Présentation

Première chose qui saute aux yeux et qui ravira les quelques réfractaires à la marque, la mention B'TWIN n'apparaît nulle part sur la chaussure. Seule la mention VAN RYSEL est présente de façon relativement discrète.

Van Rysel serait-il le nom des produits destinés à un usage "coursier" plus intensif ? Van Rysel fait référence à "Rijsel" qui veut dire Lille en flamand, Lille ayant été il y a très longtemps la capitale des Flandres... Rysel est la version francisée de Rijsel en flamand/français ancien.

Avant de parler détails techniques, sachez que ces B'TWIN VAN RYSEL sont proposées toujours à un prix très bas de 130€. D'autant que ce modèle est intégralement fabriqué en Italie.

J'ai pesé mes exemplaires en taille 43 à 600g la paire (300g pour chaque chaussure à 1g près). On trouve bien sûr nettement plus léger (420 à 460g la paire par exemple chez Spécialized, Mavic ou Bontrager), mais pour plus du double en tarif.

3 coloris au menu, argent irisé iridescent (modèle testé ici et que portait Nans Peters durant l'année) et disponible de suite, puis à partir de février 2019 des modèles noirs ainsi que blancs.

Esthétiquement, la chaussure reste relativement proche de la première génération, même si on note tout de même, en rentrant dans le détail, de nombreuses évolutions.

Le système de serrage a été totalement repensé à la demande de Jean-Christophe Péraud. Les deux disques de serrage ATOP sont conservés, mais le velcro sur l'avant du pied disparaît.

De fait, pour obtenir un bon serrage du pied, ce sont désormais 4 passages de câbles qui officient avec des disques plus espacés qu'avant.

Autre point amélioré, le chaussant. B'TWIN avait eu de nombreux retours sur la première génération de personnes qui trouvaient le modèle trop étroit. J'avais fait ce même constat lors de mon essai. La chaussure a donc été élargie sur sa partie avant pour convenir au plus grand nombre.

A l'intérieur du talon, on trouve des "coussinets" qui ont pour but de maintenir en place la cheville lorsque le cycliste tire sur les pédales. Des coussinets en mousse qui vont agir comme une "pince" autour du tendon d'achille.

Sur la partie externe, on trouve un renfort au niveau du talon qui devrait assurer une bonne rigidité et un bon maintien.

Au niveau de la tige, un gros travail a été réalisé afin que la chaussure soit la plus ventilée possible. On trouve de nombreuses perforations sur les parties droite et gauche ainsi que sur la languette.

La finition est de très bonne facture. Même si la marque a souhaité garder un tarif très bas, la qualité de fabrication ne semble pas en avoir souffert. Les coutures sont proprement réalisées et le collage de la semelle ne laisse apparaître aucun point de colle qui aurait débordé. Même en enlevant la semelle de propreté pour voir l'intérieur de la chaussure, l'ensemble n'a rien à envier aux plus grandes marques.

Ma plus grande inquiétude, en ayant reçu ces chaussures, venait plutôt du coloris gris irisé, qui, placé au soleil, fait apparaître de nombreux reflets irisés. On aime ou pas, mais une chose est sûre, avec ce coloris, les chaussures ne passent pas inaperçu. Après un mois d'essai, le revêtement ne présente pas de marque, à voir si cela dure dans le temps.

Des semelles qui montent en gamme

Alors que la précédente semelle se contentait d'être en fibre de verre / nylon / carbone afin de ne pas être trop rigide et pour pouvoir maintenir le tarif à 130€, cette chaussure Van Rysel bénéficie d'une semelle 100% carbone réalisée en Italie par un spécialiste du domaine travaillant aussi pour le sport automobile. Une très jolie semelle qui laisse apparaître la fibre de carbone.

Des tests indépendants réalisés par le sous-traitant carbone ont montré une rigidité équivalente aux modèles les plus rigides de la concurrence. Impossible à vérifier pour moi.

La courbure de la semelle a été travaillée pour maintenir un bon confort. La ventilation a été un gros axe de travail. Jean-Christophe Péraud voulait en effet une chaussure très aérée à la fois pour faire face aux chaleurs estivales, mais aussi pour offrir une meilleure évacuation de l'eau en cas de pluie. On peut le voir sur les photos de détails ci-dessous, on trouve une entrée d'air à l'avant et une extraction à l'arrière avec un canal situé entre les deux patins de marches à l'arrière. Ces patins de marche ne sont pas remplaçables, mais leur épaisseur laisse augurer quelques années avant d'arriver au bout.

