Présentation

Sortie à l'automne 2018 en France, elle a donc été étrennée par Elia Viviani dès la Vuelta 2018.

Si elles existent en noir pour les cyclistes à la recherche de plus de discrétion, ce coloris orange fluo sera sans doute le plus vendu. Un coloris très tape à l'oeil plutôt réussi graphiquement avec le logo DMT apparaissant sur le côté.

Si elles se démarquent esthétiquement, c'est aussi au niveau de leur construction que ces KR1 font dans l'originalité, avec une toute nouvelle tige 3D Knit. Dixit DMT, " la technologie 3D Knit employée permet à la chaussure d'épouser toutes les morphologies de pieds, pour un vrai confort mais aussi pour répondre aux besoins des cyclistes les plus exigeants".

Les KR1 sont bien sûr fournies avec une petite housse de transport mais aussi, plus étonnant, avec un chausse-pied ! On le verra plus loin, si ce dernier accessoire n'est pas indispensable, il facilite grandement le chaussage.

Ce 3D Knit est un tissu tricoté très fin, très aéré mais surtout très souple. Voilà en effet de quoi éviter les points de pression au niveau du pied et permettre à ce 3D Knit d'épouser la forme de tous les pieds. Des renforts ont été placés sur la pointe du pied et au niveau du talon. Le pourtour de la cheville est lui aussi très élastique, sans aucune partie dure au niveau de la malléole.

Tige et languette ne sont faites que d'une seule partie, toujours en 3D Knit et donc très élastique. La finition n'appelle aucune critique. Elles sont fabriquées en Bosnie herzégovine.

Pour le serrage, la marque a fait appel au système IP-1 de Boa. Un seul disque, placé sur le haut de la chaussure, côté externe, avec un mélange de guides plastiques (sur le haut) et textiles pour cheminer sur toute la longueur du pied.

Le guide placé tout en haut de la languette permet d'être attrapé avec les doigts pour tirer la languette vers le haut lors de l'insertion du pied, agrandissant de fait l'ouverture.

Contrairement au modèle RS-1 qui utilisait un système de serrage insolite Skeleton, DMT est ici resté sage en optant pour un cheminement simple sur tout le dessus de la chaussure. Le système est couplé à des canaux de tricot 3D de sorte que le serrage agisse sur tout le tour du pied.

L'intérieur du talon des DMT KR1 est conçu avec un rembourrage en mousse avec des micro-injections antidérapantes pour éviter que le pied se déplace à l'intérieur de la chaussure durant le pédalage. Annoncées à 240 grammes en taille 41, j'ai pesé mes exemplaires à 269g en taille 43. Un produit un peu plus lourd que chez la concurrence à tarif équivalent. Mais le poids ne fait pas tout !

Petite mention concernant le choix de la taille. Lorsque Italvet (distributeur français de la marque) a voulu me faire tester ces chaussures, je suis donc allé voir le guide des tailles, n'ayant jamais testé de chaussures de la marque. Mon pied mesure 26cm de long pour 10cm de large. Et là, patatra ! Pour 26cm de long, il me faut une taille 41 (en laissant un peu de marge devant), mais pour 10cm de large, du 47 (qui pour le coup, donne une longueur de 30.3cm, soit 4 cm de trop !).

J'ai donc opté pour un habituel 43... qui me va parfaitement. Conclusion, ne tenez pas compte du guide des tailles, mais optez pour la taille habituelle, voire la demi-pointure inférieure, étant donné que le 3D Knit est relativement souple.

Semelles

Ce modèle haut de gamme est bien sûr associé à une semelle 100% carbone, plus précisément, une semelle Anatomic Quary Carbon. Pourquoi Anatomic ?

Comme vous pouvez le constater sur la photo ci-dessous, cette semelle épouse l'anatomie du pied, avec notamment cette semelle carbone qui remonte sur le côté interne du pied pour agir comme soutien de la voute plantaire.

Idem au niveau du talon avec cette semelle qui remonte légèrement et vient assurer la rigidité que ne peut pas offrir le 3D Knit utilisé pour la construction. Cela évite de rajouter des empiècements et surtout des coutures qui pourraient venir gêner lors du pédalage.

