Présentation

Modèle le plus léger de sa catégorie à seulement 1 266 g la paire, ce véritable bijou d’ingénierie suisse est doté du tout nouveau moyeu Ratchet EXP et d'une jante spéciale en carbone fabriquée à la main en Europe. Une roue magnifique, promesses de sensations uniques.

La jante, fabriquée à la main, ne mesure que 24mm de haut. Un profil très bas qui est plutôt rare à notre époque, ou tout au moins pas assez "mode", mais qui présente bien des avantages. Une jante "au carré" puisqu'elle mesure aussi 24mm de large au niveau externe.

Avec leurs 18mm de larges entre crochets, elles sont annoncées à 578g pour l'avant et 688g à l'arrière, soit un total de 1266g. Pour ma part, je les ai mesurées à 570 et 670g avec le corps SRAM XDR, soit 1240g seulement (1255g avec le corps Shimano).

Tout cela, sans pour autant sacrifier la solidité puisqu'elles peuvent accepter un poids total de 110kg (cycliste + vélo + tout l'équipement).

La finition des roues est tout simplement magnifique. Pas de rajout de carbone de finition qui alourdirait inutilement la roue, DT Swiss les vends "sorties du moule". Côté tarif, il faut compter 2950€.

Afin d’assurer une assise parfaite et de faciliter le montage au maximum, les profils des jantes DT Swiss sont conçus en prévision de l’utilisation de pneus tubeless. J'ai d'ailleurs réalisé cet essai avec les derniers tubeless de chez Veloflex.

La combinaison traditionnelle pneu/chambre à air reste néanmoins possible. Les roues arrivent sans les valves spécifiques montées, mais on trouve dans le carton le kit nécessaire pour passer les roues en mode "tubeless", avec les valves et une seringue qui permettra d'introduire le liquide préventif.

Le fond de jante monté en usine est déjà prévu pour fonctionner en mode tubeless. Comme cela est précisé sur la jante, en mode avec chambre, la jante accepte des pneus allant de 23 à 56mm avec des pressions comprises entre 3.5 et 9 bars, et en mode tubeless, on peut descendre à 2.58 bars sans excéder 7.5 bars.

Les roues sont montées avec des rayons DT aero comp à tête plate et des écrous DT Pro Lock camouflés dans la jante.

Et ce n'est pas tout, puisque ces PRC 1100 DiCut Mon Chasseral se distinguent aussi par leurs moyeux. Des moyeux exclusifs DT 180 DICUT avec Ratchet EXP 36 équipés de roulements céramiques SINC. Ce qui se fait de mieux chez le fabricant suisse.

Les roulements à billes en céramique SINC ont été conçus par DT Swiss comme un système intégral. La céramique utilisée pour les billes, le nitrure de silicium (Si3N4), est un matériau extrêmement solide, résistant à l’usure et à la corrosion. Les paliers, fabriqués avec un alliage d’acier spécial et adapté aux propriétés de la céramique, font l’objet d’une rectification de précision.

Résultat : une résistance au roulement réduite au strict minimum et résistance nettement supérieure à celle des roulements à billes traditionnels.

Mais le concept de système intégral ne se limite pas au seul roulement. Grâce à la parfaite adéquation, au millième de millimètre près, entre leurs tolérances et les tolérances des paliers des moyeux DT Swiss, les roulements SINC Ceramic font partie des plus efficaces du marché.

Chaque roulement SINC DT Swiss est contrôlé individuellement.

Bref, on a droit au meilleur de la technologie DT Swiss avec ces Mon Chasseral. Est-ce suffisant pour justifier un tarif de près de 3000€ ? Je laisse chacun juge, mais à n,'en pas douter, il y a un public pour ce type de roues.

Une facilité d'entretien peu commune

Les roues m'ayant été livrées avec un corps de roue-libre Shimano et le vélo d'essai (Trek Emonda SLR 2021) étant en SRAM Red eTap AXS, j'ai dû faire un peu de mécanique.

Clairement, rien de plus facile que le système de DT Swiss. Le concept no-tool permet de changer de transmission en seulement quelques secondes sans aucun outil. On tire sur le corps de cassette et on met le nouveau à la place. Résultat, on change plus vite de corps de roue-libre que ce que l'on met de temps à changer une chambre à air.

Certains coureurs ont même plusieurs corps identiques, un pour chacune de leurs cassettes, ce qui permet de changer de cassette en quelques secondes et sans aucun outillage.

Tous les moyeux Ratchet System DT Swiss peuvent être permutés. L'occasion d'observer la roue crantée à 36 dents permettant un angle d'engagement de seulement 10 degrés.

