Présentation

A ce prix, la présentation se doit d'être de haut niveau, et pour cela, Specialized a conçu une boîte en forme d'hexagone du plus bel effet. Les chaussures sont soigneusement emballées et fournies comme il se doit avec un petit sac de transport.

Avec seulement 150 grammes sur la balance, les EXOS sont les chaussures de vélo à système de serrage BOA les plus légères. Mais pour arriver à un poids aussi faible, un seul disque de serrage BOA IP1 est présent sur le haut de la languette. Il permet un ajustement micrométrique.

La structure en mesh Dyneema permet un important gain de poids sans sacrifier la tenue du pied assurant ainsi une connexion parfaite et un excellent confort. Un matériau étonnant par sa finesse, puisque de l'intérieur, on arrive à voir qu'il est très fin, ce qui devrait assurer une excellente aération. Le tissu ne forme qu'une très fine couche entre le pied et l'extérieur.

Pour rappel, le Dyneema est une fibre qui est jusqu’à 15 fois plus résistante que l’acier, avec une capacité d’absorption de l’énergie élevée et une très faible élongation. Cette fibre est très résistante à l’abrasion et à l’humidité, mais aussi aux rayons UV et aux produits chimiques, c'est ce qui a permis à Specialized de se permettre une telle finesse.

Le chaussant Form Fit avec avant du pied WarpSleep (matière souple et extensible utilisée pour la conception des manchons aéro de la SUB6) devrait offrir un excellent confort grâce à sa souplesse. Une souplesse qui saute aux yeux sur le bout du pied. On est habitués à voir des chaussures plutôt renforcées sur le bout du pied et avec donc une forme fixe (avec la fameuse Toe Box sur les S-Works 7 par exemple), ici, ce n'est pas le cas comme on peut le constater.

Une fois le pied dedans, ça s'atténue légèrement. Il y a simplement un léger renfort sur la pointe qui vise à protéger la structure en cas de frottement du pied avec la roue avant.

En parlant de chaussant, attention, la structure mesh en Dyneema, en plus d'offrir un important gain de poids, est assez souple, de sorte que l'on peut facilement opter pour une demie-pointure par rapport à des S-Works 7 par exemple. J'avais tout d'abord opté pour des EXOS en 43.5 trop grandes, au final, la taille 42.5 est parfaite.

Dans cette taille, j'ai pesé ces S-Works EXOS à seulement 151g chacune (157g en taille 43.5) avec la semelle interne. Un vrai tour de force. Les Giro Prolight Techlace font quasiment aussi bien, mais sans serrage BOA.

Au niveau du talon, on retrouve un renfort baptisé CubicTec. De même, une petite languette est présente pour aider à mettre ces chaussures, languette quasi indispensable tant cette partie arrière est souple.

Semelles

La semelle extérieure en carbone et la semelle intérieure Body Geometry ont été conçues de façon ergonomiques et testées pour augmenter la puissance, accroître l’efficacité au pédalage tout en réduisant les risques de blessure grâce à l’optimisation de l’alignement hanches / genoux / pieds.

Cette semelle externe, la plus légère de la série FACT Powerline, affiche un index de rigidité de 13. Les S-Works 7 (voir test ici), affichent de leur côté une rigidité un peu plus élevée de 15, mais cela devrait être assez peu sensible. L’index de rigidité de 13.0 signifie que la déformation de la semelle, une fois un poids de 40 kg de charge positionné sur l'extrémité de la semelle, est comprise entre 1.32 et 2.11 mm. Sur une S-Works 7, cette déformation est comprise entre 0 et 0.61mm.

Les écrous de serrage de cales en alliage titane peuvent coulisser de 5 mm vers l’arrière pour un ajustement adapté et personnalisé. Les talonnettes sont remplaçables par une simple vis. On remarque que Specialized n'a pas lésiné sur les trous de ventilation, ce qui permettra de bien refroidir le pied, mais doit aussi faire gagner encore quelques précieux grammes à ce niveau.

Les semelles internes sont de leur côté ultra basique. Là aussi, on est allé chercher au plus léger, cette dernière ne pesant que 12 grammes.

