Présentation

Ce Xelius DRS est la synthèse de l'Aircode DRS et du Xelius SL 3. En prenant le meilleur de chaque vélo tout en essayant d'améliorer tout ce qui pouvait l'être, Lapierre simplifie sa gamme avec un seul vélo capable d'affronter toutes les typologies de terrains.

Je ne vais pas vous représenter toutes les nouveautés spécificités techniques de ce Xelius DRS que j'ai déjà pu lister sur l'article "Nouveau Lapierre Xelius DRS, à la fois aéro et léger, un seul vélo pour tous les terrains".

Un vélo qui ressemble en effet à la fois au Xelius SL 3 mais aussi à l'Aircode DRS pour arriver à un très joli résultat.

Le Xelius DRS utilise le concept 3D Tubular. Le 3D Tubular, c'est cette fameuse conception des haubans qui viennent rejoindre le tube supérieur à l'avant du tube de selle. Des haubans qui ne touchent pas le tube de selle comme on peut le voir sur ces clichés, afin de mieux pouvoir dissiper les vibrations.

Au-delà de gagner du poids, il apporte du confort en libérant l’intégralité du tube de selle de toute contrainte, le laissant ainsi se déformer sur toute sa longueur.

Grâce au travail sur le lay-up carbone, Lapierre a conservé le même niveau de qualité de dispersion des vibrations avec des haubans elliptiques plus profilés et un tube de selle et une tige de selle aéro au profil D-Shape. L’ensemble du design améliore significativement l’aéro dans cette zone complexe.

Enfin, avec un cadre et fourche toujours compatible pour des pneus de 32 mm, le Xelius DRS peut parfaitement performer sur des compétitions avec des routes à secteur gravel ou pavées.

La construction de ce cadre est réalisée avec plus de 80% de fibre de carbone Toray T800, fibre Module Intermédiaire (IM) utilisée en aérospatiale et en Formule 1, ainsi que de la fibre T700S (Standard Modulus) qui apporte un peu plus d’élasticité et de confort dans des zones comme le 3D Tubular ou les haubans.

Le but, ne pas être trop rigide latéralement pour avoir ce ressenti du retour d’énergie, tout en restant «souple» verticalement pour le confort.

Ce modèle 8.0 est disponible en noir ou, comme ici, avec un joli mélange de blanc brillant et noir mat. En taille M, ce Xelius DRS 8.0 pèse 7.32 kg (sans pédales et avec un porte-bidon).

Lapierre a su faire évoluer son Xelius pour le moderniser tout en conservant un dessin original, propre à la marque, notamment au travers du 3D Tubular qui apporte un côté singulier au vélo.

Beaucoup de cyclistes que j'ai pu croiser lors de mes sorties et qui n'aimaient pas particulièrement les anciennes productions Lapierre sont tombés sous le charme de ce Xelius DRS. Un vélo qui apporte un peu de piquant au sein de la gamme de la marque de Dijon.

Equipement

Ce Xelius DRS 8.0 est ici équipée de la transmission Shimano Ultegra Di2 R8150. Une version en SRAM Force AXS existe aussi... pour 1000 € de plus.

Une transmission connue pour sa précision et sa fiabilité tout en restant relativement plus abordable que le Dura-Ace Di2. Le pédalier 52/36 accompagne une cassette 11-34, un combo idéal pour ce type de vélo.

Côté longueur de manivelles, Lapierre propose 165mm (XS),170mm (S), 172,5mm (M,L) et 175mm (XL,XXL).

Le nouveau Lapierre Semi-integrated Combo UD carbon est de la partie. Un cockpit léger, à 325 grammes, qui permet un routage interne de la câblerie. Le cintre offre un flare de 5°, pas trop excessif.

Un ensemble réussi esthétiquement et ergonomiquement, avec une partie haute pas trop large et assez arrondie.

Côté taille, si la largeur proposée (39cm) sur ce taille M me convient, j'ai trouvé la longueur de potence un peu juste, avec 100 mm. Un combo 390/110 mm aurait été idéal.

Lapierre propose du 370mm/90mm (XS,S), 390mm/100mm (M), 410mm/110mm (L), 410mm/120mm (XL,XXL), mais pour l'heure, pas de possibilité d'opter pour une autre taille que celle prévue avec la taille du cadre. A voir donc si votre vélociste pourra vous arranger le coup.

La tige de selle est un modèle spécifique Lapierre en carbone. Enfin, terminons pas les roues. Depuis ce Xelius DRS, Lapierre ne propose plus de roues carbone Lapierre mais fait confiance à DT Swiss.

