Présentation

Puisque sur la première photo de cet article, je suis en train de soulever ce Madone, parlons de suite du poids. En taille M, sans les pédales et avec sa transmission SRAM Red AXS, il pèse exactement 7.17 kg !

Pour une présentation détaillée et plus technique que celle que je vais faire ici, je vous invite à lire l'article paru lorsque ce vélo a été dévoilé.

Un Madone qui s'est affiné par rapport à la version précédente. Et même si le plus flagrant est le tube diagonal, qui a le plus perdu dans ce régime, tous les tubes se sont amincis. Et grâce à l'utilisation d'une nouvelle fibre OCLV 900, Trek indique avoir pu conserver la même rigidité sur les endroits clés du cadre malgré les tubes plus fins.

La plupart des formes des tubes ont été revues, en tenant compte notamment du nouveau règlement UCI qui, sur ce point, offre un peu plus de latitude. Tous les tubes ont été optimisés et même le tube diagonal, qui semble moins profilé que sur l'ancienne génération, bénéficie d'un gros travail.

Un travail sur l'aéro rendu aussi possible grâce à l'utilisation de la nouvelle fibre de carbone OCLV 900, 20% plus solide que l'OCLV 800 ainsi qu'à un nouveau process de fabrication avec un meilleur compactage du carbone et de la résine. Cela permet d'avoir des tubes plus aéro mais aussi plus légers au final.

On arrive ainsi à un cadre annoncé à 765 grammes et une fourche construite d'une seule pièce à 370 grammes.

Un des points d'amélioration pour l'aéro est l'adoption de nouveaux bidons et porte-bidons profilés, appelés RSL Aero Bottles. Fournis de série avec la série SLR (en option sur Madone SL), ils permettent de réduire les turbulences entre les jambes avec un gain annoncé de 3 watts.

A noter que les porte-bidons spécifiques sont aussi compatibles, fort heureusement, avec des bidons ronds traditionnels. Une chose que j'ai bien sûr pu tester ici avec des bidons traditionnels.

Trek ne précise pas la perte d'aéro en utilisant des bidons ronds au lieu de leurs bidons RSL Aero Bottles, mais toujours est-il que ça tient, même si le rendu est forcément moins esthétique qu'avec les RSL Aero Bottles.

L'IsoFlow apparu sur la génération 7 du Madone, qui donne à ce vélo ce style si particulier et confère au vélo une meilleure filtration, a été revu.

Plus compact, il apporte néanmoins 80% de confort en plus verticalement par rapport au Madone 7 et même 24% de filtration verticale par rapport à un Emonda, tout en étant plus aéro qu'un Emonda.

Cet IsoFlow plus compact a permis à Trek de gagner quelques précieux grammes tout en conservant l'originalité du Madone au milieu de la production de vélos de route et en améliorant donc encore le confort de ce vélo.

Au-dessus, on retrouve un mât de selle avec un serrage qui se fait à l'arrière. Plusieurs dimensions de mâts sont proposées afin que chacun y trouve son compte.

Avec un kit cadre proposé à 5059 €, ce qui est dans la moyenne des cadres très haut de gamme actuels, forcément, ce Madone SLR 9 AXS n'est pas donné, puisqu'il est affiché à 13999 €.

Oui, c'est un tarif élevé, mais pour rappel, un modèle comme le nouveau Pinarello Dogma F est affiché près de 2500 € plus cher avec la même transmission et pour un poids comparable.

Un modèle, avec sa transmission haut de gamme, réservé à ceux qui en ont les moyens et qui peuvent se faire plaisir. Mais Trek propose une déclinaison Madone SL légèrement plus lourde mais beaucoup plus accessible.

Il y aura toujours les mauvaises langues pour dire que le vélo n'est plus un sport populaire, mais ce type de vélo n'est pas une obligation pour pratiquer le cyclisme et demande tout de même du développement qu'il faut amortir. ON pourra trouver cela hors de prix, mais je laisse chacun juger, je ne suis pas responsable des tarifs pratiqués.

Equipement

Mon modèle d'essai est équipé de la toute nouvelle transmission SRAM Red AXS que je vous ai présenté ici.

Le plus récent des groupes électroniques mais aussi le plus léger. Il est ici équipé avec un pédalier 48/35 et une cassette 10x33. Un groupe SRAM Red qui s'offre de tous nouveaux leviers, avec une ergonomie largement revue pour un plus grand confort et surtout, une facilité de freinage impressionnante. On se prend souvent à pouvoir freiner avec un seul doigt même en ayant les mains sur les cocottes.

Un vélo ici équipé des roues Bontrager Aeolus RSL 51 montées avec des pneus PIrelli P Zero Race TLR de 28 mmm de section. L'occasion de rappeler que ce Madone peut accepter des montes allant jusqu'à 33 mm de section.

Le Madone SLR est livré avec un tout nouveau cockpit, plus léger et plus ergonomique. Un cintre plus étroit de 3 cm sur la partie haute que sur sa partie basse. Un cockpit qui participe à l'intégration de la câblerie du vélo.

La partie haute est nettement moins profilée que ce qu'on a pu connaître sur des cintres de même type précédents, on a un profil quasiment rond, qui sera parfait même pour les cyclistes ayant de petites mains. Un avantage aussi si on veut par exemple y fixer une lampe avec une fixation élastique, là où les cintres trop profilés l'interdisent parfois.

