Présentation

Doté de l’endurance du Pulsium et du système d’atténuation des vibrations SAT, il dispose d’une géométrie permettant l’accueil de pneus plus larges, ici des 32 mm. Mais le cadre permet de monter jusqu'à 35 mm de section. On est clairement pas dans une pure catégorie gravel, mais il y a déjà de quoi s'aventurer dans quelques chemins très caillouteux si l'on opte pour les bonnes gommes.

Le cadre est fabriqué en carbone UD L avec des fibres de carbone HR qui donnent la priorité au confort, au rendement et à la robustesse. Le brevet Lapierre SAT (Shock Absorbtion Technology) apporte, grâce à son élastomère, une meilleure filtration des vibrations basses fréquence dans le but d’améliorer le confort sur les longues distances.

Plus léger qu’un amortisseur, sans aucun entretien, il permet de réduire et de diffuser les vibrations verticales qui, au fil des kilomètres, engendrent une fatigue musculaire et nerveuse.

La géométrie se veut résolument orientée confort, avec une douille de direction de 175 mm de haut en taille M. De même, la potence de seulement 90 mm invite à une position plus relevée.

Le serrage de selle est positionné devant la tige de selle et caché par un caoutchouc. Vous ne trouverez pas de plots de montage pour garde-boues ou d'éventuels porte-bagages, aussi bien sur l'arrière que sur la fourche, car le bikepacking n'est pas la destination de ce vélo. Cela reste un vélo de route capable d'emprunter des chemins, pas un vélo aventure pour plusieurs jours / semaines de périple.

Côté poids, ce vélo n'est pas si lourd à 8.8 kg en taille M. Compte tenu de l'équipement et des larges pneus, c'est plus que correct. En revanche, il faudra composer avec ce seul coloris vert qui ne plaira pas à tout le monde. Un modèle proposé à 3699 €.

Equipement

Ici, Lapierre a pris un parti très clair, celui d'une transmission résolument gravel, Shimano GRX. Le vélo est désormais vendu avec la nouvelle version 12 vitesses, mais mon modèle d'essai dans son millésime 2023 dispose encore de l'ancienne génération à 11 vitesses.

Celle-ci dispose d’un pédalier 48-31 et d’une cassette judicieusement étagée de 11-36 dents (11-34 pour mon cas en 11 vitesses). Pas de monoplateau donc, comme c'est de plus en plus souvent le cas sur les vélos purs gravel, mais du double qui permettra un bien meilleur étagement, notamment pour les chevauchées sur la route.

Et pour ceux qui penseraient que le 48x11 serait limite... cela correspond à un 52x12 qui était utilisé dans les années 2000 par les professionnels !

Une transmission qui fonctionnera parfaitement sur route, mais se montrera aussi adaptée sur les chemins ou les routes pavées par exemple, le dérailleur arrière étant équipé d'un commutateur de stabilisation permettant d'augmenter la tension du ressort de dérailleur pour les terrains accidentés.

Cintre, potence et tige de selle sont des modèles alu de chez Lapierre. Le cintre est doté d'un flare de 16° appréciable en mode gravel. Par contre, ce dernier est relativement large, 44cm pour une taille M.

Terminons par les roues, des DT Swiss E1800 SPLINE de 23 mm de haut et 22 mm de large. Elles accueillent ici des pneus WTB Expanse de 32 mm de section. La ligne centrale lisse et la bande de roulement intermédiaire hachurée de l'Expanse se terminent en crampons extérieurs minimalistes.

Un pneu donc résolument tourné vers le rendement sur route mais capable d'aller poser sa gomme sur les chemins de terre ou les cailloux, en parfaite adéquation avec la vocation de ce vélo.

Mais comme indiqué plus haut, si vous voulez des pneus plus adaptés pour des chemins, vous pourrez très bien monter des sections allant jusqu'à 35 mm.

Sur la route et hors route

Je m'attendais à un vélo un peu pataud, il n'en est rien, le Pulsium conserve son ADN route tout en se montrant nettement plus confortable et tolérant qu'un vélo de route orienté performances. Même si on pourra rouler à rythme très soutenu avec, ce n'est pas son domaine de prédilection.

