Les mauvaises langues diront que ce produit Gravaa n'a pas eu l'effet escompté avec la quatrième place de Wout Van Aert sur l'épreuve... mais en oubliant que la veille, Pauline Ferrand-Prévôt a elle connu la victoire avec ce même système.

Elle a indiqué dans les colonnes de l'Equipe avoir ainsi pu rouler à 2.1/2.2 bars sur les pavés avant de remonter à 4 bars sur le bitume, ce qui a sans doute été un avantage non négligeable dans les 15 derniers kilomètres.

Comment ça marche ? Il s'agit d'un compresseur situé dans chaque moyeu, relié à la valve par un tuyau, le tout commandé par des boutons sans fil situés au niveau du cintre. Hormis les boutons que je n'ai pu photographier, vous pouvez voir sur les photos ci-dessous les différentes parties du système Gravaa.

Si la diminution de pression est assez rapide, le regonflage est plus long, puisque la marque indique qu'il faut compter 0.6 bar par kilomètre pour un pneu en 700x40. Sur un pneu en 700x32 comme utilisé sur cette course, on est à environ 1 km pour récupérer 1 bar. L'augmentation de la pression est liée à la vitesse de déplacement du coureur.

Plus il va vite, plus le système permet d'augmenter la pression rapidement, avec la clé tout de même, une perte de quelques watts en rendement. Gravaa parle de 2 à  4.5 W à 25 km/h, entre 1 et 6 bars (par roue).

Autant dire que lorsque des secteurs pavés étaient très rapprochés, les coureurs n'ont pas dû utiliser le Gravaa pour augmenter la pression, préférant économiser ces quelques watts de rendement.

En revanche, la diminution de pression est nettement plus rapide, avec 0.2 bar par seconde ! Et elle ne "consomme" aucun watt au coureur. Mais si Visma Lease a Bike l'a utilisé, c'est bien que les chargés de la performance de l'équipe ont analysé tous ces points et que malgré une perte de quelques watts lors du regonflage, c'était compensé par le meilleur rendement sur pavés et sur bitume contrairement aux autres coureurs qui doivent avoir la même pression sur pavés et sur bitume, doivent faire un compromis.

Comment ça fonctionne ?

Deux boutons Gravaa montés sur le cintre suffisent pour augmenter ou diminuer la pression. Le bouton droit sert à augmenter la pression, celui de gauche à la diminuer. Bien sûr, on peut aussi inverser le fonctionnement.

Il est même possible de vérifier la pression des pneus avant et arrière sur un compteur Garmin ou Wahoo ou via l'application Gravaa sur smartphone. Et si une crevaison survient et que les pneus commencent à se dégonfler, Gravaa les regonfle automatiquement à la pression prescrite.

Le coureur peut opter pour plusieurs préréglages. Deux valeurs, une pression basse et une pression haute par exemple, ou trois valeurs, pour avoir en plus un entre deux. Mais il est possible de monter jusqu'à 10 préréglages. Chaque impulsion sur un bouton permet de passer sur un préréglage.

Un système disponible pour tous

Gravaa propose les roues Reserve 42/49, les mêmes que celles utilisées par l'équipe Visma Lease a Bike, à 3898 € la paire.

La paire de Reserve 42/49 "traditionnelles" avec moyeux DT180 est vendue 2799 €. Le delta est donc de 1100 € pour le système Gravaa.

Un produit de niche, qui n'est forcément pas utile à beaucoup de cyclistes, surtout à ce prix. Même si cette technologie, dans une version moins onéreuse, pourrait sans doute avoir tout son intérêt en gravel à l'avenir.