Essai du groupe Shimano Dura-Ace Di2 R9200 12 vitesses et roues Dura-Ace C50
Par Test matériel - Commentaires : 20 .
le samedi 9 octobre 2021 07:49 -Quelques jours avant la présentation officielle des très attendus nouveaux groupes Shimano Dura-Ace R9200 et Ultegra R8100, Shimano m'a fait parvenir un vélo équipé de la dernière transmission Dura-Ace ainsi que des nouvelles roues Dura-Ace C50 en version tubeless.
J'ai ainsi pu profiter de ces nouveautés sur plusieurs semaines et sur tous les terrains (plat, vallonné et montagne) pour faire en un tour complet sur plus de 600 kilomètres. J'en ai même profité pour aller grimper quelques cols pour tester de fond en comble la transmission mais aussi les roues et surtout mettre à mal le freinage à disques dans des descentes techniques.
De quoi vérifier si ce nouveau groupe permettait enfin de se débarrasser de quelques points noirs de l'ancienne génération.
Je ne vais pas vous représenter tous les détails techniques de cette transmission. Si vous voulez vous rafraîchir la mémoire, je vous laisse le soin de relire ces deux articles :
- Nouveaux groupes Shimano Dura-Ace et Ultegra 12 vitesses
- Le groupe et les roues Shimano Dura Ace R9200 12 vitesses en détails
Et même mon article concernant les éventuelles compatibilités et incompatibilités avec les transmissions et roues 11 vitesses ou transmissions concurrentes, "Compatibilité des pièces Shimano 12 vitesses, le point."
Pour cet essai, j'ai donc reçu un Scott Addict RC Pro, un vélo que je connais déjà pour l'avoir testé ici. Mais l'important n'est pas le cadre ici, vous l'aurez compris, mais le groupe et les roues.
Découverte statique
Visuellement, ce nouveau groupe Dura-Ace R9200 évolue, mais de façon très discrète, sans totalement rendre obsolète la génération R9100. Un peu comme une Porsche 911 qui a su se moderniser au fil des décennies sans jamais avoir un dessin qui tranche par rapport à la version d'avant.
De loin, seul un oeil connaisseur saura différencier le groupe Dura-Ace R9200 12 vitesses de la génération R9100 à 11 vitesses. mais en y regardant de plus près, de nombreux détails changent.
Pédalier
On le voit notamment sur le pédalier, la plus grosse pièce d'un groupe et la plus visible. Il conserve son design à 4 branches, mais avec un dessin plus anguleux, plus affirmé et moins timide que sur la génération 9100. Il arbore toujours un coloris noir et les plateaux font de même, en lieu et place du gris foncé qui était de mise jusqu'à présent.
C'est ici la combinaison 52x36 qui équipe ce vélo. Du 54x40 et 50x36 est aussi disponible. De même, le pédalier existe aussi en version capteur de puissance avec les mêmes dentures. Disponible de 160 à 177.5mm de longueur. Oui, Shimano délaisse le 180mm, certains le regrettent déjà, mais les quantités vendues dans le monde ont sans aucun doute poussé Shimano à ne pas produire cette longueur atypique.
Dérailleurs
Les dérailleurs évoluent un peu plus. C'est surtout au niveau de leur taille qu'un gros travail a été fait puisque tous deux se montrent plus compacts.
C'est surtout le dérailleur avant qui profite de ce gain de compacité avec le moteur situé sur la partie supérieure qui se montre très discret et ne crée plus une verrue. Et pourtant, Shimano annonce, malgré ce format plus petit, des changements de plateaux encore plus rapides.
Le dérailleur arrière bénéficie aussi de ce travail avec un moteur plus petit, mais cela se remarque un peu moins. La chape est en revanche un peu plus longue, ce qui permet de lui faire avaler sans sourciller un pignon allant jusqu'à 34 dents.