Une partie haute qui présente une légère angulation vers l'arrière, là où d'autres marques proposent le contraire. L'arrondi au niveau des leviers présente un léger évasement. Il est livré avec un support compteur.

Pour le reste, le Madone SLR est livré avec les porte-bidons RSL Aero qui, comme indiqué plus haut, sont compatibles avec tous les bidons ronds.

Sur la route

Dès la mise en route, les progrès et surtout la facilité, le côté dynamique du vélo par rapport au Madone 7 est flagrant. Une véritable impression de facilité.

Et dès les premières pentes, ce constat ne fait que se confirmer, j'ai plus l'impression d'avoir un Emonda entre les jambes qu'un Madone qui, si on est peu puissant, fini par être assez viril à utiliser quand la route monte. Ici, ce n'est pas le cas, peu importe la pente et votre rythme, on n'a jamais l'impression de lutter contre le vélo.

Sans pour autant manquer de rigidité et malgré des roues de 51 mm de haut, j'ai toujours pu monter à mon rythme, sans devoir relancer continuellement comme c'est le cas avec des vélos trop raides quand la puissance que l'on développe n'est plus suffisante pour faire vivre le vélo.

La position mains en haut du cintre est agréable, avec cette forme assez compacte, même si je me pose toujours la question de savoir si cette angulation vers l'arrière est bien naturelle. De mon point de vue, j'aurai plutôt vu une légère angulation de la partie haute vers l'avant.... qui aurait en plus évité que les genoux touchent le cintre en danseuse.

On est aussi bien aidé ici par les développements X-Range du groupe SRAM Red AXS. Sa cassette 10x33 permet de rester plus souvent sur le grand plateau, notamment quand les pourcentages ne sont pas trop élevés ou quand la pente est plus pentue mais courte.

Une transmission qui se montre nettement plus silencieuse que l'ancien SRAM Red, aussi bien lors des changements de vitesses que du pédalage. En étant sur le pignon de 10 dents, on n'a plus cette impression d'avoir une chaine qui souffre et d'un rendement moindre.

L'ergonomie des leviers, avec des cocottes plus compactes et une forme du levier revue est excellente mais surtout, ce qui impressionne, c'est la souplesse lors du freinage. On freine à un seul doigt la majeure partie du temps tant c'est souple mais néanmoins dosable.

Et les boutons Bonus présents sur le haut de cocottes sont les bienvenus permettant de les programmer à sa  guise pour changer les vitesses ou pour changer les pages de son compteur.

Un point sur les porte-bidons.... sans transition aucune. Lors de la présentation officielle en Espagne, j'avais les bidons RSL Aero, parfaitement adaptés aux porte-bidons. Si le retrait des bidons ne pose aucun souci, en revanche, les remettre dans leur emplacement demande de l'habitude et surtout, que l'on regarde son porte-bidons pour être sûr que tout soit aligné.

Fort heureusement, pour mon essai sur la région toulousaine, j'ai pu constater que les bidons ronds fonctionnement parfaitement avec ces porte-bidons. Certes, on doit perdre 1 à 2 watts en traînée aéro, oui, c'est un peu moins joli, mais ça tient parfaitement et ce, même sur des routes pavées.

Mais revenons-en au Madone. Sur le plat, impossible de savoir si cette huitième génération est vraiment aussi rapide que l'ancien Madone, pour cela, il faudrait des tests en soufflerie. Mais le vélo se comporte bien, avec une belle sensation de facilité à la prise de vitesse mais aussi pour la conserver.

Les roues ne sont pas trop sensibles en cas de rafales de vent latérales, ce qui en fait un vélo très stable.

Le cintre en partie basse, plus large, permet une bonne maîtrise et une cage thoracique légèrement plus ouverte en position aéro.

En descente, on retrouve le côté précis et ultra incisif du Madone 7. Un véritable régal avec lequel, littéralement, on joue. Les prises d'angles se font avec aisance et il se place au millimètre, tolérant même quelques erreurs de trajectoires. Le freinage du nouveau SRAM Red AXS prouve sa supériorité aux autres groupes du marché, avec son dosage précis et sa puissance étonnante en rapport avec le peu d'effort que cela demande sur les leviers. Le tout, sans avoir les disques qui frottent même au bas d'une descente technique qui aura demandé quelques grosses décélérations pour passer des épingles.

Bilan

Ce Madone génération 8 est sans conteste la synthèse du meilleur du Madone 7 et du meilleur de l'Emonda 7.

Un vélo toujours aussi efficace sur le plat et à hautes vitesses, mais bien plus tolérant et confortable. Les progrès au niveau des fibres de carbone permettent désormais d'avoir un vélo à la fois léger et aérodynamique sans qu'il soit trop raide quand les forces viennent à manquer.

Une bonne nouvelle pour tous les cyclistes qui ne peuvent se permettre d'avoir deux vélos, un pour du vallonné et un autre pour la montagne. Alors oui, le tarif est exclusif, mais les progrès par rapport à l'ancien Madone SLR sont bel et bien présents.

J'ai hâte de pouvoir tester la version Madone SL, plus accessible, pour voir ce qu'il en est.