Présentation

Pas de changement depuis sa sortie, ce 785 Hues conserve des lignes relativement simples, quasi intemporelles. Même les haubans, qui ont l'habitude désormais de se fixer assez bas sur le tube de selle, n'ont pas suivi la tendance, puisqu'ils viennent faire jonction avec le tube supérieur au niveau du serrage de selle. Légèreté et confort, tels sont les objectifs du 785 Huez, ce qui explique la relative simplicité de ce cadre qui ne fait pas dans l'aéro.

D'ailleurs, il ne bénéficie pas non plus d'une intégration de la câblerie. Même sur ce modèle équipé d'une transmission électronique Di2 de dernière génération, sans câbles électriques entre les leviers et les dérailleurs, il subsiste les durites de freins avant et arrière au niveau du poste de pilotage. Mais celles-ci suivent un cheminement logique qui n'impose pas une grosse courbure et ne devrait pas gêner au pédalage.

Un serrage de selle lui aussi simple, puisqu'il se fait via un collier. C'est la solution la plus légère à ce jour, aucun serrage intégré ne rivalise avec la simplicité d'un collier. La tige de selle ronde a un diamètre de 27.2 mm.

5 fibres de carbone différentes et pas moins de 260 pièces sont utilisées pour la construction de ce cadre.

Ce 785 Huez RS Chameleon Mat Glossy arbore une superbe couleur caméléon brillant sur l'avant avec un dégradé vers du noir mat sur la partie arrière. Un superbe mélange que tous les cyclistes que j'ai croisés ont apprécié.

La partie caméléon offre de superbes reflets allant du vert au quasiment rose au soleil, en fonction de l'incidence de la lumière et le contraste avec la partie matte donne vraiment une fière allure à ce 785 Huez RS. Côté design, même si la câblerie n'est pas entièrement intégrée, le vélo marque des points. Dommage que la marque ne propose qu'un seul coloris par montage. Si vous voulez d'autres couleurs, soit vous opterez pour un autre montage, soit pour un kit cadre (2799 €) en faisant un montage sur-mesure.

Un vélo simple sur le plan esthétique, mais qui a l'avantage, finalement, de ne pas avoir pris une ride depuis sa sortie en 2017 contrairement aux vélos aérodynamiques qui passent plus rapidement de mode. D'autant plus que les coloris proposés sont modernes.

J'ai pesé mon exemplaire, en taille M, à 7.7 kg avec ce groupe Shimano Ultegra R8100 Di2 et et ses Look R38D Carbon et les porte-bidons, proposé à 7399 €. Une valeur proche des 7.6 kg annoncés par Look. Ce 785 Huez est proposé en plusieurs versions complètes, de 3199 à 10499 €.

Equipement

Il s'agit du tout premier vélo que je teste avec le dernier groupe Shimano Ultegra Di2 R8100 avec 12 vitesses. Un groupe présenté au même moment que le Dura-Ace R9200.

Ce Look 785 Huez RS m'a donc aussi permis de faire un essai complet de cette transmission Shimano Ultegra Di2 R8100 12 vitesses que vous pouvez retrouver ici.

Peu de différences avec le groupe Dura-Ace, si ce n'est des courbes plus douces pour le pédalier et un coloris anthracite pour l'ensemble des composants. Sinon, on retrouve des leviers avec une forme plus ergonomique, qui commandent les dérailleurs très compacts. Si des câbles connectent la batterie aux dérailleurs, en revanche, pas de fil entre les leviers et les dérailleurs, ça se passe par ondes avec une batterie intégrée dans les cocottes.

Look a ici opté pour un pédalier en 52x36 associé à une cassette 11-34, un choix relativement logique pour un vélo destiné à grimper.

Du côté du poste de pilotage et de la tige de selle, Look a opté pour ses propres périphériques, avec un cintre alu Look LS2, associé à une potence alu LS1 et enfin, une tige de selle LS1 carbon surmontée d'une selle San Marco Short Fit Dynamic.

Des périphériques "standard" que l'on pourra facilement, si on en ressent le besoin, remplacer par d'autres modèles, soit plus légers, soit avec une ergonomie spécifique. On ne se retrouve pas coincé avec une forme de pivot spécifique ou une tige de selle profilée qu'on ne peut obtenir que chez la marque du vélo.

Les roues sont aussi des modèles Look, les R38D Carbon qui, comme leur dénomination le suggère, mesurent 38 mm de haut, avec une largeur interne de 19.3 mm et 28.5 mm en externe.

Elles sont équipées de moyeux DT Swiss 370 et de rayons DT Swiss Competition 2.0 / 1.8 / 2.0, 24 aussi bien à l'avant qu'à l'arrière.

