Présentation

Esthétiquement, ce BH G8 ne change pas radicalement par rapport au G7 Disc, les évolutions sont plutôt subtiles.

La construction du cadre est basée sur la technologie HCIM-Hollow Core Internal Molding, un procédé dans lequel BH Bikes a déjà beaucoup d'expérience. Il s'agit d'un moyen permettant d'obtenir des cadres légers, grâce à un contrôle total des épaisseurs à chaque point, et avec un excellent niveau de finitions (externes autant qu'internes), sans imperfections ni matériaux superflus. Ce cadre monocoque en carbone combine des fibres de carbone Toray T800 et T800 et de carbone Pitch Fiber dans les parties les plus critiques. Le cadre pèse seulement 920 grammes.

Le plus gros changement se situe au niveau des haubans dont la forme diffère légèrement et dont l'ancrage sur le tube de selle se fait un peu plus bas. Cette partie arrière a été redessinée afin de permettre l'utilisation de pneumatiques de 28mm de section.

Les bases arrière sont plus fines et asymétriques, de manière à améliorer les performances de pédalage.

On retrouve des tubes bénéficiant d'un profil Kamm Tail pour générer un minimum de turbulences. Ainsi, le G8 est plus aérodynamique que son prédecesseur.

Pour le reste, ce n'est qu'une question d'intégration mieux réalisée, puisque ici, plus aucun câble n'est apparent. Les câbles passent directement à l'intérieur du guidon puis à travers la potence et l'intérieur du cadre.

Une partie de cette belle intégration est à mettre sur le compte du système ACR de chez Vision qui permet d'intégrer l'ensemble des câbles à l'intérieur de la potence et de la douille de direction. Le routage est ainsi parfait, sans point dur et la maintenance reste très facile.

Ce système est ici complété par le cockpit Vision Metron 5D ACR, une superbe pièce totalement en carbone.

Le BH G8 offre une géométrie slopping. Le vélo hérite en grande partie des dimensions de ses prédécesseurs, avec la même approche qui vise à obtenir un vélo maniable et sûr. L'inclinaison du cadre est conservée, le tube de direction est relevé, la partie arrière se voit raccourcie et le tube de selle change de forme pour tirer le meilleur de la rigidité et de l'aérodynamisme.

On note que le tube de selle possède un mât dans lequel la tige de selle vient s'insérer. La fixation de celle-ci se fait via deux petites vis allen à l'arrière du mât qui assurent un maintien parfait.

Le modèle essayé ici est le haut de gamme, facturé 8999€. En taille MD, il ne pèse que 7.2kg, ce qui est plutôt léger pour un cadre aérodynamique équipé de freins à disques.

Côté coloris, vous aurez le choix entre un gris / bleu et ce joli rouge / vert d'eau, plutôt osé mais qui finalement rend très bien.

Equipement

Côté équipement, on a droit à un groupe Shimano Dura-Ace Di2 dont les louanges ne sont plus à faire. Fonctionnement précis en toutes circonstances.

Dommage qu'à ce tarif, on a droit à une exception sur le groupe complet, avec le pédalier, un FSA K-Force monté avec un couple de plateaux 52x36. Vous le verrez plus loin, j'ai eu quelques sauts de chaine. Difficile de dire si cela est dû à ce pédalier ou à un réglage du dérailleur.

Du côté du poste de pilotage, on trouve le superbe cockpit Vision Metron 5D dans cette version ACR permettant de dissimuler intégralement les câbles. Un superbe cintre qui offre une partie haute plane pas trop large, idéale pour la prise en main, avec une légère angulation pour respecter l'alignement des mains avec les bras. Un support pour compteur est disponible.

Le vélo est équipé de freins à disques de 140mm aussi bien à l'avant qu'à l'arrière. Un choix étonnant à l'heure où beaucoup de marques choisissent d'équiper leurs vélos avec un disque avant de 160mm. Cela ne devrait pas être pénalisant pour les coureurs légers, mais plus problématique au-delà de 70kg.

Petite touche sympathique au niveau des axes traversants de 12mm qui sont équipés de leviers qui se dissimulent dans l'axe. Cela reste ainsi parfaitement aérodynamique sans nécessité de toujours avoir une clé allen spécifique sur soi en cas de crevaison. Vous pouvez voir sur les 3 photos ci-dessous le fonctionnement. Rapide et pratique.

