Présentation

Avec son écran de 141mm de long pour 62mm de haut, il n'y a pas à dire, les Cutline en imposent avec ce format hors normes même si ces dimensions ont été déjà utilisées par des marques comme Oakley ou Ride100%.

Comme pour les Defender, Rudy Project livre ces lunettes dans une robuste boîte qui les protègera durant vos voyages. On retrouve bien entendu un étui souple en microfibre qui servira aussi à nettoyer l'écran sans le rayer.

Au niveau du design, comme pour toute paire de lunettes, on aime ou on déteste. Les Cutline ne sont pas sans rappeler le dessin général des Scicon Aerotech avec notamment des protections placées sur le bas de l'écran.

Ces Cutline pèsent 36g avec tous les accessoires présents sur la photo, à savoir les protections basses de l'écran qui peuvent être retirées. Elles sont proposées en 8 déclinaisons allant de 159€ pour celle équipée de l'écran Multilaser Smoke à 249€ pour les versions avec écran photochromique comme ici, en passant par 199€ pour les versions avec écran Multilaser Gold, Red, Ice ou Orange.

Sur la partie basse ainsi que sur la partie haute, on trouve des protections - les bumpers - amovibles.

Ces "pare-chocs" améliorent la sécurité des cyclistes en empêchant le contact ou les blessures entre le verre et le visage. Sur ces Cutline, vous pouvez opter pour rouler avec ces protections, sans aucune de ces protections ou alors avec seulement une partie de celles-ci.

Ces dernières n'influent aucunement sur la ventilation de l'écran puisque les entrées d'air destinées à limiter l'apparition de la buée par exemple, sont placées sur l'écran aux endroits où ne sont pas présents les bumpers. On trouve 4 évents sur le verre en plus de ceux placés sur les branches et les protections, ce qui devrait notablement  améliorer la circulation de l'air pour éviter le risque de buée pendant l'activité.

Le retrait de ces bumpers est assez difficile la première fois, mais ensuite, ça vient un peu plus facilement.

Rudy Project a particulièrement travaillé sur la simplicité pour changer l'écran. La marque italienne a pour cela conçu un système de bouton sur lequel on appuie pour libérer l'écran.

Grâce à une construction robuste en graphène, le système de relâchement par poussée Cutline allie fiabilité et fonctionnalité. Il y a longtemps que je n'avais pas eu de lunettes avec un système de changement d'écran aussi simple.

Et même si cet écran photochromique limitera forcément le nombre de fois où l'on doit libérer l'écran, c'est toujours un plus de pouvoir retirer branches et bumpers pour un nettoyage parfait de l'écran.

Pour ceux qui ont besoin de correction et qui ne supportent pas les lentilles de contact, les Cutline supportent l'insert optique RX. Pas de correction directement dans l'écran donc, mais l'insert RX a l'avantage  de coûter moins cher qu'une correction intégrée.

La finition de l'ensemble est parfaite pour ce produit fabriqué en Italie, avec des charnières qui semblent prévues pour durer et des matériaux qualitatifs.

 

Ecran photochromique Impact X

Fabriqués à partir de polymères optiques supérieurs, les verres ImpactX combinent une activation photochromique rapide avec une clarté étonnante offrant une protection oculaire supérieure, une définition plus élevée et des images plus nette.

Les verres photochromiques permettent d'avoir une teinte mais surtout une filtration qui varie en fonction des conditions lumineuses.

Par exemple, l'écran MPACTX 2 Red offre une transmission de la lumière allant de 76% à 17% (filtre 1 à 3) et le ImpactX Photochromic 2 Black une transmission de la lumière de 74% à 9% (toujours filtre 1 à 3).

Pour l'écran ImpactX Photochromic 2 Laser Purple qui équipe le modèle que j'ai à l'essai, la transmission de la lumière varie de 48% à 8% - catégorie de filtre 1 à 3. Une filtration qui démarre à seulement 48%, ce qui pourrait laisser à penser qu'elles ne sont pas trop utilisables de nuit, je vous en reparle plus bas.

