le pied ne bouge pas, ni latéralement, ni lorsqu'on tire sur le pied à la remontée de la pédale.

J'ai eu le temps de bien tester ce point sur des montées de col de près de 2 heures (Mortirollo et Stelvio) où l'on tire en général bien plus que sur le plat. Même dans ces conditions exigeantes, je n'ai jamais eu à souffrir d'échauffements ou de fourmillements, de même lors de mes essais sur Toulouse avec des températures dépassant largement les 30°C à l'ombre.

La ventilation, sans être excellente, suffit à conserver une température supportable au niveau des pieds.

La semelle en carbone fait assurément partie des plus rigides que j'ai eu à essayer à ce jour. Difficile de trouver la moindre souplesse à ce niveau, ça ne bouge pas.

Bilan

Parfaites ces S-Works 7 ? Impossible à dire, seul votre pied pourra porter un réel jugement.

Rien que leur tarif, fixé à 359.90€, fait déjà un point négatif pour nombre de cyclistes. A ce prix, heureusement, la finition est exemplaire et les matériaux employés semblent prévus pour durer de nombreuses années et pourront même sans doute affronter quelques chutes.

Mais comme pour une selle, c'est là votre pied qui fera que vous serez parfaitement à l'aise dans ces chaussures ou pas. Les marques rivalisent d'ingéniosité pour concevoir des chaussures qui peuvent d'adapter à toutes les formes de pieds, mais il y a aura toujours des cyclistes qui se trouveront mal. Un seul conseil donc, mieux vaut les essayer, mais si elles vous vont et que leur tarif ne vous rebute pas, à coup sûr, vous pourrez allier légèreté, confort et performance. Si Specialized use beaucoup de termes marketing, reste que ce produit est réellement bluffant.