Présentation

Pour le Verticale, Wilier a utilisé trois types de fibres produites par Toray, la multinationale japonaise leader dans la production de fibres de carbone, en particulier la T800, la T1100 et la M46 JB. Un cadre Verticale peint en taille M pèserait 720 grammes, ce qui représente un gain proche de 80 grammes par rapport au 0 SLR.

Côté lignes, le Verticale SLR ne rompt pas vraiment avec le 0 SLR, si ce n'est au niveau du système de serrage de selle mieux intégré au niveau de l'angle tube supérieur / tube de selle. Là où il y avait auparavant une excroissance qui était loin de faire l'unanimité (voir présentation du 0 SLR), c'est désormais plus fluide, plus harmonieux.

Des tubes ronds, des haubans qui viennent se fixer haut, le Verticale SLR utilise une recette quasi centenaire... et qui pourtant, semble quasiment anachronique en ces temps où les vélos aéro basés sur des tubes "Kammtail" sont légion.

Wilier propose 4 coloris pour son Verticale SLR, noir avec des touches de rouge, rouge brillant avec des touches de noir, coloris Groupama - FDJ et enfin, ce vert "Hulk" (disponible moyennant 800 € de plus) qui ne passera pas inaperçu mais qui est vraiment superbe.

La marque italienne a redessiné la tige de selle avec deux reculs possibles : 0° et -15°, les deux munis de deux trous spéciaux pour l’installation d’un éclairage arrière ou pour monter les plaques de cadres pour les courses.

Autre nouveauté fondamentale, la fixation du dérailleur avant, qui n’est plus rivetée au cadre et peut être repositionnée. Une patte allégée mais qui permet aussi d'avoir deux configurations possibles qui permettent de monter dans un cas des pédaliers compact 50/34 ou 53/39 et, dans l’autre, des pédaliers plus grands jusqu’à 55/56 dents.

Les ingénieurs ont conservé la forme asymétrique de la fourche, avec, sur le fourreau où est logé l’étrier de frein, des sections qui sont plus importantes ; en revanche, celles du fourreau droite sont plus minces et plus légères. Une nouveauté est représentée par le fourreau de fourche gauche oblique.

Cette forme constitue une amélioration pour deux raisons : meilleure orientation des fibres de carbone en phase de laminage (pour mieux répondre aux contraintes) et une résistance accrue à la force exercée par l’étrier en phase de freinage. La forme tronquée du profil postérieur confère en définitive une plus grande rigidité à la fourche et doit améliorer la sensation globale en phase de freinage.

Un Verticale SLR qui accepte des pneus jusqu'à 32 mm de section. J'ai pesé mon exemplaire à 6.6 kg en taille M. Un poids rare dans la production de série actuelle. Alors oui, il vous en coûtera la bagatelle de 12200 € ( 5800 € le kit cadre), le prix de l'exclusivité et de la légèreté associées à la classe italienne.

Equipement

Le modèle essayé ici, facturé 12200 € est équipé de la transmission Shimano Dura-Ace Di2 sans capteur de puissance. Une version avec capteur est proposée à 13000 €.

Il est livré avec une combinaison de plateaux 52x36 et une cassette 11x30. A noter que le boîtier de pédalier provient de chez Miche avec la version Integrale RD munie de roulements CeramicSpeed.

Le poste de pilotage V-Bar monocoque ne pèse que 310 grammes et est peint à la couleur du vélo. Un cintre qui bénéficie d'un léger flare, le delta entre les parties supérieure et inférieure est de 30 mm. Ce cintre participe à l'intégration de la câblerie qui passe à l'intérieur et devant le pivot de fourche.

A l’arrière, dans la zone potence/pivot de fourche, on peut voir un système différent pour le serrage. Les vis vont se serrer sur deux inserts en aluminium, une solution qui facilite le remplacement dans la zone de serrage, et améliore la distribution des forces sur la partie en composite.

