Une histoire au plus haut niveau

Francis Quillon, c’est un savoir-faire reconnu au plus haut-niveau pour la conception des cadres. Il fut longtemps le cadreur officiel de nombreuses équipes professionnelles :

  • U avec Raleigh et notamment la victoire de Laurent Fignon sur Milan San Remo
  • Castorama avec les cadres Maxisport
  • Cofidis du temps de MBK
  • Jean Delatour
  • Festina avec Peugeot
  • Mais aussi bien d’autres marques

Orfèvre de l’acier, Francis Quillon fut l’un des premiers à travailler l’aluminium avec les premières séries de tubes Columbus Altec ainsi que le titane avec les séries Columbus Hyperion.

Puis vint l’époque des cadres carbone, qui signe le déclin de la marque, Francis Quillon n’ayant plus à cœur, à plus de 50 ans, de réaliser les lourds investissements pour fabriquer des cadres avec ce matériau composite.

L’entreprise est alors cédée à José Alvarez, distributeur national de marques comme Look. José Alvarez met en place un nouvel atelier de conception de cadres en carbone ainsi qu’un réseau de distribution avec des détaillants triés sur le volet qui se dotent en même temps d’un véritable système d’étude posturale. Mais l’entreprise gersoise ne résistera pas à la crise bancaire mondiale de 2008 et sera placée en liquidation judiciaire.

Il faudra toute la passion et la ténacité d’un homme, Aymeric Le Brun, pour que l’entreprise ne tombe pas dans l’oubli, elle qui est alors en cessation de paiement. Il décide de racheter l’entreprise dont il est alors directeur salarié.

En pleine crise mondiale (scandale Lehman Brothers), il lui faudra se battre et croire en son projet pour convaincre les banques du bien-fondé de cette reprise. Passionné convaincu que les cadres sur-mesure ont encore de l’avenir, il réussit à reprendre l’entreprise ainsi que tous les salariés.

Cyfac devient Cyfac International et se développe donc logiquement sur le marché mondial. Aujourd’hui, Cyfac réalise près de 25% de son chiffre d’affaires à l’International, que ce soit avec des cadres acier, aluminium ou carbone.

Une saine et motivante concurrence entre artisans

Quand on lui demande ce qu’il pense de ses concurrents récemment arrivés sur le marché français comme Victoire, Caminade ou Vagabonde, Aymeric Le Brun évoque plus une saine concurrence qui permet aux vélos acier sur-mesure de retrouver un public.

Des marques comme Victoire ont clairement redonné un coup de jeune aux vélos acier (et inox), avec notamment une forte présence sur les réseaux sociaux et un rajeunissement de la clientèle.

Un atelier où le temps n’a pas d’emprise

Chez Cyfac, comme chez beaucoup d’artisans, le temps n’est pas une donnée importante. Seuls le résultat et la satisfaction du client compte.

On ne compte donc pas ses heures. On prend le temps qu’il faut avec le client pour répondre à toutes ses exigences. Car le sur-mesure n’est pas qu’une question de simple géométrie du vélo. Il faut aussi sélectionner au mieux les séries de tubes, en les mixant si besoin, pour répondre aux attentes du cycliste qui chevauchera ce vélo.

Le client devra aussi être patient. Compter 6 mois avant de prendre livraison de son cadre. Un Cyfac, ça se mérite…

De l’acier, de l’inox, de l’aluminium et du carbone

Si le cœur de métier de la marque reste l’acier, Cyfac est capable de produire des cadres dans quasiment tous les matériaux. Inox, aluminium ou carbone, tout est réalisé dans les ateliers de La Fuye, au cœur de la campagne Tourangelle.

Seul le titane manque pour l’instant au catalogue… mais Aymeric Le Brun ne s’interdit rien dans un avenir proche. Si les tubes carbone sont pour le moment achetés à des spécialistes dans le domaine, il se pourrait même que la marque produise dans quelques années ses propres tubes.

En revanche, ce ne sont pas les idées qui manquent chez Cyfac, en témoignent les garde-boue en carbone parfaitement intégrés aux cadres, mais aussi des réalisations comme un porte-bagage avant, toujours en carbone, permettant de stocker une pompe !

Huile de coupe, soudure et chalumeaux

Avec les nombreux reportages que j’ai déjà pu effectuer, c’est toujours dans ce type d’atelier que j’ai eu le plus de sensations. La visite commence par des odeurs. L’odeur de l’huile de coupe indispensable pour couper les tubes à la bonne taille. Mais aussi l’huile de lubrification des vielles machines qui ont plus de 40 ans mais qui oeuvrent toujours. A l’heure où l’on parle d’obsolescence programmée, voilà des « vieilleries » sur lesquelles le temps ne semble pas avoir de prise.

Et enfin, un peu plus loin dans l’atelier, les odeurs de baguettes de laiton ou de cuivre qui servent à souder les tubes entre eux, ainsi que les chalumeaux, jamais bien loins eux non plus. On est bien loin des salles aseptisées de certaines fabriques.

Ici, on prend le temps de placer chaque tube sur un gabarit. Ainsi placés avec précision, ils formeront un cadre.

Quand je vous dis que le temps n’a pas d’importance. Ici, on passe environ deux jours à poncer les soudures, à la main, pour offrir un aspect épuré au vélo. C’est au toucher que l’on détermine si oui ou non il faut donner encore un petit coup de lime ici, ou là.

A vrai dire, j’ai toujours à regret de ne passer que quelques heures auprès de ces artisans. Je pourrai passer des heures à les photographier.

Conception, mais aussi atelier peinture

Au-delà de la conception et de la fabrication des cadres, Cyfac possède ses propres cabines de peinture avec des experts en la matière, à tel point que plusieurs marques ont choisi l’entreprise pour la mise en peinture de leurs cadres. S1Neo, Gir’s, Bertin ou encore Vagabonde.

Ainsi, si 150 cadres Cyfac sortent de l’usine tous les ans, ce sont plus de 300 cadres au final qui sont traités ici. Sous-traitance en peinture, mais aussi réparations…

Quasiment tout est possible en termes de coloris, avec un choix de plus de 30000 couleurs, des plus basiques, jusqu’à celles offrant un aspect « anodisé » ou « chromé », même sur du carbone. Les motifs aussi sont illimités. Chez Cyfac, on essaye de coller au mieux aux volontés du client, même si cela doit demander parfois de sortir de sa zone de confort.

De la réparation tous matériaux

On le sait moins, mais Cyfac répare aussi les vélos. Parce-que les accidents arrivent à tout le monde et qu’aucun cadre n’est incassable, l’entreprise reçoit des vélos de toutes marques dans ses ateliers. En acier bien sûr, mais aussi en aluminium et surtout en carbone.

Si l’entreprise n’est pas la moins chère du marché, elle a le gros avantage de fournir une réparation impeccable, avec même la remise en peinture de la zone réparée avec le coloris exact d’origine et, si besoin, la remise en place des stickers.

Des interventions qui vont de la simple réparation d’une fissure à la reconstruction d’une base ou d’un hauban sévèrement touché par une chute ou un accident avec une voiture. Je sais que vous êtes nombreux à rechercher des réparateurs carbone, Cyfac propose donc cela. Pour le tarif, il faut voir avec eux, chaque cas étant spécifique.