Présentation

Malgré ce tarif, le BH SL1 bénéficie d'une construction sérieuse au niveau de son cadre carbone, avec un serrage de selle dissimulé dans le tube supérieur et une intégration complète de la câblerie.

Pas mal pour un vélo équipé d'une transmission mécanique. Pour cela, BH a opté pour un cheminement des câbles depuis le cintre vers l'intérieur du cadre via une ouverture réalisée dans le capot du jeu de direction, c'est le système ICR.

Un système qui a l'avantage d'être relativement simple de conception, qui permet à la direction de tourner complètement (pas de butée limitative à cause de cette intégration) tout en permettant de monter n'importe quelle potence ou tout type de cintre.

Le triangle arrière est réalisé en une seule pièce en carbone conçue avec des haubans spécifiques qui transmettent la puissance du cycliste lors du pédalage. Un triangle arrière pas mal travaillé avec des haubans cintrés et des bases conséquentes. On le voit, BH a semble-t-il privilégié le confort sur le dynamisme avec des haubans fixés tout en haut du tube de selle.

Vélo endurance oblige, BH a prévu pas mal de dégagement, afin de permettre de monter des pneus jusqu'à 30 mm. Le vélo est livré avec des pneus de 28mm et effectivement, il y a de la marge.

Faisant appel au système BB386EVO, le boîtier de pédalier possède un diamètre surdimensionné allant jusqu’à 86 mm. Par ailleurs, l’augmentation du diamètre de la base du tube diagonal jusqu’à 80 mm permet de diminuer l’épaisseur des parois du tube et d’accroître la rigidité de torsion ainsi que la rigidité arrière.

Le dessin du cadre fait apparaître un slopping prononcé. Ayant opté pour un cadre en taille MD, avec une hauteur de selle de 74.5 cm, la sortie de selle est conséquente. Le tube diagonal s'élargit au fur et à mesure que l'on approche de la boîte de pédalier. Le tube de selle offre la même spécificité, s'évasant au fur et à mesure qu'il s'approche de la boîte. Aucun doute, la rigidité devrait bien être présente à ce niveau. La douille de direction est quant à elle nettement plus fine et en forme de sablier.

Disponible en bleu, rouge, jaune, gris et blanc, il est ici testé en rouge, une teinte métallisée du plus bel effet. Venons-en au poids. Bien sûr, vélo à disques, cadre pas hyper léger et surtout, des roues assez lourdes, le vélo affiche 8.95 kg à mon peson.

Equipement

Voilà bien longtemps que je n'avais pas testé de vélo en transmission mécanique. Il faut reconnaître que bien des vélos sont aujourd'hui équipés d'une transmission électronique, qui possède des avantages, mais le prix s'en ressent.

BH a donc opté pour des transmissions mécaniques sur toute la gamme SL1 et c'est ici un groupe Shimano Ultegra. Un groupe qui a fait ses preuves depuis des années. Il est ici monté avec un pédaler FSA Gossamer 50/34 associé à une cassette 11 vitesses 11-30. Je préfère l'esthétique d'un pédalier Ultegra, mais ce mix permet de gagner quelques euros.

Le freinage est confié à un système hydraulique avec des étriers pinçant des disques. A noter que BH a prévu de pouvoir fixer un disque de 180 mm à l'avant !

Les roues sont des Vision Team TC 30 à disques. Un profil bas en aluminium donc, avec un poids annoncé à 1920 grammes. Elles sont ici montées avec des pneus Hutchinson Nitro 2 en 28 mm de section. a gomme lui permet aussi d’être résistant à la crevaison et d’avoir une longévité importante. Un pneu plutôt typé loisirs que dynamisme, affiché à 350 grammes pièce.

Je n'ai pas démonté le tout pour peser roues d'un côté et pneus de l'autre, mais on arrive à une masse totale roues + pneus + chambres de 2910 grammes. De bonnes roues d'entrée de gamme donc, mais qui pourront avantageusement être remplacées par des modèles plus légers pour ceux qui voudront alléger leur monture. J'ai testé avec des Prymahl Orion C50 Pro Disc avec tubeless GP 5000 de chez Continental, le poids descend à 2210 grammes, soit un gain de 700 grammes.