Il est disponible en 6 tailles, 2 avec une largeur de 37/40 mm, avec des potences de 90 et 100 mm, et 4 avec une largeur de 39/42 mm, avec des potences de 110, 120, 130 et 150 mm.

Un cintre fourni avec un support de compteur Miche, dont la fixation s’effectue grâce à deux trous traversants qui ont permis d’optimiser encore le poids par rapport aux modèles précédents.

La tige de selle a été redessinée et est proposée avec deux reculs possibles : 0° et -15°, les deux munis de deux trous spéciaux pour l’installation d’un éclairage arrière ou pour monter les numéros de course.

Enfin, du côté des roues, ce sont des modèles Miche Kleos RD 36 en carbone, dont vous pouvez retrouver l'essai ici.

A un peu plus de 1410 grammes, on trouve forcément un peu plus léger, ce qui ne fait qu'ajouter à la performance de Wilier d'arriver à descendre à 6.6 kg pour ce Verticale SLR.

Des Miche Kleos RD 36 équipées de roulements céramique de chez CeramicSpeed et montées ici avec des pneus Vittoria Corsa Pro de 30 mm de section à 300 grammes pièce (contre 295 grammes pour les 700x28 prévus d'origine sur la fiche technique).

Sur la route

Sa légèreté ainsi que sa grande rigidité latérale en font un véritable cabri dès qu'on se met en danseuse. Un vélo ultra vif en dessous de 20 km/h qui sait accélérer de façon percutante. Et ce n'est clairement pas que la masse inférieure par rapport aux autres vélos que je roule qui fait une telle différence. C'est plus un subtil équilibre entre cette légèreté et ce qu'il faut de rigidité latérale pour rendre ce vélo très dynamique.

Sur le plat, il semble un peu moins enclin à tenir de hautes vitesses... mais pour nous, amateurs, cela ne fait guère de différence par rapport à un vélo aéro où il faut tenir plusieurs dizaines de minutes à plus de 45 km/h pour véritablement profiter des gains aéro.

Et même à 45 km/h, ce Verticale SLR, qui n'a aucune velléité aéro, pas même au niveau des roues, ne vous pénalisera pas outre mesure.

Dans les descentes, la rigidité latérale en fait un vélo très précis que l'on place très facilement. Il se montre très stable et les pneus Vittoria Corsa Pro de 30 mm lui permettent de bien filtrer les aspérités.

Le cintre est très confortable, avec une partie haute assez compacte au niveau de son diamètre. Par contre, cette version peinte en vert fluo brillant reflète parfois le soleil quand ce dernier est à la verticale. Un reflet qui pourra gêner les plus sensibles des yeux.

Un dernier mot sur le confort global du vélo. Bien que le Verticale ne s'appuie sur aucune technologie spécifique pour apporter de la filtration supplémentaire, il est incroyablement confortable.

Certes, les pneus de 30 mm participent à l'excellente filtration, mais même en gonflant ceux-ci plus que de raison (plus de 5 bars), on s'aperçoit que le cadre filtre de façons étonnante. Et sur ce point, peu de vélos aérodynamiques rivalisent avec ce Verticale SLR.

Bilan

Si les performances aérodynamiques vous importent peu mais que vous voulez tout de même un vélo léger et performant sans que ce dernier se montre trop exigeant, le Verticale SLR est peut-être la bonne machine pour vous.

Beaucoup de coursiers préfèreront sans doute un modèle plus rigide et aéro.... mais pour la majorité des lecteurs de Matos Vélo, le Verticale SLR pourrait bien être un excellent choix, même si ce dernier se paie au prix fort.

Car à 5800 € le kit cadre (6600 € avec ce coloris vert Hulk), il se montre très onéreux et, à ce niveau de prix, connait une forte concurrence.

Mais sur le plan de la légèreté, peu de cadres arrivent à son niveau actuellement, surtout pour un modèle avec la câblerie totalement intégrée.

Photos : Sonam.cc et Matos Vélo