Présentation

L'Ultralight 2021 n'est proposé qu'en version freins à disques. On le sait, les freins à disques alourdissent immanquablement un vélo. Des grammes en plus qui ont leur importance, surtout quand on opte pour un modèle typé "grimpées", qui plus est qui se nomme ultraléger.

Seulement 6.95kg en taille M, c'est le poids de ce modèle Ultralight Evo 9.0 facturé 8999€. Si l'on compare au G8 Disc 7.0, au même tarif, ce dernier propose exactement le même équipement et s'affiche près de 300 grammes plus lourd.

Pas moins de 5 coloris sont disponibles sur ce modèle, mais si le choix proposé ne vous convient pas, vous pourrez personnaliser le vélo via le programme BH Unique qui permet de sélectionner les coloris et les composants parmi plus de 32 000 combinaisons possibles.

Le cadre carbone, composé de fibres haut module Toray T1100G, est conçu grâce à une technologie de moulage HCIM exclusive à BH, qui permet de renforcer des zones spécifiques avec des fibres plus résistantes et d’éliminer toutes les imperfections à l’intérieur comme à l’extérieur des tubes. Le résultat est un cadre ultra-léger qui ne pèse que 750 grammes en taille M.

Si les tubes sont relativement fins, ce n'est pas le cas pour le tube diagonal, assez massif et de forme carrée, s'élargissant au fur et à mesure qu'il arrive au niveau de la boîte de pédalier. L’utilisation du standard BB386 EVO permet d’accroitre la rigidité du boîtier de pédalier grâce à ses 86,5 mm de large.

On note aussi que les bases sont relativement imposantes au niveau de la hauteur. En revanche, ces dernières sont ultra courtes, avec seulement 402mm, ce qui est très rare sur un vélo équipé de freins à disques.

La douille de direction, mais de manière plus générale, toute la partie avant, bénéficie de l'excellente intégration de la câblerie qui permet d'avoir un ensemble épuré, très fluide. Même si nous ne sommes pas en présence d'un vélo aérodynamique, rien que sur le plan esthétique, cela est appréciable.

L’utilisation du système de direction ACR, qui avait été inauguré sur le G8, permet un routage des câbles en interne à 100%. Tous les câbles, qu’ils soient mécaniques ou électriques, sont entièrement dissimulés, dans le guidon, dans la tige de selle et dans le cadre. Une nette amélioration non seulement dans son apparence, mais aussi dans son aérodynamique.

Le serrage de la tige de selle (ronde) est lui aussi parfaitement intégré. Ce système offre un serrage parfait en limitant le couple.

Les dégagements adaptés au niveau de la fourche et des bases arrières permettent le montage de pneus jusqu’à 30 mm de largeur.

Au niveau de la géométrie, il dispose de bases courtes, un élément essentiel qui permet un meilleur transfert de puissance, un réel sentiment d’agilité et la meilleure accélération possible. En d’autres termes, un vélo très réactif. Ceci, combiné à son design compact semi-sloping, contribue à en faire un vélo pour la compétition de haut niveau, idéal pour les montées les plus difficiles.

La gamme Ultralight EVO Disc débute à 5499€ avec le 8.0 équipé en Ultegra Di2, jusqu'à 11999€ pour la version 9.5 équipée en Sram Red eTap AXS et roues Zipp 454.

Equipement

Le vélo est ici équipé avec le groupe haut de gamme du fabricant nippon, le Dura-Ace Di2 dans sa version disques. Un classique qui commence certes à dater, mais dont le fonctionnement est toujours aussi précis et fiable dans le temps. Un groupe qui propose en plus des cocottes aussi compactes que les versions freins à patins, ce qui en plus d'être joli, est appréciable au niveau ergonomie.

Le groupe n'est pas "au complet" comme souvent chez BH, puisque le pédalier est un modèle carbone de chez FSA, le K-Force Light, qui est 100g plus léger que le modèle Dura-Ace. Il est ici équipé de plateaux 52/36, associés à une cassette 11-30.

Côté disques, on trouve des modèles Dura-Ace en 160mm à l'avant et 140mm à l'arrière.

La tige de selle est une BH EVO en 27.2mm de diamètre et le cintre - ou plutôt le cockpit - est un superbe Vision Metron 5D en carbone. Un modèle qui allie aérodynamisme et ergonomie. Par contre, il faudra y rajouter un support de compteur spécifique, non fourni.

Avec une légère élévation au niveau de la fixation de la potence et un angle avant de 10°, le 5D s’adapte à la position naturelle de vos bras pour un meilleur confort et une respiration plus facile, tandis que le haut du cintre en forme d’aile facilite l’aérodynamisme.

Il s'agit ici du modèle ACR qui permet cette intégration complète de la câblerie. Une belle pièce qui pèse à peine 365g !

Terminons pas les roues. Curieusement, pour un vélo destiné à grimper, BH a fait le choix de roues assez hautes de 55mm de haut. Ce sont des Vision SC 55 Disc pesant 1730g la paire (roue avant 830g et roue arrière 900g).

