Présentation

Esthétiquement, strictement rien ne change au niveau du cadre. On retrouve toujours ce design assez peu conventionnel au niveau du tube de selle. Je ne vais pas épiloguer longtemps sur l'esthétique de ce vélo, la forme des tubes etc... puisque j'ai déjà écrit tout à ce sujet dans mon test du Trek Madone SLR 9.

Certains adorent ce côté innovant, atypique, qui fait que le Madone ne ressemble à aucun autre vélo, d'autres détestent !

Tout sur cette septième génération a été pensé pour accroître les gains aéro. En témoignent les tubes qui utilisent tous de nouvelles formes KammTail ainsi que l'adoption d'un ensemble cintre/potence évasé qui réduit la traînée du poste de pilotage et du pilote. Mais aussi par exemple au niveau du boîtier de pédalier, qui remonte jusque sous le porte-bidons du tube de selle, pour réduire au strict minimum l'espace entre le boîtier et le bidon, de sorte à minimiser les perturbations aéro.

Dixit les chiffres fournis par la marque, entre les gains liés aux différents profils des tubes, qui ont tous été revus, mais aussi au nouveau cockpit (je vous en reparle plus bas) ainsi qu'à la nouvelle géométrie, ce sont pas moins de 19 watts qui sont économisés à 45 km/h. La marque parle de 60 secondes plus rapide par heure sans préciser la vitesse.

Bien que cette version Madone SL soit dépourvue du superbe cockpit que j'avais pu tester sur la version SLR, le cintre et la potence sont conçus pour une intégration de la câblerie. Ainsi, aucun câble ne dépasse au niveau du cadre. On les aperçoit seulement entre le ruban de cintre et l'insertion sous la potence.

Le serrage de selle se fait au moyen d'une petite vis hexagonale située à l'arrière du mât. Cela semble au premier abord léger, mais je n'ai pas eu à déplorer de selle qui descend malgré un serrage juste en-dessous du couple requis.

Trek a conservé le concept IsoFlow, qui remplace la technologie IsoSpeed, un système destiné à filtrer les vibrations engendrées par la route et augmenter le confort. Cette technologie, en forme de losange sous le mât de selle, donne au Madone un look sans équivalent sur le marché !

L'IsoFlow n'utilise aucun élément mécanique ou élastomère, tout se joue grâce à la flexibilité de la fibre de carbone et à la forme imposée entre la tige de selle et le tube de selle. La technologie IsoFlow permet le fléchissement du mât de selle pour augmenter le confort tout en améliorant l’aérodynamique du cadre et en réduisant son poids. Reste à savoir si ce concept permet une aussi bonne filtration que l'IsoSpeed équipé d'élastomères.

Un petit mot sur la peinture de ce modèle. Il mêle un violet foncé métallisé avec du noir mat et un marquage Trek rouge qui imite de l'aluminium anodisé. Du plus bel effet, mais uniquement disponible sur le kit cadre proposé à 3999 €.

Utilisant la fibre carbone OCLV 500 en lieu et place de la fibre haut de gamme OCLV 800, le cadre est naturellement un peu plus lourd.

Le cadre pèse 1200 grammes pour une fourche annoncée à 476 grammes. Pour rappel, le Madone SLR est lui mesuré à 1050 grammes et sa fourche à 418 grammes. Le delta sur le kit cadre + fourche est donc de 208 grammes seulement.... et 2000 € de moins.

J'ai pesé mon exemplaire Madone SL7 équipé d'une transmission Ultegra Di2 et de roues Aeolus Pro 51 (1590 g la paire) à 7.96 kg en taille 54 là où le Madone SLR 7 eTap avec sa transmission SRAM Red et roues Aeolus RSL 51 (1410 g la paire) était à 7.35 kg. Un modèle facturé 7999 €.

C'est cher, mais tout de même 3000 € de moins que le SLR 7 équipé de la même transmission .

Equipement

Sur ce Madone SL7, Trek a opté pour une transmission Shimano Ultegra Di2 12 vitesses. Un groupe qui n'a pas grand chose à envier au grand frère Dura-Ace, si ce n'est quelques grammes en plus. Mais le coût, aussi bien à l'achat que l'entretien, s'avèrent bien plus abordables sur l'Ultegra, ne serait-ce qu'au niveau des consommables courants.

Plateaux de 52 et 36 dents sont associés à une cassette 11-30, un ensemble cohérent avec un vélo de route aéro orienté performance. Si besoin, le dérailleur peut supporter une cassette 11-34 sans problème.

Les disques de freins mesurent 160 mm aussi bien à l'avant qu'à l'arrière.

Du côté du poste de pilotage, on oublie le fabuleux -mais onéreux- cockpit Madone SLR livré sur les modèles Madone SLR pour laisser place à une potence plus traditionnelle en aluminium, la Trek RCS Pro.

Le cintre est ici le modèle Bontrager RSL Aero en carbone. Ce dernier propose un léger flare de 6° pour accroître à la fois l'aérodynamisme quand on a les mains sur les cocottes, tout en accentuant le contrôle du vélo mains en bas. Il y a ainsi 3 cm de moins au niveau des cocottes qu'au niveau du bas du cintre.

