1. Quelle est ta relation vis-à-vis de ton vélo ? Simple outil de travail ou passionné de technique ?

IAM-Cycling-002.jpgLe milieu cycliste fait que l'on doit de plus en plus se professionnaliser. Le vélo n'est pas qu'un outil de travail, c'est aussi un vecteur de la performance. Il faut donc savoir l'entretenir et aller chercher l'optimisation de la performance, ce qui se fait de mieux sur le marché afin de performer sur le vélo.

En fonction des courses, de la météo, etc, j'adapte mon matériel par rapport à ça. Je suis assez méticuleux sur mon matériel.

2. Te tiens-tu au courant des dernières nouveautés dans le domaine du matériel ? Par quel biais ; magazines, internet, autre ?

IAM-Cycling-Clement-Chevrier-4.jpgOui, évidemment. J'essaie de me tenir au courant des nouveautés avec les mécaniciens de l'équipe et avec les sponsors.
Ensuite, via internet car c'est facile, ou au travers les magazines que je feuillette dans les aéroports lors de mes voyages.

Mais c'est surtout en discutant avec les coureurs, mécanos et sponsors.


3. Te souviens-tu de ton premier vélo ?

Oui. C'était un vélo en acier (j'ai commencé le vélo à 6 ans). Je m'en souviens bien car on l'avait complètement repeint en jaune ONCE, étant fan de Laurent Jalabert. Mon père me l'avait repeint dans le garage, j'en était très content et fier.

4. Quel a été ton plus gros braquet utilisé en CLM ?

55x11 sur le Tour de Claifornie en 2014 mais aussi sur la Redlands classic avec un chrono à 2000m d'altitude, donc très rapide.

5. Durant toute l’année, un ou plusieurs mécaniciens s’occupent de ton vélo pour les courses. Mais qu’en est-il pour ton vélo d’entraînement ? Entretien par toi-même ou tu passes par un vélociste près de chez toi ?

A l'entraînement, moi ou mon père passionné de mécanique qui manie très bien tout cela et qui s'occupe d'équipes amateurs. Cas échéant, via un vélociste, mais c'est très rare.

6. Ta position a-t-elle beaucoup évolué depuis ton passage chez les pros ?

IAM-Cycling-Clement-Chevrier-2.jpgPas tant que ça à vrai dire car je me suis senti assez bien de suite sur mon vélo de route. Pas de soucis tendineux, genoux, etc, je n'ai pas cherché à changer.
En revanche, du côté du vélo de chrono, elle a pas mal évolué avec des tests réalisés avec l'équipe sur la piste d'Aigle en Suisse. Quelques changements notamment sur la hauteur du cintre. Etant plus jeune, on nous inculquait toujours d'avoir le cintre le plus bas possible pour être le plus aéro et avoir le buste le plus bas possible, mais maintenant, cette optique là est un peu révolue.



7. Es-tu sensible au poids de ton vélo ou est-ce plutôt le confort et la réactivité qui sont recherchés ?

Pas vraiment le confort. Le poids, mais surtout la réactivité, c'est intimement lié. En étant grimpeur, je suis très sensible au poids. J'aime avoir ce qui se fait de plus léger et être à la limite de la norme UCI. L'an dernier, sur le Tour de Californie, j'avais un vélo à 6.81kg, c'est très plaisant.

8. Es-tu impliqué avec tes sponsors dans le développement du matériel ? Si oui, comment ?

IAM-Cycling-001.jpgOui, forcément, on est impliqués car on développe le matériel pour l'année en cours et l'année future et on sait que c'est pour notre bien à nous. Si le matériel est amélioré, on en bénéficie.
J'ai eu la chance en 2014 de travailler avec SRAM pour développer le groupe électronique pendant toute une saison avec des feedbacks très réguliers dessus. A titre d'exemple, on travaille étroitement maintenant avec Prologo pour les selles.

Nous sommes les premiers acteurs, c'est à nous de donner un retour de manière à améliorer les choses et à en bénéficier derrière.