C'est sur ce dérailleur arrière que l'on trouve la prise qui permet de recharger la batterie interne qui alimente les deux dérailleurs, au moyen d'un nouveau connecteur qui est le même que celui utilisé pour le capteur de puissance. On y trouve également une LED
C'est aussi à ce niveau que l'on trouve le seul bouton de réglage du groupe, permettant d'activer le bluetooth pour connecter l'application smartphone, pour effectuer de micro-réglages ou encore pour changer de mode (manuel, synchroshift ou semi synchroshift). Deux appuis sur le bouton pour passer en Semi-Synchronized (validé par deux clignotements bleus), deux nouveaux appuis pour passer en Synchronized (validé par trois clignotements bleus), et enfin, idem pour repasser en mode manuel, validé par un clignotement bleu.
C'est par ce même bouton que l'on aura accès à l'information de la charge de la batterie. Que ce soit pour changer de mode de changement de vitesse, effectuer un micro-réglage ou vérifier l'état de la batterie, il faut donc désormais s'arrêter et descendre du vélo.
Leviers
En remontant du côté des leviers, le changement est bien plus probant. Shimano a revu l'ergonomie de ces derniers. Il faut dire que le seul périphérique d'un groupe avec lequel on interagit, que ce soit pour changer les vitesses ou freiner, et sur lequel on a les mains posées dessus très souvent.
Les cocottes bénéficient d'un tout nouveau revêtement, à la fois doux mais aussi plus adhérent, ce qui sera un plus sous la pluie ou quand on transpire beaucoup.
Ces cocottes sont aussi un peu plus longues qu'avant pour une meilleure prise en main. On constate que la forme reste compacte, contrairement aux concurrents dont les leviers pour freins hydrauliques sont assez imposants en raison de la présence du réservoir de liquide. Ici, comme sur la précédente version, Shimano a réussi à faire un levier harmonieux.
Les palettes de changement de vitesses ont été revues, avec un décalage entre les deux palettes de quelques millimètres, ce qui permet de mieux les sentir sous les doigts, même avec des gants longs et ce qui devrait éviter quelques fausses manipulations.
Si l'on peut toujours régler l'éloignement des leviers par rapport au cintre via une vis située derrière le levier principal (1 sur la photo), Shimano a aussi introduit la possibilité désormais de régler l'attaque du levier, à savoir la course du levier avant que les plaquettes ne touchent le disque. Comme pour les freins à patins, certains aiment avoir des patins très proches des jantes pour une action immédiate, d'autres le contraire. Ce réglage est donc désormais possible ici via une vis allen 2mm (2 sur la photo) sous la cocotte.
Sur les photos ci-dessous, on voit très bien la nouvelle forme du levier sur sa partie supérieure, qui rentre légèrement vers l'intérieur du cintre. Une ergonomie qui tend à suivre ce que l'on a pu voir sur certains cintres de coureurs qui rentraient, parfois de façon exagérée, les leviers vers l'intérieur.
On retrouve toujours sur le dessus du levier un bouton permettant par exemple de piloter les écrans du compteur et ce, sans besoin d'ajouter un module supplémentaire puisque les leviers intègrent les protocoles ANT+ et Bluetooth. On peut ainsi très facilement avoir sur l'écran de son compteur des champs de données spécifiques au Di2 comme on peut le voir ci-dessous. Champ visuel des développements, mode de changement de vitesses, (M, S1 ou S2), combinaison et encore capacité de la batterie.
Dès lors, on peut se passer d'un compteur avec écran tactile et piloter son compteur (tout au moins une bonne partie des fonctions) depuis les boutons situés sur les leviers.
Si ces leviers peuvent être câblés jusqu'à la batterie pour obtenir environ 50% d'autonomie en plus (1500km), ils seront surtout utilisés en version sans fil. Dans ce cas, chaque levier est équipé d'une petite batterie CR1632 (dont le coût est de 5€ la paire) prévue pour durer environ 1 an et demi. Le changement se fait très facilement au moyen d'une seule vis en ayant relevé la cocotte.