Du côté de la tige de selle, on retrouve le même mât que sur la version SLR. Trek peut fournir deux longueurs de mâts de selle. Sur mon modèle en taille 54, le mât de selle court ne me permettait pas d'arriver à 74,5 cm de hauteur de selle. Le grand mât permet quant à lui d'arriver à 74 cm au niveau du rail.

Enfin, du côté du train roulant, ce Madone SL7 est équipé de roues Aeolus Pro 51 annoncées à 1590 g la paire. La jante mesure 31 mm en externe et 23 mm en interne ! Plus lourdes que des RSL 51, mais quasiment deux fois moins chères aussi. Des roues équipées de moyeux DT Swiss 350 fluides et réputés pour leur durabilité.

Elles sont ici montées avec des Bontrager R3 Hard-Case Lite de 25 mm montés avec chambres. Des pneus milieu de gamme mixant rapidité et longévité avec un renfort contre les crevaisons.

Bien que les roues soient compatibles tubeless, Trek a donc fait le choix de monter des pneus uniquement compatibles avec des chambres, là où la concurrence opte plus souvent pour des tubeless montés avec chambres. Pour passer en tubeless, il faudra monter le fond de jante spécifique, qui est normalement fourni avec les roues.

Sur la route

Dès les premiers tours de roue, je n'ai pas du tout le sentiment d'avoir un vélo trop rigide comme cela avait pu être le cas sur le Madone SLR, qui était certes hyper dynamique, mais qui demandait quand même des watts pour avoir du répondant, faute de quoi, on se retrouvait vite à subir le vélo.

Et ce n'est pourtant pas une plus grande forme qui aurait pu biaiser mon ressenti, puisque j'ai commencé l'essai de ce Madone SL après une bronchite et 15 jours sans vélo. Les 600 grammes de plus sur la balance par rapport au Madone SLR 9 testé plus tôt (mais plus richement équipé) se ressentent à peine. Bien sûr, en bosse, au-delà de 8%, cela nécessitera quelque 3 watts de plus..... autant dire pas grand chose, tout au moins, rien qui ne puisse se sentir rien qu'aux sensations.

Les relances et les lancements de sprints semblent légèrement moins incisifs, mais on reste tout de même sur un vélo très dynamique. Difficile de mettre en défaut la rigidité du vélo, tout au moins pour un niveau cyclosportif moyen. Car même sur des sprints, que ce soit au niveau de la boîte de pédalier, de la douille de direction, du cintre ou des roues, on ne ressent pas de faiblesse même passé 1000 watts.

Son terrain de jeu préféré reste bien sûr les portions de routes planes ou quasi planes que l'on peut aborder à haute vitesse. Dans ce cas, le rouler sur le Madone SL est sincèrement aussi agréable qu'avec le Madone SLR. Les 600 grammes de plus ne sont pas pénalisants au contraire) et les roues Aeolus Pro 51 offrent une belle inertie une fois lancées. Attention en cas de vent latéral, comme les modèles Aeolus RSL 51, elles sont assez sensibles aux rafales.

Dans les bosses, c'est peut-être là que j'ai constaté le plus gros changement, avec une plus grande facilité, malgré la masse en hausse. La fibre OCLV série 500 utilisée, sans doute moins rigide, offre au vélo un comportement plus complaisant quand la puissance diminue. Ne développe pas 300 watts pendant 20 minutes dans les bosses qui veut.

En descente, on retrouve une excellente stabilité et précision, il suffit de poser le regard là où on veut poser les roues et le vélo y va tout seul. Il n'y a que si un fort vent est de la partie qu'il faudra se montrer un peu plus attentif dans ses trajectoires.

Une fibre OCLV 500 qui semble aussi apporter un léger mieux en termes de confort, malgré une monte pneumatique de 25 mm plutôt "large" à l'heure où beaucoup de marques équipent leurs vélos de 28 mm en série. Peu de vélos aéro sont aussi confortables que ce Madone.

Le système IsoFlow fonctionne toujours aussi bien, voire légèrement mieux grâce à une fibre légèrement plus souple. Et pourtant, le vélo est monté avec des chambres à air. Un passage en tubeless et pourquoi pas une monte de 28 mm (au moins à l'arrière) devrait offrir un confort royal pour un vélo aéro.

D'autant que la largeur des jantes de 31 mm en externe et 23 mm en interne devrait offrir à un pneu de 28 mm une forme optimum et un meilleur rendement au final. Si vous hésitez, à mon avis, montez au moins un 28 mm sur l'arrière !

Bilan

Si les versions milieu de gamme ont tendance à être moins agréables à utiliser, plus "poussives", ce n'est pas le cas de ce Madone SL, tout au moins pour un cyclo moyen.

En effet, malgré une légère masse supplémentaire, le cadre se montre un peu plus tolérant quand les forces viennent à manquer, une sensation encore plus marquée dans les bosses. Ceci est en grande partie du à la moindre rigidité de l'ensemble cadre et roues. Les compétiteurs Elite et professionnels pourraient trouver cette version trop "souple", mais pour bien des cyclistes, ce sera un choix bien plus judicieux.

D'autant que la différence tarifaire pourra permettra d'alléger certains composants pour ceux qui veulent à tout prix un vélo plus léger.

Photos : Sonam.cc et Matos Vélo