Présentation

Ici testé dans une version rouge avec logos blancs, KTM vous laisse un large choix, puisque pas moins de 6 coloris sont disponibles pour cette version équipée en Ultegra Di2, sans surcoût.

Un fait suffisamment rare dans la production vélocipédique actuelle pour être souligné. Difficile de ne pas y trouver son compte.

Esthétiquement, point de gros tubes, le Revelator Alto joue dans la discrétion et des formes simples. Si le tube diagonal est bien sûr plus imposant que les autres, il reste relativement compact. Le tube supérieur est plat (et arbore une jolie sérigraphie en relief sur l'avant) et le tube de selle est triangulaire. Qui dit tube de selle triangulaire dit tige de selle spécifique, mais aussi un serrage de selle spécifique, ici dévolu à un serrage plutôt traditionnel à collier.

Seuls troubles fêtes dans ce dessin "simple", les haubans et la fourche. A l'arrière donc, les haubans viennent rejoindre le tube de selle avec un replat sur la partie haute que l'on voit couramment sur les vélos aérodynamiques.

Du côté de la fourche aussi, on trouve ces appendices au niveau de l'axe traversant, mais je doute que leur utilité soit grande, même à haute vitesse. Il s'agit plus sûrement d'une épreuve de style.

Une fourche qui se montre très fine jusqu'au pivot avec une tête plutôt compacte sur laquelle vient s'insérer la durite de frein avant. Malgré sa finesse, KTM promet une fourche très rigide latéralement, gage de dynamisme dans les bosses mais aussi de précision et de réactivité dans les descentes.

A noter que cette fourche ainsi que la conception des haubans peut théoriquement permettre de monter des sections allant jusqu'à 32mm.

Techniquement, l'Alto, qui n'est disponible qu'avec des freins à disque, répond à toutes les exigences d'un vélo de route moderne avec ses axes traversants aux dimensions standards et une câblerie interne au niveau du cadre.

Au niveau du cadre seulement, car au niveau du poste de pilotage, il y a pas mal de câbles et autres durites devant le cintre qui vont rejoindre et le haut de la fourche, ainsi que l'entrée principale de tout ce petit monde, sur le haut du tube horizontal. A l'heure où de plus en plus de vélos proposent une intégration quasiment complète, cette multitude de câbles devant le cintre et la potence nuit un peu à la ligne générale du vélo.

KTM annonce que son cadre Revelator Alto ne pèse que 790 gammes. Ce qui donne un vélo complet, ici équipé d'un groupe Ultegra Di2 et de roues DT Swiss PRC 1650 Spline DB 35 Carbon, à seulement 7.4kg en taille M (55). Bien sûr, il y aura toujours les râleurs pour qui un vélo destiné à grimper doit peser moins de 7kg, mais avec des freins à disques, cela n'est possible que sur du très haut de gamme.

Equipement

Ce modèle est équipé du groupe Shimano Ultegra Di2, la transmission électronique abordable de la marque nipponne. Pas grand chose à en dire, elle a fait ses preuves depuis plusieurs années.

Les développements sont ici 50x34 et 11-28. Un choix qui ravira les cyclosportifs moyens, mais les plus costauds trouveront le compact trop court, un semi-compact 50x36 aurait sans doute été plus judicieux.

Cintres et potences sont des modèles alu marquées KTM, de même que la tige de selle qui elle est en carbone. Cette dernière est surmontée d'une selle Fizik Antares R5.

Côté roues, le vélo est équipé de DT Swiss PRC 1650 Spline DB 35 Carbon annoncées à 1550g la paire, ce qui semble un excellent compromis pour un vélo typé grimpeurs. 35mm de haut, c'est suffisant pour une roue qui se veut polyvalente et ce ne sera pas trop pénalisant à haute vitesse.

Les roues sont montées avec des pneus Schwalbe Pro One Evo V-Guard TLE 28, 28mm de section donc en version tubeless. Une section qui, même si c'est à la mode, surprend toujours et me laisse circonspect, surtout pour un vélo destiné à grimper qui mérite toujours de grapiller quelques grammes. A mon avis, une section de 25/26mm est amplement suffisante sur ce type de vélo..... sauf si c'est pour compenser un certain manque de confort, ce que nous verrons plus bas.

Côté disques, choix étonnant une fois de plus, avec deux disques de 140mm, là où la norme est plutôt de trouver du 160mm à l'avant. A voir si le freinage n'en pâtit pas trop.

Sur la route

Cantonner ce Revelator Alto à un vélo grimpeur serait une erreur. Comme beaucoup de vélos aujourd'hui, il joue la polyvalence et se montre à l'aise sur la plupart des terrains.

