Présentation

Pour ce 785 Huez RS, Look est revenu à un style nettement plus traditionnel que le 795 ou le 765. Pas de fioritures pour ce vélo qui se veut avant tout hyper léger et dynamique. Que ce soit dans cette version Huez RS (destiné aux coursiers en montagne) ou la version Huez (plus polyvalente pour les cyclosportifs avec un peu plus de confort), ce vélo retrouve des formes de tubes assez classiques et une géométrie identique à celle du 796.

Pour toute la présentation technique de ce vélo, je vous laisse relire l'article Look dévoile les 785 Huez et 785 Huez RS, ode à la légèreté.

5 fibres de carbone différentes et pas moins de 260 pièces sont utilisées pour la construction de ce cadre.

Le vélo testé ici est le modèle très haut de gamme proposé par Look, le 785 Huez RS Fortuneo Oscaro avec groupe SRAM Red eTap et roues Corima 32mm MCC S+, vendu 9999€.

Le cadre du 785 Huez RS ne pèse que 730g, associé à une fourche à 280g. J'ai pesé ce modèle à tout juste 5.8kg sans les pédales. Une sacrée prouesse, qui permet d'arriver à environ 6kg avec les pédales et à peine 7kg avec les accessoires (support compteur et sacoche de selle) et deux bidons pleins !

Equipement

Groupe électronique sans fil SRAM Red eTap et roues Corima 32mm MCC S+, deux nouveautés pour moi en test. Si j'avais déjà pu rouler sur un SRAM Red eTap HRD avec freins à disques, cela avait été sur une courte sortie. Le test de ce 785 Huez RS me permet de rouler sur la version freins mécaniques et sur une plus longue durée.

Seule entorse au groupe SRAM, le pédalier, le Look Zed 2.Ce pédalier Look « ZED 2 » est le premier pédalier monobloc en carbone. Les manivelles et l’étoile de support plateaux sont solidaires de l’axe du pédalier afin d’obtenir une rigidité inégalée.

Pour cela, ce 785 Huez RS dispose, dans cette version Team Fortuneo, d'une boîte de pédalier au format spécifique BB65. Mais rassurez-vous, des adaptateurs sont disponibles pour pouvoir monter un pédalier au format BSC.

Le pédalier ZED 2 dispose de la possibilité de monter des plateaux doubles d’entraxe 130 mm ou compacts d’entraxe 110mm. Les branches de l’étoile présentent une double série de fixations qui permettent de recevoir coté intérieur les 2 principaux standards de plateaux.

Seconde particularité, le ZED 2 est équipé d'un trilobe au niveau de la fixation des pédales qui permet de faire varier la longueur des manivelles. Avec un pédalier de taille unique, vous pouvez choisir de rouler avec une longueur de manivelle de 170 mm, 172.5 mm ou 175 mm simplement en faisant tourner d’un tiers de tour l’écrou. Ce changement est rapide et ne nécessite pas d’outils spéciaux. Voilà qui offrira à une réponse à tous ceux qui hésitent entre deux tailles de pédalier. Là, le cycliste hésitant n'aura aucune question à se poser et pourra tester de lui-même.

Cintre, potence et tige sont des périphériques marqués Look. Ici, la tige de selle est une Look LS1 Superlight de 27.2mm de diamètre, en carbone. Une tige surmontée d'une selle SLR Flow Light de chez Selle Italia.

Le cintre LS1 est lui aussi en carbone, avec des formes assez traditionnelles. La potence LS1 reste un modèle 100% alu, seul cet alliage permet encore aujourd'hui d'offrir rigidité, légèreté et surtout la sécurité nécessaire pour répondre aux exigences de la marque.

Des périphériques là aussi sans fioritures, simples, mais sélectionné pour leur légèreté et leur rigidité.

On ne présente plus le groupe SRAM Red eTap, qui est le modèle électronique le plus léger à ce jour et fonctionne sans aucun fil. Chaque dérailleur possède sa propre batterie.

Si le groupe est connu techniquement par vous tous et moi-même, c'est la première fois que je pourrai le rouler aussi longtemps.

Pour les changements de vitesses, il faut s’habituer à de nouvelles commandes : un appui sur le levier de droite pour un pignon plus petit, un appui sur le levier de gauche pour un pignon plus grand. Pour le changement de plateau, il faut appuyer sur les deux leviers en même temps.

Le dérailleur arrière affiche un poids de 239 g avec sa batterie (215 g sans batterie). contre 145 g pour le dérailleur arrière Red mécanique, et 225 g pour le dérailleur arrière Shimano Dura Ace Di2 9070. SRAM annonce une autonomie de 1000km environ.

Enfin, terminons par les roues. Des roues à boyaux 100% françaises Corima 32mm MCC S+, montées avec des moyeux carbone très légers "S+".

