Présentation

Si la marque chinoise est nouvelle sur le marché des compteurs vélo, elle jouit d'une solide réputation auprès des triathlètes et trailers avec ses montres GPS de sport, dotées de capteurs optiques de fréquence cardiaque, d’altimètres barométriques et surtout de fonctionnalités de suivi de traces GPS, via des écrans tactiles et en couleurs.

J'ai attendu les mises à jour (heureusement nombreuses, comme souvent chez Coros) pour rédiger ce test, car durant l'été, jusqu'à fin août, ce Dura n'était clairement pas au point et pas recommandable du tout. Mais plutôt que de clouer au pilori ce compteur, j'ai voulu laisser sa chance au produit car les promesses étaient alléchantes et j'étais en contact constant avec les équipes de Coros France pour faire part des bugs.

Le Dura est doté d'un écran tactile couleur MIP de 2,7 pouces entièrement personnalisable avec rétroéclairage adaptatif et une résolution de 400 x 240 pixels avec 64 couleurs. Côté mensurations, 99.5 x 60.8 x 15.7mm et un poids de 102 grammes. Un compteur fourni avec un support de compteur aéro, mais le Dura est compatible avec tous les supports de type Garmin.

On le voit ici aux côtés d'un Garmin Edge 1040 Solar. La partie haute, entre l'écran couleur et le logo Dura, intègre un panneau solaire.

Forcément, l'écran paraît ici petit, mais il s'avère un peu plus grand qu'un Garmin Edge 540 par exemple.

Autre spécificité du Dura, un seul bouton.... et une molette. C'est la marque de fabrique de Coros sur ses montres, ils ont donc repris ce concept pour le Dura. Une molette qui était compliquée à utiliser lorsque je l'ai reçu, mais dont la sensibilité s'est améliorée de manière cruciale durant l'été avec une mise à jour.

Mais à l'usage, j'ai tout de même préféré le tactile, plus ergonomique à mon goût.

Le Dura est doté d'un port USB-C pour sa charge. Un port que vous n'aurez pas à utiliser souvent étant donné l'autonomie annoncée pour ce Dura, jugez plutôt :

  • Tous systèmes GPS : 120 heures sans solaire
  • Double fréquence GPS : 70 heures sans solaire

Coros annonce qu'une heure d'exposition directe au soleil génère jusqu'à 2 heures d'utilisation supplémentaires. C'est bien sûr dans les conditions optimales, mais quand même !

La charge prend 2.5 heures entre 15° et 45°C et jusqu'à 4 heures entre 0 et 15°C.

Une mémoire interne de 32Go vient compléter le tout, de quoi enregistrer plus de 1200 heures d'activités. Il est compatible avec les satellites GPS, GLONASS, Galileo, Beidou, QZSS et gère la double fréquence L1 + L5.

Un compteur compatible avec les protocoles ANT+ / Bluetooth (limité à 12 connexions simultanées) pour appairer des accessoires tels que capteurs de fréquence cardiaque, capteurs de puissance, home trainers, capteurs de vitesse et de cadence, radar vélo ou encore systèmes de transmission électronique Shimano/SRAM.

Si la limite de 12 périphériques connectés ne sera pas un problème pour beaucoup de monde, j'ai pour ma part été embêté avec cette limite. En effet, avec plusieurs vélos en transmissions électroniques, des capteurs de puissance et radars pour chaque modèle, on arrive vite à la limite.

Au niveau des capteurs, le Dura fait aussi le plein :

  • Altimètre barométrique
  • Accéléromètre
  • Gyroscope
  • Boussole
  • Capteur de température

6 profils par défaut sont disponibles : Route, Home-trainer, Gravel, VTT, E-Bike, VTT électrique. Bien sûr, vous pouvez personnaliser les écrans de chacun d'eux. Par contre, si vous voulez deux profils route pour deux vélos différents, raté, ce n'est pas possible et je trouve cela dommage.

Application Coros

L'appairage du Dura avec l’application COROS se fait très facilement à l'aide d'un QR Code qui s'affiche une fois que vous aurez sélectionné la langue du système au premier démarrage. Après avoir scanné ce code dans l’app, la synchronisation est configurée automatiquement.

Grâce à l'application Coros, vous allez pouvoir synchroniser le compteur, récupérer vos activités, synchroniser les données de charge d’entrainement, synchroniser des parcours et des séances d’entrainements, modifier les profils, mettre à jour les données GPS (valables 1 semaine) ou encore mettre à jour le firmware du compteur.

Une connexion avec l'application indispensable pour pouvoir bénéficier de quelques fonctions comme les alertes de sécurité ou le recalcul des itinéraires en mode navigation.

En ayant l'application Coros connectée au compteur, vous pourrez aussi bénéficier des notifications pour les appels, SMS et autres notifications d'applications (WhatsAppp, Messenger, Facebook, ...).