A roues haut de gamme, tubeless haut de gamme : Veloflex Corsa Race TLR

Il eut été dommage de réaliser cet essai avec des enveloppes indignes du pédigrée de ces roues.

Pour cette raison, j'ai opté pour les tous nouveaux tubeless de chez Veloflex, les Corsa Race TLR en 25mm de section qui ne pèsent que 219g chacun. Même en rajoutant 40ml de préventif, on arrive à un total de 520g en plus du poids des roues, soit 1800g (sans les disques). Une belle performance.

A noter que les tubeless Veloflex sont relativement rudes à monter et j'ai dû m'aider de la pince de montage BBB BTL-78.

Les flancs crème associés à la faible hauteur des jantes fait remonter dans le temps, de quelques décennies, du temps ou la plupart des roues ressemblaient à ce montage... mais en beaucoup plus lourd.

Sur la route

Sur ce Trek Emonda SLR, j'ai donc installé les DT Swiss PRC 1100 DICUT Mon Chasseral en lieu et place des Bontrager RSL 37 livrées sur le vélo. Des roues de 37mm de haut qui pèsent seulement 1325g.

Autant dire que même si les DT Swiss sont plus légères de 85g, ce n'est pas la masse totale qui va sauter aux yeux.

En premier lieu, parlons "visuel". Ces roues DT Swiss PRC 1100 DICUT Mon Chasseral donnent au vélo un aspect moins racé, forcément. Avec seulement 24mm de haut, on est proche d'une jante plate. Mais cela devrait offrir moins d'inertie et moins de prise au vent.

Clairement, même si on économise seulement 80g sur la paire de roues, c'est la vivacité qui est un peu meilleure par rapport aux RSL 37 qui sont déjà très bonnes dans leur domaine. Mais avec les Mon Chasseral, on ressent assez nettement que la jante est très légère, permettant des relances plus rapides, que ce soit sur le plat ou en bosse.

Cela ne transcende pas le comportement du vélo, mais il y a tout de même un gain. Et pourtant, on part déjà d'une excellente base.

Ces DT Swiss distillent aussi un supplément de confort appréciable, grâce à leurs rayons plus longs, sans pour autant se révéler molles. Non, elles sont rigides et même sur des sprints, ça ne bronche pas.

L'avantage que ces roues soient en tubeless, c'est que l'on peut assez facilement baisser la pression sans crainte de crevaison et sans trop de perte de rendement.

Pour mes 75kg, j'ai opté pour une pression de 6 bars à l'arrière et 5.5 à l'avant, ce qui permet d'avoir une excellente filtration sur les routes très granuleuses sans avoir l'impression d'accroître outre mesure la résistance au roulement. Et tout ce confort supplémentaire est appréciable quand on enchaîne les cols sur plus de 3 heures !

En descente, c'est du grand plaisir. Si les jantes hautes sont en général bien plus efficaces à haute vitesse, elles ont aussi la fâcheuse tendance à avoir une prise au vent latéral assez gênante quand le vent se lève. Au gré des virages et épingles, le vent change tout le temps de direction et on peut avoir des rafales qui déportent le vélo à haute vitesse.

Avec leur profil de seulement 24mm, les DT Swiss sont nettement moins sujettes à ce problème. On peut descendre très très vite sans crainte d'être surpris par des rafales. En revanche, sur le plat, elles marquent légèrement le pas quand le rythme est élevé, elles vous demanderont de relancer plus souvent qu'avec des jantes hautes. Mais comme toujours, il vous faudra faire un choix et vous demander si vous passez plus souvent du temps au-delà de 35km/h ou en-dessous.

La qualité de roulement est au niveau avec les roulements céramiques SINC. Mon seul bémol vient du bruit de la roue-libre. S'il n'est pas désagréable à l'oreille ni assourdissant, je préfère les roue-libre totalement inaudibles. Mais c'est une question de goût !

Bilan

Les DT Swiss PRC 1100 DICUT Mon Chasseral font sans doute partie des roues les plus performantes pour la montagne. Rigides à souhait, avec des jantes très légères, elles proposent une faible inertie qui permet des relances vives même dans les plus forts pourcentages.

Bien sûr, sur le plat, elles seront moins performantes que des roues à 35 voire 45mm, mais cela doit se jouer à 10 watts à 45km/h.... une paille pour un cycliste qui roulera plus souvent aux alentours de 30km/h.

Reste qu'à près de 3000€ la paire, elles resteront destinées à passionnés fortunés. Mais on touche là au firmament de la roue carbone légère, qui plus est compatible tubeless. Et comme une belle montre suisse, ces roues font payer leur technologie.