Présentation

Esthétiquement, on dirait clairement que l'Orca Aéro et un vélo de triathlon "civilisé" pour un usage sur route. Une véritable lame taillée pour fendre l'air. Et c'est encore plus visible dans ce coloris spécifique gris et noir.

Le profil du tube diagonal et du tube de selle a été optimisé pour une performance aérodynamique maximale avec des pneus de 25 à 28 mm. Néanmoins, l'Orca Aéro permet d'accepter des pneumatiques jusqu'à 30mm de section. Les transitions  entre le tube de direction et le tube diagonal, ainsi qu’entre le tube de selle et les haubans, réduisent les turbulences dans ces zones.

Orbea a mesuré une amélioration de 15W à 40km/h, et si vous êtes capable de rouler à 50km/h, vous gagnez 28W. Un vélo dans l'ensemble plutôt bien proportionné, en revanche, il faut s'habituer à la protubérance formée par la boîte de rangement sous le tube diagonal ainsi qu'au bidon à la forme spécifique. Un vélo qui attire les regards et attise la curiosité !

C'est là aussi travaillé pour améliorer le flux d'air, reste que visuellement, c'est suffisamment original pour "perturber" certains. D'ailleurs, nombreux sont les cyclistes qui m'ont croisé à penser que c'était un vélo à assistance électrique.

Comme on peut le voir sur cette photo du vélo dans son ensemble, la douille de direction est massive, avec une arrête entre le haut de la fourche et le bas de cette douille qui doit permettre de réduire les turbulences aéro.

Tout est travaillé jusque dans les moindres détails. Le tube diagonal qui est légèrement creusé pour laisser passer le pneu au plus près, de même que le tube de selle pour la roue arrière. Les bases qui forment un angle pour laisser passer le dérailleur arrière, le porte-bidon et donc le porte-bidon sur le tube diagonal (mais que vous pourrez remplacer par un modèle standard), ....

Mention spéciale à la jonction entre le tube de selle et les haubans. La forme qui en découle est superbe !

L'Orca Aero est réalisé avec la fibre OMX, le haut de gamme utilisé par Orbea sur ses cadres.

Par défaut, comme à son habitude, Orbea n'est pas avare dans le choix des couleurs, avec pas moins de 5 déclinaisons, mais cela ne suffisait pas, vous aurez toujours la possibilité de recourir à la personnalisation MyO comme c'est le cas ici avec du Metallic Silver + noir. MyO vous permettra de sélectionner vos plateaux, votre cassette, votre selle, la longueur des manivelles, la largeur de cintre.... peu de grandes marques proposent autant de personnalisation.

Vous pourrez même faire ajouter un texte sur le tube horizontal !

On notera qu'Orbea fait exception dans le monde du vélo en n'imposant pas la mention de la marque en gros sur le tube diagonal. Non, ici, ce tube est dénué de tout marquage. La marque n'apparaît que sur la jonction entre les haubans et le tube de selle.

La tige de selle très profilée Orca Aero OMX permet un recul jusqu'à 25 mm et une inclinaison de +/- 10º. Elle est bloquée par un serrage dissimulé dans le tube horizontal avec un cache plastique.

La fourche est aussi superbement travaillée et adopte une forme qui suit la forme de la roue. Les haubans, sans surprise, adoptent peu ou prou la même forme.

Comme tous les cyclistes ne sont pas des coureurs professionnels soumis au règlement UCI et ayant des voitures suiveuses pour les ravitaillements et dépannages, Orbea a prévu une boîte à outils Toolbox intégrée sous le tube diagonal. Tout comme le porte-bidon, la Toolbox est aussi aérodynamique qu’elle est pratique.

Reste que le style du vélo, ainsi équipé, est assez particulier !

Comme je l'ai indiqué, nombreux sont les cyclistes avec qui j'ai roulé qui ont cru que j'avais entre les jambes un vélo à assistance électrique.

Cette boîte est totalement vide, il conviendra donc de bien caler tous les accessoires que vous y logerez dedans afin d'éviter les bruits sur les mauvais revêtements. Elle est assez grande pour contenir une chambre, des cartouches de Co2, des démonte-pneus et un multi-outils, le tout placé très bas, améliorant ainsi le centre de gravité.

Le modèle essayé ici est équipé de la transmission SRAM Red eTap AXS et facturé 9499 €. J'ai pesé mon exemplaire à 8.12 kg en taille 55 avec son bidon spécifique. Une belle valeur pour un vélo qui vise prioritairement la performance aérodynamique.

Equipement

Ce modèle est donc équipé du haut de gamme de chez SRAM, le Red eTap AXS avec cassette 10x28 (mais vous pouvez opter pour une 10x33) et plateaux 48x35. Si le vélo n'est pas proposé avec le pédalier muni d'un capteur de puissance, le passage par MyO permet de rajouter ce capteur de puissance pour 500 €.

Un groupe bien connu désormais et, même s'il est possible qu'il vive sa dernière année en tant que tel, il n'en est pas moins toujours aussi précis et agréable à utiliser, même si on doit toujours faire avec de désagréables bruits au niveau des leviers sur les mauvais revêtements, problème qui a été réglé avec le nouveau groupe Force.