Shimano a revu les commandes satellites qui sont disponibles avec plusieurs types de supports en fonction des cintres ou qu'il est possible de fixer, comme ici, via un ruban adhésif double face.
Peu importe le cintre utilisé et l'emplacement, on peut donc les placer où l'on souhaite, que ce soit sur la partie haute comme sur ces photos pour faciliter les changements quand on a les mains sur le haut du cintre, ou au creux du cintre par exemple en positions "sprinteur".
Cassette et chaine
Je passe rapidement sur la cassette qui, bien que comptant un pignon de plus, n'appelle pas de commentaire particulier, si ce n'est que Shimano promet des changements encore plus rapides et fluides grâce à la technologie Hyperglide+.
C'est ici la version 11-30 qui équipe mon vélo d'essai, avec un étagement comme suit : 11-12-13-14-15-16-17-19-21-24-27-30.
La chaine pour sa part n'est autre que la CN-M9100 XTR déjà connue en VTT donc et dont la preuve de solidité n'est plus à faire.
Freins
En dehors de ces considérations de changements de vitesses et d'ergonomie, là où j'attends le plus ce nouveau groupe Shimano, c'est au niveau de son freinage à disques.
Si la puissance et la modulation du freinage n'étaient pas à remettre en cause, en revanche, les freins Shimano (qu'ils soient Dura-Ace ou Ultegra) avaient la fâcheuse tendance à émettre des bruits parasites de frottements de plaquettes contre les disques après des freinages longs et / ou puissants.
Sur ce point, la concurrence faisait mieux. Les disques ne changent quasiment pas, si ce n'est que ce sont désormais des modèles XTR (RT-MT900) qui intègrent le groupe. Plus légers, ils ont tendance à moins se voiler dixit les mécaniciens des équipes professionnels qui utilisaient déjà ces modèles depuis deux ans.
Selon Shimano, la réduction du bruit des freins a été améliorée grâce à une augmentation de 10 % de l'espace entre les plaquettes et le disque en plus de l'adoption des disques Shimano RT-MT900. Les étriers sont ici monoblocs, pour accroître la rigidité et conserver un poids minime.
Roues Dura-Ace C50
En plus du groupe, j'ai donc pu essayer les toutes nouvelles roues Dura-Ace C50 TL, dans la version tubeless donc, annoncées à 1461g la paire et surtout, présentant un nouveau profil de jante.
La réduction de la traînée était un objectif important et la nouvelle C50 semble exceller dans ce domaine. En situation de course, elle réduit la traînée de 5,1 W par rapport à la roue tubeless DURA-ACE R9100 série C40-TL et de 1 W par rapport à la roue à boyau R9100 C60-TU, tout en offrant d'autres avantages en termes de poids et de contrôle.
La rigidité torsionnelle a été amplifiée pour augmenter la sensation de pédalage direct lors de l'accélération. Ce résultat a été obtenu grâce à un moyeu DIRECT ENGAGEMENT, qui utilise deux bagues crantées s'emboîtant l'une dans l'autre au lieu d'un système à cliquet. Il en résulte une augmentation de 63 % de rigidité entre la nouvelle roue R9200 C50-TL et la précédente R9100 C40-TL, ainsi qu'une réduction de poids de 45g dans le moyeu.
50mm de haut et surtout, une largeur interne de 21mm (28mm externe), voilà que les C50 sont de nouveau au niveau de la concurrence, la génération précédente n'ayant pas évolué depuis plusieurs années. Le nouveau profil D2 promet d'augmenter l'aérodynamisme que le vent arrive de face ou selon plusieurs angles.
Terminée aussi la finition brillante, Shimano a préféré ici proposer les roues dans un noir mat plutôt flatteur et un marquage Dura-Ace C50 plutôt discret par sa taille. Comme souvent, Shimano préfère la sobriété plutôt que de gros marquages très visibles.
Pour ce test, les jantes sont équipées de pneus Vittoria Corsa 2.0 en version tubeless, de 28mm de section.
