La philosophie XPLR

La collection XPLR de SRAM, RockShox et Zipp célèbre une nouvelle ère des vélos équipés de cintre route avec trois ensembles de composants pour personnaliser vos sorties Gravel. Chaque composant fonctionne parfaitement en solo ou avec les autres, car pour SRAM, il n'y a pas qu'une seule façon de pratiquer le gravel. Il y autant de façons de pratiquer que de personnes.

En plus donc des transmissions spécifiques, vous pourrez vous doter de nouvelles roues Zipp 101 XPLR avec largeur interne de 27mm mais aussi d'une toute nouvelle fourche Rock Shox Rudy conçue pour le gravel ainsi qu'une tige de selle téléscopique.

Mais ce qui nous intéresse ici, ce sont bien les transmissions. Visuellement, celles sont identiques aux versions classiques pour la route, si ce n'est l'énorme cassette 10-44 qui trahit un usage hors bitume. Une cassette compatible uniquement avec la chaine route Flat top.

Cette cassette est disponible en deux niveaux de gamme, XG-1271 (Force, grand pignon en aluminium) et XG-1251 (Rival, entièrement en acier), et se montent sur un corps de roue libre XDR.

Freins et leviers étant strictement identiques aux modèles utilisés sur la route, je ne vais pas m'attarder sur ces derniers, mais plutôt sur les dérailleurs et pédaliers spécifiques à cette gamme XPLR.

Les dérailleurs sont aussi revus pour encaisser cette dernière : 10,11,13,15,17,19,21,24,28,32,38,44

Dixit SRAM, la plage de 440% de la cassette XPLR offre une progression régulière des vitesses lorsque vous transpirez dans les montées Gravel, et un étagement serré surtout au niveau des petits pignons pour les moments ou vous souhaitez rouler vite sur le bitume. Les changements de vitesses sur chaque pignon ont été optimisés pour les transmissions électroniques, afin de vous procurer des changements de vitesses rapides, fluides et précis à chaque fois.

Pour ceux qui voudraient une autre cassette, sachez qu'il est possible d'utiliser la cassette route Force Wide 10-36 : 10-11-12-13-15-17-19-21-24-28-32-36

Les dérailleurs sont très proches, mais le modèle Force XPLR bénéficie du système de stabilisation de la chape Orbit là où le Rival se contente d'un simple ressort.

Disponibles uniquement en versions électroniques, ils reprennent la même batterie que sur toute la gamme eTap AXS et le même fonctionnement au niveau des leviers.

Le pédalier SRAM Rival XPLR est disponible uniquement en version Wide, avec un décalage de 2.5mm vers l'extérieur, pour faciliter l'utilisation de gros pneus. Le Force XPLR est de son côté proposé en version Wide et version traditionnelle. Les plateaux 1x légers et rigides à montage direct dans des tailles allant de 38 à 46 dents associés avec des manivelles en carbone vous offrent les développements dont vous avez besoin, avec un minimum de complications. La technologie de plateaux X-SYNC aux dents étroites-larges permet de maintenir la chaîne en place. Tous les pédaliers XPLR sont prévus pour recevoir facilement un capteur de puissance.

Les Red et Force sont en carbone avec plateau en aluminium alors que le Rival est entièrement en aluminium. Tous utilisent le format Dub au niveau de l’axe pour faciliter l’inter-compatibilité entre les différentes gammes Sram.

Comme indiqué plus haut, le reste des composants est identique aux groupes route. Je vous laisse tout de même voir le tout sur les photos ci-dessous sur les vélos qui m'ont permis de tester ces deux groupes. Vous le constatez, hormis le pédalier, les deux groupes sont vraiment très proches esthétiquement. Reste à voir ce que cela donne sur le terrain.

Qu'est-ce que ça donne sur le terrain ?

Des forêts belges aux terrains d'Occitanie, que ce soit sur terrains secs... ou détrempés, j'ai pu tester ces groupes dans de nombreuses conditions. De prime abord, je suis plutôt réfractaire envers le monoplateau, qui impose a final de sacrés trous dans les développements.

Je ne vais pas tirer un bilan pour chacun des groupes (Force XPLR et Rival XPLR) car au terme de ces essais, il s'avère que les différences sont quasi inexistantes en termes de fonctionnement. Ceux qui connaissent les transmissions route de la marque ne seront pas dépaysés puisqu'on reste sur un fonctionnement identique, avec un appui sur le bouton du levier droit pour descendre d'un pignon et un appui sur le bouton du levier gauche pour monter.

On a simplement pas à s'occuper d'un changement de plateaux. Le relief présent sur les palettes de changement de vitesses est agréable et permet de repérer facilement si on a bien le doigt au bon endroit. Et en cas de pluie, cela offre un léger gain d'adhérence.

