Présentation

Comme écrit ci-dessus, les S-Works Torch ressemblent beaucoup à des S-Works 7 qui auraient légèrement évolué. Et pourtant, c'est bien plus qu'une simple évolution.

De la largeur du chaussant à la coupe plus basse au niveau de la cheville, en passant par un nouveau talon asymétrique et une nouvelle semelle carbone, de nombreuses modifications se nichent dans les détails !
Ces S-Works Torch sont disponibles en blanc, noir ou "chêne", au tarif de 440 €. Bien sûr, c'est un tarif haut de gamme, pour des chaussures qui inaugurent de nombreuses nouvelles technologies. Mais que ceux qui recherchent des chaussures performantes plus accessibles se rassurent, Specialized propose pas moins de 7 modèles sur la route à partir de 120 €.

Le débat concernant le tarif de ces chaussures étant clos, passons à la revue de ces S-Works Torch qui viennent prendre la place des mythiques S-Works 7. Des chaussures exceptionnelles, mais qui comme pour une selle, ne convenaient pas à tout le monde, notamment en raison de leur relative étroitesse.

C'était mon cas, m'obligeant à opter pour des S-Works 7 légèrement plus grandes pour avoir une largeur adaptée. Seules les S-Works 7 Vent avec leur matériau plus souple, me permettaient d'avoir une demie-pointure en-dessous.

Et je ne devais pas être un cas isolé, puisque Specialized annonce avoir modifié le chaussant de ces S-Works Torch par rapport aux S-Works 7.

La longueur est identique, mais la largeur au niveau de l’avant du pied est légèrement plus grande, 4 mm. Les cyclistes qui ont des pieds larges voudront peut-être essayer une demi-pointure en dessous de ce qu’ils sont habitués à utiliser. Une affirmation que je valide, puisque après avoir reçu ces S-Works Torch en taille 43 (la taille qui me convient sur les S-Works 7), j'ai rapidement échangé pour une taille 42.5 qui me convient parfaitement.

Et pour ceux qui seraient encore trop à l'étroit, Specialized propose une déclinaison Wide, plus large de 4 mm encore, soit un gain de 8 mm par rapport aux S-Works 7.

Terminée la tige en Dyneema, Specialized a opté cette fois pour du TPU, un matériau très résistant aux chocs et à l'abrasion mais qui offre aussi une bonne élasticité, ce qui permettra à la tige d'épouser la forme du pied plus facilement. Une spécificité qui devrait accroître le confort de ces chaussures.

Côté serrage, la marque américaine est restée fidèle aux disques BOA S3 en aluminium usiné. C'est certes sans doute plus lourd que des disques en plastique, mais incontestablement, cela rajoute une touche qualitative au produit et ces disques devraient résister à quasiment tout, même les chutes.

Deux disques BOA donc, avec toujours celui du haut assurant le serrage principal du haut du pied et celui du bas permettant d'ajuster le serrage et le volume sur l'avant du pied. D'ailleurs, le cheminement du câble sur le bas du pied a été revu pour être placé plus sur l'avant du pied, ce qui a permis de supprimer le serrage avec la bande velcro qui était de mise sur les S-Works 7.

On remarque aussi une découpe spécifique au niveau des câbles BOA au-dessus de la languette pour optimiser le serrage. La languette est assez épaisse, ce qui devrait éliminer tout risque de point dur même en serrant très fort le système BOA S3.

Bien sûr, ces S-Works Torch reprennent toutes les technologies propres à Specialized pour optimiser le positionnement du cycliste, comme le calage Varus intégré de 1,5 mmqui permet de stabiliser le mouvement naturel de votre avant-pied et améliore l'alignement du pied, du genou et de la hanche.

Le talon asymétrique contribue à parfaire l'alignement indispensable du genou tout en enlevant de la matière pour abaisser le contour de la chaussure autour de la malléole. Ceci devrait éviter l'écueil des premières S-Works 7 qui pouvaient blesser à cet endroit en raison d'un contour trop haut.

Autour du tendon d'achille, on trouve une bonne épaisseur moussée qui permet de maintenir le pied sans blesser. En retirant la semelle interne, on trouve la vis maintenant la talonnette arrière.

L'avant est protégé par un renfort en plastique de la même couleur que la chaussure et qui permet de protéger la chaussure sur ce point régulièrement soumis à rude épreuve quand on pose le pied au sol ou lorsque malencontreusement, le pneu avant vient frotter ici lors d'un demi-tour.

La semelle externe subit elle aussi de grosses modifications. En optimisant sa construction, la nouvelle semelle carbone est 20 g plus légère que celle de la S-Works 7. Une structure interne en I conserve le même niveau de rigidité que la génération précédente. Une semelle toute en courbes.

La nouvelle forme du contour de la semelle, basée sur les dernières données Retül, s'adapte parfaitement aux formes de pieds des cyclistes en éliminant l'accumulation de matériaux volumineux autour du périmètre de la semelle pour une construction simplifiée.

