Test du casque Abus AirBreaker, gare aux courants d'air
Par Test matériel - Commentaires : 11 .
le lundi 17 juin 2019 07:53 -Présenté au mois de février dernier, je roule avec ce casque depuis maintenant près de 3 mois et j'ai ainsi pu l'essayer dans toutes les conditions et j'ai notamment pu l'essayer sur des sorties à plus de 25°C pour vérifier si ce casque, développé en collaboration avec les coureurs de la Movistar, tenait ses promesses.
La marque allemande ABUS assure que cet Airbreaker concilie excellente aérodynamique et ventilation performante, le tout pour un poids contenu, contrairement au modèle Gamechanger testé en début d'année 2018, totalement orienté vers la vitesse.
Esthétiquement très réussi, ABUS prouve avec cet AirBreaker qu'il serait erroné de cantonner cette marque à ses seuls antivols. Si les précédents modèles n'étaient pas les plus sexy, l'AirBreaker pourrait bien vous faire changer d'avis.
Présentation
Pour développer cet AirBreaker, ABUS est parti de la forme générale du GameChanger, déjà connu pour son aérodynamisme et a travaillé le casque pour accroître sa ventilation sans trop générer de turbulences pénalisantes à l'avancement du cycliste.
Disponible en pas moins de 10 coloris, j'ai choisi ce modèle bleu acier que je trouve très réussi. Mais pour celles et ceux qui n'aiment pas le bleu, il y a aussi du noir, du blanc, du rouge, du vert, du jaune, ... pour le coloris utilisé par Valverde, il vous faudra par contre passer par la case champion du monde.
L’une des caractéristiques de l’ABUS AirBreaker est son innovant « Multi Speed Design » : à vitesse réduite, la structure en nid d’abeille de la partie haute du casque dissipe la chaleur (tout en assurant la continuité de la circulation de l'air) alors qu'à des vitesses plus importantes, il doit stabiliser l’aérodynamique et assurer un flux d’air interne uniforme et constant.
Autre fonctionnalité, si en cas de grosses chaleurs, vous vous versez un peu d'eau sur la tête, la structure en nid d'abeille retiendra de nombreuses gouttes et cela participera au refroidissement de l'air.
Sur le plan de la construction et des finitions, il n'y a rien à redire. ABUS maîtrise la technique de construction In-Mold à la perfection et la démarcation entre la mousse EPS et la coque de finition et parfaitement nette.
Grâce à son ActiCage lite - un renforcement structurel intégré, l’AirBreaker offre une protection maximale avec un poids minimal. Cette cage a permis à ABUS d’intégrer de larges entrées d’air dans l’AirBreaker, sans aucun compromis en termes de sécurité.
L'AirBreaker dispose de 11 entrées et 13 sorties d’air reliées par des canaux d’écoulement relativement profonds. Les mousses de rembourrage flottantes doivent permettre d'assurer un confort optimal.
Par contre, ces mousses sont très fines, à voir si elles permettront d'absorber suffisamment de sueurs lors des longues sorties d'été. La structure des mousses est semi-rigide et elles sont fixées non au moyen de velcros, mais au niveau des tempes et sur le dessus de la tête.
Point de filet anti-insectes au programme sur ce casque, pas même avec des mousses optionnelles.
La marque allemande met en avant l'AirPort, son support de lunettes aérodynamique avec blocage des branches, mais au premier abord, on ne voit pas grand chose. Pas de mousse silicone pour maintenir les lunettes en place ou autre.
Les lanières FlowStraps sont étudiées pour rester parfaitement à plat sur le visage pour ne pas nuire à l'aérodynamique et au confort. Le système de réglage Zoom Ace agit à 180° sur le tour de la tête via une molette crantée. Le Zoom Ace se règle en hauteur.. Une fente spéciale au niveau du système de réglage laisse la place nécessaire pour y faire passer les cheveux.