Pour vous montrer l'efficacité et surtout la différence entre la teinte la plus claire et la plus foncée, j'ai apposé un morceau de post-it sur l'écran que j'ai ensuite éclairé avec une lampe UV. On voit ainsi parfaitement la différence.

En plein soleil, c'est encore plus flagrant puisque l'écran offre ainsi un effet miroir bleu du plus bel effet qui occulte totalement les yeux.

Le passage de la teinte claire à foncé prend quelques secondes seulement. En revanche, pour redevenir clair, il faut compter nettement plus de temps, comme sur la plupart des verres photochromiques.

Sur la route

Dès que l'on met les Cutline sur le nez, ce qui saute aux yeux, c'est le champ de vision extra large et la quasi absence de gène sur le bas de l'écran malgré la présence des bumpers. C'est souvent cette partie qui est problématique sur les lunettes, notamment quand on veut regarder les données affichées sur son compteur.

Même en présence des bumpers, l'écran est tellement haut qu'on ne les voit que très peu. Ces "pare-chocs" sont par contre à mon avis assez peu utiles et seront plus une question de design qu'autre chose pour beaucoup. Moi, je préfère sans, surtout qu'ils ont tendance à rendre le nettoyage de l'écran plus difficile et si de la transpiration vient à couler sur l'écran, elle reste coincée là. Sans ces bumpers, plus aucune gène et s'il pleut beaucoup, l'eau s'écoule naturellement, sans stagner.

Grâce au Power Flow System, la Cutline possède des aérations sur le verre et les branches qui augmentent la circulation de l’air et il est vrai que l'apparition de buée est plutôt rare. Le pont nasal et les embouts de branches réglables permettent de trouver la meilleure ergonomie possible. Suivant le réglage que vous adopterez, l'écran pourra être éloigné de quelques millimètres du front, ce qui limite les coulures de transpiration sur l'écran.

Le champ de vision est réellement élargi et les yeux parfaitement protégés, comme le laisse deviner le cliché ci-dessous. Porteur de lentilles de contact, j'apprécie ne pas avoir trop de courants d'air au niveau des yeux qui assèchent.

La clarté est étonnante et parfaite. Pas de traitement de type polarisant ou visant à réhausser les contrastes, on reste ici dans un rendu très naturel. L'écran ImpactX 2 Laser Purple est le verre développé à la base pour améliorer les performances des golfeurs. Rudy Project annonce un contraste ultra défini et une perception de profondeur améliorée permettant une meilleure distance de mesure. Si le contraste apparaît en effet meilleur qu'avec des verres traditionnels, la profondeur améliorée ne "saute pas aux yeux".

Le fonctionnement de la technologie photochromique est rapide pour passer de l'état quasi transparent avec 48% de transmission lumineuse à l'état teinté bleu. En sens inverse, c'est notablement plus long, aucune marque ne semble encore avoir trouvé de particules photochromiques permettant de repasser à l'état quasi transparent en quelques secondes.

Malgré les 48% de transmission lumineuse, j'ai pu porter les lunettes très tôt le matin alors que le soleil n'était pas levé. Dans ce cas, il vous faudra bien sûr une bonne lampe pour éclairer la route, mais c'est tout à fait possible. En plein soleil, la transmission de lumière n'est plus que de 8%, largement suffisant pour faire face à un plein soleil et même des reflets sur une rivière ou un lac.

Bilan

A 249€, ces Rudy Project Cutline ImpactX Photochromic 2 sont dans la tranche haute du marché. Mais à ce prix, vous avez un produit hautement qualitatif (qui plus est fabriqué intégralement en Italie) avec un écran photochromique de toute dernière génération offrant un grand champ de vision et une clarté optimale.

Côté design, on aime ou pas, pour ma part, j'étais sceptique sur ce qu'allait donner un si grand écran sur mon visage et finalement, je ne trouve pas ça choquant. Mais le plus important, c'est que les yeux se retrouvent ainsi parfaitement protégés, même de la réverbération des UV provoqués par le bitume.

Après plusieurs semaines d'essai, ce sont mes lunettes préférées. Je ne me pose plus de question sur le temps qu'il fera durant la sortie (et donc quel écran choisir) et le large écran est appréciable, tant pour son champ de vision que la qualité optique dont il fait preuve.