Présentation

Ce nouvel Aircode DRS est la 3ème évolution du modèle route aéro Lapierre depuis le lancement du modèle à la gamme en 2014.

Ne cherchez plus les câbles et les gaines. Pour améliorer les lignes, leur passage est désormais entièrement intégré dans le poste de pilotage et le cadre. Pour cela, Lapierre a développé une potence 100% spécifique, mis des roulements de 1.5”, et une fourche spécifique. Le cheminement interne dans le cadre épure les lignes du vélo et mettent en lumière le nouveau design et les lignes tendues et sportives du cadre.

Un minimum à l'heure actuelle pour un vélo aéro. Grâce au travail des tubes aérodynamiques au profil KAMMTAIL et NACA, à une nouvelle jonction de la tête de fourche qui s’intègre parfaitement à l’avant du cadre, les études CFD menées en étroite collaboration avec Bert Blocken (PhD de l’université technologique d’Eindhoven, un ponte dans le domaine) et les puissants logiciels de simulation numérique Ansys le confirment : le nouvel Aircode DRS est 13% plus rapide vent de face et 5% par vent latéral (tests réalisés à 50km/h) que l’ancien Aircode SL.

Ce nouvel Aircode DRS est construit avec trois types de fibre de carbone unidirectionnelle, la technologie de Lapierre UD SL repose sur du carbone haute performance, T700, 24T, 3K. Grâce au procédé de fabrication avec mandrin latex, La marque a pu gagner quelques 80 g par rapport à l’ancien cadre. Le cadre et la fourche ont ainsi une meilleure finition interne et externe quel que soit le niveau de gamme du vélo choisi. A noter que le kit cadre bénéficie d'un autre mélange de carbone, T800, du 24T, du T700, permettant de gagner 100g.

Parce que la performance ne fait pas de compromis, Lapierre garantit la même qualité de carbone UD SL sur tous les modèles : que vous choisissiez le Aircode DRS 5.0 ou 8.0, vous pourrez profiter du même rendement et du même niveau de performance. Seuls les composants feront la différence.

Le travail a aussi porté sur le changement de la géométrie du vélo. Avec un angle de selle plus redressé et constant de la taille XS à M (74°) et L à XXL (73.5°), et un reach un peu plus long, la position du cycliste est rabaissée ce qui, de fait, améliore sa pénétration dans l’air. Plus projeté sur l’avant, plus compact, plus bas, la position est tout simplement plus aérodynamique. On le voit sur la photo ci-dessous avec le vélo réglé à mes côtes, même avec quelques bagues sous la potence, la différence selle / cintre est conséquente.

Le reach et l’empattement avant plus long devraient favoriser la stabilité à haute vitesse alors que les bases courtes de 405 mm devraient favoriser l'explosivité, notamment lors des sprints. Lapierre a poussé les détails jusque dans le choix de la largeur du cintre, plus étroit sur les grandes tailles pour limiter la prise au vent ou a encore développé une potence spécifique pour le cadre avec un angle unique de -5.7°.

C'est ici le haut de gamme, l'Aircode DRS 8.0, que j'ai pu tester. Une version disponible uniquement dans ce très joli mélange rouge métallisé / noir mat, sans doute la couleur la plus désirable sur l'Aircode DRS.

Alors forcément, si vous n'aimez pas le rouge, vous n'aimerez sans doute pas ce coloris. Le cadre est entièrement rouge, hormis le tube de selle, noir mat.

On découvre au passage le nouveau point d’attache des haubans avec le tube supérieur, en amont du tube de selle, qui doit disperser les vibrations et libérer le travail de flexion de la tige de selle et du tube de selle.

Lapierre annonce que grâce à ce concept, le cadre Aircode DRS est ainsi 12% plus confortable verticalement que l’ancien Aircode SL.

Cet Aircode DRS conserve sa boîte de pédalier PF86 et sa Trapdoor sous la boîte de pédalier pour accéder au logement de la batterie Shimano Di2. L’objectif est de centrer la masse sur la partie basse du vélo plutôt que de mettre la batterie dans la tige de selle, sur l'un des points les plus haut du vélo.

