1. Tu es mécanicien depuis plus de 15 ans. Comment devient-on mécanicien dans une équipe professionnelle ? Hasard ?
On devient mécanicien grâce à des connaissances bien sûr, mais aussi par ses compétences.

2. Quelles sont les principales contraintes de ton métier ?
Nous sommes souvent en déplacements, les horaires sont contraignants et nous travaillons souvent dans le stress.

3. Quels sont les plus gros changements pour vous au niveau du travail ? Le métier de mécanicien a-t-il beaucoup évolué ?
De plus en plus de déplacements, du montage de vélo plus fastidieux notamment sur les vélos de contre-la-montre avec les groupes électriques, de ce fait le métier à beaucoup évolué.

4. En plus de 15 ans, quelles sont les plus grandes évolutions du côté du matériel ?
La conception des cadres, carbone, les groupes électriques et les vélos de contre-la-montre.

5. Te tiens-tu au courant des dernières nouveautés dans le domaine du matériel ? Si oui, par quel biais ? Magazines, internet, autre ?
Je me tiens principalement au courant via le magazine Le Cycle..

6. L’adoption d’une transmission électronique est-elle un plus pour vous concernant la facilité d’entretien et les réglages ?
Oui, les réglages sont facilités. Seule la mise en place d'un groupe Di2 est un peu plus délicate et longue qu'un groupe mécanique, mais ensuite, c'est bien plus simple pour nous.

7. Pneus, boyaux, quelles sont les forces et faiblesses de chacun selon toi ?

  • Pneus : beaucoup plus facile à réparer et peut-être plus résistant, à conseiller pour l’entraînement.
  • Boyaux : en règle générale un meilleur rendement, un plus grand confort, à conseiller pour la compétition mais plus compliqué à réparer.


8. Quelles pressions sont en général utilisées par les coureurs en course ?
Quand il pleut sur une section de 23, en moyenne 6,5/7 bars selon la morphologie du coureur, pour un chrono 9 et par temps sec, entre 7 et 8bars.

9. Avez-vous des demandes particulières de certains coureurs concernant du matériel spécifique, plus léger par exemple ?
Oui mais nous devons conserver notre matériel d’origine par rapport aux partenaires de façon à respecter le contrat.

10. Les pneus semblent opérer un retour parmi certains coureurs pros pour les CLM. As-tu déjà eu des cas de coureurs roulant en pneus en course dans les différentes équipes où tu as travaillé ?
Pour le contre-la-montre, non. Mais par temps de pluie, j’ai déjà eu le cas de certains coureurs qui souhaitaient rouler avec des pneus.

11. Certains bruits disent que les coureurs adoptent de plus en plus une section de 25 au lieu de 23 pour les pneus/boyaux ? Est-ce le cas et si oui, quel apport ?
Oui car nous avons une section de jantes plus large pour un meilleur aérodynamisme, donc un boyau plus large qui apporte un meilleur rendement et confort.

__12. Les marques d’équipements (roues, groupe, cadre, …) vous font-elles parfois tester des prototypes ? Etes-vous mis à contribution pour faire progresser les produits ? _
Oui nous sommes là pour promouvoir et faire évoluer les produits.

13. Quelle est la journée type d’un mécanicien sur une course à étapes comme le Tour de France ?
Le matin, nous sommes 3 mécaniciens à aller au camion où nous avons chacun notre tâche, gonflage des roues des vélos, installation des vélos sur la galerie de la voiture, vérifier qu’il ne manque rien dans les voitures au niveau du matériel, faire le plein des voitures, vérifier notre itinéraire pour aller au départ, noter la disposition des vélos sur la galerie, piger les roues intérieures.
Ensuite, 2 mécaniciens suivent la course, un en voiture 1 et l’autre en voiture 2 et le 3ème conduit le camion à l’hôtel, ce dernier fait le lavage des vélos le soir et les 2 autres font la mécanique et la révision des vélos. Ceci à tour de rôle

14. Durant un Tour de 3 semaines, changez-vous la chaîne des vélos en préventif en milieu de Tour par exemple ? Même question côté boyaux, tous les combien les changez-vous ?
A savoir que les vélos du Tour de France sont neufs. Nous changeons les chaines à la 1ère journée de repos ainsi qu’à la 2ème.
Concernant les boyaux, il n’y a pas vraiment de kilométrage précis, tout dépend de l’état du boyau.

15. Hors chutes et pièces d’usure comme la chaine, un coureur garde-t-il son groupe pour toute l’année voire plus (utilisation du vélo de course année N en N+1 ?) ?
Oui au moins pour une saison et le vélo de chrono, une à deux saisons.

16. Combien de roues carbone sont à la disposition d’une équipe sur une année ? Que deviennent les roues abîmées sur chute ?
Environ 200 paires de roues tous modèles confondus. Les roues sont réparées au service course ou renvoyées, selon le partenaire.

17. Concernant le nettoyage du vélo, utilisez-vous des produits spécifiques ou simplement de l’eau savonneuse ?
Eau savonneuse, plus dégraissant (Produits Morgane Blue).

18. De nombreux cyclistes ne savent toujours pas comment bien entretenir son vélo, notamment en ce qui concerne la lubrification. Quels conseils peux-tu donner sur la lubrification de la chaine par exemple. Huile ou produits spécifiques ? Comment nettoyer cette chaine ?
Bien dégraisser la chaîne avec un dégraissant quelconque, la rincer puis la nettoyer avec une éponge et de l’eau savonneuse, la sécher puis la huiler.

19. J’ai parfois vu des mécanos appliquer de la graisse sur la chaine avant une étape sous la pluie. Quel est l’intérêt ? Modifiez-vous la lubrification en fonction des conditions météo ?
L’intérêt est qu’il n’est pas nécessaire de huiler à nouveau durant l’étape et il faut utiliser une huile spécifique pour la pluie.

20. Utilisez-vous des roulements céramiques pour les boîtiers de pédalier ou de roues ou vous n’utilisez que du matériel fourni par les marques ?
Nous n'utilisons que le matériel fourni par nos partenaires.

21. Les cadres que vous utilisez sont-ils les mêmes que ceux que l’on peut trouver dans le commerce ou certains sont-ils adaptés en fonction du coureur (couches de carbone en plus, plus de rigidité, ..) ?
Les cadres sont les mêmes que dans le commerce, quelque-soit la marque d’ailleurs.