Comme nombre de roues modernes, elles sont larges, avec 25mm en externe pour 19mm interne. Les SC 55 Disc intègrent également des rayons plats à tirage droit qui éliminent les point faibles des courbures que l'on retrouve sur des rayons traditionnels afin de gagner en rigidité et nervosité.

Les roulements scellés minimisent quant à eux les frottements mécaniques.

Mention très bien pour le système de serrage des axes traversants BH. Un petit levier se cache dans l'axe, permettant ainsi une manipulation facile sans aucun outil. Pratique et discret.

Les roues sont ici chaussées de pneus Hutchinson Fusion 5 en 700x 28 avec chambres (qui mesurent en réalité 30mm sur ces jantes), même sur les jantes acceptent des Tubeless. Un choix de section qui privilégie donc le confort. La selle est une Prologo Dimension.

Sur la route

L'Ultralight EVO se montre très rigide dès les premiers kilomètres. Une sensation renforcée par le poste de pilotage Metron 5D, qui ne souffre d'aucune souplesse, mais aussi par les hautes roues de 55mm de haut.

Ainsi équipé, le vélo est extrêmement rigide, offrant même assez peu de filtration verticale sur la partie avant. Car si la partie arrière, et notamment la tige de selle ronde, offre un peu de flexion permettant de dissiper les vibrations de la route, la partie avant n'offre quasiment aucune filtration, il faudra pour cela jouer sur la pression des pneumatiques.

Car même avec ces Huchinson Fusion 5 en 28mm (qui mesurent 30mm ici) gonflés à 6 bars, c'est relativement raide. Il ne faut pas hésiter à descendre à 5 bars aussi bien à l'avant qu'à l'arrière pour trouver un peu plus de confort sans perdre en rendement. Mais on le verra plus bas, le choix des roues et des pneus peut grandement changer la donne.

Avec ces roues de 55mm, l'Ultralight est très nettement un vélo ultra compétitif. Aussi bien le cadre que les roues font preuve d'une rigidité à toute épreuve qui lui permettent d'être aussi à l'aise sur des bosses passées en force que sur des sprints. Rien ne bouge, c'est un régal, toute la puissance est transmise aux roues. Les relances sont énergiques.

Je ne sais pas si c'est dû aux roues, mais cet Ultralight EVO me semble même plus rigide que le G8 !

Sur les longs bouts droits, je ne m'attendais pas à un vélo si facile à emmener et qui puisse aussi facilement maintenir un bon train. Les roues de 55mm offrent une belle inertie et ne se montrent pas trop sensibles au vent latéral.

Dans les longues bosses, s'il y a du pourcentage, ces roues se montrent forcément moins à leur aise. Soit on est un coureur puissant (ce que je ne suis pas) et on pourra sans doute s'accommoder de leur hauteur, soit il faudra monter à un rythme de croisière plus raisonnable et attendre que ça passe. A faible vitesse, la rigidité de l'ensemble rend le vélo un peu moins "digeste".

J'ai pu tester cet Ultralight avec des roues Roval Alpinist CLX, des roues basses donc, de 33mm de haut, qui semblent plus en adéquation avec les qualités de grimpeur de ce vélo. Sur la balance déjà, on gagne 500 grammes ! De quoi passer le vélo sous la limite des 6.8kg UCI ! LE comportement est clairement transformé, le vélo se mue en véritable grimpeur, plus à l'aise quand les pourcentages augmentent et ce, sans pour autant perdre de son dynamisme, bien au contraire.

Il reste très performant même à hautes vitesses, même si le maintien d'un très haut rythme demandera bien sûr un peu plus de watts. Mais pour le commun des mortels, il y a fort à parier que l'on trouve plus de polyvalence avec des roues basses et que l'on ne perdra pas autant de temps que ça sur les parties rapides (entendons par là les portions d'une sortie à plus de 40km/h) qui ne durent jamais bien longtemps.

Le vélo semble un peu plus facilement exploitable pour un cycliste moyen qu'avec des roues hautes qui sont certes très grisantes à hautes vitesses mais un peu plus raides. Et surtout, les roues basses permettent d'avoir un vélo plus confortable, qui filtre mieux sur longues distances.

J'ai pu apprécier le cintre Vision Metron 5D, qui offre une belle ergonomie. Il ne lui manque plus que des picots silicones ou un texturage sur la partie supérieure dépourvue de ruban de cintre pour éviter que ça ne glisse trop par temps de pluie.

Bilan

BH démontre avec cet Ultralight EVO toute son expertise dans le domaine des vélos à haut potentiel. Léger mais rigide, ce vélo est un modèle de polyvalence. Même si à 8999€, il est nettement dans le haut du panier, mais tout de même légèrement moins cher que la concurrence à équipement équivalent.

Equipé comme ici de roues hautes de 55mm, il pourra montrer tout son potentiel sur des circuits rapides comme des critériums, où sa rigidité associée à un poids très correct font des merveilles lors des relances.

Pour ceux qui voudront se battre en montagne lors de longues grimpées offrant des pourcentages supérieurs à 7%, des roues plus basses transcenderont son potentiel.