Présentation

Deux coloris au programme pour ce Cento10 SL, rouge / noir comme sur ces photos, ou noir / rouge (couleurs inversées).

Au niveau du design, on croirait qu'il s'agit d'un Cento10 Pro tant les similitudes sont grandes. Ce Cento10 SL perd même la trappe présente sur les Cento 10Pro; au niveau du haut du tube diagonal. Mais à part ça, on les croirait réellement sortis du même moule. D'ailleurs, ils possèdent la même géométrie. Seul le layup de carbone doit être différent. Ce Cento10SL est donc une copie conforme du Cento10PRO, mais utilise une fibre moins haut de gamme (Carbone NH-MOD) afin de garder un tarif contenu.

Là où un Cento10 Pro est annoncé à 990g le cadre, le Cento10 SL ne pèse que 1190g, soit 200g de plus.

On retrouve donc des tubes de type Kamm Tail, des haubans placés relativement bas au niveau de leur jonction avec le tube de selle, la possibilité de fixer le porte-bidons du tube diagonal à deux hauteurs différentes et un serrage de tige de selle dissimulé avec une tige de selle aérodynamique.

Le tube diagonal est de dimension assez généreuse, le tube supérieur étant quant à lui légèrement incurvé et s'affinant à mesure qu'il s'approche de la tige de selle. Entre le tube de selle et ce tube supérieur, on trouve un angle qui dissimule le système de serrage de la tige de selle.

Rien à dire, c'est superbement réalisé et même la peinture semble de très bonne qualité. On est loin d'avoir ici un Wilier au rabais.

Hormis les 200g de plus du cadre, ce qui change vraiment pas rapport au Cento 10 Pro, c'est l'intégration au niveau du poste de pilotage. Car si ce Cento10 SL bénéficie d'une intégration parfaite de la câblerie, l'utilisation d'un cintre traditionnel en lieu et place du cockpit Alabarda fait que les câbles sont visibles au niveau du cintre avant leur entrée sous la potence. Ensuite, ils disparaissent au niveau de la douille de direction. Wilier a développé des roulements extra fins au niveau de la douille de direction qui permettent de faire transiter facilement 4 câbles à ce niveau.

Mais très sincèrement, c'est loin d'être un retour aux câbles bien visibles. D'autant plus que je suis certain qu'en raccourcissant un peu certains câbles et durites, on peut arriver à un résultat encore plus esthétique. Ce Cento10SL inaugure une nouvelle potence, la Stemma SL, qui est la première potence alu permettant d'intégrer les câbles, grâce à un cache en composite situé dessous.

Cette potence a été développée en collaboration avec Ritchey et permet de monter/régler le vélo sans démontage du cintre

Ici testé dans sa version haut de gamme avec transmission Shimano Ultegra Di2 et roues Wilier NDR38 KC Disc, j'ai pesé cet exemplaire à 7.83kg en taille M. Un poids finalement très raisonnable pour un "milieu de gamme" puisque certains haut de gamme concurrents ne font pas mieux pour beaucoup plus cher.

Equipement

Comme déjà dit précédemment, le modèle essayé ici est équipé d'une transmission Shimano Ultegra Di2, le plus haut de gamme proposé sur ce Cento 10 SL. Un groupe qui n'a pas grand chose à envier à son grand frère Dura Ace en termes de fonctionnement, il est simplement un peu plus lourd.... mais surtout beaucoup plus accessible.

Wilier a opté pour un pédalier compact 50x34 associé à une cassette 11-30. La batterie Di2 est dissimulée dans la tige de selle.

Cintre, tige de selle et potence sont des éléments conçus par Ritchey, spécialement pour Wilier. La pièce maîtresse de cet ensemble est donc la potence spécifique Stemma SL qui permet de faire router les câbles depuis le cintre vers la douille de direction. Cette potence présente un système de fermeture avec vis inversées. Deux vis seulement (le capot s'ouvrant grâce à des charnières), qu'il faut aller visser par l'arrière. Pas des plus pratiques pour un bon serrage, mais en général, on n'a pas à aller chercher ces vis tous les 4 matins.