Côté périphériques, c'est basique. Tige de selle alu BH Lite en 27.2 mm surmontée d'une selle Prologo Nago et côté poste de pilotage, potence et cintre BH en aluminium. C'est simple, mais cela permet de proposer un ensemble plutôt cohérent à un prix relativement bien placé.

Sur la route

D'emblée, précisions que la géométrie du cadre est sans surprise orientée endurance, avec un Reach assez court et un Stack plutôt élevé, avec notamment une douille de direction de 15 cm de haut.

Je me retrouve avec une position assez droite et une potence de seulement 100 mm qui n'aide pas à avoir une position plus allongée.

Sans surprise, dès les premiers tours de roues, on sent que la masse à déplacer est conséquente. Sans bidons, mais avec pédales, sacoche de selle, compteur, on approche les 9.5 kg. Mais une fois lancé, le BH SL1 se laisse apprécier, avec un confort surprenant avec ses pneus de 28 mm de section. Dommage que ce ne soient pas des tubeless, le confort aurait été encore plus grand.

Lancé donc, le BH SL1 se montre stable et sa masse, finalement, se montre plutôt d'une bonne aide tant que le terrain est plat voire en faux plat descendant. Même si les roues ne sont que de 30 mm, on ne se sent pas "lésé".

De rigidité, le BH SL1 n'en manque pas. Ce n'est pas parce-qu'il s'agit d'un vélo endurance qu'il se trouve mou. Et même les pneus Nitro 2 de chez Hutchinson en 28 mm ne se montrent pas trop souples au niveau de leur carcasse, tout en conférant pourtant une bonne filtration et un bon confort de roulage. Même sur des sprints, je n'ai pu mettre en défaut ce cadre ou même les roues, bien que ce ne soit pas son domaine de prédilection. Mieux vaudra faire un sprint déjà lancé que de démarrer à basse vitesse.

En bosses, pas de surprise, le dynamisme n'est pas aidé par la masse totale et il faudra grimper à vitesse régulière, de préférences sans à-coups. Un constat qui se confirme à chaque relance à basse vitesse (stop, feux, virages serrés). Mais ce n'est pas une surprise et ce n'est, de toutes façons, pas son créneau.

Un BH SL1 qui se montre sécurisant, facile à manier dans les descentes, même rapides, où ses pneus de 28 mm offrent une bonne accroche et un sentiment de sécurité grâce à la bonne filtration des aspérités, le vélo se montre plus stable sur les revêtements parfois bosselés.

La transmission se montre fiable et précise, sans aucune mauvaise surprise. De même, le freinage est mordant et facilement dosable. Si BH a prévu la possibilité de monter un disque avant de 180 mm, je n'en vois pas la nécessité, on a suffisamment de puissance pour parer à toute éventualité.

Par acquit de conscience, j'ai troqué les roues Vision Team TC 30 par des Prymahl Orion C50 Pro Disc avec tubeless GP 5000. Résultat, 700 grammes de moins sur la balance, 8.25 kg.

Sans devenir un "missile", le comportement du vélo s'en trouve nettement changé. On perd bien sûr en confort, ce qui sera préjudiciable sur les longues distances. En revanche, le vélo se montre plus dynamique sur les relances et les bosses. A haute vitesse sur le plat (plus de 40 km/h), je n'ai clairement pas trouvé d'énorme changement.

Preuve que troquer des roues de 30 mm pour des 50 mm ne change pas réellement la donne. Preuve aussi que ce cadre SL1 de BH est plutôt bien né et se retrouve ici uniquement pénalisé par son train roulant. Aussi bien roues que pneus sont très lourds.

Bilan

Un vélo plutôt appréciable et qui malgré un tarif de 2999 €, offre une intégration complète de la câblerie sans système trop compliqué à maintenir et un cadre bien né, conférant un bon équilibre entre confort et rigidité.

Seules les roues sont le point le plus pénalisant de ce vélo. A 1920 grammes la paire de roues, on pourra aisément les troquer pour de modèles plus légers quand le besoin s'en fera sentir et si vous avez envie d'avoir un vélo plus dynamique et plus léger, pour aller affronter la montagne par exemple.

Mais le constructeur ibérique a le mérite de proposer un modèle carbone accessible. Et pour les budgets encore plus serrés, un modèle en Shimano 105 à 2399 € sera aussi une bonne affaire.

Photos : Matos Vélo - Sonam.cc