Présentation

Comme je l'ai écrit sur mon article de présentation de ce nouveau V4RS, esthétiquement, peu de choses changent. De même, ce n'est pas du côté du poids qu'il faudra aller chercher les changements majeurs avec environ 50 grammes de moins pour le kit cadre + fourche + cockpit.

Un vélo développement en étroit partenariat avec les coureurs professionnels d'UAE Emirates qui voulaient un vélo plus aéro, mais aussi plus rigide, tout en conservant son confort. Bref, sans doute le même cahier des charges que beaucoup de coureurs ou même cyclistes amateurs. Le poids est arrivé bien après la liste des doléances.

Un poids qui a tout de même été pris en compte pour les vélos des équipes pros avec des coloris très simples, épurés, avec un minimum de peinture, qui permet de gagner entre 100 et 150 grammes par rapport à un vélo intégralement peint.

Certains regretteront le peu de changements esthétiques par rapport aux V3RS. D'autres apprécieront, notamment les possesseurs de V3RS qui ne verront ainsi par leur vélo démodé. Une preuve aussi que le V3RS était et est toujours dans le coup et que Colnago a à coeur de ne pas faire de grosses ruptures si elles ne sont pas nécessaires.

D'après les responsables de Colnago, les sprinteurs ont été ravis du surplus de rigidité conféré par ce V4RS tandis que les grimpeurs n'ont pas, semble-t-il, trouvé à redire sur ce point.

Les photos en détails du coloris UAE Team Emirates

Le coloris UAE Team ADQ en détails

Sur la route

Exceptionnellement, pas de photos de moi sur le vélo, cela n'a pas été possible, mais cela n'empêche pas de donner mon ressenti. J'ai donc eu à ma disposition ce modèle au coloris UAE Team ADQ avec transmission Shimano Dura Ace Di2 et roues ENVE SES 3.4 (39 mm de haut à l'avant et 43 mm à l'arrière).

Inutile de préciser que même si cette sortie a permis à plusieurs reprises de dépasser 60 km/h, il m'est impossible de confirmer le gain aérodynamique de ce V4RS.

Le circuit utilisé pour ces premiers tours de roues affiche plus de 65 km pour 1500 m de dénivelé, en passant par le célèbre Col de Rattes, largement emprunté par tous les coureurs professionnels qui sont en stage dans les environs. Vous pouvez retrouver la trace Strava ici : https://www.strava.com/activities/8239703288

Les premiers tours de roues ne mentent pas, ce Colnago V4RS est plus rigide encore que le précédent. Dès qu'on se lève, il réagit. J'avais pourtant apprécié ce même type de comportement sur le V3RS, équipé quasiment de façon identique, mais là, c'est encore plus flagrant, notamment sur la partie avant et au niveau de la boîte de pédalier.

La montée du Col de Rattes confirme cette impression. Rigide, de fait, il se montre légèrement moins facile dans les pourcentages si on ne continue pas à sortir au moins 250 W. Un point qui sera à confirmer sur mes routes connues, mais le V4RS semble très nettement conçu pour les coureurs de haut niveau. Pas uniquement les pros, mais tout de même moins tolérant que ne pouvait l'être le V3RS.

Lorsque j'avais essayé le V3RS, j'avais été étonné par sa facilité d'utilisation, qui m'est même apparue plus agréable que le C68. Avec ce V4RS, la tendance s'inverse légèrement, le C68 étant un peu plus polyvalent que ce nouveau V4RS, qui se montre très dynamique mais avec lequel il faudra développer un peu plus de puissance pour en tirer la quintessence.

Ce V4RS semble supporter un peu moins les passages à vide où les watts viennent à manquer.

Les routes aux alentours d'Alicante sont plutôt en très bon état, mais le confort du vélo semble être conservé, aidé sans doute pas la monte pneumatique de 28 mm lors de cet essai (qui peut monter jusqu'à 32 mm).

En revanche, ce V4RS est légèrement plus long à taille égale qu'un V3RS, ce qui le rend, à mon sens, un peu moins vif dans les épingles en descente. La descente du Col de Rattes vers Bolula, parsemée de nombreuses épingles, permet de constater cette évolution dans le comportement par rapport au V3RS, même si la chaussée humide m'a demandé un temps pour prendre un peu de confiance, mais sans pour autant aller aux limites. Le vélo m'a semblé légèrement moins réactif dans les changements d'angles. Mais difficile d'être totalement affirmatif sur une seule sortie, raison pour laquelle je confirmerai tout cela lors d'un essai de plus longue durée durant le printemps.

En revanche, aucun souci dans les longues courbes rapides que l'on enchaîne facilement avec une grande stabilité. Mais si vous devez au dernier moment changer de trajectoire, cela demande du doigté.

Bilan

Ce V4RS est le digne descendant du V3RS, en améliorant sa rigidité et son aéro sans impacter son confort. Mais cette augmentation de rigidité, voulue par les coureurs professionnels, demandera un bon potentiel pour en tirer pleinement parti.

Si cela ne pose guère de difficultés sur le plat ou en descente, dans un long col en revanche, il faudra être capable de sortir au moins 240/250 watts sur une heure pour pouvoir suffisamment le faire travailler et avoir ce côté jouissif du vélo exaltant dans les pourcentages.

Un vélo qui évolue presque plus au niveau de son comportement que sur le plan esthétique, qui répond résolument aux attentes des compétiteurs ! Si beaucoup de marques conçoivent des vélos pour le grand public et qui sont utilisés ensuite par les professionnels, pour ce V4RS, cela semble être le contraire. Un vélo conçu pour les besoin des professionnels... aux clients ensuite de faire leur choix ou non de s'équiper d'un vélo de ce type.

Des sensations qui seront bien sûr à confirmer au printemps par un essai de plus longue durée.