Les modèles Aircode DRS 7.0 et 8.0 sont livrés avec notre nouveau guidon carbone Lapierre aéro spécifiquement conçu et renforcé pour la pose des prolongateurs en carbone qui se fixent directement sur le cintre.

Commençons par éluder la notion de poids, toute relative sur un vélo aérodynamique mais qui semble ô combien importante pour nombre de cyclistes. J'ai pesé cet Aircode DRS 8.0 équipé en UItegra Di2 à 7.85kg en taille M (avec un porte-bidons). Pas si mal pour un vélo proposé à 6999€ en attendant une éventuelle version Dura-Ace Di2 courant 2021 qui pourrait le faire passer sous 7.5kg.

Equipement

Comme indiqué plus haut, ce DRS 8.0 est la version haut de gamme et se voit équipée d'un groupe Shimano Ultegra Di2, en attendant une éventuelle version Dura-Ace Di2 un peu plus tard dans l'année.

Lapierre a ici choisi un couple de plateaux 52/36 associé à une cassette 11-28, un choix tout à fait en adéquation avec les velléités compétitrices de ce vélo.

Un groupe qui n'a pas grand chose à envier à son grand frère, si ce n'est un léger embonpoint. Il s'agit bien sûr de la version avec freins à disques, puisque l'Aircode DRS n'est disponible qu'avec cette solution. On trouve un disque de 160mm à l'avant et 140mm à l'arrière.

Lapierre n'a pas fait dans la demie-mesure côté roues puisque le vélo bénéficie de DT Swiss ARC 1100 Dicut 50 carbon, des roues de 50mm de haut avec les excellents moyeux DT 180 et roue-libre Ratchet EXP 36, qui sont annoncées à 1472g en version tubeless. Elles sont d'ailleurs ici montées avec des GP5000 TL de 25mm de section qui mesurent en réel 27mm sur ces jantes.

La tige de selle aéro est spécifique avec un système de serrage intégré relativement discret et très efficace. Elle est ici équipée d'une selle Prologo Dimension Nack relativement courte. Le déport est de 0mm.

Dernière partie du côté de l'équipement, mais non des moindres, le poste de pilotage. Lapierre a fait le choix de ne pas équiper cet Aircode DRS d'un cockpit monobloc, mais a développé une nouvelle potence alu et un cintre carbone à la forme surprenante.

Ces deux périphériques permettent de totalement intégrer la câblerie, ainsi, rien n'est visible.

La partie centrale du cintre est ronde, au standard 31.8mm. Ainsi, si jamais ce modèle ne vous convenait pas, vous pouvez librement le remplacer par tout autre cintre. Autre avantage, vous pouvez y fixer tout type de support de compteur ou lampe avant.

Passé cette partie ronde, le cintre s'aplanit fortement avec un profil de 45x20mmm hors ruban de cintre). On y remarque 4 bouchons en plastique qui bouchent les trous nécessaires au montage des prolongateurs fournis avec le vélo. Ainsi, pour 6999€, vous bénéficiez d'un vélo déjà prêt pour vous lancer sur des triathlons.

Sur la route

C'est bien beau de parler technique, mais ce que vous attendez tous, c'est de savoir ce que donne vraiment ce vélo sur la route.

La position est clairement orientée performance. Avec un triangle relativement long et une douille très basse, je me retrouve assez bas sur l'avant, mais cela ne semble pas, au premier abord, inconfortable, même si j'ai pour habitude d'avoir une position plus relevée. Même si la potence ne mesure que 100mm, ce qui peut semble court pour une taille M, je trouve de bons appuis immédiatement avec ma taille de 1.78m.

Les premiers tours de roue mettent de suite en avant la rigidité du vélo. Tant au niveau de la douille de direction que de la boîte de pédalier, le vélo est conçu avant toutes choses pour faire face aux coups de boutoirs d'un Arnaud Démare. Et sur ce point, nul doute que les progrès sont nets par rapport à la génération précédente.