Côté poids, si la petite étiquette présente dans le casque annonce 220g pour cette taille L (59-61cm), la fiche technique en ligne annonce de son côté 230g. Bonne pioche pour cette dernière, puisque j'ai pesé le casque à 231g. Si ce n''est pas le casque le plus léger du marché, il fait partie des modèles affichant la plus faible masse, à moins de 250g.
Il est annoncé à 200g en taille S et 220g en taille M. Pour le tarif, on est dans le haut du panier, avec 250€ en prix public. A ce prix, forcément, on se pose la question de l'absence de technologie MIPS, même si pour l'heure, on ne sait pas vraiment si le MIPS peut vraiment faire la différence sur une chute. On se consolera avec le fait que l'AirBreaker est fabriqué en Italie.
Sur le papier, voici donc un joli casque, qui annonce de belles prestations, avec un tarif en adéquation. Reste à vérifier sur le vélo ce que cela vaut, tout au moins au niveau de son confort et sa ventilation.
Sur la route
S'il me sera totalement impossible de juger des gains aérodynamiques de ce casque, une chose est sûre, il fait sans l'ombre d'un doute partie des casques les plus ventilés que j'ai pu tester dernièrement.
Et inutile de rouler à 50km/h pour ressentir les effets du flux d'air. Même à 20km/h (il faut dire que je n'ai pas les cheveux très longs), on sent l'air circuler à travers les canaux du casque, apportant de la fraîcheur au niveau du crâne.
Mes premières sorties se sont effectuées avec un climat plutôt printanier et humide et déjà, la différence était nette par rapport à d'autres casques. Mais à la faveur de journées quasi estivales avec des températures dépassant les 27°C, j'ai pu constater l'efficience de cette ventilation et ce, même dans des bosses où mon rythme ne dépassait pas 13/14 km/h sur les plus forts pourcentages.
Côté confort, l'AirBreaker se fait totalement oublier. En raison de son poids bien sûr, mais surtout par un parfait ajustement sur la tête. Une fois bien en place, il ne bouge plus, même à plus de 60km/h. Les sangles, bien pensées, restent plaquées contre le visage et ne se mettent donc pas à vibrer à haute vitesse.
Si les mousses ne permettent pas, en raison de leur finesse, d'absorber la sueur de façon efficace, l'excellente ventilation du casque permet de retarder l'apparition de cette dernière qui, de plus, coule volontiers au niveau des sangles avant. J'ai rarement eu, ce qui est plutôt rare, de sueur coulant sur mes lunettes durant cet essai.
Enfin, malgré l'absence de supports silicone pour les lunettes, elles se glissent parfaitement dans les entrées d'air avant mais aussi à l'arrière (pour être encore plus aéro) tout en restant parfaitement en place.
Le seul grief que j'ai au sujet de ce casque, c'est peut-être l'absence de filet anti-insectes en option. Car oui, ce rajout a un effet négatif sur le flux d'air d'un casque, mais moins qu'une guêpe prise au piège entre le crâne et la mousse EPS. D'autant qu'avec la ventilation offerte par l'AirBreaker, on pourrait bien perdre un peu sans que cela soit réellement néfaste.
Bilan
Très sincèrement, jusqu'à il y a quelques années, quand on me demandait un conseil pour l'achat d'un casque haut de gamme, la marque ABUS ne me venait pas à l'esprit. Son crédo, c'était plutôt les casques entrée voire, au mieux, milieu de gamme, mais souvent peu sexy.
Il va falloir s'habituer à voir la marque allemande plus souvent dans les pelotons amateurs, car aussi bien esthétiquement que techniquement, ABUS a largement profité de l'apport des coureurs de l'équipe Movistar. Ce partenariat a clairement du bon.
Avec l'AirBreaker, malgré les 250€ demandés pour son acquisition et l'absence de technologie MIPS, ABUS signe là un véritable casque haut de gamme, très bien fini et à la ventilation exemplaire.
A l'avenir, c'est sûr, il faudra compter sur ABUS pour les casques route haute performance.
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