J'avais donc opté pour ce cadre. Le choix des couleurs était relativement important puisqu'on pouvait choisir 11 coloris différents, dont le Team Replica bleu et jaune de l'équipe Festina.

J'avais préféré ce bleu royal / alu vernis. Le cadre seul, avec sa fourche alu, coûtait à l'époque 3995F, soit l'équivalent de 800€ actuels, en tenant compte de l'inflation).

Cadre en aluminium 5086 type Altec. Le tube supérieur faisait 31mm de diamètre, 40mm pour le diagonal. Mon cadre était un 57 (je m'aperçois maintenant que c'était trop grand, mais je sortais d'un 60 !), avec tube horizontal de 57cm de long.

Le cadre pesait 1553g seul en taille 56, auxquels il fallait rajouter le poids de la fourche alu (droite ou cintrée, au choix). On pouvait aussi sélectionner l'option Finition Festina qui consistait à recharger les soudures en alliage d'aluminium pour ensuite les poncer à la main. C'était certes très joli, mais à plus de 1000F l'option, j'ai préféré m'en passer, j'étais toujours étudiant.

Mais la finition de l'ensemble était plutôt bonne.

On note sur la capture ci-dessous que les cadres carbone de l'époque étaient aussi lourds que l'alu. Il fallait opter pour le modèle en titane pour arriver à grappiller quelque 300 grammes.

Le vélo complet en alu équipé d'un groupe Ultegra et de roues Mavic basiques étaient annoncés à 9.5kg. Pour ma part, j'avais fait le choix de faire un montage personnalisé comme ça se faisait majoritairement à l'époque.

Roues, le montage artisanal était roi

Depuis 1994, les premières roues complètes arrivent, avec les Mavic Cosmic puis les légendaires Helium en 1996. Mais c'était un réel luxe réservé à quelques riches cyclistes.

En 1998, on avait bien souvent les moyeux fournis avec un groupe complet et on choisissait ensuite les jantes et les rayons, charge au vélociste ensuite de faire le montage.

J'avais opté pour une valeur sûre à l'époque, des Mavic Open PRO SUP à 32 rayons. Une jante toujours au catalogue de Mavic ici. Une jante plate (20mm environ) de 430g environ.

Rayonnage croisé à 2 rayons à l'avant et pour l'arrière, croisé de la même façon côté corps de roue-libre et radial (rayons droits donc) côté opposé. Car oui, grand luxe, on pouvait se permettre tous types de fantaisies.

Avec ce montage, j'arrivais à 2040g environ la paire (pour un tarif qui avoisinait 1660F.

Pneus Michelin Hi-Lite Bi-Synergic

A la fin des années 90 et début 2000, Michelin était en France leader incontesté sur les pneus vélos. Ils innovaient sans cesse et ce Bi-Synergic était le premier à être pourvu de deux gommes différentes.

Des gommes tendres sur les côtés pour une excellente accroche en virage et une gomme dure au centre pour favoriser la vitesse et l'endurance. Les sections étaient aussi relativement fines. Le 23mm commençait à se populariser, mais les sections de 20mm étaient encore légion, si possible gonflés entre 8 et 9 bars !

Groupe Shimano Ultegra 6500

Le premier groupe Ultegra 9 vitesses portait le code 6500. A l'époque, la mode était aux formes toutes en rondeurs.

Les pédaliers étaient disponibles en version double ou triple, mais pas encore en compact. En double, on pouvait opter pour les couples 53/42, 53/39 ou 52/39. Le triple était un 52/42/30.

Il faudra attendre la série 6700 pour avoir droit à un compact (avec la référence FC 6750) en 50/34.

On avait encore droit à des axes de pédaliers carrés relativement standards soit en version coupelles + axe + roulements, soit des cartouches scellées qui étaient increvables et sans entretien (les fameux BB-UN 55). Passer les 20000km avec une cartouche n'était pas anormal.

Seule exception sur mon vélo, après usure relativement rapide des leviers ST-6500 qui avaient en plus un défaut de conception avec un capot qui vibrait sur mauvaises routes, je suis passé aux leviers Dura-Ace ST-7700, toujours en 9 vitesses.

Ceux-ci sont increvables (ils équipent encore mon vélo actuel), mais souffraient d'un problème de vernis qui se "corrode" à cause de la transpiration. On le  voit sur la photo ci-contre sur le levier de changement de vitesses.

