Test des chaussures Shimano S-Phyre RC9
Par Test matériel - Commentaires : 10 .
le mercredi 10 juillet 2019 06:57 -Les chaussures S-Phyre RC9 de Shimano représentent le haut de gamme de la marque nipponne et se veulent être des références en termes de performance, poids, efficacité, rigidité et confort.
Par rapport au modèle S-Phyre précédent, les évolutions sont assez minimes sur ce nouveau modèle 2019, mais bel et bien présentes.
Elles se font encore plus légères, grâce à leurs matières hydrophobes améliorées pour limiter la rétention d'humidité, et elles présentent une cuvette de talon améliorée et un modèle révisé pour une meilleure tenue et un transfert de puissance sur la pédale plus important
Présentation
Disponibles en noires, bleues, blanches et vert fluo, c'est le modèle noir qui m'a été proposé à l'essai. Comme toujours chez Shimano, j'ai opté pour une taille 43, l'avant du pied étant légèrement plus large, je n'ai pas à choisir une demie-taille de plus.
Par rapport à la génération précédente, on perçoit un changement au niveau de la tige qui est toujours réalisée en cuir synthétique microfibres Teijin Avail d'une seule pièce mais qui perd son empiècement mesh sur l'avant du pied.
Ce cuir synthétique est souple, résistant et hautement respirant. Pour assurer une parfaite ventilation de l'ensemble de la chaussure, la tige est micro-perforée sur quasiment toute sa surface.
Au niveau du talon, on trouve une cuvette de talon externe qui doit minimiser la torsion et les mouvements du pied, stabiliser le talon et maintenir le pied fermement en place. Ceci est complété par un textile anti-dérapant limitant la remontée du pied dans la chaussure.
Le serrage se fait par deux disques BOA IP1, un système désormais utilisé sur la plupart des chaussures haut de gamme. Mais ici, les S-Phyre RC9 ont la particularité d'avoir le disque supérieur placé sur la languette, avec le guide placé sur le côté de la chaussure. En général, c'est le contraire.
Pour ces S-Phyre RC9, Shimano a utilisé une construction monocorps, avec élimination de la cambrure traditionnelle ce qui réduit le poids de la chaussure et la hauteur entre le pied et la pédale, favorisant ainsi le soutien du pied et un maximum d'efficacité et de transfert de puissance.
Sur le haut du talon, on remarque une petit ligne réfléchissante, très discrète, mais présente.
En taille 43, j'ai pesé ces chaussures à 248 et 253g. On est donc à peine plus léger que les Shimano RC7 récemment testées. Côté tarif, elles sont proposées à 349.99€.
Semelles
Pour ce modèle haut de gamme, on a sans surprise une semelle en carbone très légère et ultra-rigide puisqu'elle affiche un indice de rigidité 12, soit l'indice maximum chez Shimano.
Elle est munie d'une entrée d'air sur la partie avant, juste derrière un patin moulé pour protéger la semelle. A l'arrière, un tampon de protection pour la marche est aussi présent, ce dernier étant remplaçable en ôtant deux vis.
Au niveau de la cale, Shimano n'a pas été avare pour que le cycliste puisque trouve le meilleur réglage, puisque l'insert est réglable en longueur sur 22mm. On notera aussi les nombreuses graduations présentes à ce niveau, qui devraient permettre un réglage très précis. La surface au niveau du positionnement de la cale est assez large, ce qui évite d'avoir une partie de la cale "dans le vide".
La semelle interne est fournie avec deux soutiens adaptés à la voûte plantaire. Le jaune (soutien moyen) et le rouge (soutien fort), on peut passer de l'un à l'autre facilement, les soutiens étant fixés par velcros. On peut aussi se passer de ces "cales" pour bénéficier d'une semelle interne neutre.
Sur la route
La semelle en carbone est extrêmement rigide. S'il est toujours difficile de comparer avec d'autres chaussures, à moins d'avoir un banc spécifique, aucun doute, les S-Phyre font partie des chaussures les plus rigides que j'ai eu à tester.
Le chaussant est agréable et ne se révèle pas trop étroit, pour moi qui ai le pied un peu large. En revanche, le serrage du disque BOA du haut décontenance un peu puisque ce n'est pas le disque qui est fixe mais le guide câble.
Il n'est pas nécessaire de serrer très fort pour avoir le pied bien maintenu. On pourrait presque se passer du serrage du bas. Ceux qui aiment serrer très fort ne seront pas gênés par la tension de câbles qui est bien répartie et avec une bonne épaisseur de mousse là où la tension pourrait venir couper la circulation sanguine.
Au pédalage, on ne ressent aucune flexion au niveau de la semelle et le pied reste parfaitement maintenu. Ces chaussures seront parfaites pour les coureurs puissants qui n'auront pas à craindre une éventuelle déperdition d'énergie. Mais malgré cette conception de haut niveau, elle n'en demeure pas moins confortable sur les longues heures de vélo.
Même si le pied venait à gonfler par fortes chaleurs, on peut aisément régler le serrage Boa pour relâcher la tension des câbles.
Côté ventilation, ce ne sont pas les plus aérées que j'ai pu tester. Elles restent derrière des Giro Prolight Techlace par exemple, mais ne deviennent pas inconfortables pour autant.
Jusqu'à 27/28°C, vous n'aurez pas chaud aux pieds. Au-delà, et notamment s'il faut plus de 30°C, seule la vitesse de déplacement vous apportera un peu d'air frais, mais dans le cas où vous montez une longue bosse ou un col, la ventilation ne se fait pas trop sentir.
Par temps de pluie, le cuir synthétique n'absorbe pas l'eau et sèche relativement vite. Pour ce qui est de la semelle interne, comme toujours, aucun avis, je suis resté avec mes semelle podologiques personnelles.
Bilan
Si ces S-Phyre RC9 ne font sans doute pas partie des chaussures les plus sexy du moment, notamment dans ce coloris noir, elles font montre d'une conception poussée et de haut niveau avec une semelle ultra-rigide tout en ménageant un excellent confort pour vos petons.
Reste que le tarif de 359.99€ en fait des modèles assez exclusifs et à ce prix, la concurrence est rude. D'autant plus que les RC7, facturées quasiment moitié moins chères, offrent des prestations très très proches, même s'il faut malheureusement se passer des disques Boa IP1 (au profit de disques L6 un peu moins pratiques).
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