Présentation

Esthétiquement, rien ne change, ou presque. On reste sur une jante à profil moyen de seulement 33 mm de haut et 21 mm de large en interne pour 27 mm externe. Si sur ces exemplaires, le marquage Roval est blanc, sachez que si vous êtes plutôt dans la discrétion, Specialized propose aussi une décoration noire.

La jante Alpinist CLX II est seulement 15 grammes plus lourde que l'Alpinist CLX I non tubeless. Elles peuvent également encaisser des impacts quasiment deux fois plus importants que ce que préconisent les organismes de certification.

La forme de la jante n'a donc pas évolué et reste identique à la première génération, ce qui est à mon avis un bon choix pour conserver la stabilité de la première génération en cas de vent. Mais si esthétiquement, la jante n'a pas changé, ce nouveau modèle a requis plus de deux ans de travail pour arriver à les rendre compatibles tubeless sans trop grever le poids.

Comme la Rapide, l'Alpinist est désormais compatible Tubeless avec une jante à crochet pour profiter de tout ce qu'un pneu Tubeless apporte à la qualité de roulage. Les dimensions du diamètre extérieur de la jante ont aussi été modifiées pour créer un jeu supplémentaire au niveau de la tringle du pneu de 1,4 mm. Cela offre une bien meilleure expérience d'installation et de réparation lorsque vous êtes sur le bas-côté de la route.

Les nouveaux moyeux LightAF sont le cœur du développement de l'Alpinist CLX II. Roval a réussi à gagner 50 grammes par rapport à la précédente Alpinist CLX notamment grâce au profil bas des nouveaux moyeux à l’usinage sur la fixation de disque.

À l'intérieur, les composants internes DT Swiss EXP et les roulements céramique SINC offrent une finesse en termes d’efficacité et une durabilité exceptionnelle. Le corps de roue libre n'est autre que le DT Swiss 180 Ratchet EXP 36t. A noter que la première génération d'Alpinist CLX faisait l'impasse sur ces roulements céramique.

Ces roues sont prévues pour être équipées de pneus de 24 mm à 38 mm avec une pression maxi de 7.5 bars en tubeless et près de 9 bars en montage chambre à air. On est donc loin des restrictions liées aux jantes Hookless. Chacun pourra donc gonfler très fort, même si cela est bien souvent délétère pour les performances.

Pour cet essai, la marque américaine m'a fourni leurs derniers tubeless haut de gamme, les S-Works Turbo RapidAir 2BR en 26 mm de section. Ils n'affichent que 230 grammes sur la balance.

Roval annonce une paire à 1265 g, 571 g pour l'avant et 694 g pour l'arrière en incluant 15 g pour le fond de jante et la valve Tubeless. J'ai pesé mes exemplaires dans la même configuration à 1220 grammes, 550 g pour l'avant et 670 g pour l'arrière. Plus léger que ce qui est annoncé, c'est assez rare pour être souligné !

On est vraiment dans le très léger, idéal pour la montagne... mais pas que. Bon, le tarif est en revanche assez haut, avec 2600 € la paire.

Sur la route

J'ai donc testé ces Roval Alpinist CLX II sur plusieurs vélos, dont le Fraxion GTR de Origine et le BH Ultralight 8.5.

Comme la première génération d'Alpinist CLX, ces CLX II sont indéniablement une réussite, permettant de transformer le comportement de n'importe quel vélo. Un vélo trop rigide sera ainsi plus docile et un vélo relativement pataud en raison de roues lourdes et inertes, pourra changer totalement de visage.

C'est en tous cas le constat que j'ai pu faire sur le BH Ultralight 8.5. Assez inerte avec les roues Vision d'origine, il prend vie grâce à ces Alpinist CLX II.

Sur un vélo plus aéro, tel que le Fraxion GTR de Origine, le vélo se montre plus conciliant, notamment lorsque la pente est raide. Si certains cyclistes avaient pu trouver les anciennes Alpinist trop molles, les nouveaux moyeux ont sans doute impliqué une révision de la tension des rayons qui se traduit par des roues qui semblent avoir légèrement gagné en rigidité, sans que cela soit trop raide. C'est assez ténu, mais cette rigidité semble bien être en légère hausse.

Peut-être que Specialized a justement tenu compte du fait que le tubeless permet de mettre moins de pression et donc de filtrer un peu plus pour rigidifier latéralement et verticalement les Alpinist CLX II.

Ce qui sans doute explique pourquoi certains coureurs comme Remco Evenepoel utilisent assez régulièrement ces roues, même si chez les pros, on ne peut pas préjuger si la tension des rayons est identique à celle des roues commercialisées.

Les tubeless S-Works Turbo RapidAir 2BR en 26 mm de section apportent aussi un plus en termes de confort et de rendement. Mais je reviendrais sur ces pneus après les avoir usés un peu plus sur d'autres roues.

En revanche, pour être tout à fait sincère, difficile de dire si les roulements apportent un gain de fluidité.

Bilan

Les Roval Alpinist CLX II ne sont pas une révolution et ne renvoient pas au placard les CLX I. Mais en plus d'être enfin compatibles tubeless, elles s'améliorent en tous points, de façon assez minime certes, mais la rigidité en hausse ravira ceux qui trouvaient le premier modèle mou.

Le fait de pouvoir monter des tubeless permettra de jouer facilement sur la pression pour les rendre encore plus filtrantes sur les mauvais revêtements. Si les roues hautes sont à la mode et confèrent bien souvent une ligne plus racée à un vélo, les roues à profil bas / moyen comme ces Alpinist ont l'avantage d'être plus polyvalentes sur tous les terrains, plus légères et faciles à emmener pour qui ne monte pas un col à 20 km/h, sans perdre énormément en aéro.

Bien sûr, à 2600 € la paire, elles sont onéreuses et seront réservées à des cyclistes qui en ont les moyens et veulent se faire plaisir. Les Roval Alpinist CL II à 1700 € la paire, plus lourdes d'à peine 110 grammes, sont sans doute aussi une belle alternative avec les mêmes jantes mais des moyeux et rayons moins onéreux.