Prise en mains du Cannondale SuperX, un gravel taillé pour la performance
Par Test matériel - Commentaires : 4 .
le vendredi 14 février 2025 07:58 -C’est dans l'Aube que Cannondale avait convié quelques journalistes pour l’essai de ce tout nouveau SuperX. Plus exactement, dans la commune de Les Riceys, à quelques kilomètres au sud de Troyes, au milieu des vignes de Champagne.
Un parcours assez court, mais idéal pour une prise en main avec des parties bitume, des pistes blanches, des singles, un peu de boue et de la caillasse. De quoi se faire une première idée de ce SuperX sur à peu près tous les terrains qu’il sera amené à rencontrer.
Un gravel hautes performances, dont le design se révèle assez proche du modèle route SuperSix. Un gravel fait pour aller vite, mais qui sait aussi franchir les terrains les plus cabossés. Bien sûr, un essai plus complet sera réalisé au cours de cette année.
Présentation
Le SuperX, c’est donc le nouveau modèle gravel course de chez Cannondale. Et la filiation avec le SuperSix, modèle route emblématique de la marque, est évident au premier regard.
Je vais vous passer rapidement le côté technique, puisque vous pouvez retrouver tous les éléments sur l'article dédié à la présentation de ce Cannondale SuperX 2025 ici.
Mais une filiation assez éloignée tout de même, puisque ce SuperX a entièrement été pensé pour le gravel, tant du côté du dégagement pneumatiques (51 mm à l’avant et 48 mm à l’arrière) que des capacités de filtration et bien sûr de la géométrie.
La monte pneumatiques d’origine est de 40 mm. Même si les épreuves se courent de plus en plus souvent avec de plus grosses sections, c’est sans doute la monte la plus polyvalente pour bien des acheteurs qui voudront affronter un peu tous les terrains.
Ce modèle, le SuperX 2, est équipé d’une transmission Shimano GRX 12V Di2 à double plateaux. Un retour au double plateaux pour moi qui suis désormais un afficionados du mono plateau en gravel. Mais le fait que la transmission soit électrique facilitera sans doute la transition.
Couple 48/31 côté plateaux, associé à une cassette 11-34 issue de la gamme route Ultegra. Un vélo annoncé à 8.5 kg et proposé à 6899 €.
Un vélo qui se montre bien doté en équipements, comme les roues Reserve 40/44 GR qui sont montées avec des moyeux DT Swiss 370. Côté pneus, des Vittoria Terreno T50 de 40 mm de section. Ce pneu Mixed Gravel Endurance, situé entre le Terreno Dry et le Mezcal, présente une bande de roulement polyvalente avec une nouvelle texture de lamelles directionnelles, ce qui en fait une excellente option pour un large éventail de terrains.
Un pneu qui ne sera pas forcément le meilleur allié sur les parties boueuses du circuit, mais devrait être plus à son aise sur les portions compactes.
Contrairement au modèle d'essai, équipé d'un cintre carbone, la version commercialisée sera montée avec un cintre FSA Trimax. Un cintre plutôt orienté route, avec un évasement de seulement 7°, preuve de l'orientation performances de ce SuperX.
Le SuperX dans les chemins
Au menu, un tour d'un peu plus de 26 km et 420 m de dénivelé mêlant chemins blancs, traversées de vignes, single en forêt dans la boue et bien sûr, un peu de caillasse pour agrémenter le tout, sans oublier du bitume.
Avec une pression de 1.6 bars à l’avant et 1.8 bars à l’arrière, le vélo se montre très agréable dès les premiers coups de pédales. Clairement, le côté dynamique est bel et bien présent. Et malgré cette faible pression, on ne ressent pas trop le côté « pompage » des pneus quand on se met en danseuse.
Sur route, on se retrouve à mener bon train, avec une position assez proche d’un vélo de route et un bon rendement, même si les crampons et la section de 40 mm commencent à marquer le pas au-delà de 30 km/h.