 

 

C'est grâce à cette application que l'on pourra notamment personnaliser chaque page de chaque profil, avec des champs de données spécifiques.

Un fonctionnement plutôt intuitif. Si au début, il y avait quelques manques en termes de champs de données, ça a là aussi été corrigé au fil des mises à jour. On trouve à peu près tout ce dont on a besoin. Si au début, il manquait par exemple l'équilibre droite / gauche avec un capteur de puissance, la fluidité du coup de pédale ou l’efficacité de pédalage, tout cela est désormais bel et bien présent.

On peut personnaliser entre 2 et 9 données sur une même page, et on peut ajouter une page spéciale pour afficher la carte.

Il est aussi possible de configurer des pages dites partagées, mixant la carte sur la partie supérieure de chaque page, et deux champs de données en-dessous. Dommage qu'il faille paramétrer mode plein écran et mode écran partagé dans deux menus différents. Surtout qu'ensuite, il faut choisir si on affiche le plein écran ou l'écran partagé durant l'activité... on ne peut pas avoir un mix des deux.

On peut basculer entre le mode plein écran et le mode écran partagé soit en mettant en pause l'enregistrement et en basculant en écran partagé ou non dans les options du menu, soit en pressant la molette durant 3 secondes pour arriver dans les menus du compteur tout en continuant l’enregistrement et en fouinant dans les paramètres d'activité pour changer de mode. Avouez qu'on a connu plus simple !

A noter que pour les champs de puissance et de fréquence cardiaque, une jauge colorée s'affiche sur la droite en cours de sortie. Un curseur indique dans quelle zone vous vous trouvez, en se basant sur les réglages que vous avez effectués dans l'application.

Compatibilité radars et transmission électronique

Que ce soit avec des radars Varia ou Trek Carback, aucun souci, on retrouve le même fonctionnement qu'avec d'autres compteurs, avec une bande jaune ou rouge sur la droite de l'écran en fonction de la vitesse d'approche du véhicule et un symbole représentant ledit véhicule.

On notera que le signal sonore quand un véhicule est en approche est très fort, comme toutes les notifications sonores du Dura d'ailleurs. Dommage, on ne peut pas régler le volume, car là, tout le peloton en profite et surtout, ce signal fort et récurrent devient vite pénible.

Il en est de même avec les transmissions électroniques. Que ce soit Shimano Di2 ou SRAM AXS, je n'ai pas eu de souci. L'appairage les fait apparaître comme périphérique de "déplacement".

Sur la route

Si depuis plus de 10 ans, j'ai pu tester nombre de compteurs vélos, certains avec seulement des boutons, d'autres avec écrans tactiles, c'est la première fois que j'avais affaire à une molette.

Nos premières rencontres furent laborieuses, avec une molette très sensible, à tel point qu'il était très compliqué de passer d'une page à une autre. Je passais plutôt deux pages plutôt qu'une. Et surtout, un fonctionnement inversé par rapport à ce que je trouvais logique.

Après une mise à jour estivale, la sensibilité de cette molette a été revue et le contact fut plus doux. Il est plus facile de passer d'une page à une autre même si très sincèrement, je préfère encore faire défiler les pages avec l'écran tactile à la manière d'un smartphone. Une mise à jour qui a aussi permis de personnaliser le sens de défilement par rapport à l'action sur cette molette. On peut ainsi choisir comme on préfère.

La lisibilité est plutôt bonne. On peut régler l'éclairage sur deux niveaux, normal ou fort. Le mode normal suffit dans la quasi majorité des cas.

Navigation

La navigation est un point particulier sur le Dura, car Coros a fait le choix de s'appuyer sur une connexion via le smartphone pour le routage.

En suivant un parcours, la page de la carte contient la carte et le tracé de l’itinéraire à suivre ainsi que les fonds de cartes, mais aussi le profil du parcours.

Mais revenons sur le guidage. Si on suit un parcours qui propose le guidage virage par virage (turn-by-turn), le compteur indique les prochains changements de direction avec une alarme sonore (toujours aussi forte) et l’affichage de la carte ainsi qu’une flèche et une distance avant le changement de direction, même quand on est sur un écran de données.

La cartographie du compteur de COROS n’est pas routable. Le compteur ne peut donc pas de lui-même recalculer un itinéraire. Il peut simplement afficher la distance avec le parcours prévu.

Coros a fait le choix de déporter le recalcul d'un itinéraire sur le smartphone via l’application Coros qui va recalculer un itinéraire alternatif. Cet itinéraire est automatiquement calculé avec les algorithmes de Google Maps.

Une méthode habile pour avoir un processeur plus léger dans le compteur, mais qui impose de coupler son smartphone au compteur.... et surtout, d'avoir du réseau quand on quitte la trace prévue. Sinon, il vous proposera un retour sur le parcours.