Application e-tube project
La plupart des réglages se font via l'application smartphone e-tube qui permet de faire les mises à jour, contrôler l'autonomie de chaque batterie, mais aussi de faire les réglages liés au synchroshift, semi synchroshift ou encore modifier la rapidité de changement de vitesse multiple quand on laisse le doigt appuyé sur un levier.
Vous pourrez aussi simplement modifier l'action de chaque bouton et réaliser des mises à jour de firmware.
De très nombreux réglages qui vous permettront de personnaliser de façon assez poussée le groupe pour l'adapter au mieux à vos préférences. Sur ce point, Shimano a été précurseur et conserve son avance avec une application smartphone bienvenue qui évite de passer par un branchement du groupe sur un ordinateur, ce qui n'est pas toujours des plus pratiques.
Sur la route
Après cette longue mais néanmoins nécessaire présentation statique, place au test sur route.
Avant même de "rentrer" dans ce groupe, je constate que la nouvelle forme des cocottes apporte un vrai plus en termes d'ergonomie. La prise en mains est meilleure. Sans être révolutionnaire, c'est appréciable, avec cette courbure vers l'intérieur du cintre qui n'est pas exagérée. Même en danseuse, cette forme est finalement très agréable. Et les leviers ne présentent pas de partie saillante et parfois blessante comme c'était le cas sur la génération R9100 mécanique.
De même, le léger décalage entre les deux palettes de changements de vitesses ainsi que leur plus grande taille permet un meilleur toucher et une meilleure reconnaissance de chacune d'elles. Même avec des gants longs, on évite ainsi de se tromper en montant un pignon au lieu de le descendre.
Le fait de pouvoir régler les leviers, tant au niveau l'éloignement mais aussi l'attaque des leviers est un vrai plus à ce niveau aussi.
Vient le changement des vitesses. Quand on bénéficie d'un tout nouveau groupe, on a tendance à exagérer, changer de vitesses plus que de raison et le faire dans des conditions pas toujours idéales. En force, en croisant la chaîne, ....
Shimano annonce un changement de pignon amélioré de 58% et un changement de plateaux plus rapide de 45%.
Pour être sincère, la différence de rapidité au niveau des changements des pignons n'est guère mesurable. Il faut dire qu'il était déjà très rapide, donc, gagner même 58% de pas grand chose... ça ne fait pas grand chose. Mais on peut déjà apprécier de ne pas avoir perdu en vélocité avec des leviers sans fil, qui sont forcément pénalisants par rapport à une solution câblée.
Là, on a nullement l'impression d'avoir une solution sans fil tant c'est réactif. Si le gain de temps sur les changements de pignons ne saute pas aux yeux, ce qui saute aux oreilles en revanche, c'est le silence de fonctionnement. Le passage d'un pignon à l'autre, que ce soit en montée ou en descente, est très silencieux et souple. Même en passant les vitesses en générant plus de 600 watts aux pédales en danseuse, c'est fluide et souple. Shimano a toujours été réputé pour la souplesse des changements de vitesses, la marque fait encore un pas de plus avec un fonctionnement très silencieux, quasiment "soyeux".
Là où le changement est nettement plus perceptible, c'est sur les changements de plateaux. Malgré un dérailleur avant plus compact, montées et descentes de plateaux se font très rapidement et sans accroc.
Même le changement du petit au grand plateau en danseuse à 400 watts sans relâcher l'effort sur les pédales ne fera pas peur au dérailleur. Ca passe sans accroc et sans aucun "cri" de la chaîne qui serait en souffrance.C'est fluide et précis, un tour de pédales suffit à hisser la chaîne sur le grand plateau là où sur d'autres groupes, un tour et demi voire deux tours de pédales sont nécessaires.
Le dérailleur avant bénéficie toujours de la fonctionnalité de déplacement de la fourchette automatique pour éviter à la chaîne de frotter même lorsqu'on est sur les pignons extrêmes.
