Ce qu'il fallait voir sur le Dauphiné 2023 côté matériel, acte 2/2
Par Le matos des pros - Commentaires : 7 .
le lundi 19 juin 2023 13:04 -Cet article fait suite au premier épisode que vous pouvez retrouver ici.
Comme tous les ans, je vais sur le Critérium du Dauphiné, l'une des épreuves les plus importantes avant le Tour de France aussi bien pour les coureurs que côté matériel, car c'est là que sortent quelques nouveautés de façon officieuse.
Cette année, j'ai pu voir un nouveau vélo BMC ainsi qu'un nouveau modèle de chez Ridley.
Mais à côté de ces nouveautés de premier plan, j'aime toujours aller fouiner soit au niveau des bus des équipes avant le départ de la course, soit au niveau des hôtels des équipes le soir. Ce dernier moment est souvent privilégié, les mécaniciens, tout au moins ceux que je côtoie depuis des années, lâchant parfois quelques infos sur le matériel dans leur équipe... ou dans les équipes concurrentes.
Un système anti déraillement arrière chez Team DSM
Sans doute en attendant une version plus définitive et intégrée au cadre directement par Scott, les mécaniciens du Team DSM ont bricolé un système pour éviter que la chaine ne tombe entre le cadre et le premier pignon. Curieux, c'est la première fois que je vois ce bricolage !
Dénomination camouflée
Le cadre Look utilisé par l'équipe Cofidis, qui sera bientôt officialisé, n'a toujours pas de nom officiel. Mais on voit quand même sur certains modèles la mention 795 Blade RS cachée par du scotch. J'ai du mal à croire que Look colle cette dénomination pour la cacher si ce n'est pas le nom définitif.
Un casque Ekoï prototype pour Anthony Perez
Depuis plusieurs courses, Anthony Perez utilise un casque prototype de chez Ekoï, dont la décoration camouflage est identique à celle que l'on trouve sur les voitures prototype. Le but, brouiller le design définitif. On devine tout de même qu'il s'agit d'un casque très aéro qui devrait s'intercaler entre l'AR14 et l'AR16.
Une équipe Campagnolo en soutien... et en négociations
Présence du nouveau groupe Super Record Wireless chez AG2R Citroën oblige, plusieurs personnes de chez Campagnolo étaient présentes sur les étapes.
Le but, venir en soutien aux mécaniciens de l'équipe, étant donné que le groupe est totalement nouveau, on n'est jamais à l'abri d'un réglage à faire ou d'une nouvelle panne imprévue.
Cela permet aussi à la marque d'avoir des retours directs à faire remonter, si nécessaires, aux ingénieurs de la marque. Mais apparemment, rien à signaler pour le moment.
La marque en profite aussi pour entrer en négociation avec quelques équipes dont les partenariats avec Shimano ou SRAM arrivent à échéance en fin d'année afin d'équiper de nouvelles équipes.
Une caisse à outils de luxe !
Je n'avais encore jamais vu une caisse à outils de mécanicien dans une équipe pro aussi bien rangée et agencée !
Ne la cherchez pas dans le commerce, elle est l'oeuvre d'Olivier Bouhet, mécanicien chez Total Energies qui a lui même composé cette dernière, en découpant tous les mousses pour chacun des outils.
Tout est parfaitement rangé et autre avantage, en un seul coup d'oeil, il voit le moindre outil manquant. C'est fonctionnel, et en plus, c'est beau.
Jonas Vingegaard en mono.. ou double plateau
Vu sur la première étape, Jonas Vingegaard en mono-plateau. Une configuration assez rare dans le peloton, hormis sur les chronos, mais qui semble être testée à nouveau.
L'occasion de voir la semelle des chaussures Nimbl Ultimate avec la semelle spécifique pour les pédales Speedplay.
Dès le lendemain, le mono-plateau était remplacé par un traditionnel double.
Capteur SRM chez Cofidis, sauf pour Guillaume Martin
Les coureurs Cofidis utilisent le pédalier Look SRM développé en collaboration avec la célèbre marque allemande de capteurs de puissance et utilisant notamment la technologie Trilobe permettant d'avoir avec un seul pédalier 3 longueurs de manivelles.
Seul Guillaume Martin a fait un choix différent avec un pédalier Stages Power LR Shimano Dura-Ace R9200. C'est ce même pédalier que j'ai actuellement à l'essai. Un modèle proposé à 1200 €.
Plateaux carbon-Ti chez UAE
Vu au sein de l'équipe UAE, quelques coureurs équipés de plateaux Carbon-Ti. Sans doute pour gagner un peu de poids, car ils restent en configuration traditionnelle 54x40. A 235 € le plateau, on espère que c'est fiable !
54x36 en Shimano
Bien que la combinaison soit tout à fait déconseillée par Shimano, certains coureurs roulent avec un grand plateau de 54 dents et un petit de 36 dents. Le plus grand risque étant que la chaine tombe entre les deux plateaux, le grand plateau étant usiné de telle façon à faciliter la montée de la chaine sur ce dernier.
Cet usinage, sur le plateau de 54 dents, est prévu en combinaison avec un petit plateau de 40 dents. Avec un 36 dents, les usinages ne sont plus au bon niveau. Mais apparemment, ça passe quand même.
Patience et précision pour le changement de selle
En passant des centaines d'heures sur leurs vélos, les coureurs sont très sensibles au moindre changement de position. Quelques millimètres de différence peuvent induire des gènes voire des blessures.
Autant vous dire que les mécaniciens prennent tout leur temps quand il s'agit de changer de selle, encore plus quand, comme ici, le coureur passe d'un modèle à un autre. Joeri Clauwaert, de l'équipe Soudal - Quickstep, aura repris ses mesures plusieurs fois pour être certains que tout soit positionné au millimètre près.
Ainsi, le coureur Mauri Vansevenant aura pu reprendre son vélo avec une nouvelle selle avec strictement les mêmes réglages.
Lubrification
Que ce soit juste après le lavage du vélo ou même quelques minutes avant le départ, les chaînes des vélos sont très régulièrement lubrifiées.
Chaque équipe utilise un produit "partenaire". Une opération indispensable pour éviter de gaspiller des watts dans une transmission qui accroche. D'autant plus que les vélos sont lavés tous les jours aux jets haute pression, la transmission est donc "sèche" après chaque nettoyage.
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