A l'avant, on trouve un renfort sur la pointe du pied, relativement discret, qui évitera d'abîmer le carbone lors de la marche et des arrêts. Des repères pour placer les cales sont gravés sur le carbone, en revanche, il ne sera pas possible de bouger les inserts permettant de fixer la cale, ils sont totalement fixes.

 

L'autre changement, c'est l'apparition d'une semelle de propreté plus technique avec un soutien de la voute plantaire. Ce soutien est assez peu marqué (partie bleue) mais très rigide, ce qui devrait convenir à la plupart des pieds.

Cette semelle ne bénéficie d'aucun bouton métatarsien, mais si vous avez lu mon récent article sur les semelles internes de chaussures vélo, vous comprendrez aisément que je vois ceci d'un bon oeil, cela évite les approximations concernant son positionnement, ce qui peut engendrer des problèmes médicaux.

Pour information, ce modèle coûte 10 fois plus cher à produire qu'une semelle interne basique. Quand on sait à quel point Decathlon tente de rogner sur de nombreux coûts de process pour proposer des produits aux plus bas prix, ce changement n'est pas anodin et prouve que la marque a voulu accroître le confort.

Sur la route

Comme je vous l'ai dit, j'ai eu la chance de recevoir ces chaussures quelques jours avant de partir à Ténérife, ce qui m'a permis de les essayer par 25°C en montant un col pour vérifier la ventilation de ces dernières, ce qui n'aurait pas été possible en métropole.

C'est d'ailleurs là que des journalistes du monde entier ont été très intrigués par ces nouvelles chaussures qu'ils ont trouvées très sympas. Un journaliste italien a même reconnu des BTWIN et a avoué vouloir les essayer après un essai réussi d'un vélo de la marque, lui qui est pourtant très attaché aux marques italiennes.

Dès le chaussage, je suis ravi de constater qu'effectivement, l'avant de la chaussure est plus large que le modèle précédent. Ca ne se joue pas à grand chose, mais c'est suffisant pour que je sois nettement plus à l'aise dedans et cela sera un bon point pour de nombreux cyclistes.

Si le temps est couvert, ces Van Rysel se montrent plutôt très discrètes comme on peut le voir sur la photo ci-dessous, elles sont "simplement" grises.

Par contre, au soleil, difficile de passer inaperçu avec ce modèle Iridescent ! A noter que ce revêtement se nettoie très facilement, il semble comme recouvert d'un vernis, c'est très lisse, et donc, la moindre salissure part avec un coup d'éponge.

Le serrage à disques Atop est efficace, même s'il est en retrait par rapport à des modèles Boa au niveau fonctionnalités et précision. On peut serrer de façon précise, mais en tournant le disque dans le sens inverse, on débraye le système, il arrive donc que l'on soit trop desserré d'un coup. Mais dans l'ensemble, cela fonctionne bien et on arrive rapidement à obtenir le serrage voulu sans trop de compression.

Le fait d'avoir supprimé le velcro sur l'avant du pied et d'avoir fait courir les lacets jusqu'en bas permet un bon serrage et une légère diminution du volume si jamais votre pied est relativement fin.

Même s'il est difficile de vérifier que la semelle carbone offre une rigidité équivalente à d'autres modèles haut de gamme, il ne fait aucun doute que ces dernières ne montrent aucun signe de souplesse et ont été développées pour des coureurs puissants comme les professionnels.

Côté confort, il y a là aussi un réel palier de franchi par ce modèle. Sans atteindre le niveau des chaussures les plus confortables, on se sent très à l'aise et même après plus de 4 heures de pédalage, je n'ai ressenti aucun échauffement ou aucun point de pression gênant. Même en serrant fort, la languette est suffisamment épaisse pour que les câbles ne coupent par la circulation ou blessent le dessus du pied.

La ventilation est de bon niveau aussi. Si je n'ai pas ressenti de courant d'air frais en montant, dans la descente, c'était un peu plus flagrant et notamment lorsque la température a commencé à descendre sous les 12/13° où le besoin de chaussettes plus épaisses s'est fait sentir.

Bilan

Aucun doute, la marque nordiste signe là un excellent produit. Ces B'TWIN Van Rysel offrent d'excellentes prestations pour un prix défiant toute concurrence. Alors bien sûr, si on les compare à des chaussures haut de gamme de chez Mavic, Specialized ou Fizik, la précision de serrage de serrage est en très léger retrait et elles se montrent plus lourdes.

Mais n'oublions pas que ces chaussures sont proposées à seulement 130€. Des chaussures utilisables par un professionnel et abordables pour la plupart des cyclistes. La concurrence propose à ce tarif des chaussures avec une semelle au mieux en carbone renforcé de nylon et des serrages velcros ou un seul serrage disque.

Les photos où j'apparais ont été réalisées par James Cheadle