Si Shimano rend toujours impossible l'utilisation des pignons de 11 et 12 dents avec le petit plateau, en revanche, vous pourrez monter sur le plus grand pignon en étant sur le grand plateau sans aucun souci. La fourchette de dérailleur s'ajuste automatiquement et aucun frottement ne se laisse entendre. Ici, cela donne du 52x30, l'équivalent d'un 36x21 ou un 39x23.
Si bien sûr ce n'est pas conseillé de rester sur du 52x30 pour la durée de vie de la chaîne, cela peut permettre de passer un "coup de cul" sans avoir à repasser sur le petit plateau puis repasser le grand plateau au sommet. A noter que lorsque le système Di2 est connecté à un compteur Garmin, un bip se fait entendre quand on passe sur le plus grand et le plus petit pignon. Un signal sonore qui permet de savoir que l'on est en bout de cassette et évite d'avoir à regarder sa cassette pour savoir où on en est.
Aucun doute, cette nouvelle mouture du Shimano Dura-Ace progresse véritablement par rapport à avant. Mais là où j'attendais vraiment ce nouveau Dura-Ace, c'est aussi sur son freinage, direction les Pyrénées donc pour en avoir le coeur net, du côté du barrage de Cap de Long et des lacs du Neouvielle pour tester sur de longues montées mais aussi sur de longues descentes qui mêlent parties droites où l'on prend de la vitesse et nombreuses épingles pour mettre à mal les disques.
A la montée, j'ai apprécié l'étagement de la cassette 11-30 (11-12-13-14-15-16-17-19-21-24-27-30). Avec 3 dents d'écart maxi sur le haut de la cassette, les transitions restent acceptables et jamais je ne me suis retrouvé avec l'impression d'un pignon manquant au-delà de 8% de pente.
Bien sûr, le passage de 11 à 12 vitesses ne change pas réellement la donne, surtout pour ceux qui ont tendance à utiliser une cassette 11-28 par exemple. Mais pour ceux qui préfèrent une 11-30, cela permet d'avoir un bien meilleur étagement et on retrouve le pignon de 16 dents qui, pour certains, fait cruellement défaut s'il n'est pas présent. Ceux qui voudront une 11-34 pour vraiment passer partout apprécieront aussi son étagement (11-12-13-14-15-17-19-21-24-27-30-34) même si on peut toujours regretter l'absence de proposition avec un départ 12 dents. Si on a besoin d'un 34 dents, un pignon de 12 dents en départ est plus que suffisant.
La montée est l'occasion d'apprécier les nouvelles roues Dura-Ace C50. Equipées de pneus tubeless de 28mm, elles se montrent étonnamment polyvalentes. Pas trop raides, je n'ai pas eu le sentiment de subir ces roues même dans les pourcentages supérieurs à 12%. Et après des montées de plus d'une heure, cela compte quand on a pas des velléités de grimpeur. Et les amateurs de discrétion apprécieront le silence de la roue-libre quand on ne pédale pas.
L'ascension jusqu'à Cap de Long, avec ses 13.5km à 7.6% de moyenne a aussi été l'occasion d'apprécier les commandes satellites situées sur le haut du cintre. On peut ainsi changer de vitesses tout en restant les mains sur le haut du cintre.
Une fois au sommet, il est temps de redescendre. On le voit sur les photos ci-dessous, cette descente de Cap de Long mêle épingles rapprochées sur sa partie haute et au milieu, lignes droites où l'on prend de la vitesse avec de gros freinages, mais aussi des courbes abordées à près de 70km/h où il faut freiner régulièrement. Les disques sont soumis à rude épreuve et n'ont pas trop le temps de refroidir.
Et là, ô joie ! ENFIN, Shimano propose des freins dont les plaquettes ne frottent plus après de gros freinage appuyés et même si les disques viennent à chauffer considérablement.
Juste un bruit de frottement plus présent quand les disques sont chauds et SEULEMENT lorsqu'on freine, mais dès que l'on relâche le levier de freins, c'est le silence. Forcément, en usage "normal", sur des parcours vallonnés, c'est le silence le plus total.
