Présentation

Bikebeat mise sur du haut de gamme, en témoigne cette paire de Überflieger 2.0 Premium Disc 47 mm qui est ici proposée dans sa version la plus accessible, avec moyeux DT Swiss 240 EXP à 1799 € la paire. Überflieger, que l'on traduit en allemand par "haut vol".

Au-dessus, on retrouve un montage avec des moyeux TUNE KillHill/ClimbHill DISC à 1450 grammes et 1999 € ou encore plus léger avec moyeux TUNE Prince/Princess DISC pour arriver à un poids de 1390 grammes et une facture de 2499 €.

Avant de parler du montage, parlons des jantes. Fabriquées intégralement en carbone et en Allemagne, elles sont compatibles avec les dernières normes ETRTO ce qui permet de monter plus facilement tous types de pneus et tubeless. Pour la fabrication de ces jantes en carbone, Bikebeat se démarque aussi, avec un tressage qui est identique à la technologie utilisée par TIME pour ses cadres.

La fibre de carbone est tressée autour d'un noyau pour prendre la bonne forme, ce noyau étant ensuite retiré pour obtenir un gain de poids maximal.

Ce textile "sec" est ensuite injecté de résine époxy selon le procédé RTM. Dans ce processus d'injection, le moulage par transfert de résine (RTM), la préforme est placée dans un moule en aluminium spécialement fabriqué pour obtenir la forme de la jante et durcie sous pression et à haute température. À la fin de cette étape du processus, la jante n'a plus qu'à être ébavurée et peinte.

 

Ces jantes ont un profil de 47 mm de haut, ce qui les classe dans les jantes relativement polyvalentes. Mais surtout, elles adoptent une largeur interne de 19 mm interne et 27 mm externe. Des jantes à crochets, annoncées à 450 grammes pièce.

La largeur interne de "seulement" 19 mm détonne à l'heure où nombre de marques proposent des jantes allant jusqu'à 21 mm en interne. Mais cela semble être le bon compromis pour une utilisation de pneus à sections 25 / 28 mm. Pour plus de détails techniques à ce sujet, je vous invite à lire le Test nouvelles roues Bikebeat 47 mm 2.0 par Alban.

Une largeur idéale pour monter du 25 mm sur l'avant pour privilégier l'aéro et du 28 mm à l'arrière pour accroître le confort. Des dimensions plutôt logiques donc pour une utilisation compétition qui privilégie la performance et le grip en virages. En effet, avec des jantes plus larges en interne, le pneu a tendance à trop s'étirer, au-delà de ce pour quioi il est prévu, ce qui pénalise l'adhérence, notamment sous la pluie.

La pression maxi admissible par ces jantes est de 8 bars pour du 25 mm et 9 bars sur du 23 mm. Autant dire que personne ne sera limité par cela.

La finition est ici avec marquages blancs, mais une version plus discrète avec logos noirs est aussi disponible. Point de fioritures côté aspect du carbone, Bikebeat a opté pour de la fibre unidirectionnelle sans ajout de couche de finition type 3K par exemple. La jante présente donc un aspect uni sur toute sa surface.

Les roues sont donc montées avec 24 rayons à l'avant et à l'arrière, sur des moyeux DT Swiss 240 dont le moyeu arrière équipé du système Ratchet EXP. Des moyeux qui ont fait leur preuve tant en termes de précision que de durabilité.

Les moyeux DT Swiss sont conçus pour offrir les jeux axial et radial optimaux une fois montés sur la roue et le vélo. Le premier roulement est d’abord inséré dans le corps de moyeu de sorte qu’il affleure parfaitement le corps et l’axe. Le second roulement est ensuite inséré de sorte qu’il affleure l’axe, mais pas le corps de moyeu. L’axe est donc comprimé au minimum. Les roulements sont montés en force (press-fit), c’est-à-dire que leur bague extérieure ne peut plus se déplacer par rapport au corps de moyeu.

L’axe est alors légèrement comprimé dans le sens axial et exerce une force sur les bagues intérieures des roulements, qui sont ainsi en contraintes.

Fort de ses nombreuses années d’expérience en matière de précontrainte optimale des roulements et de ses connaissances dans les tolérances de fabrication, DT Swiss est en mesure de concevoir des moyeux durables et sans jeu, sans réglage du jeu des roulements. DT Swiss oblige, la roue-libre est disponible avec toutes les transmissions route actuelles, Campagnolo 13 N3W, Campagnolo 9/10/11/12, Shimano 11 HG et SRAM XDR 12.

Promises à 1500 g la paire, j'ai pesé ces roues à 1545 grammes, mais il s'agit de roues de pré-série qui sont toujours un peu plus lourdes que les roues finales qui bénéficieront d'un process de fabrication plus précis.

Sur la route

L'essai de ces roues a été réalisé avec des pneus Michelin Powercup 25 mm qui sont mesurés à 27.2 mm une fois mis en pression. Le montage ne présente pas de difficultés, sans doute grâce au respect strict de la nouvelle norme ETRTO et la présence d'une gorge plus profonde pour accueillir les tringles.

