Présentation

Premier point, si ce modèle se nomme toujours Ultralight, le poids de ce vélo est une déception. A 7,99 kg en taille MD, c'est surprenant. Même un Look 765 Optimum, pas spécialement tourné vers l'allègement, pèse près de 200 grammes de moins.

Même s'il est possible de gagner un peu de poids en changeant les roues, cela fera toujours une dépense supplémentaire.

Mais revenons-en à ce vélo. On ne peut pas taxer la marque d'avoir copié sur la concurrence. Un argument qui revient souvent dans les commentaires, avec tous les vélos qui se ressemblent... ici, ce n'est pas le cas. Impossible de confondre cet Ultralight avec un autre vélo. Surtout dans ce coloris qui mélange violet et rose ! Il s'agit du coloris officiel du Team Burgos BH.

Un design atypique notamment au niveau de la fourche Air Bow. La fourche Air Bow a été présentée pour la première fois avec le BH Aerolight. Un nouveau design qui offre un plus grand dégagement et permet une meilleure circulation de l’air et une amélioration de l’aérodynamisme.

Si sur le plan aérodynamique, cette forme de fourche a peut-être des avantages, reste qu'il faut s'habituer à sa forme pour le moins inhabituelle.

D'autant plus que l'avant du vélo est aussi pourvu d'un cockpit EVO Monocoque ACR  la forme particulière, avec une potence offrant un angle négatif très prononcé. Cela est sans doute un peu moins choquant si le vélo est dépourvu d'entretoises au niveau de la douille, mais ici, avec 35 mm d'entretoises, le résultat est discutable. C'est sans doute pour compenser la hauteur de la douille de direction très faible. Seulement 12 cm ici en taille MD.

Deux trous sont présents sous le cintre et vous permettront d'ajouter un support de compteur comme le support K-EDGE intégré pour ne citer que lui. En revanche, grâce à ce cintre au standard ACR, créé par FSA, l'Ultralight bénéficie d'une intégration complète de la câblerie.

Les bases arrières proposent aussi un design très spécifique. Plutôt que d'aller en ligne droite vers le dérailleur, elles sont horizontales depuis la boîte de pédalier (au format BB386 EVO) avant de subir une "cassure".

Un dessin repris là aussi de l'Aerolight, qui doit améliorer l'explosivité mais également l’absorption des vibrations.

Les haubans prennent attache sur le tube de selle assez bas comme c'est de mise sur la majeure partie des vélos de la production actuelle.

Tube supérieur et tube diagonal ont pour leur part des formes plus traditionnelles. Le serrage de la tige de selle (en forme de D) s'effectue via une vis cachée dessous l'angle du tube supérieur et du tube de selle.

Bref, on retrouve sur cet Ultralight nombre d'attributs d'un vélo aérodynamique. A noter que BH propose pas moins de 6 coloris. Vous pouvez en plus bénéficier de la personnalisation BH Unique.

Cette version équipée ne Ultegra Di2 avec roues Vision TC 40 Disc est proposé à 6999 € pour un poids de 7.99 kg en taille MD. Si BH était jusqu'à présent hyper agressif côté tarifs, cela est un peu moins vrai désormais, puisque Orbea par exemple, propose un Orca M20iLTD avec équipement similaire pour 400 e de moins.

Equipement

La transmission complète Shimano Ultegra Di2 ne nécessite pas que je m'y attarde dessus, ayant déjà testé ce groupe ici. Contrairement à ce que BH faisait par le passé, on a droit ici à un groupe complet, y compris le pédaler Ultegra, là où on pouvait trouver avant un pédalier FSA.

Le poste de pilotage est donc un cockpit Evo Monocoque avec son système ACR permettant le routage de la câblerie en interne. Un cintre qui propose une partie supérieure profilée mais sans tomber dans l'excès et qui devrait donc convenir aux petites mains.

La tige de selle spécifique BH Ultralight, en forme de D, est surmontée d'une selle Prologo Dimension.

Terminons par le train roulant, avec des roues TC 40 Disc de chez Vision. A 1650 grammes la paire, on est assez loin d'avoir des roues très légères pour du 40 mm de haut et 19 mm de largeur interne.

