Présentation

Grâce à un nouveau procédé de construction et l'absence d'insert aluminium, Mavic a réussi à diminuer le poids en périphérie. La paire de roues est annoncée à 1450g contre 1545g pour la CC40.

Le tarif est en revanche revu à la hausse, à près de 2000€. A ce tarif, vous aurez néanmoins des roues équipées de pneus Mavic (Yksion Pro GripLink à l'avant et PowerLink à l'arrière) et les patins de freins spécifiques, réalisés par Swissstop.

La jante adopte un nouveau profil NACA, toujours en 40mm de haut mais plus large, avec 25mm au niveau de la piste de freinage et 17mm entre les crochets. Les rayons profilés sont au nombre de 18 sur la roue avant et 24 à l’arrière.

Les roues sont plutôt sobres avec la finition en carbone 3K.

 A noter, le nouveau moyeu arrière Instant Drive 360 qui se caractérise par un fonctionnement plus fluide et un bruit de roue-libre plus feutré. De plus, l'embrayage est plus rapide avec un point d'engagement tous les 9°.

Plus que le poids, ce que visait Mavic en créant cette nouvelle roue, c'est la sécurité. La résistance à la chaleur des roues carbone à pneus est un problème récurrent. Mavic a donc travaillé sur la composition du carbone dont la transition vitreuse dépasse les 200°C.

Nouveau procédé de moulage

Les normes ISO et ETRTO, qui définissent les mesures et tolérances des jantes pour permettre à la fois un montage facile et sûr des pneumatiques, est très compliqué à mettre en oeuvre sur des jantes carbone.

Contrairement à des jantes alu qui peuvent être usinées pour corriger d'éventuels défauts, une jante carbone moulée ne peut être retravaillée par la suite, sauf à compromettre la continuité des fibres et donc la solidité de la jante.

Mavic a donc développé et perfectionné son procédé de moulage de la jante afin d'obtenir une pièce parfaite en sortie de moule.

D'abord le moulage d'un lit de carbone avec des dimensions très précises au niveau de la largeur (jante et crochets) et de la profondeur, puis un moulage avec des feuilles de carbone 3K. Avantage, Mavic se passe de l'intérieur en mousse, présent par exemple sur les CC40.

Le fond de jante et les crochets sont ainsi obtenus par des couches de carbone ininterrompues, sans reprise d’usinage donc sans couper de fibres.

Traitement de la surface de freinage iTgMAX

iTgMAX pour Integral Glass Transition Temperature (température de transition vitreuse maximale).

La technologie iTgMAX consiste en une base de jante 100% carbone, constituée de plusieurs couches ininterrompues de fibres de carbone pour garantir une résistance inégalée aux contraintes du freinage.

La surface de freinage est ensuite usinée au laser pour la rendre la plus lisse possible et obtenir une efficacité supérieure dans toutes les conditions climatiques. Mavic annonce un freinage sans équivalent, supérieur à celui procuré par des jantes en alu et ce, même sous la pluie.

A voir si cela atteint en effet le but escompté et si cette technologie surpasse la très efficace surface de freinage Showstopper des Zipp 404 NSW.

Sur la route

Par chance (ou pas), j'ai pu rouler un bon moment avec ces roues... et souvent sous la pluie. Ce n'est pas que j'apprécie spécialement de rouler par temps humide, mais c'était indispensable pour tester le freinage de ces roues.

Mais avant de parler du freinage, parlons tout d'abord de la dynamique des Mavic Cosmic Pro Carbon SL C. Pour réaliser ce test, j'ai pu monter ces roues sur 2 vélos :

  • un Trek Domane, plutôt typé confort
  • un Bianchi Oltre XR4, résolument tourné vers la performance et l'aéro.

On a déjà vu plus mal loti !

Contrairement à des Cosmic Ultimate, très rigides mais sans concession sur le confort, les Cosmic Pro Carbon SL savent ménager du confort grâce à une certaine souplesse verticale. Souplesse verticale qui ne se fait pas au détriment de la rigidité latérale, puisque je n'ai pas constaté de fléchissement en danseuse ou sur des sprints.

