Présentation

Comme vous pouvez d'emblée le constater, esthétiquement, l'Orca évolue peu. Même sa géométrie est identique à l'ancienne génération. La volonté d'Orbea n'est pas de suivre une mode ou de transformer son Orca en un vélo aéro (pour cela, il y a l'Orca Aero) ou un gravel light. Non, la marque basque préfère capitaliser sur les qualités de son vélo, à savoir son poids, son dynamisme et son confort, en essayant de faire évoluer points à chaque génération.

Deux types de cadres sont donc proposés par Orbea, la version haut de gamme OMX à seulement 765 grammes le cadre et cette version OMR, qui accuse 1040 grammes en taille 53 auxquels il faut rajouter entre 80 et 100 grammes de peinture suivant la complexité de cette dernière. La fourche de son côté, est annoncée à 360 grammes (OMX) ou 410 grammes (OMR).

Cela donne une différence de plus de 320 grammes entre le kit cadre + fourche OMR et OMX.

Le design « Powerspine » du cadre est un élément clé du vélo. La structure inférieure du cadre gère la majeure partie des efforts de torsion et latéraux. La douille de direction, le tube diagonal et les bases résistent à la torsion, transmettent la puissance à la roue arrière et améliorent la précision de conduite. Ce concept permet à Orbea d'économiser du poids ailleurs sur le cadre sans compromettre sa rigidité.

Grâce au système ICR, optimisé pour les groupes mécaniques comme électroniques, les câbles sont soigneusement routés sous la potence et à travers la douille de direction, sans frottement ni cliquetis. Le serrage de la tige de selle ronde (27.2 mm) se fait via un système dissimulé sous un cache plastique au niveau du tube supérieur. La fourche a aussi été retravaillée pour favoriser l'écoulement d'air.

Mais ce sont là les 3 seuls éléments vraiment modifiés pour favoriser l'aérodynamisme de l'Orca. Orbea a toujours opté pour le gain de poids pour cette nouvelle mouture. Si un gain aérodynamique pouvait se faire sans alourdir le vélo, banco. Mais si c'était au détriment de la masse, la marque basque a préféré rester sur une solution légère.

On revient d'ailleurs sur une fixation des haubans "à l'ancienne", à savoir au niveau de la jonction tige de selle et tube supérieur. L'ancienne génération avait pourtant opté pour des haubans fixés une dizaine de centimètres plus bas. Mais avec l'arrivée au catalogue de l'Orca Aero, l'Orca traditionnel revient sur cette conception plus intemporelle. Le dégagement pour les pneumatiques reste de 32 mm, suffisant sur la route pour qui recherche du confort.

L'Orca M20iTEAM Ultegra Di2 (mais avec un pédalier Dura-Ace ici) pèse 7.66 kg en taille 55 et quelques "options" que je vous détaille ci-dessous. En version de base, il coûte 5832 € pour 7.8 kg.

7 tailles de cadre sont proposées : 47, 49, 51, 53, 55, 57 et 60cm. Attention, je me suis fait moi-même avoir, habitué à prendre du 54/55 pour tous mes vélos test. Il m'aurait fallu ici un 53 pour être au top. Même si en 55, ça passe, la sortie de selle n'est pas énorme et j'aurai pu avoir une bien meilleure esthétique avec un 53.

Personnalisation MyO

Comme indiqué en introduction de cet essai, Orbea m'a permis de personnaliser cet Orca d'essai, en partant de la base d'un M20iTEAM que vous pouvez retrouver ici.

La marque basque est une des seules à proposer ce service de personnalisation de peinture mais aussi des périphériques, gratuitement.

Tous les modèles ne sont pas éligibles, mais c'est le cas de la plupart. J'ai donc pu modifier pas mal de choses comme le modèle de roues, de pneus, les braquets, ...

Là où bien des marques vous imposent des longueurs de manivelles, de potence, de cintre ou des braquets spécifiques, ici, vous faites ce que vous voulez.

Mais la personnalisation a aussi touché la peinture, que j'ai pu sélectionner à ma guise. Ca prend du temps..... car les choix sont nombreux et on trouve beaucoup de combinaisons qui plaisent. Le plus dur est de faire un choix final.

Je me suis arrêté sur un vélo majoritairement rouge (Pure Red) avec du noir, et des logos couleur titane. Les combinaisons sont si nombreuses que vous avez de fortes chances d'avoir un vélo unique. Et la finition finale est sans reproche ! Voici en détails ce que ça donne.

Equipement

Ce M20iTeam est équipé d'une transmission Shimano Ultegra Di2. Vous verrez sur les clichés que mon exemplaire est doté d'un pédalier Dura-Ace, c'est la seule "entorse" au montage d'origine, en raison d'un souci d'approvisionnement sur le pédalier Ultegra. Orbea a préféré équiper mon vélo ainsi, ce qui ne changera pas grand chose à l'essai ni au poids final (20 g de moins pour le Dura-Ace).