Elles sont ici montées avec des pneus Hutchinson Nitro2 700 x 28, qui atteignent 28.5 mm en réel. Un pneu conçu pour être endurant et résistant à la crevaison plus que sportif.

On retrouve les excellents leviers Quick Levers pour les axes traversants. Ils sont intégrés à l'axe pour être les plus discrets possible mais permettent de visser / dévisser facilement en sortant le levier puis en le rentrant. Pas besoin d'outils et pas de risque d'avoir oublié la clé adéquate, tout est intégré et une fois le levier inséré dans l'axe, c'est discrétion absolue.

Sur la route

Dès le départ, cet Ultralight offre une position relativement agressive, malgré une taille MD pour mon 1.78 m et les entretoises présentes sous le cockpit.

Aucun doute concernant l'ADN course de ce vélo. Rigide à tous les étages. Du triangle arrière à la boîte de pédalier, mais encore plus sur l'avant du vélo, rien ne semble pouvoir mettre à mal l'Ultralight. A l'avant, la douille de direction très courte associée au cockpit maison brident parfaitement le vélo et on peut s'en donner à coeur joie aussi bien sur des sprints costauds que sur des relances énergiques en bosse.

Un cockpit qui offre une forme très agréable sur la partie haute, qui conviendra aussi bien aux petites mains qu'aux grandes paluches. Le confort est bon, mais sans plus, alors que le vélo est équipé de généreux pneumatiques de 28 mm.

Dans les bosses, j'ai été assez désagréablement surpris par ce vélo.... relativement inerte et pataud. Certes, il pèse 8 kg dans cette configuration (voire 9 kg avec pédales et un bidon), mais tout de même, quelque-chose est déconcertant.... et je suspecte le train roulant de ne pas être à la hauteur.

Je décide donc de troquer les roues Vision TC 40 Disc avec pneus Hutchinson Nitro 2 28 mm par des Roval Alpinist CLX II avec tubeless S-Works Turbo RapidAir. On gagne 400 grammes sur les roues... et 350 grammes sur les pneus.... près de 800 grammes au total.

Verdict, le vélo est transformé. Pas seulement en raison du gain de poids, mais aussi grâce aux roues moins rigides et aux tubeless, plus souples et confortables. L'Ultralight retrouve du dynamisme et se mue en véritable cabri, avec tout juste 7.2 kg à vide sur la balance. On est peut-être pas encore réellement sur de l'Ultralight, mais déjà plus proche d'un vélo light digne de ce nom.

Un vélo nettement plus nerveux et confortable, plus filtrant. Clairement, à ce prix, l'Ultralight mérite mieux que le train roulant d'origine qui le pénalise vraiment.

Retour avec les roues d'origine. En descente, le vélo est très précis. La fourche et le cadre très rigides permettent au vélo de se placer au millimètre. Sur le sec, les pneus Huchinson Nitro 2, offrent un grip suffisant. Un constat un peu moins vrai sous la pluie où des pneus plus haut de gamme offrent une bien meilleure sensation.

Mais ce n'est pas une surprise, les Nitro 2 sont prévus pour aligner les kilomètres et être résistants à la perforation, ils seront donc de bons alliés pour l'entraînement.

Sur le plat, le train roulant est bien moins pénalisant et une fois la vitesse de croisière atteinte, on peut la maintenir aisément, l'inertie des roues étant dans ce cas un avantage. Si ces roues ne sont pas très nerveuses, elles sont en revanche plutôt stables en cas de vent de côté.

Bilan

Un BH Ultralight qui souffle le chaud et le froid au final. Esthétiquement, on aimera ou pas le parti pris de BH au niveau de la fourche et des bases.

Toujours est-il que le vélo fonctionne très bien... pour peu qu'il soit équipé de roues à la hauteur de ses prestations. A 6999 €, cet Ultralight 8.5 mérite mieux que les Vision TC 40 - lourdes et assez inertes - chaussées de pneus Hutchinson Nitro 2 28 mm. Si ces derniers permettent de plutôt bien filtrer, des pneus plus fins et souples en mode tubeless font tout aussi bien en apportant du dynamisme au vélo.

Avec des roues plus légères, ce vélo devient réellement léger et nettement plus plaisant à utiliser, mettant au jour tout le potentiel du cadre.

Photos : Guillaume pour Matos Vélo - Sonam.cc