Si vous aimez faire des sorties à bloc et toutes les pancartes des villages, ce vélo n'est pas fait pour vous. Non, le Pulsium SAT Allroad préfère être mené de façon plus ludique, avec pour objectif le plaisir de longues balades tout en profitant du paysage. Mais vous pourrez toujours si vos jambes le permettent rouler entre 28 et 30 de moyenne, plutôt à train régulier.

Sur la route, son confort est très appréciable et une fois que l'on a dompté les braquets, on arrive à mener bon train. Finalement, avec ces plateaux 48x31, on roule bien souvent sur le grand plateau. Seul le cintre, très large, déconcerte un peu quand on a l'habitude de cintres plus étroits de quelques 4 centimètres. Le flare de 16° pénalise forcément l'aérodynamisme, mais se montre confortable.

Dans les bosses, pas grand chose à dire, sans être nerveux, on peut monter sans problème toutes les pentes avec les braquets proposés. En descente, on ne ressent pas trop de flou malgré ces larges pneus. Seul le cintre donne l'impression de piloter un vélo de grand gabarit et pénalise un peu l'aéro passé 45 km/h.

Grâce à sa polyvalence, le moindre chemin sympa est une excuse pour quitter le bitume. Et dans ce cas, le système SAT contribue sans doute à conférer un bon confort sur les terrains caillouteux. Mais difficile, sans le comparer à la version non-SAT, d'être péremptoire. Peut-être que la version non-SAT, facturée 2799 €, soit 900 € de moins, avec des pneus en 35 mm et une pression adaptée se montreraient aussi confortables

Les pneus de 32 mm sont un peu juste, il ne faudra pas trop s'engager, mais du moment que l'on reste sur du gravel light, avec des surfaces plutôt roulantes et pas trop accidentées, ce vélo se montre à l'aise.

Si vous voulez aller dans des portions plus techniques, comme des singles rapides et défoncés, c'est plus votre habileté et votre sens du pilotage qui devra prendre le dessus, ce Lapierre Pulsium Allroad équipé de pneus de 32 mm seulement (au profil plutôt route) pardonnant moins les erreurs de pilotage.

Il faudra aussi jouer avec la pression et là, tout sera affaire de compromis. Là où 4 bars seront nécessaires pour de la route, mieux vaudra descendre à quasi 3 bars en mode gravel sous peine d'être secoué comme un prunier.

Les pneus sont en totale adéquation avec le positionnement du vélo. 80% route et 20% chemins pourvu que ces derniers soient secs et pas trop caillouteux. La bande centrale lisse permet de maintenir un bon rythme sur route, sans avoir l'impression d'être freiné même au-delà de 30 km/h.

Ceux qui voudront aller un peu plus loin dans les chemins pourront parfaitement l'équiper de pneus plus typés pour les chemins, comme ces 3 références :

Bilan

Ce Pulsium SAT Allroad 6.0 n'excelle vraiment nulle part.... mais s'adapte aussi bien à la route, que ce soit sur un beau bitume ou des routes plus abîmées voire pavées, qu'aux chemins.

Il est destiné aux cyclistes qui quittent la maison sans destination fixe et qui sont tout simplement prêts pour une balade sans savoir où ça les mènera. Par la route, sur des pavés voire des chemins, le Pulsium SAT Allroad 6.0 est capable d'aller poser ses roues un peu partout. Sans être un véritable gravel, notamment avec ses pneus de 32 mm un peu limités quand le terrain devient sablonneux ou vraiment cassant, il se montre excellent sur la route pour ceux qui veulent rouler longtemps à bon rythme.

Si vous voulez du vélo plaisir sans prise de tête, que vous n'êtes pas à la recherche d'un vélo ultra hautes performances grisant mais parfois exigeant, ni d'un vélo gravel, ce vélo est sans doute un excellent choix. Au premier abord, j'ai trouvé le positionnement de ce vélo assez compliqué, avec le cul entre deux chaises, mais au final, après essai, il a toute sa légitimité pour ceux qui veulent s'amuser, profiter de toutes les possibilités offertes par les routes et les chemins.

Photos : Sonam.cc et Matos Vélo