Présentation

Pour la conception de ce RS1, BH a profité de son expérience acquise dans la conception du G8 Disc et reprend ainsi les formes de tubes Kamm Tail tronqués qui minimisent les turbulences. L'objectif premier pour le RS1 était bien sûr une performance aérodynamique élevée.

Deux éléments clés ont aidé BH à y parvenir, et notamment dans la finition du vélo. Le premier se traduit par l’intégration en interne de toute la câblerie. Grâce à l’utilisation du système ACR de FSA, aucun des câbles du BH RS1 n’est visible, tout en offrant un accès aisé pour leur entretien.

Le deuxième élément clé est un système de serrage de selle entièrement intégré dans le tube supérieur du cadre. La tige de selle spécifique, suit la même conception aérodynamique que le cadre. Elle est en outre disponible en deux versions, droite ou avec un recul de 25mm, afin de répondre à toutes les exigences de l’utilisateur.

Le BH RS1 profite d’une géométrie qui lui est propre. Malgré ses airs de compétiteur avec son look aéro, le BH RS1 a avant tout été conçu pour offrir du confort à ses utilisateurs. Alors que l’aérodynamique et la rigidité du cadre permettent d’atteindre des sommets en termes de performance, sa géométrie contribue à en faire un vélo polyvalent qui peut être utilisé sur tous les types de terrains et par le plus large éventail d’utilisateurs.

En taille MD, le tube supérieur mesure ici 54.5cm, contre 55.7cm sur le G8. La douille de direction est aussi plus haute (sauf sur cette taille MD), avec par exemple 135mm sur le RS1 en taille SM contre 120mm sur le G8.

Comme BH a voulu ce RS1 aussi polyvalent que possible, il peut accepter des pneus jusqu'à 30mm de section. Comme pour tous les cadres premium de la gamme BH, le procédé de fabrication par moulage interne HCIM-Hollow Core a été utilisé pour produire le RS1. La boîte de pédalier est un modèle BB368EVO.

Ce BH RS1 n'est pas un modèle de légèreté, puisque dans cette version haut de gamme, il pèse tout de même 8kg (taille MD). Mais c'est aujourd'hui le lot de bien des vélos aéro, tel que le Lapierre Aircode DRS que j'ai pesé à 7.85kg ou un Wilier Cento 10 SL.3

Il m'a ici été fourni avec un coloris personnalisé BH Unique violet. Une "option" gratuite qui vous permet d'aller assez loin dans le choix des couleurs.

Equipement

Cette version 5.0 fait la part belle à une transmission Shimano Ultegra Di2, hormis le pédalier qui est remplacé par un modèle FSA SLK en carbone, ce dernier s'avérant un peu plus léger que l'Ultegra. Mais à l'usage, cela ne change rien. Le couple de plateaux 52/36 est associé à une cassette 11-30.

Le poste de pilotage est un cockpit en carbone EVO Monocoque ACR, légèrement évasé sur le bas. La partie supérieure adopte une forme large mais pas trop. En revanche, le carbone est à cet endroit totalement lisse. Nous le verrons plus bas, cela n'est pas sans conséquences. la tige de selle est un modèle spécifique RS1 Aero avec un serrage dissimulé par une partie en plastique. Attention à bien monter cette tige de selle avec de la graisse spéciale carbone pour que celle-ci ne descende pas lorsque vous roulez.

Les roues enfin sont des EVO 38 Disc V3 annoncées à 1460g la paire, ce qui est très bien placé pour un profil de 38mm de haut. Là encore, BH a privilégié la polyvalence plutôt que la performance pure avec ce profil moyen plutôt qu'un profil de plus de 45mm. Petite déception au niveau des pneumatiques, puisque ce sont des Hutchinson Epsilon qui ont été choisis. Des pneus plus orientés entraînement et endurance que performance. Des pneus avec carcasse 60TPI, ici fournis en 28mm de section et dont le poids dépasse les 300g.

On note au niveau des roues et plus précisément des axes, le choix de blocages de roues au levier caché qui permettent d’avoir un système d’ouverture manuelle, sans besoin d’outils, entièrement intégré dans l’axe de la roue. Les freins sont des traditionnels Shimano en 160mm devant et 140mm à l'arrière.

