Présentation

Inutile de rentrer dans les détails, puisque je l'ai déjà fait dans un précédent article que vous pourrez retrouver ici : Specialized Tarmac SL7, pour ne plus choisir entre légèreté, confort et aéro

Le Tarmac SL7 est un vélo qui, selon la marque, annonce la fin des compromis, qui évitera sans doute aux coureurs (et cyclistes amateurs fortunés) d'avoir à choisir avant leurs sorties d'entraînements ou courses entre la rapidité d'un Venge et la légèreté et le confort d'un Tarmac.

Pour les détails techniques, je vous invite donc à relire l'article ci-dessus.

Lors de cette présentation, j'ai bénéficié d'un modèle haut de gamme S-Works Tarmac SL7 équipé d'une transmission SRAM Red eTap AXS. Un modèle à tout juste 6.7kg avec les roues Roval Rapide CLX (50mm à l'avant et 60mm à l'arrière) facturé 11499€.

Ci-dessous quelques photos des vélos et des détails.

S-Works Tarmac SL 7 avec roues Roval Rapide CLX

Dès les premiers tours de roues, ce Tarmac SL 7 fait montre d'une incroyable légèreté qui détonne par rapport à ses tubes aérodynamiques, ses roues hautes et ses freins à disques.

Les roues Roval Rapide CLX, qui sont fournies d'origine avec ce vélo, mesurent 51mm de haut à l'avant et 60mm à l'arrière mais n'affichent que 1400g la paire. Autant dire que le vélo est ici plutôt équipé pour la vitesse. Et pourtant, les parcours qui nous ont été concoctés sont plutôt bien fournis en dénivelé.

Si pour la prise en main, la première sortie n'affiche que 50km pour 480m de D+, le lendemain, c'est un gros morceau avec 127km et 2300m de D+ dans les montagnes Ardéchoises, jusqu'au Gerbier de Jonc.

Plus que dynamique, ce Tarmac SL7 et réellement vif et joueur. Mais surtout, le vélo est ultra précis et facile en descente, point sur lequel certains vélos taillés pour grimper sont parfois flous. Sur le plat, les roues agissent comme une voile dès que le vent est favorable. Mais le plus surprenant, c'est quand le vent est latéral. Il faut bien sûr tenir son cintre fermement, mais avec du Mistral à plus de 50 km/h en latéral, je m'attendais à devoir être plus chahuté avec des hauteurs de 51 et 60mm.

L'étonnante largeur de la jante avant (35mm) fait vraiment bizarre visuellement quand un pneu de 26mm est monté dessus, mais le résultat semble bel et bien là. Rares sont les roues hautes aussi faciles à utiliser par grand vent sans devoir tenir fermement le cintre pour ne pas se faire embarquer.

Efficaces et surtout, incroyablement légères. Avec ces roues, le Tarmac SL 7 est donc taillé pour la vitesse, mais sait pourtant grimper sans se monter trop exigeant. Le mariage parfait pour ce cadre ? Je vous en reparle plus bas.

Ce nouvel opus semble plus rigide que le SL 6, mais surtout, il a su conserver un confort étonnant, avec un niveau de filtration parfait. Ceux qui ont déjà roulé sur les routes ardéchoises savent que ce sont souvent des revêtements très granuleux, qui ne sont pas propices au plus grand des conforts. Et pourtant, le Tarmac SL 7, même après plus de 5 heures de vélo, se montre très agréable.

Malgré un cintre Aerofly 2 très large sur sa partie supérieure qui pourrait laisser penser que cela ne filtre rien, les aspérités de la route sont plutôt bien filtrées et ne remontent pas totalement au niveau des mains. Le seul défaut que j'ai trouvé à ce cintre, c'est justement sa largeur, qui d'une, ne conviendra pas à toutes les mains, mais surtout, je me suis retrouvé quelques fois avec le genou qui tapent sur la partie haute en danseuse, malgré une légère angulation du cintre vers l'avant.

La fourche n'est pas trop raide. Si les premiers vélos à disques étaient relativement bridés à ce niveau, avec les axes traversants, des roues très rigides en raison du rayonnage et des renforts de carbone au niveau de la fixation de l'étrier, les ingénieurs ont fait des prouesses et on peut maintenant avoir une fourche filtrante et rigide sans que le freinage ne s'en trouve lésé.

Ici, tout semble parfaitement fonctionner ensemble. Fourche, roues, cadre, la symbiose est totale et on ne trouve pas de "trop peu" ou "trop" à un endroit ou un autre.

Sur les longs bouts droits avalés rapidement, difficile de dire si ce Tarmac SL 7 est loin d'un Venge, mais clairement, l'évolution par rapport à la précédente version est notable. Le vélo accélère rapidement et permet de maintenir de hautes vitesses tout en restant parfaitement stable. Idem sur des sprints quasi départ arrêté à plus de 1000 watts, la boîte de pédalier et la douille de direction restent parfaitement rigides, toute la puissance envoyée dans les pédales sert à faire avancer le vélo.

Un Venge fait peut-être mieux, mais se montrera un peu plus délicat à piloter en conditions venteuses et surtout, nettement moins polyvalent.

Polyvalent. Oui, ce tarmac SL 7 excelle dans la polyvalence, et pourtant, il semblerait qu'aucun compromis ne soit fait en grimpée, sur le plat, au niveau de la rigidité ou encore du confort. Une sorte de Venge, mais en mieux. Plus léger et surtout nettement plus abordable pour un cycliste au physique lambda.

