Présentation

Comme indiqué dans la présentation du vélo, ce Van Rysel Ultra RCR Super Record Rosso Edition n'est pas une réelle nouveauté au niveau du cadre, puisqu'il s'agit du même modèle que celui qui équipait le B'TWIN Ultra 940 CF testé l'an dernier. Il s'agit donc du cadre carbone haut de gamme de la marque. Compter 850g en taille M pour le cadre et 320g pour la fourche.

Les tubes adoptent des formes assez rectangulaires, notamment le volumineux tube diagonal qui impressionne par ses dimensions. Le tube horizontal se veut quant à lui plus effilé mais reprend des angles assez marqués. Bases et haubans sont plus traditionnels dans leurs formes et tailles, de même que le tube de selle, assez fin sur le haut et plus massif en arrivant à la jonction avec le boîtier de pédalier. Un boîtier de pédalier à la norme PF 86. Avec ce coloris mêlant rouge brillant et noir mat, le cadre semble plus fin que la version essayée l'an dernier.


L'étrier avant est de type Direct Mount, mais pour l'arrière, les ingénieurs sont restés sur une solution avec fixation centrale. Le serrage de la tige de selle se fait via un système situé sur le tube horizontal, à l'avant de la tige de selle. Le cadre offre des passages internes de la câblerie. Si cette intégration n'égale pas celle des cadres aéro, elle est proprement réalisée et égale bien des cadres carbone milieu de gamme. L'ensemble est plutôt de bonne facture.

Le coloris rouge métallisé semble largement faire l'unanimité si j'en crois les réactions qui ont été postées lors de la présentation de ce vélo ici-même. En tous cas, un coloris qui plaît nettement plus que le noir / bleu / rose. Une couleur qui donne un réel aspect haut de gamme à ce vélo et qui ne passe pas inaperçu, faisant immanquablement tourner les têtes, surtout au soleil. Lors d'une séance photos au sommet du Port de Pailhères, j'avais amené le Trek Madone (test à suivre prochainement) et ce Van Rysel en édition limitée, nombreux sont les cyclistes qui sont venus voir avec intérêt ce vélo, même si beaucoup d'entre-eux (majoritairement espagnols) ne connaissaient pas encore la marque.

Equipement

Je ne reviendrai pas trop longuement dessus, ayant déjà détaillé tout cela dans la présentation de cette série limitée. Groupe mécanique Campagnolo Super Record à 12 vitesses et roues Bora Ultra 50 à pneus, les amoureux de la transmission italienne trouveront difficilement à redire. Les roues bénéficient de la surface de freinage AC3 (All Conditions Carbon Control) ainsi que des roulements céramiques CULT. Ces dernières sont équipées de pneus Vittoria Corsa en 25mm de section.

De même, pas de fausse note pour les périphériques, puisque Decathlon est allé chercher du côté de chez Deda Elementi avec un cintre et une potence Zero 100. La potence pèse 126g et le cintre 246g. La selle est une Fizik Antares 00 Versus Evo avec rails carbone pour 153g.

Cet équipement permet au vélo de passer juste sous la barre de la limite UCI avec 6.7kg (sans pédales et sans porte-bidons). De quoi arriver à 7kg une fois équipé de ces deux accessoires indispensables.

Sur la route

L'ADN de ce vélo n'a pas foncièrement changé, et il se destine plus aux cyclistes à la recherche de performances que de ceux qui voudraient un vélo plutôt typé confort. Coursiers ou cyclosportifs d'un bon niveau apprécieront sa rigidité à toute épreuve et son dynamisme. Il ne demande qu'à surgir pour peu que vos jambes vous le permettent. Si le confort n'est pas son point fort, il est en revanche ici amélioré par l'adoption des roues Campagnolo Bora Ultra 50 qui semblent mieux filtrer les aspérités que les Zipp 303, ce qui est appréciable après des sorties de plus de 3 heures.

On subit moins le vélo après de longues heures de selle. Attention aussi au choix des pneus. Ici, les Vittoria sont parfaits car les flancs sont assez souples. Si vous optez pour des pneus plus raides, le vélo sera sans doute un peu moins filtrant.


Dans les bosses voire les cols, il s'accommode facilement des rythmes plus lents grâce à ses roues qui offrent une légère souplesse bienvenue pour compenser la rigidité du cadre qui lui ne bougera pas d'un poil.


Ces roues se montrent dynamiques lors des relances et la piste de freinage AC3 offrent d'excellentes sensations et un freinage puissant. Il faudra par contre bien régler les patins, sinon, on a rapidement un bruit strident. Mais si les patins sont correctement réglés, le freinage est silencieux tout en étant très puissant, même sous la pluie.

Le groupe Campagnolo Super Record fonctionne parfaitement. J'ai parfois eu, par le passé, des groupes Campagnolo dont le réglage ne tenait pas au niveau du dérailleur arrière, demandant des ajustements réguliers. Ici, aucun problème, même après plus de 600km, les vitesses passent toujours parfaitement. C'est plus franc que chez Shimano ou SRAM, mais ça, c'est la marque de fabrique de la marque transalpine.

Si le système de passage des vitesses avec le levier sur l'intérieur de la cocotte pour descendre pignons ou plateau ne me convient guère (avis très personnel et totalement subjectif), en revanche, le levier de frein est un modèle d'ergonomie avec une partie externe un peu plus prononcée qui permet d'attraper plus facilement ce levier pour freiner, même avec deux doigts. Ce design permet de doser facilement le freinage et d'avoir beaucoup de puissance même pour les petites mains.

Certains regretteront le fait que la câblerie ne soit pas intégrée, mais elle est plutôt bien pensée et ne gêne pas au niveau de la douille de direction.

Bilan

Vous l'aurez compris, même si le cadre "date" un peu puisque sa conception à plusieurs années, ce Van Rysel Ultra RCR Super Record Rosso Edition n'est pas à la traîne. De plus, cette édition limitée mérite que l'on s'y intéresse ne serait-ce que par rapport à son rapport prix/équipement imbattable.
Est-ce que ce vélo est pour autant est sans défauts ? Non. Hormis son nom à rallonge difficile à mémoriser, sans doute que certains hésiteront à s'offrir un vélo à 5000€ dont l'image n'égale pas (encore !) celle des plus grandes marques, même si c'est pour moi un faux problème. Avons-nous tous besoin d'un vélo qui bénéficie de la visibilité des coureurs pro ? Pas sûr, d'autant que cela se paye.

Si l'image de Van Rysel reste encore à construire, le vélo lui est très performant avec un comportement vif et incisif sans mauvaises surprises.

PS : un grand merci aux équipes Decathlon / Van Rysel pour leur confiance puisqu'ils m'ont permis de faire l'essai de ce vélo en exclusivité plus d'un mois avant qu'il ne soit officialisé.