Sur la route

En sortant de quelques vélos à moins de 7kg, forcément, le BH RS1 et ses plus de 8kg une fois équipé de pédales, porte-bidons, bidons et sacoche de selle, peut paraître lourd. Un poids qui se ressent surtout à la mise en route et lors des relances.

S'il se montre rigide, la nervosité n'est sans doute pas la première des qualités de ce vélo. Est-ce la faute aux pneus d'entrée de gamme et lourds qui pénalisent le vélo. Sans doute y participent-ils. En tous cas, chaque relance se montre  légèrement poussive, d'autant plus si on a quelques heures de sortie dans les pattes et que l'on aborde des bosses à plus de 7/8%. Dans ce cas, il vaudra mieux monter en tournant les jambes plutôt que de tenter de le brusquer.

Son terrain de jeu, ce sont plutôt les faux plats montants et le plat. Dans ces conditions, tant que la vitesse demeure assez élevée et que l'on arrive à enrouler un peu de braquet, le RS1 se montre très agréable et plutôt confortable, filtrant relativement bien les routes granuleuses.

Si la montée n'est pas son plat favori, en descente, il se montre précis et stable avec un freinage sûr et puissant. Par contre, les pneus Epsilon semblent montrer assez rapidement leurs limites sous la pluie si on met un peu d'angles. Clairement, ces pneus seront à réserver pour l'entraînement et à remplacer par des modèles plus haut de gamme pour ceux qui veulent un peu plus de performance.

Avec des roues hautes de 50mm et à peine plus lourdes (1490g), ici des Miche Supertype 550 T DX équipées de boyaux, le comportement change assez nettement sur le plat, le vélo se montrant encore plus vif et maintenant plus facilement sa vitesse passé 40km/h.

Le confort s'en trouve légèrement diminué, mais étant passé de pneus de 28mm à des boyaux de 25mm, alors forcément, le volume est moins important et filtre moins les aspérités de la route. Mais je m'attendais à une plus grosse différence, avec un vélo moins confortable équipé de ces roues hautes. On pourrait mettre cela sur le compte de la raideur des pneus Epsilon d'un côté et de la souplesse des boyaux TUFO carbon Hi-Composite de l'autre, ce qui permet de compenser la moindre filtration de roues de 50mm.

En bosse, pas de changement, mieux vaudra opter pour un train régulier, d'autant que ces roues, très rigides, demandent pas mal de puissance pour se montrer dynamiques quand la vitesse est faible. Mais ainsi équipé, le BH RS1 prend de réelles allures de machine de course hautes performances et pour qui en a les moyens physiques, il pourra réellement se faire plaisir avec ce vélo en roulant vite et longtemps.

Par contre, j'ai noté des bruits de vibrations en utilisant ces roues sur l'avant du vélo, apparemment vers le poste de pilotage, sans doute une gaine qui se balade.

Le cintre se montre agréable au niveau de son ergonomie, même si mon exemplaire d'essai était équipé d'un modèle de 38cm de large seulement, un peu trop étroit pour moi. La partie haute est agréable, ni trop large ni trop étroite, par contre, elle mériterait l'ajout d'un revêtement spécifique évitant de glisser. Car là, dès que l'on transpire et, pire encore, sous la pluie, le carbone est très glissant.

Lors des manipulations du vélo, pour le mettre dans le coffre d'une voiture par exemple, il faudra faire attention au cintre.

Le système ACR permet au cintre de tourner complètement.... ce qui fait que ce dernier va jusqu'à toucher le tube supérieur. Si vous n'y faites pas attention, vous pourriez marquer la peinture.

Il vaudra mieux protéger son vélo avec un morceau de mousse que l'on positionnera sur le tube supérieur pour éviter tout souci à ce niveau.

Bilan

BH propose là un vélo aéro bon marché, puisque la gamme débute à 2699€.

Bien sûr, à des tarifs aussi bien placés, il faut faire quelques concessions, avec par exemple, des roues qui ne sont pas les plus dynamiques et performantes à haute vitesse pour ceux qui recherchent la performance, mais rappelons que ce RS1 est destiné à être plus accessible physiquement et dans cette optique, des roues en 38mm font sens.

Mais en-dehors de ce point, qui touche même des modèles haut de gamme d'autres marques, il n'y a pas grand chose à redire, avec ce modèle bien pensé et bien fini. Seul le cockpit, pourtant très agréable ergonomiquement, mériterait un traitement spécifique sur sa partie supérieure pour éviter d'être trop glissant.