Des roues dans la moyenne avec une masse annoncée de 1660 grammes (775 pour l'avant et 885 pour l'arrière), compatibles tubeless. Elles sont d'ailleurs montées avec les tous derniers tubeless de chez Continental, les Grand Prix 5000 S TR en 25 mm de section.

Pour arrêter le tout, Look a misé sur un disque de 160 mm à l'avant et 140 mm derrière.

Sur la route

Ce 785 Huez RS me fait furieusement penser au Lapierre Xelius SL3 que j'ai testé il y a peu. Un vélo étonnant qui se montre très polyvalent, sans réels points faibles. Malgré sa masse de plus de 8 kg une fois en ordre de marche, il conserve ses bonnes aptitudes pour grimper, bien aidé par un cadre pas trop rigide latéralement qui permet même à un cycliste moyen de ne pas se heurter à une trop grande rigidité.

Un vélo trop rigide finit toujours par se montrer totalement inerte quand les forces manquent, pénalisant les performances. Ce n'est pas le cas ici, où le mélange entre le cadre et les roues, elles aussi pas trop raides, offre un bon compromis.

De même en descente, le 785 Huez RS est sans mauvaise surprise, précis dans ses trajectoires et tolérant en cas d'erreur. Le grip offert par les Continental Grand Prix 5000 S TR est excellent aussi bien sur le sec que le mouillé, ce qui permet de garder une bonne confiance. Aucun souci concernant le freinage, qui reste puissant et facilement dosable et qui surtout, reste totalement silencieux même quand il est fortement sollicité.

Un point que le Dura-Ace R9200 avait corrigé et qui est aussi enfin réglé sur ce groupe Ultegra 12 vitesses. Terminé les bruits de frottements des plaquettes contre les disques lors des relances.

Sur les sprints, on sent que le vélo est en léger retrait au-dessus de 1000 watts où sa légère flexibilité latérale souffre un peu et donne le sentiment de laisser quelques watts dans la nature. Mais sans doute pas de quoi perdre un sprint.

La bonne surprise vient des longs bouts droits avalés à plus de 40 km/h, où l'on attend pas forcément ce vélo vu qu'il n'est pas travaillé pour l'aéro et avec des roues de seulement 38 mm. Mais de nombreux tests indépendants ont déjà démontré qu'hormis pour les professionnels qui roulent plus de 45 km/h de moyenne, le fait d'avoir des roues très hautes n'est pas toujours ce qu'il y a de mieux, hormis sur le plan esthétique où cela peut être plus gratifiant. Mais ce 75 Huez s'accommode très bien de ces roues de 38 mm, des roues qui font très largement le travail.

La durite de frein arrière, qui fait un virage entre le cintre et le cadre ne gêne pas trop quand on est en danseuse. Le genou touche parfois, mais pas tout le temps. Le cintre se montre agréable et le confort général est plutôt bon avec une filtration égale entre l'avant et l'arrière.

La transmission n'appelle aucune critique. Comme indiqué en détails dans mon essai du groupe Shimano Ultegra R8100 12 vitesses, le fonctionnement est identique à celui du Dura-Ace.

Le passage des vitesses est très rapide tout en étant silencieux et on peut s'autoriser toutes les folies. Passer les vitesses en étant dressé sur les pédales sans relâcher la pression, croiser en 52x34, on a jamais l'impression d'aller au-delà de ce qui est permis.

Seuls les coursiers et cyclosportifs regretteront que Shimano ne propose pas plus gros que 52/36 en dentures de plateaux.

Concernant la cassette 11-34 (11-12-13-14-15-17-19-21-24-27-30-34), si les écarts de dentures sont conséquents sur le haut, cela permet de rester plus longtemps sur le grand plateau, en montant aisément sur le pignon de 30 dents pour franchir une courte difficulté en force. Mais j'avoue avoir plus apprécie l'étagement de la cassette 11-30 (11-12-13-14-15-16-17-19-21-24-27-30) que j'avais sur le Dura-Ace, qui est plus progressif.

Bilan

Comme indiqué plus haut, ce Look 785 Huez RS me rappelle beaucoup le Lapierre Xelius SL3 avec sa polyvalence, son confort et son absence de défaut.

Certains bien sûr le trouveront trop lourd, d'autres pas assez aéro, mais sa ligne reste intemporelle et le choix d'avoir un vélo sans intégration permet à tous les cyclistes de réaliser simplement la maintenance et de changer à l'envi cintre, potence ou tige de selle.

Bien sûr, à 7399 €, cela reste cher pour un vélo équipé en Ultegra, mais il en est de même pour quasiment toutes les marques aujourd'hui.