ClimbView

Avant une bosse, vous aurez aussi le profil de la côte, sa longueur et son pourcentage, c'est la détection des montées ClimbView qui fonctionne comme ClimbPro chez Garmin.

Dans les options d'un parcours, avant de lancer l’activité, on trouve la liste des montées d’un parcours en allant regarder le détail du dénivelé du parcours comme vous pouvez le voir ci-contre à gauche.

Arrivé dans une côte, le compteur vous prévient et le profil complet de l'itinéraire se zoome sur la côte. Un profil découpé en différentes sections de pente en fonction du pourcentage à gravir.

Un curseur indique la progression dans la montée, avec la pente actuelle. La pente moyenne restante, le dénivelé restant et la distance restante s’affichent.

Analyse des données

Dès la fin d'une sortie, sans même recourir au smartphone, on a déjà droit à quelques données agencées de façon plutôt claire. C'est même assez complet.

Mais bien sûr, on aura plus de détails sur l'application smartphone. A noter que la synchronisation est très rapide. A peine a-t-on arrêté la sortie sur le compteur que quelques secondes après, la sortie est déjà synchronisée avec l'application Coros. Et si vous avez connecté Coros avec une application tierce comme Strava ou TrainingPeaks par exemple, la synchronisation est aussi rapide.

Bien sûr, le service web Training Hub sera le plus adapté, mais je suis tout de même resté sur ma faim. Garmin Connect est sur ce point nettement plus complet et précis. Il n'est pas possible par exemple d'avoir la puissance maxi, ni même des données comme le CP20 ou CP60, la cadence maxi ou la courbe de puissance. Peut-être que cela arrivera au gré des mois.

Quelques bugs résiduels

A noter qu'il m'est arrivé de constater quelques différences de données entre l'application Coros et le résultat sur Strava, pourtant issu de la synchronisation entre Coros et Strava. On peut le voir sur la première capture ci-dessous, la vitesse maxi affiche une différence de 10 km/h. C'ets bel et bien la vitesse de 52 km/h qui est juste.

Sur d'autres sorties, je n'ai pas ce problème (voir seconde capture). Par contre, si j'importe le fichier Coros dans Garmin Connect, les données d'équilibre gauche / droite sont fausses.

Autonomie et solaire

C'est la grosse promesse de ce Dura, son autonomie, annoncée comme allant jusqu'à 70 heures avec la double fréquence satellite ou même 120 heures avec tous les systèmes satellites activés.

Là encore, il a fallu s'armer de patience pour arriver à un résultat conforme aux attentes et après quelques mises à jour, clairement, le Coros Dura est le compteur le plus endurant que j'ai eu entre les mains.

Pour preuve, l'écran ci-dessous, dont la photo a été faite début novembre, après une utilisation sur fin octobre dont quelques sorties gravel dans les bois dont une nocturne de 2 heures. Période où le petit panneau solaire n'était pas à son optimum.

Après 22.6 heures d'utilisation, seulement 27.7 % de batterie perdue et 6.5% de charge solaire. On est en moyenne à 1.25% de batterie consommée par heure... en incluant une nocturne. J'étais en mode navigation la plupart du temps, on peut donc espérer plus de 80 heures d'autonomie.

Si on se penche sur quelques sorties, on voit que la consommation varie de moins de 0.1% par heure à un peu plus de 1 % si les conditions sont ensoleillées. Avec des performances comme 1.2 % de batterie perdue sur une sortie de 4h10 ou encore 0.2% de consommation sur 2h10.

Le tout sur octobre surtout. En plein été, on peut donc imaginer un solde positif en fin de sortie.

Et contrairement à un Garmin, si vous ne l'utilisez pas et que vous le laissez en veille au soleil, il se rechargera un peu. les gains sont certes faibles, mais c'est toujours ça de pris et pour les adeptes d'ultra cyclisme et de courses d'endurance, le Coros Dura offre là de nombreux atouts.

Exemple, après une heure passé en extérieur au soleil, la batterie est repassée de 67.2 à 68% de charge.

Bilan

Le Coros Dura est intéressant, à condition d'accepter les quelques compromis, notamment au niveau de la navigation. Il convient pour un usage sur route mais sera rapidement hors limites dans les bois et en ville en raison du manque de précision de sa cartographie. Idem si vous êtes en zone blanche côté réseau téléphonique !

Mais il est capable d'enregistrer et d'afficher une grande quantité de données de façon très lisible.

Mais pour 289 €, peu de modèles en offrent autant et surtout, offrent une telle autonomie. On peut passer des semaines sans le recharger. Reste quelques bugs à corriger, mais qui le seront rapidement si j'en crois le rythme des mises à jours de Coros. Et s'il était possible de diminuer le niveau sonore des notifications, ce serait vraiment un plus.