A des fins d'ergonomies, Orbea a décidé d'abandonner le cockpit entièrement intégré. La potence OC2 ICR est disponible en 7 longueurs (70 à 130mm) et permet un ajustement parfait et une intégration des câbles. Le capot et le support de compteur ont été redessinés, en ajoutant un réglage de l'inclinaison afin de pouvoir positionner parfaitement l’écran. La potence vient compléter parfaitement le tout nouveau cintre aero et la tige de selle aero spécifique, pour améliorer non seulement l'ergonomie mais aussi l'aérodynamisme.

Le nouveau cintre OC3 Aero évasé à 5º, combiné à la potence ICR, offre jusqu'à 15 degrés d’inclinaison ainsi que de nombreuses options de largeurs et de portées. Le combo cintre OC3 Aero + potence ICR permet une réduction considérable de la traînée et offre une rigidité optimale, même pour les cyclistes les plus agressifs.

Les roues sont des Vision 55 SC Disc Carbon TLR annoncées à 1680 grammes la paire. Une fois de plus, c'est l'aérodynamisme qui a été privilégié avec ces jantes de 55 mm de haut qui ne sont pas les plus légères, mais qui devraient offrir une bonne inertie une fois le vélo lancé.

Attention, les Vittoria Corsa Competition G2.0 TLR 700x25c mesurent en réalité entre 27.2 et 27.5 mm sur ces jantes Vision 55 SC Disc Carbon TLR avec leur largeur interne de 19 mm. Mais comme la jante mesure 25 mm en externe, ça se marie plutôt bien.

Sur la route

Sans surprise, l'Orca Aero n'est pas un vélo qui sera hyper à l'aise à la montagne, et pourtant, malgré son aspect, il ne se montre pas si exigeant que cela quand la pente s'élève. Bien sûr, sa masse ne le rend pas aussi agile qu'un vélo dédié à la montagne, mais il se défend plutôt bien. Vous perdrez un peu de temps sur les forts pourcentages, mais le récupérerez sans doute sur les parties planes.

Orbea a su trouver un bel équilibre entre la rigidité et le confort, car malgré des pneus de "seulement" 25 mm, la filtration et le confort général sont plutôt bons. J'ai volontairement mis "seulement" entre guillemets car bien des marques montent des pneus de 28 mm de section bien souvent pour compenser un cadre très -trop ? - rigide.

C'est sans surprise sur les parties plates que l'Orca Aero donne le meilleur de lui-même. Le bon équilibre de rigidité de la boîte de pédalier et de l'ensemble du triangle avant, associé aux bases courtes, favorise aussi les relances. Et une fois lancé, plus on roule vite, plus on sent ce vélo dans son élément. Le vélo est assez stable.

Avec le vent dans le dos, l'Orca Aéro ne demande qu'à accélérer et son inertie associée aux roues hautes de 55 mm permettent de conserver le rythme assez longtemps, c'est vraiment grisant.

Attention en revanche, en cas de fort vent latéral (plus de 50 km/h) où la présence de la Toolbox accroît les réactions vives du vélo. Sans la Toolbox, c'est un peu moins vif. Sans être dangereux, il faut prendre cet élément en compte.

En descente, il prend rapidement de la vitesse et se montre stable dans les enchaînements à hautes vitesses. Il est un peu moins agile dans les épingles abordées à moins de 20 km/h, mais sans que son comportement soit piégeux ou dangereux pour autant.

Sur les sprints, là encore, le bon équilibre de rigidité, sans excès, permet à tous les cyclistes de lancer les sprints rapidement et de pouvoir prendre l'ascendant au-delà de 45 km/h. Un vélo très rigide est souvent plus pataud à mettre en vitesse, ce n'est ici pas le cas.

En termes de confort, c'est une bonne surprise, d'autant que le vélo est ici équipé de pneus de 25 mm seulement. Même si ces derniers mesurent près de 28 mm en réalité, ceux qui voudront accroître encore ce point pourront toujours monter des tubeless de 28 mm. J'ai trouvé le cintre très agréable à utiliser. Mesurant ici 40 cm de large, sa partie haute est agréable et on est parfaitement calé.

Si le bidon est aéro, son utilisation est moins évidente qu'un bidon rond, que l'on peut remettre en place sans jeter un oeil sur le porte-bidons. Ici, la forme particulière du bidon oblige à bien viser pour qu'il se loge parfaitement sans risque de tomber. De plus, la faible largeur de ce bidon ne permet pas d'appuyer fortement dessus pour avoir un gros débit d'eau.

Bilan

Si beaucoup de marques ont délaissé les vélos aérodynamiques purs dans leurs gammes au profit de vélos à tout faire, Orbea a bien fait de proposer ce modèle Orca Aero, plutôt bien né et nettement moins exigeant qu'il n'en a l'air. Bien sûr, si votre terrain favori est la haute montagne, l'Orca Aero ne sera pas la machine la plus indiquée. Mais partout ailleurs, ce vélo est sans fausse note.

Le bidon aéro et la Toolbox peuvent sembler un peu fantaisistes voire "too much" pour un cycliste sur route, mais un triathlète jugera sans doute ces accessoires nettement plus pertinents.

Ajoutez à cela la possibilité de choisir la taille de chaque composant à l'aide du système de personnalisation MyO et vous obtenez un vélo qui sera parfaitement adapté à votre morphologie sans avoir besoin de changer une potence, un cintre ou des manivelles après achat.

Photos : Guillaume pour Matos Vélo - Sonam.cc