Présentation

Certains le classeront dans la catégorie Endurance, malheureusement, cette dénomination a trop souvent un arrière-goût de vélo sans saveur. Ce n'est ici pas le cas.

D'autres le mettront dans la case Allroad, .... pourquoi pas. C'est d'ailleurs l'adjectif choisi par Cervélo.

Cevélo le présente comme un vélo ultra-distance, mais ultra-rapide. Un vélo qui priorise le confort, sans pour autant sacrifier les sensations.

Car bien que ce ne soit pas un vélo dont l'aérodynamisme est la priorité, cela reste un Cervélo. Et l'ADN de la marque reste l'aéro. Le Caledonia 5 bénéficie donc de tubes au profil aéro et d'une câblerie interne.

Le dégagement des pneus permet de monter des sections allant jusqu'à 36 mm. De quoi aller tâter du pavé ou même des chemins blancs. C'est sans doute pour cette raison que le terme Allroad est le plus adapté.


Des haubans fixés assez bas sur le tube de selle pour une meilleure filtration sans rogner sur le dynamisme, une douille de direction typiquement Cervélo, plus proche de celle d'un S5 que du montagnard R5, des tubes profilés, on est loin de l'image que l'on a habituellement d'un vélo conçu pour les longues distances.

Le cadre offre un important sloping, comme on en voit de plus en plus rarement. Cela permet une sortie de selle importante, ainsi qu'une meilleure filtration des petits chocs.

Clairement, le Caledonia 5 se veut moderne dans son design. Côté coloris, Cervélo ne propose que du noir (comme ici) ou un modèle Carmin (avec logos dorés) sur certains modèles.

Le Caledonia 5 propose rangement dans le cadre conçu pour y accueillir une chambre à air, un petit multi-outil et une "cartouche" de CO2. La trappe est facilement amovible, il suffit de basculer le levier de blocage et de tirer.

Idéal pour se passer d'une sacoche de selle et être sûr d'avoir tous ces accessoires bien protégés des intempéries.

Grâce à une géométrie moins extrême, le Caledonia 5 vous permettra d'avoir une bonne position sans pour autant empiler à l'excès les entretoises sous la potence. Des entretoises spécifiques qui permettent entre autres de modifier votre hauteur de poste de pilotage sans avoir à tout démonter.

Côté tarif, oui, c'est du haut de gamme. A 4799 € le kit cadre, forcément, les vélos complets sont onéreux. Compter de 5999 € la version en SRAM Rival AXS, jusqu'à 12999 € pour la version en SRAM Red AXS que j'ai pu essayer ici.

Equipement

Ce modèle d'essai est la version haut de gamme proposée par Cervélo, équipée du tout dernier groupe SRAM Red AXS. Pédalier 48/35 associé à une cassette 10/36, voilà qui sera adapté à la plupart des cyclistes qui sont la cible de ce vélo.

Cintre et potence sont tous deux des modèles Cervélo en carbone. Une potence relativement traditionnelle, avec un cintre qui offre une forme ergonomique, légèrement réhaussée. Idem du côté de la tige de selle, en carbone, issue de chez Cervélo. Elle est ici surmontée d'une selle Selle Italia NOVUS BOOST EVO SuperFlow Carbon.

Les roues sont sans surprise issues du groupe PON (Cannondale, Cervélo, Focus, ....) et sont les Reserve 42/49.

42 mm de haut à l'avant (24.5 mm de largeur interne), 49 mm à l'arrière (25.5 mm de largeur interne) et moins de 1450 grammes.

Elles sont ici montées avec les Vittoria Corsa Pro Control de 30 mm de large. Des pneus plutôt réputés pour leur souplesse, ce qui devrait forcément avantager encore un peu plus le Calédonia-5 dans le domaine de la filtration.

Sur la route

Une prise en mains plus qu'un véritable essai, puisque c'est sur une boucle de 56 km pour 720 m de D+ que j'ai pu rouler sur ce vélo.

Un galop d'essai qui permet déjà de se faire une idée sur le comportement de ce Calédonia 5.

Confortable, bien aidé par ses pneus de 30 mm, ce vélo peut vous emmener partout, sans pour autant perdre ce pep's propre aux modèles Cervélo. Car c'est bien en cela que ce modèle m'a surpris. Je le pensais un peu "poussif", mais pas du tout. Il est certes moins vif qu'un R5, mais on ne va pas se mentir, ce Calédonia 5 est déjà largement suffisant pour la majeure partie des cyclistes amateurs.

Le confort est bien la qualité première de ce vélo. On peut mettre cela sur le compte des pneus de 30 mm de section, mais pas que. Je suis habitué à rouler sur des vélos équipés de cette monte pneumatiques, et le Calédonia 5 offre sans aucun doute une excellente filtration.

Un bon équilibre entre confort, dynamisme, qui en fait un vélo toujours plaisant, joueur, et qui ne vous donne jamais vraiment l'impression de buter. Même dans la pente, il sait se montrer plutôt aérien et facile, même quand les pourcentages dépassent les 10%. Aucun excès de rigidité, un bon équilibre entre la douille de direction et la boîte de pédalier, accompagné par le triangle arrière, l'ensemble donnant toujours l'impression de vous accompagner.

En descente, il fait preuve là encore d'un bon équilibre et d'une belle précision, tout en tolérant quelques erreurs de conduite. Sur le plat aussi, dans les bouts droits où l'on roule à plus de 45 km/h, on n'a pas l'impression d'être bridé par l'aérodynamisme de ce vélo. Sans doute grapille-t-il quelques watts par rapport à un S5, ce qui serait bien normal, mais combien de cyclistes roulent à plus de 45 km/h pendant des kilomètres pour se dire qu'ils perdent des watts avec ce Calédonia 5 ?

Et avec la possibilité de monter des pneus jusqu'à 36 mm, on pourrait presque se laisser tenter par quelques escapades dans des chemins. Confirmation que j'ai pu avoir avec l'essai le lendemain d'un Aspéro, un modèle gravel donc, où nous étions accompagnés par une très sympathique demoiselle de chez Cervélo... avec son Calédonia 5 en pneus de 30 mm. Et elle passait partout avec aisance (bon, elle a un gros niveau technique et physique) alors que nous étions tous en pneus de 40 mm !

Bilan

Que vous optiez pour un rythme tranquille pour contempler le paysage ou attendre des compagnons moins costauds ou, au contraire, que vous adoptiez un rythme très soutenu de cyclosportive, le Calédonia 5 semble s'adapter à toutes les pratiques.

Jamais il ne semble être exigeant. Des sensations qui seraient bien sûr à confirmer sur des sorties plus longues, mais avec l'expérience, on sait vite reconnaître un vélo trop exigeant ou, au contraire, toujours docile avec son propriétaire.


Crédits photos : Matos Vélo & GruberImages (@jeredgruber et @ashleygruber)