Les Michelin Powercup 25 mm font partie des meilleurs pneus à l'heure actuelle comme en témoigne l'article d'Alban sur le sujet. Ces derniers offrent un meilleur roulement que les GP 5000 et une faible masse d'un peu moins de 220 grammes par pneu. Le tout, en associant un excellent grip et une bonne résistance à la perforation. Voir le test complet de Bicycle Rollong Resistance.

J'ai testé ces roues avec deux vélos différents, munis tous deux de deux paires de roues résolument différentes à la base.

Pour le premier test, j'ai troqué les DT Swiss ARC 1600 de 50 et 62 mm du Canyon Ultimate CF SL 8 Aero, à 1650 grammes la paire. Autant le dire de suite, je trouve que ces roues correspondent mieux au comportement de l'Ultimate que les 50/62 d'origine, le rendant nettement plus polyvalent et agressif dans les bosses. Pas tant au niveau de la roue avant, qui est à peu près de même hauteur et de même poids, mais plutôt sur l'arrière, qui permet de gratter quelque 150 grammes.

Les roulements des moyeux DT 240 sont un cran au-dessus des DT 350 qui équipent les jantes d'origine. Mais difficile de mettre la sensation de meilleur rendement sur ces roulements, sur les pneus Michelin PowerCup 25 mm ou bien sur l'ensemble de la roue.

Toujours est-il que ces roues sont diablement plaisantes à rouler. Des roues rigides, mais qui n'en demandent pas trop quand le rythme est faible, restant vivantes et confortables.

Impossible pour moi de dire si, sur le plan aérodynamique, elles sont plus efficaces que d'autres, en revanche, en cas de vent latéral et surtout de rafales prononcées, elles se montrent plus stables que les DT Swiss ARC 1600. L'Ultimate réclame un peu moins d'attention dans ce cas, avec un avant moins surprenant sur de fortes rafales. Et pourtant, on est sur du 47 vs 50 mm. L'aéro des Bikebeat doit donc légèrement jouer en faveur de cette stabilité.

La roue-libre DT Swiss a ce bruit caractéristique, ni totalement silencieux, ni bruyant, un son assez sourd mais présent.

La seconde partie de l'essai de ces roues s'est fait sur le Colnago V3RS. Un vélo plus léger que l'Ultimate (6.9 kg) et plus orienté performance encore.

Il était équipé d'origine de roues Fulcrum Wind 40 DB à 1620 grammes la paire. Le passage aux Bikebeat Überflieger 2.0 Premium Disc 47 mm se traduit par un gain de près de 100 grammes malgré une hauteur de jante en hausse de 7 mm.

Par contre, côté dimensions en largeur, c'est la même chose avec du 19 mm interne et 27 mm externe. Pour autant, j'ai ressenti un léger mieux en termes de roulement avec ces Bikebeat. Mais il faut dire que les Fulcrum Wind sont montées avec des Pirelli P Zero Race de 26 mm qui, selon Bicycle Rolling Resistance, rendent 2 watts par pneu face aux Michelin. Pas suffisant pour expliquer cette sensation de plus grande facilité, mais c'est un début.

Avec les Bikebeat, le V3RS garde son côté à la fois nerveux et facile. Même dans les bosses, il sait rester tranchant, preuve que les Bikebeat Überflieger proposent un bon dosage en termes de rigidité, le V3RS continue à voltiger aisément. Sur des sprints, je n'ai trouvé aucun signe de souplesse latérale qui pourrait venir ternir le tableau.

A haute vitesse sur le plat, les roues semblent faciles et hyper stables, sans doute bien aidées là encore par les Michelin PowerCup. Juste ce qu'il faut d'inertie passé 45 km/h et une belle stabilité quand on est confronté à des rafales.

En descente, le constat est le même. Sans pédaler, le vélo prend plus de vitesse que bien des collègues avec qui j'ai pu rouler, pourtant eux aussi équipés de vélos haut de gamme, comme des Tarmac SL 7. Mais la fluidité des roulements DT Swiss associée à la faible résistance au roulement des Michelin et sans doute à l'aéro des jantes permet de fendre un peu plus l'air.

Bilan

Je ne connaissais pas la marque et j'ai été plus qu'agréablement surpris. Les Bikebeat Überflieger 2.0 Premium Disc 47 mm sont d'excellentes roues polyvalentes offrant de belles performances et conviendront tant à un coursier qu'à un cyclosportif souhaitant se faire plaisir.

Au premier abord, leur tarif de 1799 € peut sembler élevé, mais vous bénéficiez là d'une jante véritablement fabriquée en Allemagne et pour le reste, de la fabrication Suisse pour les moyeux (ou Allemande si vous choisissez l'option Tune).

Des roues qui ont sans doute un moindre impact carbone donc, mais qui surtout, offrent un superbe rapport prix / performance avec des roues optimisées pour des sections allant de 25 à 28 mm, que ce soit en version chambre à air ou tubeless.

Bikebeat vous fait bénéficier de 30% de réduction sur toutes leurs roues sauf celles en moyeux DT 350 grâce au code matosvelo#2022 jusqu'au 31 octobre.

Cela fait les roues avec moyeux TUNE KillHill/ClimbHill DISC à 1399 € jusqu'au 31 octobre. Le modèle haut de gamme avec moyeux TUNE Prince/Princess DISC passe à 1749 €.