Présentation

Esthétiquement, les Corima MCC DX frappent un grand coup et il est impossible de les confondre avec une autre paire de roues.

Mais ce design n'est pas là pour faire joli. Alors que les roues à disques ont imposé d'augmenter le nombre de rayons, Corima a développé un nouveau concept de rayons en carbone. La nouvelle forme des rayons MCC DX a été dessinée pour améliorer la pénétration dans l’air. Ce nouveau design permet d’augmenter de 9 % l’aérodynamisme de la roue AV et de 18 % la roue AR (par rapport aux roues MCC 2019).

Les MCC sont composées de seulement 12 rayons à l’avant et à l’arrière, appairés par deux afin de réduire considérablement la résistance au vent latéral. La répartition du poids est optimale grâce à seulement 6 points d’ancrage de rayons dans la jante. Cette conception permet une inertie très faible propice aux accélérations en montagne et aux changements de rythme.

A l'arrière, Corima a développé le système D2T qui permet de transmettre le couple de freinage d’un côté et le couple de pédalage de l’autre. Le design unique en forme d’étoiles reposant sur 3 « Y » en carbone permet le montage de frein à disque et offre un look « racé » à la roue.

Comme sur toutes les roues CORIMA, l'intérieur est composé d'une mousse structurale permettant d’intégrer une boîte de torsion en fibres de carbone unidirectionnelles. Ce concept de boîte de torsion, inventé et breveté par CORIMA au début des années 90, permet une fabrication de roues composites à hautes performances bénéficiant d’une rigidité qu’aucun autre produit creux ne peut égaler. Je n'ai pas osé découper une jante pour vous faire un cliché !

Même si ce n'est plus guère utile de nos jours avec les compteurs GPS, Corima reste fidèle à ses aimants noyés dans la jante. Ceci évite d'avoir à rajouter un aimant sur les rayons en carbone.

Côté profil des jantes, Corima a opté pour une forme en U, désormais réputée pour son aéro mais aussi sa stabilité en cas de vent latéral. Un point important quand on opte pour des profils qui dépassent les 40mm.

Rappelons que ces roues sont non seulement développées en France, mais leur fabrication est aussi 100% française, à Loriol dans la Drôme. Ce qui explique leur tarif très élevé, 3299€ pour cette version. Vous pourrez toujours rajouter près de 500€ pour bénéficier de roulements céramique. Elles sont ici testées avec des roulements standard.

Très peu d'informations sur les moyeux en revanche. Ils ont une forme relativement aérodynamique et sont donc fournis en standard avec des roulements en acier.

Comme leur nom l'indique, les MCC DX testées ici ont une jante de 47mm de haut pour 26mm de large externe. Une version 32mm est aussi au catalogue et permet de gagner 45 grammes sur la paire.

Ayant reçu les jantes déjà montées avec des boyaux Hutchinson Pro Tour, je n'ai pu vérifier l'exactitude du poids des roues.

Mais j'obtiens 1990g la paire, Hutchinson annonçant 260g pour chaque boyau. Si l'on compte 30g de colle à boyau en plus par roue, on arrive, par soustraction, à un poids de 1370g.

On est légèrement au-dessus des 1340g annoncés, mais cela est aussi dû au process de fabrication entièrement manuel de ces roues.

Sur la route

Corima promet de la rigidité, indéniablement, la promesse est tenue. Mais de cela, j'en doutais peu, car vue la taille des rayons entièrement carbone, il y avait peu de chance de trouver de la mollesse avec un tel montage.

Une roue pensée pour la performance et les coureurs professionnels qui ne fléchit jamais. Que ce soit en bosse ou sur des sprints, la rigidité des MCC DX semble quasiment infinie.

Verticalement aussi, la rigidité est de mise et il faudra plus compter sur la pression de gonflage des boyaux pour absorber les aspérités de la route que sur une quelconque filtration au niveau de la roue.

Les roulements, même si ce ne sont que les versions acier, sont très fluides et ne semblent opposer aucune résistance. Du côté de la roue-libre, si ce n'est pas le silence absolu, la bruit est plus très discret voire agréable à l'oreille.

Là où j'attendais plutôt ces Corima MCC DX, c'est au niveau de l'aéro, ou plutôt de leur stabilité en cas de rafales de vent. Car si je ne peux mesurer les performances aérodynamiques d'un vélo ou de roues, la stabilité en cas de vent latéral se ressent rapidement.

Clairement, elles font partie du top 5 des roues les plus stables en cas de vent latéral dans cette hauteur. Et forcément, le faible nombre de rayons doit aider dans cet exercice. Toujours est-il que même dans le cas de rafales assez fortes, que ce soit à faible ou haute vitesse, on n'est pas surpris par une dérobade de la roue avant.

Au roulage, les roues sont plus silencieuses que la concurrence en provoquant moins de résonance, du fait de la présence de mousse structurale à l'intérieur de la jante. Comme pour toute jante carbone, il faudra simplement mettre un ruban adhésif au niveau de la valve pour éviter que celle-ci ne fasse du bruit à chaque tour de roue. Une fois ce point réglé, c'est le silence et la performance qui sont au rendez-vous.

Et ces Corima MCC DX ne passent pas inaperçu. Même en roulant, les amoureux de matériel vélo viennent systématiquement demander ce que sont ces roues au rayonnage si spécifique.

Bilan

Si leur tarif ne les destine à pas à tous les cyclistes, ceux qui en ont les moyens pourront s'offrir des roues exceptionnelles, tant par leur construction atypique que leurs performances de très haut niveau.

Alors oui, 3299€, c'est cher, très cher. Mais ne perdons pas de vue que ces roues sont entièrement pensées et fabriquées à la main en France, à Loriol sur Drôme. A l'heure où beaucoup critiquent le trop grand nombre de produits en provenance d'Asie et guère moins chers pour certains, ce produit ne peut que susciter l'admiration.

Si vous en avez les moyens et qu'en plus, vous avez une âme patriotique, les Corima MCC DX n'auront aucune concurrente en France.