Un véritable changement dû à l'espacement de 10% de plus entre les disques et les plaquettes qui est un pur bonheur et la moindre des choses quand on opte pour un groupe de cette gamme. Ce sont quelques millimètres qui au final font toute la différence. Et le tout en conservant un superbe toucher au niveau des leviers grâce aux deux possibilités de réglages de distance cintre / levier et d'attaque. Ceux qui aiment une attaque très courte pour un freinage le plus direct possible seront ravis.
Sous la pluie, les disques se font entendre quand on freine, avec un bruit strident, mais c'est là le lot commun de tous les freins à disques sous la pluie. Certaines plaquettes permettent de réduire ce bruit, mais c'est là un comportement normal dû à la friction entre les plaquettes et les disques.
Une descente qui m'a aussi permis d'apprécier les roues Dura-Ace C50 même à 70km/h et sur des routes pas évidentes. Malgré des rafales de vent tourbillonnant, la nouvelle forme de jante et la largeur permet d'avoir une grande stabilité. Là aussi, le changement est important par rapport aux anciennes roues Dura-Ace. Si Shimano ne propose pas de roulements céramiques, la qualité des roulements utilisée fait montre d'une excellente fluidité.
Les pneus tubeless de 28mm se marient parfaitement à ces jantes de 28mm externe, mais pénalisent quelque peu le dynamisme lors des relances. A mon avis, ces Dura-Ace C50 montées avec des tubeless de qualité de 25 ou 26mm seront redoutables.
Quelle autonomie ?
S'il est un point qui m'avait étonné sur la présentation de ce nouveau groupe, c'est son autonomie, de "seulement" 1000 kilomètres en version sans fil entre les leviers et la batterie (1500km si on relie leviers et batterie par un câble).
Les anciennes générations de groupes Di2 de la marque nippone arrivaient allègrement à dépasser les 4000 kilomètres même en usage intensif.
Après ces longues semaines d'essai, il s'avère que la promesse de Shimano de 1000 kilomètres est réaliste, tout dépendra bien sûr du terrain sur lequel vous évoluez, mais j'ai pour ma part constaté une perte de 10% de batterie pour environ 110 kilomètres parcourus, ce qui laisse présager environ 1100km.. Si vous avez connecté votre groupe à un compteur comme un Garmin, vous êtes prévenus par un message bien visible dès que le seuil de 20% est atteint. De quoi faire encore 200 kilomètres sans peine.
Bilan
Les groupes Dura-Ace Di2 étaient déjà réputés pour leur précision, leur rapidité et leur fiabilité. Cette génération R9200 12 vitesses améliore encore un peu plus tous ces points.... et propose enfin un freinage à la hauteur, dénué de tout bruit parasite.
L'ergonomie subtilement améliorée devrait convenir à toutes et tous et les petits détails de réglages et de personnalisation -au niveau ergonomique mais aussi au niveau du fonctionnement - en font une transmission que chacun pourra s'approprier pour convenir à ses besoins.
Les roues sont aussi la belle surprise, avec des C50 étonnantes de polyvalence... mais qui ne sont compatibles qu'avec la cassette Shimano 12 vitesses. Les Ultegra C50, pour 100 grammes de plus, devraient être très proches et sont elles compatibles 11 vitesses.
Seuls bémols pour cette nouvelle transmission (en dehors du tarif), l'absence de version mécanique (encore plus vrai pour le niveau Ultegra à mon avis, mais une évolution "logique") et le bouton de réglage qui est désormais positionné sur le dérailleur arrière, donc, inaccessible en roulant. Même si on a peu l'occasion de le manipuler, c'est dommage.
A l'issue de cet essai, je n'ai finalement qu'une hâte, tester l'Ultegra Di2 R8100, dont les fonctionnalités sont identiques (au moins sur le papier) pour à peine 200 grammes de plus pour 35% moins cher.
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