Elles sont donc logiquement plus faciles à emmener que les Ultimate, très raides. Même un cyclosportif moyen saura en tirer parti et appréciera sa faible masse qui permet de s'affranchir des côtes, même à fort pourcentage, sans lutter avec la rigidité excessive.

Au-delà de 30km/h, on commence à sentir les effets bénéfiques de la jante haute. L'inertie et surtout l'aéro permettent de conserver plus aisément sa vitesse. Plus on accélère, plus c'est flagrant.

Avec leur profil 40mm en U, ces roues sont moins sensibles au vent latéral que la CC40, on se bat un peu moins, même si des roues comme les Zipp (voir test des 404 NSW) font un peu mieux. Mais la stabilité est exemplaire, on n'a pas à porter d'attention particulière au vent, on se concentre sur là où on va poser ses roues.

Les précédentes roue-libre de la marque jaune étaient assez bruyantes. L'adoption du moyeu Instant Drive 360 règle clairement ce défaut. Désormais, la roue-libre est nettement plus silencieuse, presque inaudible.

Le freinage est déjà excellent sur le sec. J'avais aimé la puissance apportée par le traitement TgMAX des CC40, mais là, Mavic a encore accomplit des progrès.

Le freinage est mordant à souhait et semble plus puissant qu'un freinage sur roues alu. Tout juste entend-on le patin "râper" sur la piste de freinage, mais le bruit s'atténue après quelques sorties de rodage.

Les patins semblent s'user à vitesse grand V, comme on peut le constater sur la photo ci-dessous réalisée après quelques sorties. Mais là encore, il semble qu'il existe une période de rodage après laquelle l'usure des patins demeure dans la bonne moyenne.

Mais c'est avant tout sous la pluie que le freinage des roues carbone laisse, en général, à désirer. J'ai donc "profité" des jours de pluie pour tester ces roues dans les pires conditions.

Très sincèrement, jamais je n'ai vu aussi bonnes freineuses sous la pluie. Ces roues surpassent même toutes les roues aluminium, c'est réellement impressionnant. Pour avoir meilleur freinage sous l'eau, il faudra passer aux disques.

Le freinage est puissant, mordant dès que les patins touchent la jante et la modulation du freinage reste exemplaire, là où d'anciennes jantes carbone ne freinaient pas sur plus de 20m puis bloquaient d'un coup, une fois la jante sèche.

Pour sûr, vous pourrez sans crainte faire une cyclosportive montagnarde sous la pluie avec ce type de roues.

Difficile de les départager avec les Zipp 404 NSW. Les Mavic semblent freiner encore plus court, avec plus de mordant, mais n'ayant pu réaliser de mesure de distance de freinage, elles sont difficiles à départager tant elles freinent bien. Clairement, ces deux roues surpassent la concurrence par leur qualité de freinage.

Au chapitre des pneumatiques, pas de mauvaise surprise avec la monte d'origine, même si je ne les ai pas poussés dans leurs retranchements sur sol humide.

Des roues parfaites ?

Non, mais on est pas loin de la perfection.

Côté freinage, rien à redire, je me demande sincèrement s'il est possible de faire mieux, que ce soit sur le sec ou sur le mouillé, sauf à opter pour des versions à disques.

Dynamiquement, les Zipp 404 NSW, testées dans la foulée, sont encore plus dynamiques et réactives, mais on ne joue pas dans la même cours, puisque ce sont des roues de près de 60mm de hauteur et 2600€, soit 30% plus chères, ce n'est pas une paille.

Finalement, le seul gros point négatif pour ma part, c'est que les Mavic Cosmic Pro Carbon SL C ne soient pas compatibles tubeless. C'est bien dommage, car cela ne nuirait sans doute pas à la dynamique de la roue ni à son poids et permettrait d'offrir au client un plus large choix.

Reste le tarif, de 2000€, qui bien sûr freinera nombre de cyclistes. Mais à ce tarif, vous avez des roues polyvalentes, utilisables sur tous les terrains et par tous les temps !