Test du Look 675 Light
Par Test matériel - Commentaires : 7 .
le vendredi 21 mars 2014 14:22 -Après le test en début d'année du Look 695 IPACK Ultegra Di2 2013, voici son petit frère, le Look 675 Light.
Le 675 Light est une version allégée du 675 grâce à l’utilisation d’un carbone de plus haut module et de la fibre 1,5K comme couche de finition mais aussi grâce à la modification de la douille de direction et du boîtier de pédalier qui sont désormais 100% carbone. Résultat, 990g sur la balance, soit 250g de gain par rapport au 675.
Affublé d'un groupe Shimano Dura Ace et de roues Cosmic Carbone SLE, ce vélo en impose. Mais voyons voir si le ramage se rapporte au plumage et est-ce que ce modèle est accessible aux cyclosportifs ou résolument tourné vers la compétition ?
Présentation
Equipé tel quel, à savoir avec le groupe mécanique Shimano Dura Ace 11 vitesses et les roues Mavic Cosmic Carbone SLE, le Look 675 Light s'affiche à 6400€.
Un tarif très élevé, mais qui permet d'avoir un vélo au top et qui n'affiche que 6.8kg...avec les pédales. Si l'on retire les pédales (et les capteurs Polar) de l'équation, on atteint à peine 6.5kg en taille M. Mais en passant sur un groupe Ultegra 11V mécanique, on fait baisser la note de 1200€ pour seulement 200g de plus.
Le 675 Light débute à 3999€ avec le groupe Ultegra et des roues Aksium WTS. Le bon choix si vous avez déjà une bonne paire de roues (compatibles 11 vitesses !).
Le groupe Dura Ace 9000 est une merveille, tant sur le plan esthétique que fonctionnel. Il n'y a vraiment rien à redire. C'est beau, mais c'est surtout très cher. Beaucoup plus cher que le groupe Ultegra dont le fonctionnement est strictement identique (passage des vitesses aussi précis et facile...et freinage tout aussi puissant et modulable) et qui ne pèse que 200g de plus.
Mais esthétiquement, il n'y a pas photo, le Dura Ace flatte le regard et offre au vélo un aspect nettement plus luxueux.
Potence A-Stem
La marque de fabrique de ce 675, c'est cette potence A-Stem dans le prolongement du tube supérieur qui donne un aspect tout à fait singulier au vélo. On aime ou on déteste.
Pour ma part, j'apprécie le rendu esthétique que cela donne et je trouve cela beaucoup plus harmonieux que l'énorme potence du 695 (qui a pourtant été réduite).
La potence est donc parfaitement intégrée au cadre et permet d'avoir une douille de direction plus courte et donc plus rigide. La potence est réversible et disponible en deux angulations (-5/+5° et -15/+15°) afin que chacun trouve sa position. Mais il faudra tout de même bien choisir la taille de votre cadre en fonction de cette douille assez courte si vous ne voulez pas vous retrouver avec un cintre trop bas..
Défaut de cette potence, elle n'est pas ronde mais rectangulaire. Vous ne pourrez donc pas, dans la majorité des cas, y fixer un compteur dont le support est prévue pour une potence ronde.
Bases et haubans Dual Comfort and Stiffness Concept (DCSC 2)
Ce vélo se veut être à la fois rigide et confortable, Look a donc développé le concept DCSC 2. Les bases et les haubans adoptent une forme et une composition carbone assurant une différence de rigidité latérale et verticale de 25%.
Ce concept repose sur un aplatissement des sections des tubes sans diminution de leur diamètre. On améliore la rigidité latérale en améliorant aussi la flexibilité verticale.
Nous verrons si cela permet au 675 Light d'être un peu moins "raide" (toutes proportions gardées) que son grand frère, le 695. Surtout que les roues Cosmic Carbone SLE apportent encore plus de rigidité à l'ensemble.
Boîtier de pédalier, intégration et roues
Le 675 Light adopte le standard Press Fit 86.5mm. Le standard Press Fit procure une meilleure étanchéité des roulements puisque ceux-ci sont insérés dans des cuvettes en polyamide qui sont ensuite pressées dans le cadre.
Le 675 Light possède des passages de câbles intégrés dans le tube diagonal et dans la base droite et des butées de gaines amovibles (brevet LOOK). En changeant ces butées, on peut aussi monter des groupes électroniques Shimano (DI2) ou Campagnolo (EPS), sans avoir à changer de cadre donc.
Un emplacement est d'ailleurs prévu sous le tube diagonal pour fixer une batterie externe.
Un mot enfin sur les roues Mavic Cosmic Carbone SLE pour terminer avec la présentation de ce vélo. Une paire vendue dans le commerce à 1500€ et qui pèse 1620g la paire. Certains trouveront ça très lourd, mais a-t-on réellement besoin de beaucoup plus léger si on ne fait pas de montagne ?