La forme était plus arrondie que les leviers Ultegra.

A cette époque, Shimano fournissait un petit indicateur à monter sur le câble de dérailleur qui permettait de savoir sur quel pignon on était. Un accessoire finalement gadget.

Le seul défaut des transmissions Shimano de l'époque, c'était leur aspect esthétique au niveau du cintre. Si la marque japonaise fut la première à proposer un changement de vitesses au niveau des leviers de freins dès 1990, Campagnolo arrivait deux ans plus tard avec son système Ergopower plus intégré.

Chez Campagnolo, toute la câblerie passe sous le ruban de cintre, chez Shimano, on a deux câbles ceux pour les dérailleurs) qui sortent sur le côté des leviers. Il faudra attendre la série 7900 du Dura Ace en 2008 pour avoir enfin des câbles de dérailleurs passant sous le ruban de cintre !

Compteurs....

Dommage, il n'est pas présent sur la photo, mais j'avais à l'époque le fameux compteur Avocet dont je vous ai parlé ici.

Raison pour laquelle on trouve sur le cintre deux supports de part et d'autre de la potence. A droite, le support du compteur Avocet, à gauche, celui de la montre Polar Edge NV (qui est toujours dans son carton... 999F). Plutôt rudimentaire par rapport à ce qui se fait aujourd'hui.

On avait le strict minimum. Vitesse, distance... et pulsations. Pas de GPS ou autres et on ne changeait les piles de ces bidules que tous les deux ans environ.

Ci-dessous, on voit placé au niveau du moyeu, le fameux aimant Avocet, accroché aux rayons avec des rilsans. D'ailleurs, il fallait beaucoup de ces rilsans à cette époque sur un vélo !

Pédales Look PP 296

Le haut de gamme des pédales Look à l'époque. Utilisées par Laurent Jalabert, Alex Zulle, Richard Virenque, Marco Pantani et bien d'autres.

Ce modèle innovait avec sa molette arrière qui permettait de régler la liberté angulaire que l'on voulait. 0, 3, 6 ou 9°.

Le corps était en aluminium et les pédales pesaient 380g la paire.

755F, soit 151€ actuels. Aujourd'hui, des Look Keo Blade Carbon (235g) sont à 159€.

 

Potence à plongeur et jeu de direction

Les plus jeunes n'auront connu que les systèmes ahead-set actuels. Mais avant, on bénéficiait d'un système différent.

On optait pour un jeu de direction (ici un Shimano Ultegra, fournit avec le groupe) et ensuite, une potence à plongeur, dont on pouvait facilement modifier la hauteur.

Pas de pivot à couper ou autre. La partie basse de la potence rentrait dans le pivot de la fourche (en alu bien souvent). Il arrivait même que l'on renforce ce même pivot, surtout sur les fourches acier, par un morceau de bois (cornouiller). Cet accessoire empêchait, en cas de rupture du pivot, que la roue avant ne parte, évitant ainsi au cycliste de chuter avec souvent de lourdes conséquences corporelles.

La potence est ici un modèle 3T Status, haut de gamme. La vis de serrage était dissimulée sous le cache noir que l'on voit. Un cache qui a connu deux versions. Le premier était seulement clipsé et avait tendance à partir en vadrouille sur les mauvaises routes. Un second cache a vu le jour, vissé cette fois-ci.

Pour ceux que ça intéresse, on trouve encore des potences 3T Status neuves pour moins de 25€. Je l'avais associé à un cintre 3T Prima 220, qui ne pesait que 230g.

Portes-bidons Elite Ciussi

Un porte-bidons en alu légendaire, qui existait dans de nombreux coloris (de mémoire, alu, noir, bleu foncé, bleu clair, rouge, jaune et vert céleste). Aujourd'hui, seuls les modèles noirs et couleur alu demeurent au catalogue.

Fabriqué en alliage d’aluminium ultra-résistant, ce modèle assurait un bon maintien des bidons grâce aux boutons antidérapants latéraux.

Une version encore plus haut de gamme, en inox, existe aussi, à seulement 50g contre 75g pour les modèles en alu.

Des portes-bidons basiques mais qui avaient le mérite de ne jamais casser et de ne jamais perdre le bidon.

12000F le vélo complet

Le vélo complet m'avait coûté 12000F, soit 2400€ d'aujourd'hui pour environ 9kg.

Avec le recul, je me dis que c'est dommage que je l'ai vendu....