Les écrous de cales en alliage de titane permettent un réglage longitudinal de 5 mm vers l'arrière. On trouve sur l'avant du pied l'unique entrée d'air de la chaussure, entourée d'une protection en plastique qui évitera de marquer trop vite la semelle en carbone. Une unique entrée d'air qui pourrait sembler trop juste pour assurer une bonne ventilation, mais Specialized compte sur la tige en TPU plus aérée.

Les chaussures Body Geometry sont conçues avec un support de voûte plantaire moulé breveté dans la semelle extérieure pour créer une structure rigide qui, associée à des semelles sur-mesure, empêche l'affaissement du pied et augmente la puissance. Les semelles internes sont pourvues du fameux bouton métatarsien qui, en soulevant et en séparant les os de l'avant-pied, empêche de comprimer les nerfs et les artères se trouvant à proximité.

Côté poids, j'ai pesé mes exemplaires en 42.5 à 235 grammes pièce.

Sur la route

En chaussant ces S-Works Torch, la différence de confort et notamment sur l'avant du pied est notable. Même si elles ne sont plus larges que de 4 mm, c'est suffisant pour avoir une différence largement perceptible, surtout que cela est associé à une tige plus souple, qui épouse plus facilement la forme du pied.

Plus larges, mais pas plus hautes, le pied trouve naturellement sa place. Ne reste plus qu'à ajuster le serrage à l'aide des deux disques BOA S3 Snap. Si on peut allègrement serrer celui du haut du pied, inutile d'exagérer car le pied est parfaitement calé naturellement.

Il faudra être un peu plus prudent avec le disque avant, qui ne servira réellement qu'à adapter légèrement le volume. Le matériau de l'empeigne étant souple, la moindre rotation se traduit par une adaptation de cette dernière autour du pied. Trop serrer, c'est risquer des fourmillements à cause d'une circulation sanguine moins libre.

Mais clairement, la suppression du velcro avant est largement compensée par ce disque BOA au cheminement revu. Pour avoir testé des S-Works Torch en 43 légèrement trop grandes, ce serrage avant permet de largement adapter le volume avant.

En plus de ce chaussant plus large, le confort est dû à l'empeigne très souple, qui permet de vraiment épouser le pied. Le maintien autour de la cheville est ferme, avec un talon parfaitement maintenu, sans avoir de point dur au niveau de la malléole, comme cela pouvait être le cas sur les S-Works 7.

Résultat, même après des sorties de plus de 4 heures et sous la chaleur, on oublie totalement ces chaussures, pas de fourmillements ou autres échauffements ne viennent ternir le tableau et j'ai l'impression de moins avoir à jouer avec le serrage des BOA en cours de sortie.

Si l'entrée d'air sous la semelle peut sembler petite et donc limite, le matériau de la tige est quant à lui très respirant et permet une bonne ventilation. Mais n'oubliez pas que plus que la couleur de la chaussure ou sa ventilation, c'est le fait qu'elle soit adaptée au pied et ne restreigne pas la circulation sanguine qui fera que vous n'aurez pas le feu aux pieds.

Alors forcément, sous la pluie, l'eau rentre assez vite mais elle ne stagne pas dans la chaussure, évitant l'effet "éponge". Et la chaussure sèche aussi rapidement.

La rigidité de la nouvelle semelle en carbone ne souffre d'aucune critique et se montre au moins au même niveau que la génération précédente. Difficile d'y trouver une quelconque souplesse. A noter que l'épaisseur est identique aux S-Works 7, je n'ai pas eu à toucher à ma hauteur de selle.

Comme toujours, les disques BOA permettent un réglage rapide et facile même en roulant. Le matériau de l'empeigne est facile à nettoyer avec un coup de chiffon microfibre et sèche rapidement. Bien sûr, avec des chaussures noires, ce point est moins important qu'avec des blanches.

Bon point pour la protection au niveau du bout du pied qui fait son office à merveille et protège la chaussure des frottements des pneus, notamment quand on fait des demi-tours ou du surplace à un stop ou un feu rouge. Une petite protection qui devrait permettre une belle durabilité, un détail pas si anodin quand on investit 440 €. A voir si sur le modèle blanc, cette protection, elle aussi blanche, sera aussi facile à conserver éclatante.

Reste que de mon point de vue, des chaussures blanches sont toujours nettement plus sexy que des noires, mais c'est un avis totalement personnel.

Bilan

Comme souvent, Specialized fait mouche avec ces nouvelles S-Works Torch. Certes, on leur reprochera leur tarif très élevé (440 €), mais la conception d'ensemble, le confort et la rigidité en font un produit quasi parfait.

Des chaussures que l'on choisira aussi bien pour des courses en étant certain de transmettre toute la puissance, que pour des longues cyclosportives où le confort devient primordial pour enchaîner les heures de pédalage.

Car oui, ces S-Works Torch arrivent à concilier maintien, confort et rigidité. Un must pour ceux qui veulent mettre toutes les chances de leur côté et qui en ont les moyens.