Les deux vélos étaient équipés d'un plateau de 40 dents. Associé à la cassette 10-44, cela permet un énorme développement équivalent à un 53x12. Suivant l'usage, presque trop gros, il est rare qu'en gravel on ait besoin de tirer aussi gros.

Le plus petit développement de 40x44 permet de s'affranchir de la plupart des pentes. J'ai pu le constater sur une pente de plus de 23% sur plus de 300 mètres, ça permet de passer. Entre les deux, c'est un peu plus mitigé, comme toutes les cassettes offrant un tel ratio. Avec une plage de 440% sur une cassette de 12 pignons, il y a forcément des trous en court de route !

C'est surtout sensible sur le bas de la cassette où les trous sont parfois difficiles à digérer. D'un développement un peu court, on se retrouve parfois sur trop long.... et vice-versa. Encore une fois, je le précise à chaque fois, c'est surtout gênant quand on fait une sortie à plusieurs et où le rythme est rapide. Quand on sort seul, on s'adapte plus facilement en ralentissant si besoin un peu le rythme.

Une transmission qui se montre silencieuse et avec des passages de vitesses rapides par temps sec. Par contre, s'il se met à pleuvoir, la chaine se montre un peu plus bruyante surtout sur les plus petits pignons.

Par contre, rien à dire au niveau de la stabilité de la chaine, même sur les terrains très accidentés. Même si le dérailleur Force équipé du système Orbit semble être un peu plus puissant pour tendre la chaine, le dérailleur Rival XPLR équipé d'un simple ressort joue parfaitement son rôle et je n'ai jamais eu de saut de pignon.

De même, pour avoir testé les deux cassettes 10-44 - XG-1271 (Force, grand pignon en aluminium) et XG-1251 (Rival, entièrement en acier) - le fonctionnement est strictement le même, tant au niveau du passage des vitesses que du silence de fonctionnement. La XG-1271 (376g) est facturée 225€ contre 160€ pour la XG-1251 qui pèse de son côté 412g. A vous de voir si ces 36 grammes en valent la peine.

Sachez qu'à l'usage, ça ne change rien.

Et ce ne sont pas les conditions extrêmes avec beaucoup de sable, de boue et d'autres éléments qui vient ternir le tableau. J'ai pu rouler pendant plusieurs heures avec des transmissions polluées par du sable et de la boue collante qui est venue s'immiscer partout, dans les moindres maillons et dans les galets de dérailleurs. J'ai même poussé le vice à faire plusieurs sorties sans nettoyer la transmission.

A aucun moment, malgré la boue ou des feuilles, la transmission ne montre de signe de faiblesse. Si les vitesses passent en se faisant un peu plus entendre, que la chaine cri au désespoir, les vitesses de passages sont toujours aussi bonnes et le passage est toujours fluide.

Le freinage se montre lui aussi performant, endurant et silencieux. Cela a toujours été un des points forts chez SRAM, même en conditions intensives, les plaquettes, une fois le levier de frein relâché, s'écartent bien du disque et ne provoquent aucun bruit parasite... ou alors très très rarement.

Il n'y a que sous la pluie où les freins engendrent des bruits stridents quand les plaquettes entrent en contact avec les disques, mais là-encore, dès que l'on arrête de freiner, il n'y a plus de bruit. Seuls les bruits de graviers sous les pneus et de feuilles mortes se font entendre....

Et quand la pluie et le sable ou la boue s'en mêlent, on savoure les performances des freins à disques, qui offrent toujours une excellente puissance tout en étant parfaitement dosables, ce qui reste un point crucial quand on doit freiner dans la boue ou sur un parterre de feuilles.

Les différences sont donc plus que ténues entre les modèles Rival eTap AXS XPLR et Force eTap AXS XPLR. Hormis le poids du Force (qui doit peser près de 200g de moins), forcément plus faible, le Rival n'a pas à rougir et se montre parfaitement à la hauteur, mais ravira ceux qui veulent se monter un gravel ultra léger approchant les 7.3kg.

Bilan

La gamme SRAM XPLR devrait rapidement s'imposer comme une transmission incontournable en gravel, d'autant que sa version Rival est la plus abordable de toutes sur le marché pour ceux qui désirent un groupe électronique.

Reste ce départ en 10 dents qui, comme sur la route, se montre relativement inutile, en plus d'avoir un rendement très faible avec un enroulement de la chaine qui flirte avec les limites mécaniques. Au final, j'aurai largement préféré un départ en 11 dents qui aurait permis de combler certains trous.

Mais en dehors de ce point précis, le monoplateau se montre finalement parfait pour un gravel, limitant ainsi les risques de sauts de chaine et le développement mini de 40x44 permet de passer partout, à de rares exceptions près.