La géométrie plutôt typée sportive se montre plutôt équilibrée et conviendra aussi aux cyclistes qui ne sont pas très souples. Sa rigidité est élevée, tant au niveau de la boîte de pédalier que de la douille de direction et du triangle arrière. Si autrefois, un vélo montagne pouvait se montrer trop "souple" pour les coureurs puissants et les sprints, ce n'est souvent plus le cas et ce vélo en est la preuve.

Il pourra donc même s'envisager pour un coureur adepte des critériums et les rouleurs puissants.

Sur les routes vallonées et les longues lignes droites avalées rapidement, il se défend aussi très bien et les roues DT Swiss PRC 1650 Spline DB 35 Carbon que l'on pourrait trouver au premier abord trop basses pour jouer sur ce tableau, se défendent bien tout en étant très stables en cas de rafales de vent. Par contre, les pneus de 28mm semblent légèrement pénalisants à haute vitesse, on sent une légère perte de rendement.

Quant au confort, ce n'est sans doute pas la qualité première de ce Revelator Alto. Malgré justement ces pneus de 28mm de section et même en descendant la pression à 5 bars, ça manque de filtration. Cadre hyper rigide, fourche droite et roues très rigides verticalement aussi, tout ceci participe au dynamisme du vélo... mais cela se paye forcément côté confort.

Le cintre, bien que basique, se montre ergonomique. Mais sa rigidité retransmet toutes les vibrations.

Dans les bosses, le KTM Revelator Alto est sur son terrain de jeu et on prend réellement du plaisir à grimper. Bien sûr, certains argueront que 7.4kg sans pédales pour un vélo, c'est lourd, mais cette masse se fait oublier une fois en route.

En descente, sa rigidité lui permet d'être très précis dans les virages et vif sur les changements d'angles. On se sent en sécurité dans les descentes rapides avec un vélo posé sur des rails.

Seul bémol, le freinage. Sans être dangereux, loin de là, le disque avant de 140mm sera à réserver aux coureurs de 65kg ou moins. Au-delà, pour ceux qui veulent de la puissance de freinage et aiment descendre rapidement en retardant au maximum leur freinage, mieux vaudra remplacer ce disque par un 160mm.

Roval Alpinist et pneus Turbo Cotton 26mm

Pour compléter cet essai, j'ai monté les roues Roval Alpinist CLX, surtout pour voir ce que donne ce vélo chaussé de pneumatiques de 26mm en lieu et place des 28mm de série.

On gagne tout de même 330g sur l'ensemble roues + pneus, ce qui permet au vélo de passer à 7.1kg. En bosse, on gagne légèrement en facilité, le vélo semble un peu plus facile, mais je mettrai plus cela sur le compte de la construction des roues plutôt que le gain de 300 grammes, anecdotique.

Par contre, le confort est en hausse. Une meilleure filtration causée par les roues qui filtrent mieux verticalement -j'ai pu le constater sur tous mes essais avec ces Roval Alpinist - mais aussi grâce aux pneus Turbo Cotton 26mm (gonflés à 6 bars) qui offrent un confort étonnant, preuve "qu'il n'y a pas que la taille qui compte". Certains pneus 28mm se montrent plus raides que des 26mm. On peut envisager d'accumuler plus facilement les heures de selle.

Le vélo se montre ainsi plus confortable, avec un toucher hallucinant et surtout un excellent rendement. C'est un fait, à chaque fois que je monte ces Roval Alpinist sur un vélo, la qualité des roulements de la roue et le rendement des pneus font une nette différence. Les Turbo Cotton font partie des pneus qui offrent la plus faible résistance au roulement du marché, et ça se ressent véritablement.

Bilan

Typé grimpeur, ce KTM Revelator Alto n'en est pas moins polyvalent et conviendra aux cyclosportifs et aux coureurs, même puissants, grâce à la rigidité offerte par son cadre.

S'il n'est pas le vélo le plus filtrant et confortable qui soit, opter pour de bons pneus, comme ici les Turbo Cotton 26mm, permet de largement améliorer ce point tout en gagnant en plus en rendement.

Deux bémols, la câblerie apparente au niveau du cintre et assez importante, qui n'est pas gênante mais n'est plus vraiment au standard, ainsi que le disque de frein avant, de 140mm, un peu trop juste si l'on pèse plus de 70kg et que l'on aime attaquer dans les descentes. Fort heureusement, changer le disque ne prend que quelques minutes.

Un vélo polyvalent, au caractère équilibré et plutôt abordable.