Ce brevet, que vous pouvez télécharger ici, a été en 2016 mais vient tout juste d'être publié le 1er mars 2018.

Si ce brevet montre des schémas représentant un levier de freins hydrauliques (comme le SRAM Red eTap Hydro), il y a fort à parier que ce brevet puisse aussi s'appliquer à un système de frein à patins traditionnel.

Si le système Di2 actuel implique deux boutons placés derrière le levier principal, ce brevet change la donne puisqu'il n'y a plus qu'un seul levier. Comme les versions mécaniques, le levier de frein pourra bouger latéralement pour actionner le changement de vitesses.

Shimano semble donc avoir pris en compte le fait que les deux petits leviers étaient parfois difficiles à manipuler l'hiver avec de gros gants.

 

Comme SRAM, la communication entre les leviers et les dérailleurs se ferait sans fil. Le protocole de communication n'est pas évoqué. WIFI, ANT+, Bluetooth ou nouveau système propriétaire ?

Une batterie est donc logée dans le levier afin d'alimenter le système. Le brevet ne se limite pas au pilotage d'un dérailleur et Shimano évoque la possibilité de commander une suspension électronique, une tige de selle ou tout autre appareil électronique.

Le bouton actuellement présent sur le dessus des cocotes Di2 serait sans doute encore présent (il permet par exemple de changer de page sur son appareil Garmin) même s'il n'est pas représenté.

L'inconvénient d'avoir une batterie dans la poignée, c'est qu'il faut de temps en temps la changer. Même si ce n'est qu'une fois par an, encore faut-il y penser. Il est possible que Shimano ait trouvé une solution à ce problème en n'utilisant pas une pile bouton (de type CR2032) comme souvent, mais une batterie rechargeable.

Recharge par vibrations et mouvement

En effet, le brevet mentionne un système de générateur électrique qui pourrait donc recharger la batterie en roulant. C'est un système piézoélectrique qui serait utilisé, représenté en rouge sur le schéma ci-dessous. L'action sur les leviers et les vibrations engendrées par la route pourraient générer un faible courant permettant de recharger la batterie interne.

Ce système de recharge piézoélectrique est optionnel et Shimano se garde le droit d'utiliser une batterie traditionnelle pour son système de transmission sans fil.

L'année 2018 voire 2019 s'annonce donc riche du côté des transmissions, avec Campagnolo qui risque de proposer de nouveaux groupes en 12 vitesses et Shimano qui pourrait bien dégainer un groupe électronique sans fils.... pourquoi pas en 12 vitesses lui aussi.

La piézoélectricité, un procédé déjà utilisé

En juin 2011, la société française ARVENI avait fait une première présentation d'une télécommande TV sans pile, développée en partenariat avec PHILIPS (voir ici). La télécommande piézoélectrique d'ARVENI transforme l'énergie créée par la pression d'un doigt sur une touche en électricité, le temps d'envoyer la commande sans fil à la télévision pour changer de chaîne par exemple.

On pourrait même aller jusqu'à imaginer un fonctionnement sans aucune batterie, les microgénérateurs piézoélectriques ayant un excellent rendement.

C'est sur ce principe par exemple que Toulouse teste depuis quelques années un trottoir générant de l'électricité grâce au va-et-vient des passants.