Bien sûr, pas de miracle si vous n'êtes pas costaud, le Tarmac SL 7 ne vous transformera pas en grimpeur. J'ai pu le constater dans une dernière bosse de 3km à 10% de moyenne (au bout de 110km et plus de 2100m de D+, forcément, ça pique), où j'ai forcément dû monter "comme j'ai pu", mais là encore, sans avoir l'impression d'avoir un vélo qui me plantait totalement. Bien sûr, dans ce cas, les roues Rapide CLX sont sans doute trop rigides quand on monte à moins de 10km/h, mais les plus forts pourcentages ne sont pas le terrain de jeu pour lequel elles ont été développées.

Et le tableau ne se noircit même pas en descente où le vélo est hyper agréable et sécurisant. Pas de réaction vive, on le place facilement dans les courbes rapides, même si le bitume est bosselé. Pas besoin d'imposer le Tarmac SL 7, il devine presque la trajectoire tant il se place facilement.

Ce vélo est tout simplement hallucinant en descente, d'une précision chirurgicale et même si le vent s'en mêle avec des rafales latérales, on peut descendre très très vite, avec l'atout sécurité des freins à disques. La légèreté des roues Roval Rapide CLX fait que l'on ne se sent jamais embarqué vers l'extérieur du virage. Et la géométrie de ce Tarmac est une réussite. On est parfaitement posé et le vélo se guide au doigt et à l'oeil.

S-Works Tarmac SL 7 avec roues Roval Alpinist CLX

Sur la dernière sortie de 50km avec la montée du col des Limouches, nous avons pu rouler toujours avec le même vélo, mais les Roval Rapide CLX ont été échangées par les Alpinist CLX, le modèle léger de chez Roval, calibré pour les forts pourcentages.

Cette paire de roues peut se targuer de ne peser que 1248g (562g AV et 686g AR) avec une hauteur de 33mm (21 mm de largeur interne). On gagne donc 150g sur la balance.

Un profil qualifié de moyen qui ne fait pas trop perdre en "dynamisme visuel". Et sur la route, le constat est là encore hallucinant tant les roues sont rigides et ne font rien perdre en caractère au Tarmac SL 7. Moins sensibles au vent latéral, ces roues permettent tout de même de maintenir de hautes vitesses quand le vent (et la pente) se montre favorable.

Autant le dire de suite, j'ai encore plus apprécié le Tarmac SL 7 avec ces roues Alpinist. Pas pour le côté gain de poids, mais plutôt parce qu'elles rendent ce vélo encore plus facile, plus accessible au cycliste moyen que je suis. On monte de façon encore plus aérienne, avec des roues rigides mais bien moins typées, offrant un soupçon de confort en plus.

Et bien que ces roues soient à l'aise surtout en montagne, sur le plat, passé 35/40km/h, elles ne perdent rien de leur superbe. Elles conservent de l'inertie (elles font tout de même 33mm de haut) sans que l'on ai besoin de régulièrement relancer pour suivre un rythme élevé. On est moins aéro que les Rapide CLX, mais combien d'entre nous roulent à 40 de moyenne ?

Très sincèrement, ces Alpinist CLX ne font rien perdre en comportement au Tarmac SL 7, le rendant même plus accessible et facile en montagne. A tel point que je regrette que Specialized ne propose que les Rapide CLX en série avec ce vélo. Une option Alpinist CLX (qui sont au même prix que les Rapide CLX) serait la bienvenue !

Difficile de lui trouver des défauts

Hormis son tarif très élevé, difficile de trouver des défauts à ce vélo. Très sincèrement, j'ai beau chercher, je n'en vois pas. Les ingénieurs de Specialized ont fait des prouesses, tant au niveau du cadre et de la fourche que des roues.

A tel point que je me demande si le Venge a encore un raison d'être. Le Tarmac SL 7 pourrait même rouler sur les plates bandes du Roubaix puisqu'il peut accepter des pneus jusqu'à 32mm de section. Bien sûr, il sera moins filtrant qu'un Roubaix équipée de sa suspension.

En introduisant ce Tarmac SL 7, Specialized le présentait comme le vélo "pour tout dominer". Le contrat semble rempli. Non, ce n'est pas que du marketing, le Tarmac SL 7 fait très très fort puisqu'il concilie aéro, confort et légèreté. Il conserve un dynamisme appréciable dans les forts pourcentages tout en se montrant capable de tenir des rythmes élevés sur le plat. Et ce n'est pas en descente que vous perdrez du temps.

Les ingénieurs ont réussi le pari de conserver la facilité d'utilisation du Tarmac SL 6, en conservant son dynamisme et son côté facile, tout en le rendant presque aussi aéro que le Venge. Une sorte de vélo idéal, un vélo polyvalent mais qui ne semble avoir fait aucun compromis.

C'est un peu comme si on nous sortait un pneu vélo capable de tenir 15000km sans crevaison, tout en pesant 200g et en ayant le meilleur grip. Les fabricants de pneus n'ont pas encore trouvé la recette, mais pour le vélo, le Tarmac SL 7 est là !

Le magazine allemand Tour l'a qualifié de meilleur vélo du monde, et je rejoins totalement cet avis.

Crédit photos : Pauline Ballet pour Specialized