Et ce ne sont pas les roues qui iront ternir le tableau, puisqu'elles se montrent elles-aussi très rigides et performantes à haute vitesse.

Malgré tout, le confort est honorable. Bien sûr, le fait que cet Aircode DRS 8.0 soit chaussé de pneus tubeless de 25mm aide à filtrer les aspérités de la route. Mais pour l'avoir testé aussi avec des roues à boyaux de 50mm et des roues à pneus de 33mm de haut (non tubeless), l'Aircode est clairement réussi sur ce point, notamment au niveau de l'arrière, la partie avant étant un peu moins filtrante, mais c'est bien souvent le cas sur ce type de vélo.

Sur quelques sorties en groupe, j'ai pu apprécier son explosivité sur les sprints. Que l'on commence son sprint sur un petit braquet ou sur un trop gros développement, jamais on a l'impression d'être à court. L'ensemble du vélo est parfaitement uni et on peut tomber les pignons au fur et à mesure de l'accélération avec un vélo toujours en accélération. L'accélération est continue et le poids se fait totalement oublier.

En bosse, comme beaucoup de vélos aéro, il se montre à l'aise jusqu'à 5/6% de pente, au-delà, il se montre forcément un peu moins à son aise. Non pas tellement par son poids, mais plus par sa rigidité, qui demande plus d'énergie pour le faire vivre. Chaussé de roues plus en adéquation avec de fortes pentes (Roval Alpinist de 33mm de haut), le bilan s'améliore sans pour autant transformer l'Aircode DRS en cabri.

Et avouons que même avec des roues basses, cet Aircode DRS conserve une très jolie ligne, ce qui n'est pas le cas de certains concurrents qui ne s'apprécient visuellement qu'avec des roues d'au-moins 50mm de haut.

Les DT Swiss ARC 1100 Dicut 50 carbon sont-elles pour autant de mauvaises roues ? Non. Elles sont rigides et offrent une belle qualité de roulements tout en se montrant assez peu sensibles lorsque le vent souffle. Il faut juste ne pas s'attendre dans de fortes pentes au dynamisme de roues pesant 200 voire 300g de moins. Mais pour un vélo tel que l'Aircode DRS et pour le coureur pouvant se permettre de passer de courtes bosses en puissance, c'est un mariage parfait.

L'Aircode DRS aime qu'on le maltraite. Il est en effet plus "jouissif" quand on y met des watts qu'à rythme de sénateur.

Car l'Aircode DRS est avant-tout conçu pour rouler vite, et à ce jeu, il remplit parfaitement sa mission. Même si ce sont les jambes du cycliste qui le chevauche qui feront la différence, l'inertie offerte par les roues de 50mm et l'aéro de ce vélo permettent de maintenir plus aisément le rythme.

En descente, l'Aircode DRS offre tout ce que l'on est en droit d'attendre d'un vélo de ce niveau. Stabilité et précision. Rien à redire sur le grip des tubeless Continental Grand Prix 5000, ça accroche parfaitement sur la chaussée même sous la pluie. Les freins assurent toujours une excellente maîtrise des décélérations.

Bilan

La collaboration avec l'équipe Groupama-FDJ ainsi que Bert Blocken (PhD de l’université technologique d’Eindhoven) ont permis de faire un énorme bon en avant, permettant au Lapierre Aircode DRS de "revenir dans la course".

D'autant que son tarif est lui aussi bien placé, à 6999€ avec son groupe Ultegra Di2 et des roues DT Swiss ARC 1100 Dicut 50 clairement au niveau du vélo. Livré en plus avec ses prolongateurs, le triathlète amateur trouvera là une arme de choix.

Pour ceux ayant un budget plus serré ou déjà des roues carbone à disques, ne pas oublier qu'il existe l'Aircode DRS 7.0 à 4999€, toujours en Ultegra Di2 mais fournit avec des roues Lapierre AERO Road Disc carbon 50, le tout ne pesant que 150g de plus.