Arrivé sur les premiers chemins, le travail de flexion de la partie arrière (de la tige de selle jusqu’aux haubans en passant par le tube de selle) se fait agréablement sentir. Cela se ressent par rapport à l’avant, un peu moins filtrant. Sorti de cette première section vicinale, je dégonfle encore un peu l’avant pour obtenir plus de confort sur l’avant.
Dans une bosse boueuse, l’arrière motrice plutôt bien malgré des pneus pas trop cramponnés. Le SuperX est maniable, on évite les pièges aisément. Sur un mur où la pente atteint 17 % (sur bitume), j'ai apprécié el côté plutôt facile du vélo, très tolérant. Cannondale n'a pas opté pour une rigidité extrême qui plante le cycliste à basse vitesse. La comparaison avec un SuperSix EVO, qui semble toujours s'adapter à la forme du cycliste, est plus qu'évidente.
Le plus « compliqué » pour moi est de devoir gérer deux plateaux au final. J’hésite parfois entre rester sur la plaque ou tomber le petit plateau…. Mais sur terrain très accidenté, il vaut mieux réfléchir vite et ne pas se tromper, au risque de rester planté.
Autant j’étais assez réfractaire au monoplateau il y a encore 4 ans, autant avec le passage à 12 vitesses voire 13, ce dernier se montre bien plus simple à gérer en gravel. Clairement, je ne reviendrai pas en arrière.
Mais revenons-en au vélo. Les longues pistes blanches sont un terrain de prédilection pour ce SuperX . Des pistes où l’on peut envoyer du braquet et rouler vite. Sur ce terrain, ce vélo est redoutable d’efficacité et de stabilité.
Un passage dans un single boueux en forêt montrera un peu plus les limites du vélo mais surtout de son pilote, qui, sur le plan technique, est loin de rivaliser avec les meilleurs acrobates issus du cyclocross ou du VTT. Ajoutez-y des pneus dont les crampons sont minimalistes et des passages très gras… forcément, je me régale un peu moins, mais je constate tout de même que le vélo reste maniable sur ces enchainements « scabreux » passés à basse vitesse.
Mais on atteint là les limites à la fois du gravel course, mais aussi des pneumatiques de 40 mm. Dans ces conditions, des pneus de plus de 45 mm plus accrocheurs auraient été plus à leur aise, mais le gravel, avec la multiplicité des terrains que l’on peut rencontrer sur une journée, est toujours affaire de compromis.
De retour sur des pistes moins grasses, je reprends du plaisir avec une bonne filtration. J’avais peur de ressentir trop de flexion au niveau de la tige de selle, mais il n’en est rien. Ca fléchit suffisamment pour apporter de la filtration, sans pour autant perturber le cycliste au pédalage. C'est totalement transparent tout en restant efficace.
Bilan
Ne nous y trompons pas, ce SuperX est bel et bien un véritable vélo gravel.
J’avais l’inquiétude qu’il soit plus un Allroad qu’un gravel, il n’en est rien. Même avec des pneus de seulement 40mm, il montre de belles capacités sur les terrains difficiles, tout en étant très dynamique dès que l’on a besoin d’accélérer. Et la possibilité d'y monter des pneumatiques de 48 mm et même plus en font, pour moi, un gravel à part entière.
Un vélo qui pourrait bien pour beaucoup, être l’unique vélo à avoir dans son garage si vous voulez aussi bien rouler sur des chemins que sur la route, quitte à avoir deux paires de roues pour passer d’une pratique à l’autre, en ayant en tête que Cannondale préconise une section minimale de 33 mm, ce qui ne sera pas pénalisant à l’heure où nombre de vélos de route sont équipés de pneus de 30mm.
Un comportement qui sera bien sûr à confirmer sur un essai de plus longue durée, sur des terrains que je connais pas cœur.
Fil des commentaires de ce billet