Histoire

L'entreprise Avocet, née en 1977, était spécialisée dans les produits "Outdoor". Elle a pendant longtemps produit des montres pour la montagne, avec altimètres intégrés. Puis elle se lança dans le domaine des compteurs pour le cyclisme dans les années 80.

Ci-contre à gauche, l'Avocet 20, le compteur favori de Greg Lemond. Fabriqué en 1984, il s'agissait du premier véritable compteur numérique. Il proposait la vitesse, la distance du jour, la distance totale cumulée (jusqu'à remise à zéro) et un chronomètre. Rien de plus.

Mais déjà à l'époque, c'était une petite révolution. On ne parlait pas de compteur sans fil à l'époque bien sûr. Tous les compteurs fonctionnaient à peu près sur le même principe, un aimant fixé sur un rayon de la roue et un récepteur qui comptait le nombre de tours. Comme on avait indiqué dans le compteur la circonférence de la roue, il suffisait au compteur de faire un rapide calcul pour obtenir la vitesse et la distance.

Entre le compteur et le récepteur, un fil courrait le long de la fourche.

Si l'entreprise Avocet ne semble plus exister, en revanche, leur site web, avec tous les modèles de compteurs, les modes d'emploi et les pièces détachées est toujours en ligne : http://www.avocet.com/cyclopages/cyclo.html

Un aimant révolutionnaire

Plutôt que d'avoir un aimant fixé sur un rayon, Avocet opte pour un système d'aimant multipulse à fixer sur le moyeu. En fait, le "magnet" ci-contre à  gauche est composé de 20 aimants, qui envoient autant d'impulsions au compteur à chaque tour de roue.

Plutôt que d'avoir un signal tous les 2.1m (à peu près la circonférence d'une roue), le compteur reçoit une impulsion à chaque fois que la roue parcoure 10cm au sol. Cela offrait aux compteurs Avocet une précision d'environ 0.5km/h (à condition que la circonférence de la roue entrée dans le compteur soit bonne).

La précision en est améliorée, mais surtout, la réactivité du compteur en cas d'accélération est nettement meilleure. A droite, on voit le récepteur, qui prenait place tout en bas du fourreau de la fourche.

Un ingénieux système qui demandait par contre des magnets spécifiques en fonction du rayonnage de la roue. Le modèle ci-contre, avec ses 4 "oreilles" était prévu pour les roues avec 32 rayons. Les roues à 24, 28, 32, 40 ou 48 rayons demandaient un magnet avec 3 "oreilles" optionnel. Ces "oreilles" servaient à fixer fermement le magnet avec des rilsans sur les rayons. Car même si le système était censé se clipser sur les moyeux, toutes les flasques de moyeux n'étaient pas compatibles.

De plus en plus de fonctions et de la couleur

C'était sans doute là la marque de fabrique d'Avocet et surtout, l'excellente idée marketing à l'époque. Sur les guidons des coureurs, on ne pouvait pas louper ces compteurs aux couleurs vives. Jaune fluo, vert fluo, rose, ...

Il y en avait pour tous les goûts.

Au fil des années, il y eu l'Avocet 15, 25, 30, 31, 35, 40, 45, 45TT et enfin le 50 Altimètre, le premier compteur vélo à embarquer un altimètre. Deux boutons servaient à passer d'une fonction à l'autre.

A partir de l'Avocet 15, la marque avait eu la bonne idée de rajouter deux petites flèches, pointant vers le haut ou le bas, et qui indiquaient si votre vitesse actuelle était supérieure ou inférieure à la moyenne.

La pile bouton permettait d'avoir une durée de vie d'environ 3 ans. Oui oui, vous avez bien lu, 3 années !

L'Avocet 15 bénéficiait de la vitesse instantanée, la vitesse moyenne, la distance, distance totale, vitesse maxi et la durée d'entraînement.

Sur l'Avocet 25, il y avait en plus un chronomètre indépendant et l'heure ! L'Avocet 35 n'était qu'une évolution du modèle 25. L'Avocet 45TT pouvait de son côté être équipé d'un capteur de cadence de pédalage et offrait une fonction "distance à destination". On rentrait la distance d'une course et on pouvait ainsi à tout moment savoir combien de kilomètres il restait avant l'arrivée.

La rolls et le dernier compteur produit par Avocet était l'Avocet 50 Altimeter.

Comme son nom l'indique, il était équipé d'un altimètre barométrique, permettant d'afficher l'altitude ainsi que le dénivelé positif et négatif.

Nettement plus gourmand que les autres, malgré deux piles, son autonomie n'était que de 2 ans environ. Ca fait rêver !

Il était livré dans un luxueux emballage représentant une montagne. Mais son tarif, qui dépassait les 600F (environ 138€ en tenant compte de l'inflation) en faisait aussi un produit inaccessible à la plupart des cyclistes.

Les autres modèles coûtaient entre 150F (32€ actuels) pour l'Avocet 25 et 250F (52€ de nos euros actuels en tentant compte de l'inflation) pour l'Avocet 45, ce qui, dans le milieu des années 90, représentait déjà une certaine somme.