Sur la route

Des chaussons. C'est sans doute le premier terme qui m'est venu à l'esprit en enfilant ces EXOS. La tige en Dyneema hyper souple fait que l'on ne ressent aucun point dur, aucun point de pression où que ce soit sur le pied.

Moi qui ai le pied large, ce qui m'oblige souvent à opter pour des chaussures assez grandes, là, je suis dans le confort le plus total. Les métatarsiens ne sont pas comprimés et les doigts de pied ont de la place pour bouger ce qui, je dois bien l'avouer, donne une sensation bizarre sur les premiers kilomètres tant on a l'habitude d'avoir les pieds calés dans les chaussures.

Un confort qui contraste avec la semelle hyper rigide. Car si cette dernière n'affiche qu'un indice de rigidité de 13 contre 15 sur les S-Works 7, sincèrement, difficile à mon niveau de faire une quelconque différence. On peut appuyer de toutes ses forces, la semelle ne donne aucun signe de flexion, toute la puissance passe aux pédales. En revanche, la semelle interne d'origine ne propose qu'un assez faible soutien, ce qui peut parfois donner la sensation que le pied s'affaisse légèrement lors des fortes poussées.

Par temps très chaud comme on l'a connu sur la France ces dernières semaines, les EXOS offrent une ventilation de premier ordre, grâce au Dyneema, à la fois très fin et qui laisse passer beaucoup d'air, tout comme la semelle carbone assez largement ventilée sur toute sa longueur.

Si le confort est de mise, en revanche, en utilisation intensive et notamment pour les coureurs qui tirent beaucoup sur les pédales (sprints, cols ou relances), là, il faudra serrer assez fort le BOA IP1 dont les lacets ne descendent pas très bas. Dans le cas contraire, l'avant du pied se balade légèrement et la chaussure manque de rigidité latérale. Est-ce pénalisant en termes de rendement, je ne sais pas, toujours est-il que cela donne une sensation de mauvaise transmission de la puissance.

Donc, si on veut un excellent maintien de l'avant du pied quand on tire sur les pédales, il faut presque serrer excessivement la chaussure ce qui retirer un peu de confort sur le coup du pied.

Si vous êtes plutôt un adepte des efforts réguliers, lissés, aucun problème avec ces EXOS, qui offrent un confort surprenant. En revanche, les sprinters ou coursiers qui relancent très souvent ne devraient pas les apprécier et devront de préférence se tourner vers un modèle comme les S-Works 7 qui sont une référence du côté du maintien du pied et du transfert de puissance.

Quant au gain de poids, s'il est perceptible sur la balance, il n'a semble-t-il pas apporté de modification de mon pédalage. NI mieux, ni moins bien.

Rendement chiffré de ces Specialized S-Works EXOS

Comme toujours pour pareil test, c'est Alban Lorenzini de Cycles et Forme qui s'est colle à la tâche.

Pour mesurer le rendement de ces chaussures, Alban a réalisé des tests sur roller et terrain toujours aidé par son capteur de puissance SRM. Il a choisi de se caler à une intensité I3, tempo entre  220 à 250 w pour lui où la dérive FC n’est pas importante et opté pour un assez gros braquet pour imposer un certain couple ( 30 N.m) sur les chaussures.

Il a comparé le rendement avec deux autres chaussures, les TORCH 3.0 et S-works 2013.

Je vous laisse consulter les résultats très complets qui en résultent sur son site.

Bilan

Les S-Works EXOS, vendues 499.90€, sont un superbe exercice de style de la part de la marque américaine qui arrive à un poids record avec un serrage BOA IP1.

Elles réussissent à se montrer ultra confortables tout en proposant une semelle hyper rigide. Reste qu'elles ne conviendront pas à tous les cyclistes. Les compétiteurs seront sans doute gênés par le manque de maintien du pied lorsqu'on tire sur la chaussure lors de relances et de sprints. En revanche, pour les cyclosportifs qui roulent de manière plus régulière, sans à-coups, et qui auront les moyens de s'offrir ce modèle léger et ultra-technique.