Présentation

Esthétiquement, les principaux composants de la transmission Campagnolo Super Record 12 EPS que sont le pédalier et le dérailleur arrière, sont très proches de la version mécanique.

Le pédalier est strictement identique, une véritable pièce d'orfèvrerie qui montre tout le savoir-faire de la marque transalpine en matière de design et de travail du carbone. Les 4 branches sont en carbone, reliées par paire pour accroître la rigidité de l'ensemble. Ce renfort en fibre de carbone est situé dans les zones les plus sollicitées vers les bords externes du grand plateau

L'axe Ultra-Torque et les vis sont en titane et on trouve des roulements céramiques CULT. Un pédalier qui est annoncé à 618 grammes en 50-34 172.5mm. Les plateaux sont en aluminium.

Plus aérodynamique, il intègre toujours la solution à 4 branches mais à 8 boulons de fixation pour plus de rigidité, avec donc double entraxe de 112 et 142mm.

Les leviers Super Record EPS reprennent l'ergonomie de tous les leviers Campagnolo 12 vitesses, mais ces leviers pour freins à disques hydrauliques se montrent plus hauts de 8mm puisqu'il faut y loger le maître cylindre indispensable au fonctionnement des freins à disques.

Mais Campagnolo a tenté de tirer parti de cet encombrement supérieur pour améliorer la prise en main du cycliste. Ceci est assez visible de face avec une cocotte qui adopte une courbure vers l'intérieur.

La ou plutôt les prises en mains possibles sont toutes très bien pensées et même le freinage y trouve son compte puisque le levier est revu avec une double courbure très appréciable, notamment quand on a les mains au creux du cintre. Pour moi, c'est le levier le plus ergonomique pour avoir une excellente préhension mains en bas du cintre avec beaucoup de puissance même avec deux doigts.

Les dérailleurs font eux aussi la part belle au carbone.

Le dérailleur arrière utilise la technologie 3D EMBRACE qui non seulement maintient le dérailleur arrière orienté verticalement en position parfaite pour chaque pignon, mais qui l’oriente parfaitement le long de l’axe antérieur et postérieur de chaque engrenage. Le dérailleur est plus avancé et le dessin des dents du galet supérieur permettent une meilleure accroche sur un plus grand nombre de dents de chaque pignon.

Sa capacité maximale est de 32 dents pour le plus grand pignon, de quoi affronter les pentes les plus rudes. On peut admirer l'admirable finition, notamment au niveau de la chape entièrement en carbone.

Du côté du dérailleur avant, peu de changements. Du carbone toujours, même pour la plaquette externe de la fourchette afin de gagner du poids. Seule la fourchette interne est en aluminium car elle est soumise rude épreuve quand il s'agit de faire monter la chaine du petit au grand plateau.

On ne peut parler des dérailleurs sans parler de la cassette à 12 pignons, proposée en 3 combinaisons, 11-29, 11-32 et 11-34. Cette dernière est associée à la chaine Super Record d'une largeur est de 5,15 millimètres.

Malgré cette faible largeur, Campagnolo promet une longévité identique aux chaines 11 vitesses de la précédente génération.

Cette version freins à disques propose des étriers Flat Mount de la marque, connus pour être parmi les plus silencieux grâce à un retour des plaquettes magnétique. Une tôle métallique spéciale placée entre la plaquette et le piston de l'étrier amortit les vibrations durant le freinage.

Les pistons ont un diamètre de 22mm.

Ils sont associés à des disques Campagnolo de 140 ou 160mm pour assurer une excellente résistance à la surchauffe et offrir ainsi la meilleure capacité de freinage même dans les situations les plus critiques.

Alors que Campagnolo est resté longtemps avec une interface à fixer sous la potence, une solution peu esthétique, la marque italienne a repris l'idée de Shimano avec une interface interne qui s'intègre désormais à l'extrémité du cintre.

Une autre interface est aussi disponible pour s'insérer dans les logements prévus sur le tube diagonal de certains cadres.

Grâce à la connectivité Bluetooth Low Energy et ANT+, cett einterface permet de communiquer en temps réel avec une vaste gamme de dispositifs extérieurs tels qu’un téléphone, un mini-ordinateur ou tout autre accessoire électronique utilisable par le cycliste.

En utilisant l'application MyCampy, l'interface permet d’interagir totalement avec la transmission électronique Campagnolo, en se connectant sans fil au groupe EPS pour personnaliser les commandes en fonction de ses préférences, télécharger et installer instantanément un nouveau micrologiciel ou exécuter un diagnostic en temps réel de chaque composant de l’EPS. La dernière évolution disponible s'appelle Sequential Shift et permet d'utiliser le groupe avec la fonction d'activation du dérailleur avant en mode automatique. Vous ne vous occupez plus des changements de plateaux.

Sur la route

J'ai pu tester ce groupe sur plusieurs semaines sur un vélo Cinelli Pressure, équipé des nouvelles roues Bora Ultra WTO dont le test sera publié plus tard.

Livraison par transporteur oblige.... le vélo est arrivé avec un souci de réglage du dérailleur arrière qui s'était mis en sécurité. L'occasion de constater - avec l'aide de Campagnolo France au téléphone - que le réglage se fait très rapidement. On fait le réglage sur le 11ème pignon, puis sur le 2ème et ensuite, ça roule, l'ensemble de la cassette est parfaitement réglé.

Au besoin, on peut toujours affiner le réglage sur tel ou tel pignon, tout en roulant. Grâce à la commande située en bout de cintre, cela se fait très rapidement.

La transmission électronique de Campagnolo permet de remédier à la "dureté" habituelle des transmissions transalpines, tout au moins le côté viril du changement des vitesses. Certains adorent, d'autres non.

Le changement des vitesses se fait de manière fluide et se montre désormais aussi rapide que chez Shimano. Le passage du petit au grand plateau se fait rapidement même si on continue à pédaler en force. A ce niveau, le moteur du dérailleur avant Campagnolo semble plus costaud que celui de chez Shimano.

Campagnolo a conservé son fonctionnement à deux leviers bien distincts. Impossible de se tromper entre la montée et la descente des vitesses. Et malgré le côté moins dur par rapport à la transmission mécanique, Campagnolo a conservé un fonctionnement qui fait qu'on ne peut pas appuyer sur un levier en changeant de vitesse sans le vouloir. Que ce soit sur le bouton à l'intérieur de la cocotte ou sur le levier derrière le levier de frein, il subsiste un "point dur" pas désagréable qui évite toute mauvaise manipulation.

Le freinage est au-dessus de tout soupçon. Même si je trouve l'attaque un peu moins franche que chez Shimano ou SRAM, une fois habitué, j'ai pu apprécier la puissance du freinage ainsi que l'absence totale de bruit parasite. Et ce, en toutes circonstances. Même après une longue descente et de puissants freinages, les plaquettes sont rapidement écartées des disques.

Bilan

Bien sûr, le Campagnolo Super Record EPS se paie au prix fort. Mais à ce tarif, vous aurez droit au meilleur de la technologie, que ce soit en termes d'électronique ou de construction avec du carbone et du titane à profusion.

Encore que la différence avec les autres groupes concurrents (Shimano Dura-Ace Di2 et SRAM Red eTap AXS) tend à diminuer, moins de 1000€ parfois sur le vélo complet, ce que beaucoup seront prêt à ajouter pour bénéficier du seul groupe encore fabriqué en Europe de façon quasi artisanale.