Comme leur nom le laisse supposer, ce sont des roues avec un profil de jante de 32mm de haut. La largeur de la jante est de 22.6mm.

Jantes, moyeux mais aussi rayons sont en carbone. 12 rayons carbone profilés à l’avant pour encore plus d’aérodynamisme et 12 rayons carbone coniques à l’arrière pour encore plus de rigidité.

Les blocages en titane sont équipés d’un levier en carbone avec logo CORIMA. Ces roues sont fournies avec des patins Corima type liège. Leur tenue dans les porte-patins est "limite", on peut les retirer à la main sans forcer ni ôter la vis. Il faut d'ailleurs faire attention quand on retire les roues du vélo, il arrive souvent qu'un ou deux patins sortent de leur logement si le pneu les touche.

2999€ la paire pour seulement 1090g, de quoi obtenir des roues très réactives lors des relances. Elles sont montées avec des boyaux Continental Sprinter en 25mm de section.

Sur la route

La légèreté du vélo "saute aux yeux" d'emblée. Il faut dire que même si je teste très régulièrement des vélos très haut de gamme, rares sont ceux qui sont sous la barre des 6kg. Encore plus impressionnant que le modèle test que j'avais pu rouler sur les pentes de l'Alpe d'Huez. Mais ce dernier pesait 1kg de plus.

Tout semble plus facile sur ce 785 Huez RS. La moindre relance vous propulse grâce à sa faible masse. Et la rigidité est bel et bien présente. Entre le cadre qui ne sourcille pas et le pédalier monocoque carbone, aucune perte d'énergie n'est à déplorer. Bien que ce vélo soit avant tout destiné aux grimpeurs, il saura enthousiasmer les sprinteurs.

Et ce ne sont pas les roues Corima 32mm MCC S+ qui vont venir ternie ce tableau. A vrai dire, avant de rouler sur ce vélo, ce sont ces roues qui m'inquiétaient le plus. J'avais une seule crainte, une trop grande rigidité et surtout, un manque de confort à cause des rayons carbone. Erreur. La rigidité est très présente, mais les roues conservent tout de même un soupçon de souplesse verticale qui permet de ne pas les rendre "tape-cul".

Le vélo est stable dans les descentes et se place facilement. En cas de vent latéral, la faible hauteur des roues et le faible nombre de rayons les rends très à l'aise. On n'est pas bousculé par les rafales malgré la légèreté de l'ensemble. Revers de cette légèreté, on se retrouve avec moins d'inertie à haute vitesse, il faudra donc s'employer un peu plus sur les portions planes à hautes vitesses pour conserver celle-ci.

Dans les bosses, malgré un braquet 36x28 pas très adapté à mes aptitudes à grimper, le vélo est clairement au-dessus du lot. On se surprend à monter plus rapidement, bien aidé par les seulement 7kg "tous pleins faits". Les roues, bien que rigides, ne rendent pas pour autant le vélo difficile à emmener.

On n'est bien sûr pas aussi confort que sur un vélo endurance, mais sincèrement, c'est une bonne surprise, surtout que les boyaux Continental Sprinter fournis ne sont pas réputés pour leur souplesse.

Le seul point noir réside pour moi dans les patins Corima. Des patins liège qui sont certes très peu abrasifs pour les pistes de freinage carbone, mais n'offrent pas des décélérations très puissantes, même sur le sec. Et sous la pluie, le constat est encore plus vrai, avec un freinage très mauvais.

Un constat fait par plusieurs testeurs lors de la présentation Look, mais aussi par les équipes professionnelles qui utilisent les roues Corima. J'ai pu le constater lors du Tour de France, tous les coureurs roulant en roues Corima utilisent des patins autres, bien souvent des Campagnolo.

Avec des patins autres (Darkpads Carbone dont le test sera bientôt publié), on retrouve des performances de freinage très bonnes permettant de descendre très vite en toute sécurité.

Un petit mot pour la transmission SRAM Red eTap.

Utilisateur Shimano depuis plus de 25 ans, on se fait très vite au système de changement de vitesses eTap. Dès la première sortie, on s'y fait même si on réfléchit parfois à comment faire. Après 4 ou 5 sorties, tout devient parfaitement intuitif et on n'hésite plus.

AU niveau du dérailleur avant, pas de réglage automatique d'alignement comme chez Shimano ou Campagnolo, mais le système Yaw fonctionne parfaitement et permet de balayer la cassette sans que ça ne frotte.

Le changement des vitesses se fait parfaitement, mais néanmoins un peu moins rapidement que chez les deux concurrents. Si ce n'est pas gênant pour une utilisation cyclosport, cela pourrait gêner les coursiers.

Côté autonomie de batterie, je ne suis pas arrivé à bout de celles-ci au terme de mes 800km de test.