Sur le plat, leur inertie et leur aérodynamisme permet de conserver une bonne vitesse. En la regardant sans plus d'attention, on pourrait croire à une roue 100% carbone. Mais non, il s'agit bien d'une jante alu avec flasques carbone. Ce qui donne à la jante alu cette couleur, c'est le traitement Exalith 2 qui n'est pas qu'esthétique comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous.
Ce traitement a pour but de durcir la surface de freinage (ralentissant ainsi son usure). Et les stries créées sur la piste de freinage augmentent le coefficient de friction, agissant comme une râpe.
Mavic annonce une distance de freinage raccourcie de 18 % sur chaussée mouillée. Mais même sur le sec, le freinage est réellement très puissant et l'on s'en rend compte avec le frein arrière qui devient un vrai frein et non un simple ralentisseur.
Comportement sur la route
Dès les premiers tours de roues, on sent que l'on a entre les jambes un vélo rigide à souhait. Et le bruit des roues carbone flatte l'égo.
En revanche, sur mauvaises routes, les Cosmic Carbone SLE filtrent un peu moins les aspérités de la route que ne peuvent le faire des modèles moins exclusifs à jante basse. Mais je m'attendais à pire. Le vélo reste très confortable et plus doux qu'un 695.
Le 675 a clairement été conçu pour proposer un excellent confort. Et même avec les SLE, on a tout de même un vélo appréciable sur tous revêtements. L'arrière du vélo est à la fois rigide et confortable grâce à un tige de selle en diamètre 27.2mm qui permet une certaine flexibilité. Les bases spécifiques DCSC 2 y sont sans doute aussi pour quelque-chose.
Même sur des sorties de plus de 4h, je n'ai pas ressenti de fatigue liée aux vibrations. Une bonne surprise !
Sur le plat, le vélo est vif. L'avant très rigide permet de placer la roue avant au millimètre... tant qu'il n'y a pas de vent. Mais là, c'est la faute aux roues dont le profil atteint 52mm.
Mais une fois que le vent est de dos ou 3/4 arrière et que l'on roule vite, les roues sont un régal et permettent de facilement conserver la vitesse. Mais gare à l'excès d'optimisme et à cet effet grisant, car les jambes vous rappelleront vite à l'ordre.
Idem dans les descentes, aucune mauvaise surprise. Le vélo s'engage parfaitement dans les courbes. Et le freinage procuré par le revêtement Exalith2 est extrêmement puissant et sécurisant, même si à faible vitesse, un bruit caractéristique (mais pas forcément désagréable) se fait entendre du fait que la jante "râpe" littéralement les patins.
D'ailleurs, les patins s'usent un peu plus vite que la normale, mais rien de dramatique.
Dans les bosses, le vélo reste rigide mais vivant. On prend un réel plaisir à monter au train ou placer quelques accélérations. Seules les roues tempèrent un peu les ardeurs sur les accélérations, leur poids en périphérie rendant les accélérations plus gourmandes en énergie. Mais en tant que cyclosportif, on a plutôt tendance à monter au train.
Les changements de vitesse sont un véritable régal. C'est ultra souple (même pour passer sur le grand plateau) et précis. Tout comme le freinage, ultra puissant et facilement dosable.
Mon vélo était équipé en 34x50 et 11x25. J'aurai préféré une cassette 12x28, sans doute plus polyvalente pour un cyclosportif, le 50x12 étant largement suffisant pour rouler vite pour peu que l'on sache tourner les jambes.
Concernant le groupe, une fois de plus, je me répète, mais je ne vois plus trop d'intérêt à opter pour un groupe électronique Di2. Certes, ces groupes fonctionnent parfaitement. Mais les groupes mécaniques ont fait d'énormes progrès. Et pour le prix d'un groupe Ultegra Di2 11V, vous pouvez avoir un magnifique Dura Ace mécanique. Si l'esthétique compte pour vous, le choix sera sans doute vite fait.
Verdict
A vrai dire, ce Look 675 Light m'a plus enchanté que le 695, qui pourtant était un très bon vélo. De part son design, mais aussi de part son comportement, plus adapté aux cyclosportifs que le 695. Mais le 675 pourra très bien s'exprimer entre les jambes d'un coursier.
Un vélo très confortable si on l'équipe de roues basses type Ksyrium. Mais même dans cette configuration avec roues hautes, le vélo reste confortable. Et franchement, cela lui confère un Look vraiment agressif tout en bénéficiant du bruit réellement grisant des roues carbone quand on roule vite ou que l'on est en danseuse.
Bref, un vélo franchement bien né et équilibré. Seul regret pour ma part, un tarif tout de même élevé, surtout pour un cadre qui n'est pas garantie à vie. Et c'est là sans doute le seul défaut du 675 !
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