J'ai ici opté pour mon braquet habituel, à savoir 52/36 et 11-34. Une transmission connue, sans surprise donc.

Du côté du poste de pilotage, on trouve des composants maison OC. Cintre OC Road Performance RP21 Alu SL et potence OC Road Performance RP10, elle aussi en aluminium. Pour les cyclistes qui souhaiteraient monter un guidon intégré Vision Metro 5D ou Deda Alanera, Orbea propose un adaptateur dédié et il est bien sûr possible de choisir ces options avec MyO.

La tige de selle, ronde avec son diamètre de 27.2 mm, est elle-aussi issue des composants maison OC, il s'agit ici du modèle Performance XP10-S Carbon associé à une selle Fizik Vento Antares R7 avec rails alu.

De base, le vélo est équipé des roues RP35 Team de chez OQUO, la marque de roues maison. Des roues de 35 mm de haut à 1465 grammes la paire.

Ici, Orbea m'a surclassé avec des RP35LTD (option à 700 €) annoncées à 1370 grammes la paire, les plus légères de la gamme. Toujours 35 mm de haut et une largeur interne de 21 mm avec des "mini-crochets", une solution intermédiaire entre une jante sans crochets et une jante traditionnelle. Une solution qui, selon la marque, permet un choix plus large de pneumatiques tout en optimisant la transition entre le pneu et la jante pour améliorer encore davantage l'aérodynamisme.

Ces roues sont équipées de moyeux Zipp Cognition VS2 avec 24 rayons Sapim CX-Ray TCS à l'avant et à l'arrière. J'ai ici opté pour des pneus Vittoria Corsa Pro en 28 mm en lieu et place des Vittoria Corsa N.Ext G2.0. Les Corsa Pro sont à mon avis plus en adéquation avec le caractère course de l'Orca et des roues très légères.

Sur la route

Bien que jouant la carte de la polyvalence, ce nouvel Orca se montre plus dynamique que la génération précédente, un peu plus joueur, tout en restant très confortable.

Bien que ce soit pas ici la version OMX, plus légère de près de 300 grammes, les 7.7 kg de cette version s'en sortent plutôt bien même dans les bosses grâce à une rigidité bien dosée, aussi bien du côté du cadre que des roues.

Ces dernières sont en effet rigides, mais sans tomber dans l'excès. Le profil de 35 mm sied parfaitement au vélo et les tubeless Vittoria Corsa Pro de 28 mm complètent le tout grâce à leur carcasse coton qui permet de filtrer la majorité des aspérités de la route.

Bien sûr, le terrain de jeu préféré de l'Orca, c'est la montagne, surtout du côté montant. Et même si cette version OMR ne brille pas par une légèreté extrême, son bon équilibre avec une douille de direction et une boîte de pédalier rigide et un triangle arrière plus souple permet de grimper aisément, aussi bien au train qu'en relances.

En descente, une fois le sommet passé, l'Orca est un vélo très sûr, que l'on manie facilement et qui ne se montre pas sensible sur les changements d'angles quand il y a du vent. En ce sens, les roues à profil "bas" sont un gage de sécurité.

Sur le plat, en mettant du braquet, l'Orca permet de rouler vite et même les roues de "seulement" 35 mm ne permettent pas de se sentir "freiné" par rapport à des roues hautes. Certes, il sera moins performant passé 45 km/h qu'un vélo aéro... mais vous êtes nombreux parmi ceux qui me lisent à ne pas rouler souvent à 45 km/h. Dans ce cas, la polyvalence de cet Orca fait sens.

Le vélo se montre très stable même à haute vitesse et en cas de fort vent. Le tout, avec un excellent confort, pour peu que vous ne gonfliez pas trop les pneus. Sur ces Vittoria Corsa Pro de 28 mm, j'ai opté pour des pressions de 4.5 bars à l'avant et 4.8 bars à l'arrière.

Bilan

Au fil des générations, l'Orca se bonifie, tout en restant fidèle à son ADN de grimpeur. Car clairement, les ascensions sont toujours son terrain de prédilection, grâce à un cadre rigide mais sans excès et un très bon confort.

Si certains lui reprocheront son design presque daté, les autres salueront justement une esthétique plus intemporelle, qui ne subira pas - ou moins - les effets de mode.

Une belle réussite pour un vélo polyvalent et surtout, un positionnement tarifaire toujours très agressif par rapport à la concurrence, tout en offrant aux acheteurs la possibilité de personnaliser les périphériques, les dimensions de ces derniers, les braquets, roues ou encore pneus.... ainsi que la peinture grâce à MyO.

Et à ce niveau, l'Orbea Orca est quasiment imbattable !

Photos : Sonam.cc et Matos Vélo