9. On parle beaucoup de l’apparition des freins à disques sur les vélos de route. Ton avis sur ce système ? Utile ou pas sur la route ?

Je pense que ce n'est pas du tout une bonne option dans le sens où on n'a pas vraiment de souci de freinage dans le peloton, ça nous permet de bien maîtriser la vitesse. D'un point de vue sécurité, je ne vois pas ce que ça pourrait nous amener de plus.
Au contraire, on peut imaginer que dans un peloton où des coureurs sont équipés de freins à disques et d'autres non, dans une descente ou un sprint, un coup de frein plus fort avec un frein à disques pourrait devenir très dangereux dans un peloton où nous sommes à quelques millimètres les uns des autres.

Ce n'est pas nécessaire sur route à mon avis.

10. Côté textile, que conseilles-tu pour de longues sorties aux cyclistes ? Utilises-tu de la crème appliqué sur la « peau » ? Car de nombreux cyclistes souffrent parfois du fessier après une très longue sortie….comment gérez-vous cela sur un grand tour ?

Personnellement, pour les longues sorties, je conseille un cuissard de qualité avec une très bonne peau de chamois. Faire très attention aux coutures aussi. On y pense pas souvent, mais les coutures à l'entrejambe et derrière les genoux sont très importantes.

Donc, avoir un cuissard de qualité et surtout qui nous convienne.

Pour ce qui est de la crème, je n'en mets pas du tout. J'en mettais avant, mais je me suis aperçu que ça ne réglait pas du tout mes problèmes. Le corps se fait doucement et au fur et à mesure à la douleur, la peau se durçit et se fait aux frottements, au bout d'un moment, ça devient naturel. Par expérience, moins j'applique de crème, moins j'ai de douleurs.

Le problème vient souvent des selles (en plus de la peau de chamois). Je n'ai plus de problème actuellement.

11. Pour l’hiver, comment t’habilles-tu pour les journées les plus froides ? Multiplication des couches ?

IAM-Cycling-Clement-Chevrier-5.jpgPas du tout, j'aime être à l'aise et pas trop serré quand je roule. J'utilise une paire de couvre-chaussures pas trop épaisse, type Windstopper, un cuissard de qualité.

S'il fait vraiment très froid, il peut m'arriver d'appliquer du gel chauffant sur les jambes (type Musclor ou baume Saint Bernard).

Au niveau du haut du corps, un sous-maillot de très bonne qualité avec un maillot sans manches en plus pour couper un peu le vent et avoir des poches pour le ravitaillement et de outils, ainsi qu'une très bonne veste thermique goretex. J'amène aussi un coupe-vent pour les descentes ou si je dois m'arrêter.

Un cache-cou pour éviter que l'air ne rentre et bien penser à couvrir les extrémités : oreilles et front et de bons gants (néoprène). Seul inconvénient des gants néoprène, il ne faut pas trop s'arrêter sous peine de très vite se refroidir, sinon, c'est plutôt une bonne option.

12. Une semaine d’entraînement type pour toi, ça ressemble à quoi ? Plutôt du matin ou l’après-midi ? Entraînement seul ou avec d’autres coureurs ?

IAM-Cycling-Clement-Chevrier-1.jpgEnviron 6 entraînement sur 7 jours, un jour de repos donc. Je suis vraiment du matin, je n'aime pas partir après midi.

Au réveil, 20mn de pilates renforcement musculaire, déjeuner et derrière, je pars rouler entre 2h30 et 5h. Au retour, une collation et la journée est déjà en partie faite.

Un peu de gainage et musculation au sol avant de partir ou au petit déjeuner (j'alterne).

Lors des sorties longues foncières ou de décontraction, j'essaie de partir accompagné, c'est beaucoup plus agréable. Mais pour des exercices spécifiques, je pars seul pour réaliser au mieux mon entraînement.

L'effet de groupe fait progresser sur les sorties foncières et c'est toujours agréable de pouvoir discuter et échanger.


Merci à Clément. Vous pouvez le retrouver sur sa page Facebook et son compte Twitter.
En lui souhaitant une excellente saison 2015 !

 

Crédit photo : IAM/Merot