Les échos du vélo #9
Par Les échos du vélo - Commentaires : 12 .
le samedi 14 mars 2020 12:04 -Des sources qui resteront bien sûr totalement anonymes, mais qui seront aussi bien des coureurs professionnels, des mécaniciens ou encore d'autres personnes en qui j'ai toute confiance concernant l'information qu'ils me transmettent.
Ces brèves ne nécessitant pas spécialement un article à elles-seules, elles sont donc regroupées dans ces échos du vélo.
En revanche, certaines ne restent que des rumeurs. Même si elles sont très persistantes, rien de 100% sûr à l'heure où cet article est écrit.
54x41 chez SRAM
Vu lors du Tour Down Under chez les confrère de Cyclingnews, Richie Porte qui inaugure un nouveau couple de plateaux 54x41.
Sur ce nouveau groupe SRAM Red eTap AXS, le couple 50x37 était le plus gros, associé à des cassettes avec un départ en 10 dents. On a déjà vu certains coureurs, dont Richie Porte, utiliser un pédalier SRAM Red d'ancienne génération en 2019 avec une combinaison 53x39.
A la demande des coureurs, SRAM a développé ce nouveau couple de plateaux 54x41 (pour conserver l'écart de 13 dents en vigueur sur l'AXS) et qui ne sera pas commercialisé. Une demande qui vient principalement des sprinteurs qui trouvaient l'écart trop gros en passant de 11 à 10 dents sur les sprints. Mais à l'image de Richie Porte, il est possible que cette combinaison ne soit pas utilisée que par les sprinteurs et le pignon de 10 dents sera de fait bien moins utilisé. Un 54x10 correspond à un 59x11, ce n'est pas tous les jours qu'il sera nécessaire !
On peut retrouver une interview de Dani Navarro qui parle de ce fameux braquet de 50x10 utilisé en 2019 ici : https://amp.marca.com/ciclismo/2020/02/28/5e57b940e2704e1e6c8b45b7.html
L'année dernière, entre autres, il n'était pas à l'aise avec les développements utilisés au sein de l'équipe.
Nous ne les avons pas changé pendant toute la saison et cela nous a impacté. Il semble qu'au sein de la Movistar, ils vont les changer maintenant. Nous étions toute l'année avec 50x10 et c'était dur. Il est difficile de ne pas utiliser le même développement que le d'autres parce qu'au final on arrive à la fin de la course très fatigué.
Oliver Naesen veut savoir sur quelle marque il roulera avant de signer !
Information Mercato Vélo, Oliver Naesen souhaite poursuivre l'aventure AG2R mais souhaite savoir sur quelle marque de vélo roulera l'équipe en 2021. Voilà qui montre à quel point certains coureurs apportent de l'importance au matériel avec lequel ils roulent.
Oliver Naesen est en fin de contrat chez AG2R
— Mercato Velo (@Mercato_Velo) February 10, 2020
➡️ Le coureur peut poursuivre chez AG2R mais préfère prendre le temps avant de resigner.
➡️ Il veut savoir sur quel marque de vélo roulera l’équipe en 2021.
➡️ Il pourrait rejoindre son ami Greg Van Avermaet chez CCC
Source HLN pic.twitter.com/JnSQ5vekQh
Voilà qui confirme que le partenariat entre les cycles Eddy Merckx et AG2R n'est signé que jusqu'à la fin de la cette saison. Sans doute une pression supplémentaire pour Vincent Lavenu pour retrouver rapidement un partenaire cycles pour 2021 s'il ne veut pas laisser la pépite Oliver Naesen lui échapper.
Des roulements céramiques fragiles
Les roulements céramiques sont à la mode depuis quelques années, vantés pour la réduction des frottements et leur durée de vie.
Or, sur ce dernier point, certains mécaniciens en reviennent. Si certains roulements aciers peuvent durer longtemps en usage professionnel, certains roulements céramiques demandent à être remplacés plusieurs fois par an. Selon certains mécaniciens professionnels, la durée de vie et deux à trois fois moins importante avec certains roulements céramiques pourtant très réputés -tout au moins pour les gains en watts-.
Pas étonnant que certaines marques pourtant sérieuses comme Mavic ou Shimano ne se soient pas risqué à proposer cette option coûteuse.
La fin du développement de nouveaux patins de freins
Ce n'est pas vraiment une surprise, mais avec l'avènement du freinage à disques, le spécialiste des solutions de freinage vélo Swissstop ne fait plus d'investissement pour l'instant dans la recherche et le développement de nouveaux patins de freins.
C'était à "craindre", mais désormais, tous les efforts de la marque sont concentrés sur les technologies à disques. C'est somme toutes logique, puisque l'entreprise Suisse peut ainsi développer de nouveaux rotors et de nouveaux composés de plaquettes dont les coûts pourront à la fois être absorbés sur les VTT et sur la route.