 

Les roues sont pour leur part des Vision Trimax Carbon40 chaussées de pneus Hutchinson Fusion 5 en 28mm de section.

La TriMax Carbon 40 est une roue Tubeless Ready pour frein à disque avec un profil de 40mm de haut, la paire affichant 1750g sur la balance. Grâce à la construction exclusive de la jante CSI (Carbon Structural Integration), le carbone s’intègre à une structure en aluminium résistante, donnant à la roue un aspect esthétique sans compromettre les performances.

On trouvera forcément plus léger si l'on souhaite gagner quelques grammes sur le vélo. De même, les pneus Fusion 5 en 28mm de section seront sans doute trop larges pour bien des pratiquants, qui pourront rapidement opter pour des 25mm.

Terminons par la selle, une Prologo Dimension. Un ensemble relativement homogène qui permet de proposer un vélo équipé en Dura-Ace Di2 à nettement moins de 10000€.

Sur la route

Le BH G8 fait montre d'un comportement assez polyvalent, même si son domaine de prédilection reste la haute vitesse et les parties planes voire peu pentues (3/4%).

Même au-delà, dans des bosses à 7% et plus, il ne se révèle pas trop lourd et permettra sans trop de soucis d'affronter même des cols, même si sur ce point, l'Ultralight de la même marque sera plus adapté. Mais avec de bons braquets, on arrive à grimper sans avoir la sensation d'avoir un vélo trop raide entre les jambes.

Et pourtant, le G8 ne manque pas de rigidité. La boîte de pédalier, le triangle arrière et l'avant sont rigides à souhaits et transmettent toute la puissance sur les relances en force ou les sprints. Le poste de pilotage Metron 5D de Vision est lui aussi sans reproches de ce côté là, tout en offrant une ergonomie agréable.

Bien sûr, c'est sur les parties plates voire légèrement descendantes que le G8 s'apprécie le plus, quand le rythme franchit le cap de 35km/h, même si les roues Vision de 40mm de haut n'offrent pas l'inertie de roues plus hautes, du type 50mm ou plus. Mais celles-ci ont au moins l'avantage d'être très polyvalentes et moins sensibles au vent latéral.

En descente, le vélo se place avec précision et les changements d'angles se font aisément. En revanche, pour moi qui pèse 73kg, j'ai trouvé le freinage avant limite avec son disque de 140mm seulement. J'ai fait l'essai en le changeant pour un 160mm, la différence est perceptible. Si vous pesez plus de 70kg et aimez descendre vite, il vous faudra à mon avis opter pour un disque de 160mm à l'avant. Pas dangereux en 140mm, mais ça manque de mordant passé 60km/h, dommage pour un modèle avec freins à disques.

De plus, les pneus de 28mm manquent de dynamisme. Certes, ils aident au confort de l'ensemble, mais pour avoir testé avec des 25mm, on ne perd pas beaucoup en filtration, mais le dynamisme est bien meilleur. Je ne comprends toujours pas cette volonté des marques (BH n'est pas la seule) à équiper les vélos typés performances de pneumatiques de 28mm de section. Les 25/26mm sont amplement suffisants, autant pour le grip en virage que pour supporter la puissance des freins à disques.

Côté transmission, un bémol concernant de récurrents sauts de chaine en passant du petit au grand plateau, que je n'ai pas pu régler.

Bilan

Sans doute pas aussi performant à haute vitesse que les meilleurs vélos aéro, ce BH G8 se défend pourtant très bien à haute vitesse et surtout, offre une redoutable polyvalence.

Bien sûr, il lui manque peut-être l'image d'un Trek ou Specialized pour ne citer que ces deux marques, néanmoins, le G8 ne coûte que 8999€ là où la concurrence affiche bien souvent 1000 à 2000€ de plus à équipement égal.

Mes deux seuls bémols, l'absence du pédalier Shimano Dura-Ace mais aussi le choix d'un disque avant de 140mm, discutable pour les coureurs relativement lourds. On se consolera en se disant que cela se change très facilement. A ne pas oublier, le BH G8 Disc 7.0, en Ultegra Di2. Equipé de roues en 50mm, son tarif passe à 5999€ pour seulement 7.7kg.