Présentation

Ce vélo fait partie des modèles performance dans la gamme du fabricant Genesis. Le Volare 931 est conçu à partir de tubes Reynolds 931, de l'acier inoxydable dont tout le monde connaît les propriétés. Il ne rouille pas et reste léger. Inconvénient, il reste compliqué à travailler.

Chez Reynolds, il existe déjà une série de tubes inox, les 953 (que j'avais pu tester ici grâce à Victoire Cycles) mais cette série de tubes est très chère et ne permet pas de proposer des cadres accessibles à tous. Raison pour laquelle Reynolds a créé cette série 931, proche de la série 853 (qui elle n'est pas inoxydable) en termes de caractéristiques.

Le Reynolds 931 est plus maniable et moins exigeant à mettre en oeuvre que le 953 mais reste un métal très haut de gamme qui associe rigidité et légèreté.

Genesis propose ce cadre Volare 931 à 1899€ en version freins traditionnels et 2099€ pour cette version pour freins à disques.

Les cordons de soudure sont très propres et le vélo mêle des tubs légèrement ovalisés, comme le tube horizontal qui est légèrement aplanit sur ses extrémités et a été spécialement développé par Reynolds pour ce vélo. Le but de ces tubes ovales, la rigidité.

La finition du cadre est magnifique, on trouve à la fois un aspect brossé mat sur les tubes du bas et un aspect satiné et poli sur les tubes du haut. Le tube horizontal étant à lui seul une oeuvre d'art, alternant bandes en acier brossé et en acier poli.

Les arrêts de gaine des dérailleurs se trouvent au niveau de la douille de direction. La durite hydraulique de frein avant chemine directement au travers de la fourche carbone de marque taïwanaise ADK.

Seule ombre au tableau en termes de finition pour moi, la durite de frein arrière qui court le long du tube diagonal.

Genesis a sans doute voulu éviter de percer ce tube diagonal pour en conserver toutes les propriétés, mais esthétiquement, je trouve que cela ne fait pas très "fini".

 

La tige de selle est une 27.2mm de diamètre, le dérailleur avant se fixant quant à lui via un collier de 31.8mm de diamètre. Le boîtier de pédalier est au format BB86 Press-fit.

Le poids du kit cadre + fourche + jeu de direction et collier de selle atteint 2.6kg. On est bien sûr loin des productions en carbone, mais ce n'est pas l'ultra léger que l'on recherche quand on fait l'acquisition d'un cadre acier.

Avec son équipement (dont je reparle juste en dessous), le vélo est à 8.7kg en taille M. Terminons sur le fait que Genesis garantit ses cadres à vie.

Equipement

Je passerai rapidement sur ce point qui est assez peu intéressant, le cadre étant vendu nu. Mais cela vous permettra de mieux appréhender le poids complet du vélo.

Sylvain a opté pour la fiabilité avec un groupe Shimano Ultegra mécanique R8000 avec freins à disques hydrauliques avec des disques de 140mm à l'avant et à l'arrière.

Cintre et potence ne sont pas tout jeune, mais très fiables, ITM Millenium 4 Ever en alu pour la potence, cintre Cannondale C1, lui aussi en alu et tige de selle PRO Vibe alu, surmontée d'une selle Fizik Aliante .

Les roues sont des modèles de chez Legend Wheels, marque Occitane. Il s'agit du modèle Legend Wheels 38mm Pro Disc avec moyeux DT Swiss 350 et rayons DTSwiss Aerocomp.

Des roues proposées à 1429€ et annoncées à 1480g dans cette configuration. Il est possible d'opter pour des moyeux DT 240S voire 180CC qui permettent de gagner près de 100g mais alourdissent aussi la facture.

La 38P Pro Disc utilise des jantes carbone à boyaux en fibre Toray T700.

Sur la route

Exceptionnellement, pas de photos "dynamiques" de moi sur le vélo, le test ayant été trop court pour caler en plus une séance photo.

Comme nombre de vélos acier, ce qui ressort immédiatement dès qu'on commence à rouler avec, c'est le confort procuré et la filtration sur les mauvaises routes. Mais aussi le silence. Alors que les tubes carbone ont tendance à entrer en résonance dès qu'une gaine interne bouge un peu, sur un acier, ce phénomène est en général bien plus limité. Sur ce Genesis, c'est d'autant plus vrai que les tubes ne sont pas percés.

Du côté des performances, le vélo n'est pas en reste et apporte une fois de plus la preuve qu'un acier peut rouler vite. Je me suis même surpris à prendre un KOM sur Strava sur un segment de plus de 7km.

Même sur des bosses de 1km à 8% de moyenne, je suis à 4 ou 5 secondes de mon record personnel. Comme quoi, même s'il affiche 8.7kg sur la balance, il semble, pour mon niveau très moyen, plus adapté que certains cadres carbone certes plus légers de près de 2kg, mais sans doute plus difficile à faire vivre.

La rigidité est pourtant bien là, on n'a pas affaire à un cadre mou... l'inox est un matériau relativement rigide et les formes des tubes ont évolué depuis les années 80 ! Bien sûr, un sprinteur puissant trouvera sans doute à redire, mais pour un cyclosportif, c'est amplement suffisant à mon avis. Cela dit, ce vélo est moins nerveux qu'un cadre carbone. Du fait du poids de l'ensemble, mais aussi du matériau. Mais cela n'empêche pas Genesis d'équiper les coureurs de l'équipe Madison Genesis avec ce cadre acier.

Le confort est bien présent, mais plus sur la partie arrière que la partie avant. La fourche carbone filtre un peu moins bien que l'acier, on se retrouve donc avec un léger déséquilibre au niveau de la filtration. L'idéal serait peut-être d'adopter une roue avant au profil moins haut.

En descente, aucun reproche à faire. Il est plutôt précis et en cas de vent latéral, le faible diamètre des tubes le rend très peu sensible, de sorte que l'on descend de façon nettement plus assurée s'il y a des rafales. Le freinage est excellent et ne provoque quasiment pas de bruits parasites, sauf après freinage appuyé, mais cela dure 20 mètres environ et c'est le cas sur tous les freins à disques.

Par contre, je trouve toujours la course des leviers trop longue sur les freins à disques. Même réglée au plus court, c'est bien plus long que lorsque je règle un vélo muni de patins où je peux avoir une course très courte.

Un mot sur les roues Legend Wheels qui se sont montrées très rigides, ce qui se marie plutôt bien avec le cadre qui, s'il est rigide pour un acier, se montre tout de même nettement plus souple qu'un carbone. Des roues trop souples auraient sans doute rendu lé vélo assez désagréable, trop mou et peut-être imprécis.

Le roue-libre est très silencieuse, ce que j'affectionne particulièrement.

Bilan

A 1899€ en version freins traditionnels et 2099€ pour cette version pour freins à disques, ce Volare 931 de Genesis permet d'accéder au confort de l'acier et la résistance mécanique de l'inox, ce qui promet une belle durée de vie. Si l'on a pas de cadre sur-mesure, ce Genesis permettra à ceux dont le budget est limité d'accéder à la magie de l'acier avec une superbe finition.

Seule la durite de frein arrière qui court le long du tube diagonal laisse un petit goût d'inachevé, même s'il y a sans doute une raison à ce choix technique de la part de la marque britannique.

Et pourquoi pas, ensuite, se tourner vers un sur-mesure artisanal si le coeur vous en dit.