Les roues sont des modèles Wilier, les NDR38 KC Disc qui, comme leur nom le laisse supposer, font 38mm de haut avec une largeur de jante de 24mm en externe (17mm entre crochets).

Des roues en carbone compatibles tubeless avec moyeux alu 6061 qui sont fabriquées par Miche en Italie. Elles sont annoncées à 1665g la paire et sont livrées avec des tubeless Vittoria Corsa Graphene 2.0 en 25mm de section.

Les roues sont fournies avec une combinaison "standard" de disques, à savoir 160mm à l'avant et 140mm à l'arrière.

Enfin, la selle utilisée est la populaire SLR Boost de Selle Italia.

Sur la route

En montant sur le Cento10 SL, on retrouve de suite une position assez agressive. Pas surprenant, il s'agit de la même que celle du Cento 10 Pro. La douille sur ce modèle en taille M est assez courte, 13.8cm, pour un tube horizontal de 54.1cm.

Une fois en route, on retrouve des sensations proches, pour ne pas dire identiques, au Cento10 Pro. La différence de layup carbone ne se ressent aucunement et on a donc droit à un vélo très rigide mais qui filtre néanmoins plutôt bien verticalement.

A haute vitesse, j'ai apprécié les roues Wilier NDR38 KC Disc qui apportent une plus-value aéro et une inertie appréciable quand on est lancé. Elles ne sont pas trop sensibles aux rafales de vent, ce qui fait que le Cento10 SL reste très stable.

L'inertie offerte par ces roues sur le plat est bien sûr légèrement pénalisante en bosse si l'on veut réaliser des accélérations. Elles sont plutôt destinées à monter au train, tout comme le vélo d'ailleurs puisque sa rigidité générale le rend un peu moins vivant sur les accélérations à partir de basses vitesses. Mais c'est là le lot de la plupart des vélos aéro.

En descente, le vélo a un comportement très sain, stable même en cas de vent latéral, très précis et avec la puissance d'un freinage à disques au-dessus de tout soupçon qui permet de ralentir efficacement quelles que soient les conditions météo. Les pneus de 25mm de section sont largement suffisants, preuve que certaines marques livrant leurs vélos avec des sections de 28mm le font avant-tout pour palier au manque de filtration du vélo.

Le Cento10 SL filtre de son côté très bien les imperfections de la route et on peut sans crainte l'utiliser pour de très longues sorties. Et sur des sprints, il se montre imperturbable avec une rigidité lui permettant d'accélérer de plus en plus facilement au mesure que la cadence augmente.

Le poste de pilotage est très agréable et une fois sur le vélo, on ne voit plus les gaines qui passent sous le cintre. La prise en main sur le cintre Barra SL est très agréable, tout juste pourra-t-on être légèrement gêné par les câbles et gaines qui sont attachés ensemble par une grosse gaine en plastique. On aura à mon avis tout intérêt à la retirer pour plutôt scotcher les durites et câbles ensemble avec du ruban adhésif d'électricien, ce qui sera plus fin et plus esthétique.

Bilan

Au final, hormis le cintre permettant une intégration totale sur le Cento10 Pro, ce Cento10 SL n'a pas grand chose à envier à son grand-frère.

Rigide mais néanmoins confortable, il se montre à son aise sur de nombreux terrains, même sur la haute vitesse reste son terrain de jeu favori.

Et même ceux pour qui cette version équipée d'un groupe Ultegra Di2, affichée à 5600€, est trop onéreuse, la version en Ultegra mécanique à 3700€ et annoncée à 8.65kg vous permettra sans aucun doute de débuter avec un excellent vélo aérodynamique, qui pourra sans peine évoluer par la suite en troquant les lourdes Shimano RS170 DISC à 2100g la paire pour un modèle plus haut de gamme et plus léger, permettant un gain potentiel de 600/700g.