Fort heureusement, il existe sur le marché d'excellents patins.
Les artisans qui développent leurs propres jantes ou cadres et "propriétaires" de leurs moules
Voilà un sujet qui m'a longtemps taraudé, tant pour les monteurs de roues que certains vendeurs de cadres à leur marque.
Nombreux sont ceux qui se vantent de développer leurs propres jantes ou cadre en carbone et d'être les propriétaires de leurs moules. Malheureusement, la vérité est bien souvent toute autre, beaucoup achetant jantes et cadres sur des catalogues, mais ne participant aucunement au développement des produits.
Pour avoir discuté avec quelques spécialistes du domaine, très peu de personnes sont capables en France de développer de zéro des jantes - et encore moins un cadre - en carbone. Il faut des connaissances en carbone, en résines, connaître les différents procédés de moules, de cuisson, ...
Bref, des compétences d'ingénierie, que les grandes marques (françaises et étrangères) s'arrachent.
Même si une personne avait ces compétences, l'achat d'un moule pour une jante coûte 5000$ environ, mais cela ne suffit pas, l'entreprise asiatique demandera obligatoirement un engagement sur plusieurs centaines de jantes pour chaque moule. Difficile d'imaginer un artisan débutant amortir cela.
Même des spécialistes du carbone basés en France mais travaillant pour l'aéronautique ne se risquent pas à se lancer dans la production de vélos tant les contraintes sont spécifiques. Bref, sans remettre en cause la qualité de nombreuses roues artisanales ou de certains cadres, attention aux promesses trop flatteuses !
Dans quelques mois, je devrais pouvoir vous faire un dossier complet sur tout cela.
Les disques adoptés dans le peloton mais chronophages pour les mécanos
C'est désormais un fait, les freins à disques sont utilisés ET adoptés par une grande partie des coureurs professionnels qui ont enfin pris leurs marques avec ce nouveau système de freinage sur la route. Certains diront "par la force des choses" puisque beaucoup n'ont plus réellement le choix.
Côtés mécanos en revanche, il est admis que cela demande beaucoup plus de temps en termes de maintenance et d'entretiens avec les purges relativement régulières, les disques voilés ainsi que le fait de trouver des solutions aux bruits parasites.
Un système encore plus chronophage lors des premiers stages de saisons avec les nouveaux vélos où les mécanos sont amenés à changer la hauteur de la potence plusieurs fois sur une semaine le temps que le coureur trouve parfaitement ses marques. Certains vélos demandent dans ce cas à ce que les durites soient coupées... nécessitant une nouvelle purge !
Des problèmes que ne rencontreront pas les amateurs que nous sommes tous, mais qui prennent une ampleur particulière chez les professionnels !
Lightweight arrête son cadre Urgestalt
Présenté en 2013, le cadre URGESTALT de Lightweight tire sa révérence en 2020 et ne devrait pas être remplacé, ce modèle ayant connu un succès en demie-teinte en raison notamment de son tarif très élevé, 4500€ à sa sortie.
Actuellement, le modèle 2019 se trouve à moins de 4000€, mais reste tout de même en concurrence avec de très grandes marques qui proposent des cadres plus évolués. Même si le cadre est très léger avec 830g sur la balance en version disque et 820g pour la version patins, cela ne fait pas tout.
Les roues semblent aussi connaître une perte de vitesse, notamment en raison de tests aéro ayant montré le retard de la marque par rapport à bon nombre de roues, mais aussi des difficultés d'approvisionnement de la part des vélocistes depuis le rachat de la société. En effet, il fait bien souvent attendre de très nombreuses semaines pour être livré.
Louis Garneau tente d’éviter la faillite
Lu dans un article du journal La Presse, l'entreprise Canadienne Louis Garneau connaît de graves difficultés financières qui pourraient mettre à mal la pérennité de l'entreprise.
Louis Garneau Sports, spécialisée dans les vêtements de vélo, doit 32 millions à ses créanciers. L’entreprise s’est placée sous la protection de la Loi sur la faillite mardi. Le même jour, la direction a mis à pied 66 employés de son siège social de Saint-Augustin-de-Desmaures, près de Québec.
Les problèmes ont commencé il y a 36 mois avec la faillite de deux gros clients à l’international, Evans Cycles en Angleterre et Performance aux États-Unis.
Un article très intéressant, où le patron, Louis Garneau, évoque même les erreurs qu'il a pu commettre, comme celle de continuer à produire au Québec.
On ne peut plus manufacturer des produits comme ça ici, alors qu’on est en compétition avec la Chine.
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