Ici, ce sont des DT Swiss ERC1600 Spline de 45mm de haut avec une largeur interne de 22 mm. Les moyeux sont des DT 350 avec Ratchet System 36 SL. Un profil dit "moyen", en parfaite adéquation avec la volonté de ce Xelius DRS d'être polyvalent.

Le seul bémol, que j'avais déjà pointé lors de la présentation et de la prise en main du Xelius DRS 9.0, c'est la monte pneumatique, des Continental GP 5000S TR de 25 mm de section.

Si le choix du modèle de pneus est parfait, en revanche, je trouve la section de 25 mm un peu "étroite" de nos jours, surtout avec une largeur interne de 22 mm et 26 mm en externe, une section de 28 mm aurait été plus moderne.

Sans doute au prix de quelques grammes en plus, mais au bénéfice du rendement et du confort !

A part cela,il n'y a pas grand-chose à redire. A ce niveau de prix, le vélo est prêt à rouler et à performer, même les roues sont d'un excellent niveau.

Sur la route

Après un premier galop d'essai sur les routes bourguignonnes, les kilomètres que j'ai pu accumuler sur les routes que je connais par coeur ont pu confirmer mes premières sensations.

Un vélo léger mais nerveux, sans pour autant être trop exigeant pour les cyclistes les moins costauds... ou les plus costauds qui n'ont plus les jambes. L'avant du vélo est très joueur, réactif et les changements de directions sont vifs. Un comportement appréciable dans les descentes menées à hautes vitesses où le vélo se montre hyper précis. On se sent vite en confiance et on attaque les virages très vite, sans appréhension.

En bosse, j'ai retrouvé une belle facilité. Que l'on soit en forme ou moins, le vélo semble s'adapter sans jamais donner l'impression d'être trop exclusif. Même fatigué, si on trouve le braquet adapté, on arrive à grimper facilement à sa main.

Que la bosse soit longue de plus de 5 kilomètres à 5/6 % de moyenne ou que ce soit une rampe de quelques centaines de mètres à plus de 15%, on n'a jamais l'impression d'avoir le mauvais vélo entre les jambes.

Le confort est plutôt de bon niveau si l'on tient compte de la monte pneumatique de 25 mm. Le 3D Tubular semble bien filtrer les vibrations sur la partie arrière, en revanche, on retrouve cette asymétrie de confort avec l'avant qui est lui démuni de tout système de ce type.

Un rapide essai avec une autre paire de roues équipés de pneus de 30 mm de section me confirme que ce vélo est encore plus agréable et, sans aller jusqu'à cette imposante section, des pneus de 28 mm de section seront à mon avis la monte parfaite avec ce Xelius DRS, qui permet d'encore gagner en confort et d'avoir une partie avant moins "vibrante" sur les très mauvais revêtements, le tout, sans perdre en performances.

Sur le plat, le Xelius DRS n'a pas grand chose à envier aux meilleurs vélos en termes de sensations. Facile à maintenir à haute vitesse et très stable, ce vélo est un régal pour les longs bouts droits.

Comme je l'avais perçu lors de la présentation, le cockpit est une bonne surprise de ce vélo, avec une excellente ergonomie en partie haute et un flare de 5° appréciable. Tout juste ai-je regretté cette potence de 100 mm.

Je suis habitué sur mes vélos à avoir du 110 mm, les 10 mm de moins étaient gênants mains aux creux du cintre avec l'impression d'être trop ramassé et les genoux venant toucher les coudes.

Bien sûr, cela dépendra de la morphologie de chacun, espérons que pour ceux qui en auraient besoin, le vélociste pourra proposer un remplacement de ce cockpit pour un modèle à la bonne taille... mais cela reste un problème identique chez de nombreuses marques.

Bilan

Si vous n'appréciez guère les dernières productions de la marque Lapierre, ce Xelius DRS pourrait bien vous réconcilier avec la marque Dijonnaise.

Et à 5999 €, ce Xelius DRS 8.0 affiche un excellent rapport qualité / prix / équipement. La différence de comportement avec le Xelius DRS 10.0 que j'avais pu tester sur les routes bourguignonnes est ténue. Sans doute pas inexistante, mais assez faible pour ne pas faire de ce modèle avec cadre Carbon UD SLI un Xelius DRS au rabais.

Loin de là, il se montre efficace, confortable et plein de peps. Et équipé tel quel, il est vraiment prêt à rouler, sans rien à changer pour un poids de tout juste 7.3 kg !

Photos : Sonam.cc et Matos Vélo