Cette semelle est réalisée en fibres de carbone UDFAW 150 et dotée d'une entrée d'air sur l'avant du pied.

Au niveau de la fixation de la cale, on constate une belle amplitude de réglage longitudinal qui pourra permettre d'ajuster ces cales au mieux. On trouve même le système "mémoire de position" breveté par Look qui permet de conserver facilement les réglages de votre cale lors de son remplacement. Une chose relativement rare sur le marché.

Pour la protection de la semelle, un unique insert antidérapant est présent à l'arrière. Il est remplaçable. Dommage, aucune protection sur l'avant du pied, qui est souvent mis à mal lors des arrêts.

Côté semelle de propreté, rien de spécial, une semelle basique qui conviendra à tous les cyclistes n'ayant pas de pathologie particulière.

Sur la route

Avant de rouler, il faut enfiler ces chaussures. Chose pas si aisée sans l'aide du chausse-pieds fourni, car l'entrée est très étroite et le matériau très élastique fait que ce n'est pas simple. Mais je vous rassure, on y arrive aussi sans le chausse-pieds.

Une fois aux pieds, ces DMT KR1 surprennent par leur confort. Comme sur des Giro Prolight Techlace ou des Specialized EXOS, la souplesse de la tige offre une impression de confort immédiate, un véritable chausson. Bien qu'un seul disque BOA soit présent, le serrage se fait correctement sur tout le pied, même si on ressent une tension plus élevée sur le haut du pied que sur le bas, mais sans que cela ne soit trop gênant.

La partie autour de la cheville est sans aucun doute la plus surprenante, tant elle est élastique. Elle se fait totalement oublier. Mais en contrepartie, quand on tire beaucoup sur les pédales, comme lors d'une montée de col, le pied a tendance à légèrement remonter, le talon se décolle légèrement de la semelle. Il faut alors serrer très fort le système BOA IP-1, mais cela engendre quelques points de pression gênants à la longue.

Un point qui n'est vraiment gênant que lors des montées de cols relativement longues (plus de 30mn). En dehors de ça, la chaussure est véritablement impressionnante par son confort et une excellente ventilation qui permet de supporter les grosses chaleurs sans aucun problème. A l'avant du pied, sur le dessus, on trouve de très nombreux trous d'assez gros diamètre qui permettent à l'air de rentrer facilement quand on roule et cela se sent.

La semelle carbone est très rigide, on est clairement sur du très haut niveau digne d'un coureur World Tour de l'acabit d'Elia Viviani. Je n'ai ressenti aucune flexion à ce niveau.

En revanche, point noir côté protection de la semelle. Je marche très peu avec mes chaussures (3m maxi pour sortir et entrer dans le garage, sur une surface lisse) et pourtant, dès les 200 premiers kilomètres, cette dernière a été très rapidement marquée. Surtout sur l'avant du pied, que l'on pose à chaque arrêt en vélo.

L'absence de patin de protection sur le devant de la semelle se fait cruellement sentir et au bout de quelques semaines, les semelles sont déjà relativement abîmées. Je n'ai jamais eu de semelles autant marquées, même après plusieurs années d'utilisation. Sur une chaussure à ce niveau de prix, c'est très dommage.

Bilan

A 349€ en prix public, ces DMT KR1 affichent leurs prétentions et se retrouvent face aux chaussures les plus sportives et technologiques du marché.

Malgré le manque d'image de la marque en France et le nombre de points de vente limité, ces KR1 ne manquent pas d'atouts, avec une excellente rigidité de sa semelle carbone associée à un confort exceptionnel. Un tableau noircit par deux légers défauts :

  • l'absence de protection de la semelle à l'avant, qui fait qu'elle se marque très vite
  • le maintien trop faible au niveau du talon

Si vous n'êtes pas coursier ou que vous ne tirez pas trop sur les pédales, le second point ne sera pas trop handicapant. Quant au premier point, à vous de juger si vous marchez plus ou moins longtemps avec vos chaussures à chaque sortie. Si vous marchez souvent, la durée de vie de la semelle pourrait être rapidement entamée.